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février 2019 – No 365

Sommaire


 

Article du Maître —

Un nouveau départ [sommaire]

par Le Maître –,

par l’entremise de Benjamin Creme

Quand les hommes prendront conscience des profondeurs dans lesquelles ils sont tombés, ils feront le point de leur situation et emprunteront le sentier du retour à la sagesse et à la sécurité. Bien sûr, cela prendra du temps, car la perte de la Grâce et la chute dans la corruption et le chaos actuels ont une longue histoire. Au fil des millénaires l’humanité a connu une déchéance continue, s’éloignant toujours davantage de l’assise spirituelle sur laquelle, en des temps lointains, reposait sa vie. Elle a oublié son origine et sa destinée à mesure que l’âge des Ténèbres voilait sa mémoire et s’emparait de son cœur. Longtemps égaré dans le double mirage de la Matière et du Temps, l’homme s’éveille seulement maintenant d’un rêve lourd d’illusions.

Il va sans dire qu’à titre individuel, certains hommes se sont élevés au-dessus du plus grand nombre et se sont frayé un chemin à travers les brouillards de l’ignorance en direction de la lumière. Tels des étoiles brillant dans la nuit, ils sont restés fidèles à la connaissance et au dessein de leur âme et servent ainsi de phares à tous les autres. Grâce à ces hommes et femmes d’exception, une vérité fondamentale a pu être préservée dans les périodes les plus sombres : celle de l’éternelle odyssée de la conscience humaine en constante expansion.

Maintenant que nous entrons dans la sphère d’influence du Verseau, un nouveau chapitre s’ouvre et l’espèce humaine se voit accorder un nouveau départ. Pendant des millénaires, l’humanité s’est débattue dans l’ombre, sans avoir conscience du groupe des Frères aînés qui observent ses progrès hésitants et la guident dans la résolution des problèmes et des dangers qu’elle a elle-même engendrés. Maintenant, enfin, les Frères peuvent apparaître en pleine lumière et se montrer aux hommes. Maintenant, enfin, ils peuvent enseigner et guider au grand jour.

En tant que Frères, les Maîtres amènent avec eux une compréhension nouvelle de la vraie relation qui existe entre les hommes. En tant que Maîtres, les Frères montreront aux hommes la sagesse et la connaissance qui seront un jour les leurs, et stimuleront ainsi leur aspiration. En tant qu’Amis et Guides, ils tiendront devant les hommes le miroir de ce qu’ils peuvent devenir, et accéléreront ainsi leur progrès. Ils viennent pour enseigner et guider, et pour apporter leur aide à tous. Leur grand leader, Maitreya, se tient prêt à s’engager dans une aventure sans pareille qui le conduira ouvertement, en pleine lumière, au plus près du cœur et de l’esprit des hommes. Son enseignement inspirera les hommes et les amènera à transformer leur vie, à la reconstruire en mieux, à façonner un futur qui reflétera plus fidèlement le Plan.

Ainsi l’humanité recommencera-t-elle à s’élever, et à se rapprocher des sommets qu’elle avait connus dans un lointain passé. Rien ne saurait empêcher cette ascension, si ce n’est la volonté de l’homme lui-même. Les hommes traversent aujourd’hui une mise à l’épreuve sans précédent dans leur longue histoire, mais l’avant-garde des Maîtres se trouve parmi eux et leur avenir est assuré.

Maitreya lui-même se tient dans les coulisses, prêt à émerger pour confronter l’ignorance de notre époque. Il a rassemblé autour de lui des aides de tous les continents, hommes et femmes de toutes races et de toutes convictions. Ensemble, ils sont prêts à livrer bataille à l’ignorance et à la cupidité, à l’égoïsme et à la cruauté, et ils sont certains de remporter la victoire.

Depuis le lancement de la revue Partage international, le Maître de Benjamin Creme a fourni de nombreux articles susceptibles d’être publiés chaque fois que la situation mondiale les rend à nouveau pertinents. A vrai dire, certains semblent encore plus actuels que lorsqu’ils ont été publiés initialement. L’article qui suit est paru pour la première fois en décembre 2000.

 

Editorial

La fraternité de lumière [sommaire]

Amsterdam, janvier 2019 – La grande saison des cadeaux est terminée et janvier est la période de l’année où beaucoup d’entre nous revisitent le passé et se tourne vers l’avenir.

En jetant un regard rétrospectif sur les « apports » de Partage international a ses lecteurs en 2018, nous observons qu’ils sont d’une variété surprenante : de la réincarnation au revenu universel de base ; du changement climatique aux dangers du plastique ; de la communication des plantes et des forêts aux découvertes technologiques et médicales. L’éducation, la crise des réfugiés, les campagnes pour le changement, le pouvoir du peuple, la violence armée ont tous été abordés. Nous avons également publié une série ésotérique sur les prérequis au travail de groupe efficace et à l’initiation. Nous avons évoqué la mémoire de Martin Luther King, nous sommes penchés sur l’échec du capitalisme et avons proposé un manifeste pour une émergence politique faisant lien entre la Sagesse éternelle et la nouvelle politique, partie intégrante d’une civilisation juste. Nous avons passé en revue divers livres, dont Dire non ne suffit plus, de Naomi Klein, et présenté les idées de grands penseurs. Nous nous sommes préoