par Benjamin Creme,
Ce texte est extrait d’un exposé fait par Benjamin Creme à San Francisco en juillet 1990, lors d’un congrès de méditation de transmission. La rubrique Questions-réponses est constituée d’éléments provenant de deux colloques, l’un à San Francisco aux USA, et l’autre à Veldhoven, en Hollande.
Il apparaît évident, en occultisme, qu’aucun nouvel enseignement ne peut être transmis avant que celui qui a déjà été révélé n’ait été mis en pratique. C’est une loi. Vous ne pouvez en aucune manière intégrer un quelconque matériel plus élevé avant d’avoir mis en application ce que vous avez déjà reçu. Les gens approchent généralement l’ésotérisme comme s’il s’agissait d’une matière académique et comme s’il fallait passer des examens pour obtenir un diplôme. Ce n’est pas du tout le cas. Il existe en effet des échelons, les degrés de l’initiation, mais vous pouvez devenir un initié sans connaître quoi que ce soit de la théorie ésotérique ou de sa pratique, simplement en menant la vie d’un disciple d’une manière naturelle et intuitive.
Vous devez en passer par là d’une manière ou d’une autre. Vous pouvez le faire intuitivement, ou par l’acquisition de connaissances et l’application des règles et des préceptes dans votre vie, d’instant en instant. Il s’agit d’une préoccupation quotidienne. Je constate que la plupart des gens abordent le discipulat avec une certaine tiédeur, peu de sérieux. Ils l’insèrent dans leur vie lorsqu’ils ont un moment à y consacrer. Le disciple moyen ne réalise pas qu’un disciple est une personne différente du reste de l’humanité. Les règles et les lois qui s’appliquent — y compris les lois de cause et effet et de renaissance, qui bon gré mal gré affectent l’humanité — affectent le disciple de manière différente, selon son aptitude à les manipuler et à les utiliser selon les besoins de l’âme.
Un disciple, ou quiconque ayant l’aspiration à devenir disciple, doit tout d’abord reconnaître qu’il est un être humain ordinaire ayant fait un vœu et pris en main la conduite de sa propre évolution. Il apprend à collaborer avec l’âme et à réaliser l’objectif de celle-ci. Le dessein de l’âme, quels que soient les autres desseins qu’elle puisse avoir, est, sous la Loi du Sacrifice, de collaborer au plan de l’évolution dans la mesure où le disciple peut en avoir l’intuition et l’appliquer dans sa vie. Seuls les rudiments du plan peuvent apparaître clairement dans sa conscience, mais dans la mesure où ces aspects prennent effectivement une réalité, il lui incombe de les mettre en pratique dans sa vie. En fait, il est très rare d’y parvenir vraiment.
Ce ne sont pas les forces du mal qui inquiètent le Christ et les Maîtres de la Hiérarchie. Ils peuvent en venir à bout sans trop de difficultés. La plupart des gens pensent que les obstacles les plus importants à l’extériorisation de la Hiérarchie et à la spiritualisation de la vie de l’humanité sont les problèmes concernant les forces de la matérialité. C’est vrai en partie, mais les disciples du monde sont parmi les premiers à se montrer sensibles à cette matérialité. C’est la matérialité enracinée, et surtout l’inertie des disciples, tout comme celle de tout un chacun, qui retiennent l’humanité captive des forces de la matérialité, des forces du mal comme on les appelle.
Les disciples sont doublement responsables. Ils ont la même responsabilité que le reste de l’humanité, à laquelle s’ajoute une responsabilité supplémentaire du fait qu’ils connaissent certains aspects de la vérité. Ils ont accepté de faire quelque chose pour changer la situation du monde, ainsi que de transformer leur propre nature de manière à pouvoir collaborer intelligemment avec le Plan. Malheureusement, les gens sont tellement imprégnés par le matérialisme — son enracinement est tel, même dans le vaste ensemble des disciples — que rien ou très peu n’est entrepris, par aucun d’entre nous, pour remédier à la situation. Comme les autres, nous restons plongés dans le matérialisme. Voilà le problème du Christ et des Maîtres : non pas les forces du mal, mais l’inertie, l’inertie paralysante des disciples du monde.
Récemment, mon Maître m’a appris que la durée moyenne pendant laquelle les personnes pratiquant la méditation de transmission sont réellement alignées — c’est-à-dire lorsque le cerveau physique et l’âme sont alignés et sont dès lors actifs en tant que transmetteurs, réalisant ainsi réellement le travail de transmission — est étonnamment faible.
Pourquoi ? Il doit bien exister une raison pour laquelle vous êtes encore si peu efficace après 10 ans de pratique — c’est la dixième année que je viens aux États-Unis et, pour certains d’entre vous, c’est votre dixième année de pratique de la méditation de transmission.
Je me pose la question : « Qu’avez-vous fait durant toutes ces années ? » Naturellement, c’est une question de polarisation. Si une personne est polarisée astralement — et c’est le cas de la majorité d’entre vous, dans ces groupes — il lui est difficile de maintenir l’attention au niveau du centre ajna, et donc d’être alignée, pendant plus de quelques minutes consécutives. Vous ne semblez pas non plus percevoir la différence entre être aligné et ne pas être aligné. Certains pensent être réellement alignés. Je suis certain que vous êtes tous choqués par ce constat. Vous imaginez être alignés, et pourtant, très franchement, la plupart du temps, vous ne l’êtes pas.
Que faites-vous si vous n’êtes pas alignés ? Je pense que vous êtes dans un état de rêverie. Vous êtes occupé à ruminer. Vous êtes dans un état où votre attention erre aux alentours du plexus solaire. Mais puisque vous savez que la méditation de transmission implique la concentration de votre attention au niveau du centre ajna, et que de temps en temps, quand vous vous en souvenez, vous pouvez y ramener l’attention, vous oubliez que votre attention s’était relâchée. En fait, elle était retombée en l’espace de quelques minutes. Si vous additionnez les quelques minutes pendant lesquelles vous l’avez vraiment maintenue au centre ajna, et donc pendant lesquelles vous avez transmis, vous obtiendrez, en moyenne, quatre à cinq minutes par heure. Certains ne font qu’une heure de transmission par semaine, ce qui fait quatre à cinq minutes par semaine. Ce n’est pas beaucoup. Le « rôle de la méditation de transmission dans le développement du disciple » (tel qu’il est décrit dans un article paru dans le numéro de janvier-février 1990 de Partage international) ne s’applique pas à ceux qui ne transmettent effectivement que quatre à cinq minutes par semaine. On ne peut s’attendre à grand chose en une durée aussi brève.
Néanmoins, il se passe suffisamment de choses pour faire de la méditation de transmission un puissant moyen de service. Si vous transmettez quatre à cinq minutes par heure, ne fut-ce que pendant une heure par semaine, vous recevez à travers vos chakras le bienfait de ces forces spirituelles d’une manière tout de même plus puissante que si vous aviez employé une autre méthode en y consacrant le même temps et en produisant le même effort.
Le fait est que les gens ne font pas grand effort. Ils pensent qu’ils le font. Ils sont pleins de bonnes intentions. Tout le monde est rempli de bonnes intentions. Chacun s’imagine qu’il travaille très fort. Mais du point de vue des Maîtres, ils ne font que jouer à faire partie d’un groupe de transmission et à aider le monde. Un groupe de méditation de contacte des énergies spirituelles qui transforment le monde entier — politiquement, économiquement, socialement, etc. La plupart des gens n’y contribuent que durant quelques minutes par semaine et, cependant, ils sentent qu’ils vivent quelque chose de fort, de puissant — et c’est le cas. Mais c’est le cas seulement parce que ces énergies sont si fortes, si puissantes, que ces quelques brèves minutes de transmission effective ont plus de valeur que toute autre chose.
Pour la plupart des gens, le discipulat représente une activité qu’ils intègrent à leur vie ordinaire. Ils suivent le mouvement. Leur priorité principale est de gagner leur vie. Tout le monde — presque tout le monde — doit gagner sa vie. C’est vrai pour tout le monde, quel que soit son niveau. Cela semble être prioritaire sur toutes autres choses. Ensuite vous devez prendre des vacances. C’est la seconde priorité. Si vous avez une famille, vous devez vous en occuper, la vêtir, la nourrir, et l’emmener en vacances, etc. Les gens consacreront quantité de temps, d’énergie et d’argent pour les vacances, pour des repas au restaurant, pour passer un agréable moment en bonne compagnie. Il n’y a rien de mal à cela. Sauf que cela n’a rien à voir avec l’état de disciple.
Etre disciple signifie s’engager dans la vie de disciple, qui diffère sensiblement de la vie de l’être humain ordinaire. Le disciple est dans le monde, fait partie du monde, s’identifie totalement au monde, le servant et pourtant, curieusement, il est isolé du monde. Il se trouve étrangement isolé au sein du tourbillon de la vie quotidienne. Et le disciple ressent les choses avec plus d’acuité, cela lui est plus pénible que pour les autres. Tout le monde voit la douleur, la souffrance du monde — les millions de gens qui meurent de faim, la pauvreté, les tremblements de terre, les terribles maladies ravageant l’humanité. Cela émeut tout le monde. Mais, très souvent, le disciple voit cela avec plus de clarté que les autres. Etant plus sensible à cette souffrance, puisqu’il a conscience d’être une âme en incarnation et de s’être engagé à servir et à soulager la souffrance, il la ressent davantage que la plupart des gens.
Pourquoi donc n’agit-il pas ? Bien sûr, certains agissent. Beaucoup se dévouent totalement au service du monde, à dissiper la douleur du monde. Mais ceux-là ne sont généralement pas des étudiants de l’ésotérisme. Ce sont plutôt des personnes qui n’ont que faire de l’ésotérisme, qui n’ont pas l’impression d’être quelqu’un de très particulier mais qui sont simplement dévouées au service. Ce sont des disciples qui agissent et subissent l’entraînement au discipulat, par le service, sans même y accorder la moindre pensée.
Mais si vous y pensez, et vous reconnaissez en tant que disciple, cherchant consciemment à remplir les obligations de cet état, votre action prendra une ampleur bien plus grande. Ce qui manque dans la vie du disciple moyen, c’est le sens de la vocation — de la vocation en tant que disciple. Dans un certain sens, le discipulat est une vocation. Vous y êtes appelé : non par Dieu, mais par votre propre âme. C’est votre âme qui fait de vous un disciple. Vous devenez disciple dès que vous entrez en contact avec votre âme et que celle-ci vous conduit de l’avant.
Cependant, le disciple moyen insère sa vocation parmi les autres éléments de sa vie quotidienne. Il ne la considère pas comme le but de cette incarnation spécifique. C’est pourquoi il ne génère pas le feu qui fait de l’état de disciple ce qu’il devrait être : un sentier qui le mènera aussi rapidement que possible à la porte de l’initiation.
On ne peut pas franchir la porte de l’initiation avec tiédeur ; c’est impossible. Tôt ou tard, cette tiédeur doit se transformer. Si ce n’est dans cette vie, alors se sera au cours de la prochaine vie, ou dans la suivante. L’âme n’est pas pressée. L’âme a tout le temps, toute l’infinité. Mais si vous êtes pressé, si vous ressentez le besoin du monde, vous pouvez être certain qu’il n’est pas suffisant d’être un disciple simplement quand cela vous arrange, quand il n’y a rien de bien à la télévision, quand vous vous sentez en forme, quand vous ne ressentez aucune douleur et que votre estomac ne vous tourmente pas. Les gens permettent à toutes sortes de futilités de les empêcher d’agir en disciple : la fatigue du corps physique — qui est le lot de tous — n’a rien de particulier. Tout le monde a des douleurs corporelles, des déficiences, des maladies ou autres. L’important est de ne pas vous laisser abattre et que cela ne vous empêche pas d’accomplir vos activités.
Parmi les grands disciples des dernières années que nous connaissons, Helena Blavatsky et Alice Bailey furent malades pendant une grande partie de leur vie. Mais elles n’ont jamais permis à leur maladie de les empêcher de servir le monde comme peu l’ont fait. Comme vous le savez, Alice Bailey a servi de secrétaire au Maître DK pendant trente ans. La plupart du temps, elle était malade et écrivait assise dans son lit jusqu’à n’en plus pouvoir, littéralement jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus écrire un mot de plus. Alors le Maître changea la méthode, et elle eut la possibilité de lire son enseignement sur une sorte d’écran intérieur qu’elle lisait à voix haute et enregistrait sur bande magnétique, une autre personne pouvant se charger de la dactylographie. Pendant de nombreuses années, elle travailla ainsi, profondément handicapée.
Madame Blavatsky souffrit d’une maladie rénale et d’une demi-douzaine d’autres maladies durant les 13 dernières années de sa vie. Seul son Maître, le Maître Morya, pu la maintenir dans son corps pour qu’elle puisse terminer son travail : apporter au monde La Doctrine Secrète.
Ces deux initiées appliquèrent leur volonté à assumer leur travail. Elles ignorèrent le corps physique. Elles ignorèrent leurs états émotionnels perturbés par la discorde familiale et, très souvent, par la calomnie et la traîtrise de leurs proches. Elles ont ignoré tout cela et ont continué leur travail de disciple : accomplir leur travail pour le plan. Si elles ont pu le faire, d’autres le peuvent aussi. Évidemment, étant, respectivement des initiées de 3e et de 4e degrés, cela leur fut plus aisé. Elles étaient non seulement polarisées mentalement, mais aussi spirituellement. Lorsqu’une personne est polarisée spirituellement, elle vit et travaille en tant qu’âme, et l’énergie de l’âme la propulse toujours plus avant, taille la route pour elle. Mais la volonté doit encore intervenir, spécialement si le corps physique est handicapé ou si le corps émotionnel est perturbé.
Mais si vous êtes polarisé sur le plan astral, comme le sont la plupart des gens, vous êtes sujet à toutes les limitations et à toutes les illusions de ce plan. Que pouvez-vous y faire ?
Vous devez y appliquer votre mental. C’est la lumière de l’âme focalisée à travers le corps mental, à travers le mental, qui dissipe le mirage. Vous devez voir les mirages, ne pas vous satisfaire de cet état et travailler continuellement pour les surmonter, au lieu de vous dire : « J’ai bien peur d’être ainsi fait, comment puis-je faire autrement que de vivre dans la peur ? »
Personne n’est obligé de vivre dans la peur. La peur est un mirage comme un autre, sans doute le plus terrible, et je pense qu’elle sous-tend la plupart des autres mirages. Quiconque a le moindre espoir de se tenir devant l’Initiateur doit avoir vaincu la peur.
On ne peut recevoir une initiation, devenir un initié, si on vit dans la peur. On ne peut devenir un Maître sans avoir non seulement du courage, mais une totale absence de peur. Il faut du courage pour s’attaquer à la peur et manifester dans sa vie cette impulsion et cet effort pour aller de l’avant, caractéristiques du vrai disciple.
Laissez-moi vous citer quelques déclarations, que le Maître DK. a transmises par l’intermédiaire d’Alice Bailey, pour vous montrer le point de vue des Maîtres en cette matière :
« Quand le Soi est connu et non seulement senti, par une prise de conscience aussi bien mentale que sensorielle, alors l’aspirant peut vraiment être préparé à l’initiation. J’aimerais préciser que je me base sur certaines hypothèses fondamentales que, dans un but de clarté, je vais exposer brièvement.
Premièrement que l’étudiant est sincère dans son aspiration et est déterminé à avancer quelle que soit la réaction de son soi inférieur ou les conséquences pour ce dernier. Seuls ceux qui peuvent clairement faire la distinction entre les deux aspects de leur nature, le soi réel et le soi illusoire, peuvent travailler intelligemment.
Deuxièmement je me base sur l’hypothèse que tous ont vécu assez longtemps et se sont suffisamment battus avec les forces adverses de la vie, afin de développer un sens correct des valeurs. Ils ne doivent pas être retardés par ce qui peut toucher leur personnalité, ni par la pression du temps ou des circonstances, par l’âge ou le handicap physique. Ils ont acquis une certaine sagesse, ayant appris que la précipitation et le progrès au prix de dépenses énergétiques excessives comportent des revers, et qu’un effort constant, régulier et persistant, les amènera plus loin à long terme. Des sursauts d’effort spasmodiques et une pression temporaire s’épuisent et provoquent la déception et un lourd sentiment d’échec.
Néanmoins, nous (les Maîtres) considérons l’intention et l’effort comme d’importance majeure, et ce sont les deux exigences principales pour tous les disciples, initiés et Maîtres.
A cela s’ajoute la persévérance. Tout le secret du succès sur le sentier occulte dépend d’un état d’esprit. Lorsque celui ci se tourne vers le matérialisme concret, la concentration sur la forme et un désir pour les choses du moment présent, peu de progrès peut être accompli dans la compréhension de vérités ésotériques élevées. A partir du moment où un homme devient consciemment puissant sur le plan mental, son pouvoir pour le bien s’en trouve accru cent fois.
La plupart des gens ne font pas encore clairement la distinction en eux-mêmes entre le penseur persistant dans le temps et l’espace, et le véhicule par lequel ils pensent, qui est éphémère et passager.
Une des premières leçons qu’un disciple doit apprendre est que là où il se sent le plus fort et où il trouve la plus grande satisfaction, se trouve très fréquemment être là où le danger est le plus important et sa faiblesse la plus grande. »
Tout le monde voudrait un enseignement sans cesse supérieur. Chacun aspire à recevoir quelque chose qu’il n’a jamais lu ou entendu auparavant — qu’il ait ou non mis en pratique ce qu’il connaît déjà. Les gens font preuve d’une curiosité avide. Ils veulent plus de sensation, la sensation du neuf. Mais la sensation de la nouveauté ne vous amènera jamais à la porte de l’initiation — seule vous y conduira l’application de certaines lois : la loi du service, la loi du sacrifice, la construction de l’antahkarana, la suppression de cette impression que les corps physique, émotionnel ou mental sont d’une quelconque importance pour l’âme si ce n’est qu’en tant que véhicules d’expression.
Une fois comprises, l’application de ces lois vous placera sur le sentier du disciple et vous conduira à la porte de l’initiation plus directement que tout autre moyen. Même si tout le monde exige sans cesse davantage d’enseignements ou de techniques, le problème se situe ailleurs. Les gens possèdent toutes les techniques, tous les outils, tout l’enseignement, en quantité plus que suffisante, plus qu’ils ne pourraient jamais les utiliser ou qu’ils ne les utilisent. Mais la plupart ne mettent pas en pratique l’enseignement déjà transmis.
Il n’existe pas d’enseignement de plus grande valeur que celui que nous pouvons réellement mettre en pratique. S’il ne peut être appliqué, peu importe qu’un enseignement soit d’un niveau si élevé qu’il ne puisse être compris que par des initiés du huitième degré ! L’enseignement ne signifie rien pour vous à moins que vous ne puissiez l’appliquer.
Utilisez l’enseignement qui a déjà été transmis. Mettez-le en pratique et vous avancerez plus vite que vous ne pouvez l’espérer. De cette manière, quand vous appliquez l’enseignement, il devient vôtre, ce n’est plus un sujet abstrait, un sujet académique. Il vous appartient. Vous devenez le sentier. Le sentier se déploie devant vous dès lors que vous respectez les exigences qu’implique l’état de disciple. Le sentier ne se situe pas au loin, là-bas, ou dans ce livre-là ou cette technique-ci — c’est quelque chose qui se déploie à partir de votre conscience. Le sentier est unique pour chacun.
Il existe évidemment quelques obligations de base fondamentales qui sont immuables, qui appartiennent à la nature de la déité même. Rappelez-vous que le sentier du discipulat conduisant à l’initiation, et le sentier de l’initiation conduisant à la Maîtrise, est le sentier qui conduit à Dieu. C’est, pour chacun, le sentier de la révélation de sa propre divinité. C’est ce dont il est question, et on ne devrait jamais l’oublier.
La plupart des individus ont tendance à l’oublier. Cela devient un élément périphérique de leur vie, ce qui revient à dire que ma véritable nature est en marge de ma vie, que ma vie est périphérique à moi-même. Mais je suis ma vie. Si je ne suis pas ma vie, je ne suis rien. Comment votre propre vie, et l’élan vers l’expression de cette divinité, peuvent-ils être relégués en marge de votre vie de tous les jours ?
Vous devez en faire votre vocation. Si vous désirez devenir un disciple, vous devez être envahi par le feu de l’enthousiasme. Vous devez avancer dans un état de joie, d’engagement, de grand espoir dans le fait que vous poursuivez un sentier qui vous mènera à l’initiation. A défaut, votre action sera si tiède, si mitigée, qu’il vous faudra encore 50 incarnations pour atteindre ce que vous pouvez atteindre dans l’incarnation présente.
La pratique du discipulat : Questions-réponses – [sommaire]
par Benjamin Creme,
Q. Vous avez déclaré qu’il nous faut être « enflammé » pour atteindre l’initiation. Quel moyen employer pour éveiller ce feu ? Une méditation, une attitude, une activité ?
B.C. Il existe à la fois une méditation, une attitude et une activité. La méditation a pour nom méditation de transmission conjuguée avec toute autre pratique éventuelle de méditation personnelle. L’activité est le service quel qu’il soit, vers lequel vous vous sentez fortement attirés, et l’attitude est celle de l’engagement, de l’engagement absolu de jouer votre rôle dans le plan.
Le Maître DK, à travers Alice Bailey, l’exprime ainsi : « Chaque homme qui se libère, qui voit clairement et qui se dégage du mirage de l’illusion, aide au grand œuvre. » C’est cette sorte d’idéal que vous devez, je pense, générer en vous-mêmes afin d’éveiller ce « feu dans le cœur ». Le feu dans le cœur conduit le disciple de l’avant. Il s’agit d’une ardente aspiration à progresser, non seulement le plus rapidement possible, mais en refusant toute entrave, quelle qu’elle soit, en surmontant tous les obstacles — santé, âge, engagements familiaux, toute situation personnelle quelle qu’elle soit. Rien ne doit barrer la route. D’ailleurs, en tant que personnalité, nous ne laissons pas ces éléments faire obstacle aux autres choses que nous aimons faire.
La personnalité et l’âme sont en guerre. Il est très douloureux pour la personnalité de renoncer à son emprise, mais elle doit devenir négative par rapport à l’âme afin que la personne puisse recevoir l’initiation.
Ce processus constitue un élément même de l’expérience initiatique.
A moins que vous ne soyez vraiment déterminés à endurer la douleur du renoncement aux désirs de la personnalité et ainsi à accomplir les desseins de l’âme, vous n’y parviendrez pas. La personnalité ne le fait pas d’elle-même. Elle n’a aucune intention d’abandonner la lutte. Car c’est une lutte ! Vous pouvez vous placez du côté de la personnalité ou bien du côté de l’âme. Bien entendu, la plupart du temps, nous nous plaçons du côté de la personnalité, mais de ce fait nous en souffrons. Soit vous maîtrisez la personnalité, soit vous souffrez.
C’est une question de maîtrise, de renoncement. Nous nous incarnons sous l’influence de la Loi du Sacrifice, loi qui pousse l’âme à s’incarner. La vie du disciple est gouvernée par la loi du sacrifice. Si vous n’êtes pas prêts à consentir des sacrifices, alors vous n’êtes pas prêts à entrer sur le sentier du discipulat. En ce cas, laissez tomber, jusqu’à la prochaine vie ou la suivante.
Si vous voulez devenir disciple, si vous voulez franchir le portail de l’initiation, alors vous devez sacrifier l’inférieur pour le supérieur. Il faut le faire de bon gré, avec joie, suite à un choix délibéré. L’âme, en resserrant son emprise sur son véhicule, finit toujours par y parvenir. Mais la lutte est engagée pour des années. Si vous souhaitez réellement agir en tant qu’âme, vous placer au service du monde, et progresser le plus rapidement possible, vous devez utiliser votre volonté.
La volonté est l’intention focalisée se trouvant à l’origine de votre idée mentale — comme de devenir un disciple, faire que cela réussisse, ou servir le monde, peu importe de quoi il s’agit. Vous devez exercer votre volonté sous forme d’intention focalisée et immuable. Naturellement, on permet aux choses de nous troubler.
On prend une décision et puis on l’abandonne. Il faut prendre une décision et s’y tenir.Donc, la méditation est la méditation de Transmission, l’activité est le service, et l’attitude est celle de l’intention focalisée et de l’engagement.
Q. Comment exerce-t-on la volonté face aux obstacles et à l’inertie ?
B.C. Vous devez mener vos intentions à bonne fin. C’est comme au début de l’année, lorsque vous prenez de nouvelles résolutions et qu’ensuite vous travaillez dessus. Il faut travailler à transformer votre caractère. Et si vous le faites chaque jour un petit peu, lorsque quelque chose d’important se présentera vous aurez l’habitude de faire face. Il s’agit d’intégrer en vous-mêmes des habitudes instinctuelles, l’habitude de l’action juste, de faire votre devoir quel qu’il soit, d’honorer les engagements et les responsabilités, indépendamment de leur aspect plaisant ou déplaisant. Tout simplement faire ce qui doit être fait, répondre aux nécessités de la vie. Si vous appliquez cela aux petites choses, vous vous apercevrez que vous pouvez le faire pour les grandes choses. C’est plus qu’une habitude. C’est un instinct enraciné de faire ce qu’il convient. Vient ensuite la discrimination.
La discrimination se développe à partir de cette habitude instinctuelle de faire ce qu’il convient, sans y réfléchir. Vous ne vous dites pas : « Que dois-je faire dans ce cas ? Quelle devrait être ma réaction ? » Vous le faites, tout simplement. C’est là le signe du disciple qui a intégré en lui-même l’action instinctuelle, juste en toute situation. Naturellement cela prend du temps, bien des vies. Nous parlons là en termes de perfection. Le véritable disciple aura intégré l’action juste dans son caractère, comme une réaction instinctuelle, habituelle, à la vie. D’abord les petites choses. Exercez votre volonté sur de petites choses, ensuite les choses plus importantes deviendront automatiques. Il n’y a pas de différence si ce n’est une intensification de l’action habituelle.
Q. Recommanderiez-vous de consacrer tous les jours un moment à évaluer avec honnêteté et détachement si les activités de la journée ont été vécues en tant qu’âme ou pas ?
B.C. Oui, certainement. Si vous pouvez faire cela, vous êtes à mi-chemin. Voilà une chose très utile. Explorez chaque jour attentivement, en vous demandant : « Comment ai-je accompli mes tâches ? Où n’ai-je pas fait ce qu’il fallait ? Qu’ai-je fait qui ne correspondait pas à ce que je m’étais fixé ? Etait-ce l’âme ou la personnalité ? Etait-ce un mirage ? » Explorez avec attention. C’est la meilleure chose à faire.
Q. Quelle est la juste relation entre la personnalité et l’âme ? Quel est l’objectif de la personnalité ? Comment la personnalité sert-elle l’âme ?
B.C. Il n’y a pas lieu de tenir ici un long discours sur la relation entre l’âme et la personnalité. Je pense qu’il faudrait par exemple lire les ouvrages d’Alice Bailey tels que L’âme et son Mécanisme. Il existe des livres entiers consacrés à l’âme et à sa relation avec la personnalité et vice versa.
En bref, la personnalité est le reflet de l’âme sur le plan physique. Les véhicules — physique, astral et mental — sont les instruments de la personnalité que l’âme utilise pour faire l’expérience de son devenir dans le temps et l’espace. L’objet de la personnalité est de fournir à l’âme un véhicule dans ce but, car l’âme ne peut pas vivre sur ce niveau avec son propre taux vibratoire. L’âme se trouve sur le plan causal et vibre à une très haute fréquence. Le feu est sa nature. Le feu de l’âme devrait être allumé comme un feu dans le centre du cœur spirituel du corps physique. Lorsque ce feu est allumé, vous pouvez agir avec la volonté dynamique de l’âme. Le but de l’âme est de créer un véhicule ou une série de véhicules à travers lesquels elle pourra agir sans la moindre limitation, sans blocages, sans la moindre diminution de ses énergies spirituelles.
Q. Comment un disciple peut-il faire face à la souffrance et à la tristesse qu’il éprouve du fait de l’injustice, de la haine et de l’illusion dans le monde ?
B.C. C’est une chose difficile pour certaines personnes. Elles ont besoin de se détacher davantage, de développer la faculté de voir ces maux, de s’identifier à eux, mais pas jusqu’au point de perdre totalement leur énergie, leur sens de la mesure. Il vous faut acquérir le sens des proportions. Il vous faut savoir que ces maux existent, vous identifier avec eux, et y répondre dans la mesure du possible, de votre mieux, mais avec détachement. Il vous faut être détachés, non pas des maux eux-mêmes mais de votre réaction envers eux. Cette sensation de douleur et de souffrance est réelle et montre que votre cœur est bien éveillé et qu’il répond au besoin des hommes. Servez, répondez au besoin, et vous verrez que la douleur et la souffrance diminueront peu à peu. Plus vous deviendrez efficaces, plus vous acquerrez de sang-froid. Le sentiment de ne pas être à la hauteur, d’être impuissant, est la cause de beaucoup de douleurs et de souffrances.
Q. Pouvez-vous identifier le mirage qui entrave le plus notre service maintenant ? Quelque chose de plus explicite que la peur.
B.C. La peur est le pire des mirages. C’est pour tout le monde le principal mirage, et naturellement pour tous les disciples. L’humanité moyenne est remplie de nombreuses peurs découlant de toutes sortes de conditionnements, comme la superstition et ainsi de suite. Mais le problème est encore plus crucial pour les disciples, du fait qu’ils cherchent consciemment à accélérer leur propre évolution, à apprendre à servir le plan dans la mesure de la conscience qu’ils en ont. Cela demande du courage. Vous ne pouvez pas le faire si vous avez peur. Vous devenez impuissants si vous avez peur.
La peur impose une limitation. Si vous êtes impuissants, comment pouvez-vous servir ? Comment pouvez-vous être puissants si vous êtes impuissants ? Tout réflexe de peur impose une limitation sur la conscience et donc sur l’énergie qui devrait mener à l’action. Si vous créez un blocage, sous l’effet de la peur, entre l’impulsion et l’action, votre action sera d’une certaine manière déformée et limitée. Vous ne pourrez pas générer l’énergie qui devrait vous faire triompher des obstacles. Et la vie est remplie d’obstacles.
D’autre part, le disciple est également mis à l’épreuve. Ces épreuves et ces obstacles sont quelquefois mis sur le sentier du disciple par sa propre âme ou par son Maître. Les surmonter conduit à un service plus grand, plus puissant. Mais si le disciple est rempli de peurs, il ne pourra surmonter les obstacles qui donnent l’impression d’être trop grands.
Il faut garder à l’esprit qu’il n’est jamais demandé à quelqu’un plus qu’il ne peut faire. Jamais. C’est une loi. Il n’est jamais demandé à quelqu’un de faire plus qu’il n’est capable de par sa constitution — c’est-à-dire de par sa structure de rayons, son niveau d’évolution, son degré de conscience, sa santé, son âge, etc. C’est une chose dont il vous faudrait vous souvenir. Les seules choses qui peuvent vous empêcher de faire effectivement tout ce dont vous êtes capables sont la peur, la paresse, l’inertie, le sentiment que vous n’êtes pas à la hauteur — qui est un autre nom donné à la peur. Le manque de courage est un autre nom donné à la peur. La peur est le plus grand des mirages.
En outre, beaucoup de personnes mettent elles-mêmes des entraves à leur activité de service, pensant être déjà en train de servir. Ils se trouvent sous l’emprise d’un mirage qui peut s’exprimer ainsi : « Du moment que j’ai l’idéal, c’est qu’il est déjà là ». S’il leur est possible de visualiser quelque chose, alors la chose existe. Mais il n’en est rien ! Ce n’est qu’une visualisation. Beaucoup de gens font cela, fortement motivés par leur capacité à ressentir un idéal, un concept qu’ils tiennent pour vrai. Qu’il le soit ou pas n’a rien à voir. Ils ont un idéal, mais qui demeure astral. Tout de suite ils pensent : « Ça y est ! C’est fait ! J’y suis ! » Il s’agit d’un des principaux mirages pour le disciple, un des grands mirages des groupes du « Nouvel Age » qui sont sous la domination, non pas d’âmes du 7e rayon, comme ils l’imaginent, mais de personnalités du 6e rayon. Le 6e rayon a cette qualité illusoire car il demeure astral ; la vision demeure sur le plan astral. Elle satisfait. Avoir juste l’idée est tellement satisfaisant au sens astral. Cela alimente l’émotion de satisfaction et éveille ce sentiment de mirage : « Le travail est fait, c’était une magnifique expérience ». La « magnifique expérience » est peut-être la capacité de s’imaginer un bel avenir, un plan, un idéal quelconque : reliez-vous tous les soirs à neuf heures pendant une demi-minute et priez pour la paix mondiale et alléluia ! Vous avez la paix mondiale. Ce n’est pas inutile, mais la paix ne s’instaurera pas comme cela. La paix s’instaurera dans le monde si on se débarrasse des conditions qui provoquent la guerre.
Ce mirage — il n’y a rien à redire à l’idéalisme — amène l’idéaliste à croire qu’il est suffisant de simplement énoncer, d’imaginer. C’est l’un des principaux éléments qui entravent le service, un mélange de peur et du mirage du « c’est déjà fait, ce n’est plus la peine de s’y mettre ». Mais comme l’affirme Maitreya : « Rien n’arrive seul. L’homme doit agir pour accomplir sa volonté. » Vous devez réaliser l’idéal. Vous devez créer une forme qui permette l’extériorisation de l’idée ou de l’idéal sur le plan physique. A défaut, cela reste lettre morte et constitue un élément d’entrave au développement de l’individu car il pense être actif, il pense qu’il est en train d’évoluer. Mais il n’en est rien, il ne fait qu’idéaliser. Nous agissons ainsi depuis des milliers d’années avec toutes sortes d’idéaux magnifiques dont seul un trop petit nombre a jamais été réalisé. C’est pour cela que le monde est tel qu’il est.
Méditation de transmission et alignement – [sommaire]
QUESTIONS-REPONSES
par Benjamin Creme,
Q. Il ressort de cet entretien que d’évidence, la plupart du temps, les gens ne sont pas alignés avec leur âme pendant la méditation de transmission et que par conséquent ils transmettent bien peu. Comment peut-on être certain d’être véritablement aligné ?
B.C. Il y a une manière d’en être certain. C’est de se polariser sur le plan mental. Si vous n’êtes pas polarisés mentalement, vous éprouverez plus de difficulté à maintenir l’alignement. Un véritable alignement est le résultat d’une focalisation et d’une polarisation constantes sur le plan mental ou sur un plan plus élevé.
L’humanité est en train d’élever progressivement le siège de sa conscience, (le niveau général où fonctionne cette conscience), du plan astral au plan mental. Pendant six millions d’années, au cours de la première race, la race lémurienne, la conscience de l’humanité était focalisée sur le plan physique. De nos jours, plus personne n’a une conscience limitée au plan physique. Nous avons conscience de ce plan, aussi a-t-il une réalité pour nous, mais il n’est pas le siège de notre conscience.
Pour le gros de l’humanité, le siège de la conscience s’est élevé au plan astral. Ce changement de focalisation a été accompli par l’homme au cours de la race-racine atlantéenne qui dura 12 millions d’années. Il a donc fallu longtemps à l’homme atlantéen pour perfectionner son véhicule astral, ce qu’il fit avec un tel succès que la majorité des gens est aujourd’hui toujours polarisée sur le plan astral. Chez l’individu moyen, le corps astral est le corps le plus puissant.
Nous appartenons à la cinquième race-racine, ou race aryenne (ceci n’a rien à voir avec l’idée des Aryens que se faisait Hitler). Le but de notre évolution est le perfectionnement du véhicule mental. Ce but est atteint par celui qui a conscience des quatre plans mentaux (il y a quatre sous-plans du mental, de même qu’il y a sept sous-plans de l’astral). Quand vous êtes parvenus à vous polariser sur ces plans, et que vous avez élevé votre conscience jusqu’au plan causal (le sous-plan le plus élevé du plan mental), vous êtes alors au début de la polarisation spirituelle.
En termes d’initiation, la polarisation astrale, et donc la focalisation astrale de la conscience, se poursuit jusqu’à mi-chemin entre la première et la seconde initiation — ce que j’appelle 1,5. C’est par commodité que mon Maître et moi-même avons convenu de cette façon d’exprimer le niveau exact d’évolution d’une personne et de donner une grande précision, par degré, du niveau de conscience.
C’est autour de 1,5 que s’amorce le déplacement de la polarisation du plan astral vers le plan mental. Si vous en êtes à 1,5, vous êtes probablement toujours polarisés sur le plan astral bien que, de temps en temps, un certain degré de polarisation mentale se produise. Il se produit pendant un temps assez long une oscillation entre l’astral et le mental, jusqu’à 1,6. Vous pouvez alors dire que la personne est polarisée mentalement, même si ce n’est que le début de la polarisation mentale. Il peut être intéressant de noter qu’un grand nombre des dirigeants mondiaux actuels se situent autour de 1,6. Ils se trouvent donc au début de la polarisation mentale.
Manifestement, ce sont des membres avancés de l’humanité mais, du point de vue des Maîtres, ils sont encore aux stades élémentaires de l’état de disciple.
A 1,6, vous pouvez commencer à fonctionner dans le monde avec beaucoup plus de puissance. Dès que vous êtes arrivés à une polarisation mentale, dès que vous pouvez travailler intelligemment sur le plan mental, l’influence, le pouvoir et l’énergie que vous exercer sur le monde sont, comme le dit le maître DK, « multipliés par cent ». La différence entre la polarisation astrale et la polarisation mentale est telle que le passage de 1,5 à 1,6 vous donne cent fois plus de puissance et d’efficacité dans le monde. Telle est la puissance du plan mental, comparée à celle du plan astral.
La polarisation mentale se poursuit jusqu’à mi-chemin entre la seconde et la troisième initiation. A ce stade, la polarisation se déplace du plan mental au plan de l’âme et l’alignement est alors complet. Il peut se produire une oscillation pendant quelques temps, mais en fin de compte il s’instaure une polarisation spirituelle solide. La personne est alors alignée automatiquement en permanence. Elle ne produit aucun effort pour maintenir l’alignement. Nous ne faisons aucun effort pour avoir conscience sur le plan physique ou le plan astral ; cela nous est naturel. Ce n’est que lorsqu’il s’agit du plan mental que le problème surgit pour nombre de personnes. Quant au plan spirituel, pour la plupart des gens, il n’est qu’une idée, quelque chose qu’ils peuvent parfois atteindre au cours d’une méditation, mais il ne représente pas davantage.
Comment pouvez-vous être certain d’être alignés ? Polarisez-vous mentalement, et par la suite, naturellement, spirituellement. En d’autres termes devenez un initié.
Q. Comment pouvons-nous reconnaître que nous sommes effectivement alignés au cours d’une transmission ? Comment savoir ?
B.C. Il est possible que certains ne puissent pas le savoir. Une personne fortement polarisée sur le plan astral, dont le corps émotionnel est extrêmement agité, perturbant donc sa focalisation, ne disposera très vraisemblablement pas de l’attention suffisante pour découvrir ce qu’est l’alignement. L’alignement entre la personnalité et l’âme se produit si vous parvenez à maintenir votre attention sur le centre ajna, situé entre les sourcils. Il s’agit du centre directeur, qui par la suite devient la synthèse de tous les centres situés au-dessous de lui.
Si vous êtes toujours fortement polarisés sur le plan astral, il se peut que vous n’ayez guère d’attention. La reconnaissance de l’alignement, et pratiquement tout ce qui concerne un quelconque développement, sont liés à l’attention. Si vous ne faites pas preuve d’attention vous n’apprendrez guère. Si vous instruisez un enfant qui ne prête pas attention, il n’apprendra pas. Vous n’apprenez que ce à quoi vous accordez de l’attention. Si vous désirez véritablement apprendre, si vous désirez tirer le maximum du temps et de l’énergie que vous consacrez à un travail, faites-le avec une attention totale et complète, à l’exclusion de tout le reste, et soyez totalement concentrés sur ce que vous êtes en train de faire.
Lorsque quelqu’un vous parle et que vous voulez vraiment prendre connaissance de ce qu’il vous dit (et non pas seulement être poli et poursuivre vos propres pensées), vous devez lui prêter attention. Si vous êtes attentifs, vous entendez, et généralement vous vous souvenez. De même, vous ne pouvez reconnaître les chakras, ne pouvez ressentir l’alignement ou non, que si vous faites attention à ce qui se passe. Au cours d’une méditation de transmission, les énergies en provenance de la Hiérarchie passent à travers les différents chakras. Si vous maintenez votre attention sur le centre ajna, un alignement se crée automatiquement entre le cerveau physique et l’âme, utilisant le canal de Lumière que nous appelons antahkarana.
Vous ne feriez pas de méditation de transmission si vous n’aviez pas pratiqué une certaine forme de méditation avant cette vie-ci. Vous avez tous beaucoup médité dans des vies antérieures, peut-être au cours des quatre ou cinq dernières, où vous avez construit l’antahkarana à un niveau d’efficacité considérable. Ce canal est constitué d’énergie, et relie l’âme au cerveau de la personne. L’alignement entre l’âme et le cerveau est maintenu à travers l’antahkarana. Ce canal entre en activité dès que vous fixez votre attention sur le centre ajna. Si vous ne faites pas attention à ce qui vous arrive, vous ne devenez pas conscients. Vous réaliserez que la vie tout entière, que tout le développement, est un processus au cours duquel vous devenez graduellement de plus en plus conscients. Il s’agit du perfectionnement progressif d’un instrument de conscience. Dans la méditation de transmission, l’antahkarana est un instrument à travers lequel les énergies sont envoyées au monde ; c’est, de la même façon, un instrument à travers lequel le Soi peut se révéler et se manifester sur le plan physique, car telle est la nature du service accompli par l’intermédiaire de l’âme. L’âme se place au service du Soi. La personnalité doit enfin de compte se placer au service de l’âme.
Q. Je ne sais pas si je suis aligné pendant la méditation de transmission. D’une manière ou d’une autre il me semble que je ne le suis pas, sauf pendant quelques minutes par heure. Qu’est-ce qu’il manque ?
B.C. Ce qui manque, c’est l’attention et la conscience. Soyez attentifs à ce qui se passe réellement et à ce que vous expérimentez au moment où les énergies sont envoyées, tout en maintenant votre attention sur le centre ajna.
Vous prendrez conscience d’une activité au niveau de ce chakra. Vous pouvez également prendre conscience d’une activité dans les autres chakras, de la vibration d’une énergie, une sorte de pression au moment où les énergies s’écoulent au travers des chakras. Chaque fois que vous prenez part à une transmission, les chakras s’épanouissent au-delà de leur état antérieur. Les énergies stimulent l’activité des chakras et rayonnent en direction du monde, et vous devriez tenter de prendre conscience que l’énergie s’écoule effectivement à travers le chakra.
Lorsque votre attention retombe, comme cela arrive inévitablement, il se peut que vous ressentiez toujours l’énergie et pensiez être toujours alignés, alors que vous ne l’êtes plus. Mais 99 fois sur 100 vous ne ressentez que la vibration résiduelle de l’énergie qui est passée par le chakra. Quand vous êtes alignés, il se produit un mouvement dynamique à travers le chakra, mais l’énergie n’y est plus envoyée dès que vous arrêtez l’alignement. L’énergie provient du plan de l’âme, mais si vous n’êtes pas en contact avec le plan de l’âme par l’alignement, vous ne pouvez pas recevoir d’énergie.
Il vous faut reconnaître ce phénomène, en y portant attention. Faites la différence entre un flot dynamique d’énergie s’écoulant par le chakra, et une simple vibration résiduelle qui persiste après le passage de l’énergie.
Q. Cela signifie-t-il qu’il nous faut devenir sensible à la présence du corps éthérique afin de savoir si nous sommes alignés avec notre âme et si nous transmettons correctement ?
B.C. C’est une condition préalable. Le physique dense provient du physique éthérique qui le sous-tend. Les chakras ne sont pas situés dans le physique dense, mais dans le physique éthérique.
Donc, si vous voulez prendre conscience des chakras afin de devenir sensible aux allées et venues des énergies et distinguer les différentes sortes d’énergies, qui se perçoivent toutes différemment, vous devez prendre conscience du corps éthérique.
Q. Si, au cours d’une transmission, nous n’avons pas conscience des chakras, est-il probable que nous ne transmettions pas correctement ?
B.C. Vous pouvez reconnaître que vous êtes alignés et que vous transmettez correctement si vous ressentez le flux d’énergie à travers le chakra. Vous ressentez en fait la pulsion de l’énergie. Si vous n’avez pas conscience du chakra, il est possible que vous ne soyez pas alignés et que vous ne transmettiez pas. Il est possible que vous vous aperceviez que votre attention est tombée au niveau du plexus solaire. Beaucoup ne sentent pas non plus ce chakra, mais comme la plupart des gens sont polarisés sur le plan astral, ce chakra est le siège habituel de leur conscience, et donc de leur attention, si bien qu’ils n’ont même pas besoin de le sentir. Mais vous pouvez également apprendre à sentir ce chakra du plexus solaire.
C’est un chakra très puissant, un centre distributeur. Vous pouvez, quotidiennement, absorber l’énergie du soleil à travers lui et vous recharger. Vous pouvez le fermer (afin d’éviter de gaspiller votre énergie) et travailler avec lui de façon scientifique. Quand vous serez conscients de ce chakra, vous réaliserez que vous pouvez l’ouvrir ou le fermer à volonté, mais il vous faut d’abord en prendre conscience en tant qu’unité fonctionnant dans votre corps éthérique. Il obéira alors à votre volonté, et quoique vous lui disiez, il le fera.
Q. Est-il possible de ruminer dans sa tête tout en pensant être focalisé sur le centre ajna ?
B.C. Non seulement c’est possible, mais c’est extrêmement fréquent. C’est la raison pour laquelle certains ne transmettent véritablement que trois ou quatre minutes par heure. Ils pensent être focalisés sur le centre ajna mais sont en fait en train de ruminer. Rumination et rêverie sont des activités de nature astrale. La rêverie est l’un des obstacles majeurs à une transmission correcte, et en fait à toute forme de méditation. Beaucoup de gens prennent la rêverie pour de la méditation et croient que les imaginations d’ordre astral dont ils font l’expérience dans cet état sont des communications en provenance de l’âme, ou bien des messages des Maîtres ou même des Archanges, alors qu’elles ne sont que des rêvasseries subconscientes.
Rêverie, rumination et expériences imaginaires auto-satisfaisantes interdisent toute véritable pensée. La race doit progressivement apprendre à utiliser davantage le corps mental dont nous avons à peine effleuré la surface. Il est donc essentiel de sortir votre conscience du bourbier de l’astral et de l’élever dans la lumière du mental à travers lequel peut travailler l’âme. Appliquez votre mental à ces imaginations et à ces rêveries captivantes, d’ordre astral, et votre volonté qui sous-tend votre mental y aidant, tarissez-les à la source.
Q. Pourriez-vous préciser exactement quelle activité mentale nous pouvons, ou ne pouvons pas poursuivre pendant la transmission. Y a-t-il des symboles que nous puissions visualiser ou sur lesquels nous pouvons nous concentrer ?
B.C. Vous ne devez vous concentrer sur aucun symbole, ni en visualiser. La seule activité mentale que vous puissiez avoir pendant la transmission est celle qui ne perturbe pas votre alignement. Et sans aucun doute, vous aurez trouvé que toute forme d’activité mentale perturbe votre alignement. Idéalement, vous devriez être alignés de façon si constante, que vous puissiez parler, écrire ou autre, tout en maintenant un alignement absolu. Cela devrait devenir aussi instinctif, aussi auto-contrôlé que ça.
Puisque bien peu possèdent ce genre de concentration, il vous reste à limiter l’activité de votre corps mental, et cela se produit automatiquement lorsque vous maintenez votre attention sur le centre ajna. Si vous pensez OM, il est peu de choses auxquelles vous puissiez penser en même temps. Si vous pensez OM, vous verrez que les pensées que vous aviez précédemment se calment immédiatement. Votre attention restera alignée, jusqu’à ce qu’elle s’égare ; puis tout recommence : le mental s’active automatiquement et votre attention tombe à nouveau. Lorsque vous vous en apercevez, faites résonner le OM et vous verrez que pendant un moment, peut être pendant quelques minutes, vous vous retrouverez soudain dans un état plus serein, plus tranquille, sans aucune activité mentale. Il n’est pas nécessaire de supprimer toute activité mentale pour être aligné, mais pour la plupart des gens l’activité mentale est un obstacle à l’alignement.
Q. Comment résoudre le problème de l’inconfort physique pendant la transmission ?
B.C. Trouvez une chaise droite, confortable et utilisez un coussin si nécessaire. Si vous êtes vraiment alignés, vous ne serez pas trop conscients de vos sensations physiques. Vous aurez l’impression que votre corps a disparu. Vous vous arrêterez presque de respirer. Vous constaterez que lorsque vous pratiquez correctement la transmission, votre respiration semble s’arrêter pendant de longs moments. Elle devient extrêmement légère, imperceptible, juste suffisante pour soutenir le corps. Et tout à coup, involontairement, vous prenez une grande bouffée d’air.
Les gens se laissent aller à toutes sortes de distractions pendant la transmission, pensant que cela n’a pas d’importance. Elles en ont en fait, à moins que l’alignement entre votre cerveau physique et votre âme ne soit constant et ininterrompu. Il n’y aurait alors pas besoin de rester assis, immobile et concentré, soutenant une énorme attention. Ce serait automatique. Mais tant que vous n’avez pas un tel alignement, les distractions ont de l’importance. Vous devez considérer cela avec sérieux. Il vous faut faire attention et vous concentrer. Si vous ne vous concentrez pas, vous ne pouvez pas être attentifs, et sans attention vous n’avez pas conscience de ce qui se passe, sauf du fait que vous êtes mal à l’aise.
Il s’agit d’apprendre à se concentrer, à devenir conscient, à acquérir une concentration automatique de l’attention que vous fassiez un effort ou non, que vous soyez dans une position confortable ou pas.
Q. Est-ce une bonne idée d’interrompre une transmission, de faire quelques pas afin d’essayer de faciliter l’alignement, et ensuite continuer ?
B.C. Les gens ne parviennent pas à garder longtemps l’alignement lorsqu’ils sont assis tranquillement, s’efforçant de rester alignés. Croyez-vous que s’ils se lèvent, font un petit tour, prennent un verre, font une petite causette, écrivent un mot à leurs amis, font quelques mouvements de gymnastique, croyez-vous que cela facilitera leur alignement en quoi que ce soit ? Interrompre dans une telle mesure votre concentration et votre attention est-il susceptible de vous aider à mieux vous aligner ? Naturellement non.
Q. Existe-t-il des règles de base à suivre pour s’aligner et pour savoir si on est aligné, ou cela dépend-il des rayons, de la sensibilité du corps, etc. ?
B.C. Cela dépend assurément de la sensibilité du corps. Il existe des corps physiques qui semblent faits de bois ou de pierre, tout à fait insensibles aux énergies qui s’écoulent du corps éthérique.
Tout le monde ne sait pas que nous avons un corps éthérique. Certains l’ont entendu dire, mais en ce qui les concerne, ils n’en ont pas une expérience directe. Cela dépend beaucoup du rayon du corps physique, non du mental ou de la personnalité. En partie (mais en partie seulement) cela peut avoir un rapport avec le niveau réel d’évolution, mais ce n’est généralement pas le cas dans des groupes comme ceux-ci, car chacun est à peu près du même niveau, plus ou moins. C’est en grande partie dû au fait que ces personnes ont un corps semblant fait de bois ou de pierre, qui les rend littéralement insensibles à une expérimentation physique, laquelle n’est donc pas enregistrée par leur cerveau. Il y a une dichotomie entre leur sensation physique et la capacité de l’ordinateur qu’est leur cerveau à l’enregistrer. Cela ne signifie pas qu’ils sont moins évolués.
Existe-t-il des règles de base pour l’alignement ? La première règle est de faire attention. Faites l’effort de concentration pour maintenir votre attention sur le centre ajna. Cela ne se fait pas tout seul. Si vous avez la volonté d’obtenir un résultat en méditation de transmission et de devenir un meilleur instrument pour les Maîtres, il vous faut mettre en œuvre votre volonté. Faites l’effort nécessaire. Pratiquez. Maintenez votre attention sur le centre ajna. Exercez-vous à l’y maintenir tout au long de la journée. Et cessez de distraire et d’interrompre votre attention. Une focalisation mentale positive est nécessaire.
Q. Quel est le rapport entre méditation personnelle et méditation de transmission ? La méditation personnelle est-elle essentielle pour progresser ?
B.C. La méditation de transmission rehaussera la méditation personnelle et la méditation personnelle renforcera l’efficacité de votre méditation de transmission.
La méditation personnelle n’est pas essentielle pour faire des progrès, mais elle est très utile. C’est une façon, parmi d’autres, de progresser.
Q. Comment conciliez-vous le OM et la respiration ?
B.C. Il ne faut pas du tout employer le OM en relation avec la respiration. Il faut simplement penser OM. Vous pouvez penser OM tout le temps, que vous respiriez ou pas. Ce n’est pas une question de « avec l’expir, ou avec l’inspir ». Ce n’est que lorsque vous vous rendez compte que votre attention n’est plus sur le centre ajna qu’il faut penser OM. La répercussion du OM sur le plan mental ramène votre attention sur le centre ajna.
Q. Faut-il envoyer le OM à l’extérieur ?
B.C. Pas du tout. Il faut le penser. C’est beaucoup plus simple qu’on ne l’imagine. Vous ne devez pas faire d’exercice de respiration du tout. Laissez simplement la respiration aller à son propre rythme, elle se ralentira de plus en plus jusqu’à disparaître presque. Tandis qu’elle se ralentit vous remarquerez que vos pensées s’apaisent. Lorsque vous êtes vraiment concentrés, que votre respiration est tranquille — juste le minimum de souffle pour soutenir le corps — il n’y a pas de pensée. Vous allez au-delà de la pensée.
Q. Pour en revenir à la respiration, quand le souffle se ralentit il se produit tout à coup un sentiment de panique, de légère suffocation.
B.C. Si votre souffle se ralentit à ce point, il viendra un moment où il vous faudra prendre une inspiration. Mais il ne devrait pas y avoir de panique. Ne soyez pas effrayés. Il suffit de respirer. C’est facile ! Vous n’avez pas à vous le rappeler. Le ralentissement de la respiration est instinctif, vous ne le dirigez pas, de même que vous ne dirigez pas le moment de reprendre souffle. Votre corps vous le dira. Il a sa propre intelligence. Il sait quand il a besoin d’oxygène, et alors il prend son souffle. Oubliez la respiration.
Q. La respiration se ralentit-elle parce que votre attention s’en éloigne pour se focaliser sur un autre centre ?
B.C. Lorsque vous vous concentrez sur le centre ajna, votre activité mentale se ralentit. Je sais qu’il se peut qu’elle s’accélère. Mais si vous vous concentrez correctement, vous constaterez que de moins en moins de pensées naîtront dans votre mental. Au fur et à mesure que les pensées se calment, la respiration se calme aussi et vice versa.
C’est pourquoi le contrôle de la respiration est un des principaux exercices de yoga, car pensée et respiration sont issues de la même source. Si vous vous concentrez vraiment sur le centre ajna et que vous vous y maintenez avec le OM pendant assez longtemps, vous constaterez qu’il n’y a pas de pensée, et donc pas de respiration. Ensuite vous reprendrez votre souffle et les pensées repartiront. Faites de nouveau résonner le OM et l’ensemble du processus se répète.
Q. Est-ce qu’on voit le OM ?
B.C. Non, on ne voit pas le OM. On pense le OM. C’est la pensée, c’est-à-dire le son du OM sur le plan mental, qu’il faut utiliser, et non pas chercher à voir le OM comme s’il était écrit. C’est le son du OM, bien que vous n’émettiez pas de son. Mais sur le plan mental, vous émettez un son.
Q. Penser OM ? Penser le son OM ?
B.C. Pensez OM. Tout comme vous pensez une pensée quelconque. Pensez la pensée OM, non pas le OM écrit, mais la pensée OM.
Q. Peut-être la question est-elle de savoir si le OM doit être diffusé dans le crânezou localisé au centre sur lequel on veut diriger son attention ?
B.C. Le OM devrait se situer dans le mental où que soit votre activité de pensée — laquelle sera dans votre cerveau. Vous pensez OM. C’est une pensée, comme n’importe quelle autre pensée, comme vous pensez Jean si vous vous appelez Jean, ou Alice ou Véronique…
Q. Mais… si on pense le mot, comme on penserait « livre »…
B.C. Vous ne le pensez pas différemment, mais le mot lui-même est différent, tout est là. Le OM est le grand mantram.
Q. Il doit y avoir une manière de penser le mot, permettant de mieux entendre le son que ce que nous faisons…
B.C. Vous ne l’entendez pas, vous le pensez. Entendre et penser sont deux choses différentes. Ce peut être rapide ou lent, mais c’est de la pensée. C’est une pensée comme une autre, sauf qu’elle a une répercussion différente dans le mental, une vibration qui attire l’attention au centre ajna. Si vous dites « OM », cela vibre à un certain niveau. Si vous le dites à voix basse, c’est à un autre niveau. Si vous le pensez, c’est au niveau le plus élevé.
Q. De quelle source proviennent la pensée et la respiration ?
B.C. Découvrez cette source. Surveillez la pensée du « Je ». A chaque pensée naissant dans le mental, demandez-vous : « Qui a pensé cela ? » Vous répondrez : « Je l’ai pensé » : Reprenez : « Qui suis-je ? » Suivez cette perception du « Je » et vous verrez que ce faisant, remontant de plus en plus à la source du « Je », la pensée s’apaisera, ainsi que la respiration. Et vous verrez que toutes deux proviennent de la même source. Faites pour vous-même l’expérience du lieu d’où elles viennent.
Q. Est-ce en rapport avec ce que dit Maitreya, quand il y a un espace entre respiration et pensée, « Là, Je suis. » ?
B.C. Oui. C’est pourquoi Il peut utiliser cet espace. En fait ce que nous appelons respiration, est mouvement rythmé de l’univers. La création toute entière est respiration et nous n’en sommes pas séparés. Notre respiration est, à notre niveau, la respiration de cette grande pulsation qui a créé tout ce que nous voyons. Cette grande expiration a créé tout l’univers, toute la création. Il n’y avait rien, puis il y eut tout. Ensuite, vient l’inspiration dans laquelle tout retourne à sa source. Il y a le mouvement extérieur vers la création, et le mouvement de retour. Involution et évolution. Notre propre respiration se trouve intimement reliée à cette respiration.
Ce dont je parle est la recherche de la source de la respiration, la source de la pensée « Je », la pensée originelle. Avant la pensée « Je », vous êtes. Mais dès que vous pensez « Je », vous vous séparez de ce que vous êtes. Découvrez qui vous êtes, qui a cette pensée « Je ». Qui pense ce « Je » ?
Ressentez que c’est le Soi, et vous verrez que ce que nous appelons respiration, cette activité qui nous connecte à l’univers, ainsi que la pensée du « Je », viennent de la même source. Il y a la création. Vous êtes soit ça, soit ce qui l’amène à manifestation. Allez au-delà de la pensée « Je ». Allez au-delà de la respiration et vous vous identifierez en tant que Soi, qui est au-delà de la création, qui fut la cause du premier souffle, ce qui a expiré. Quand vous stoppez expiration et inspiration il ne reste que la cause. Vous êtes cette cause. Faites-en l’expérience.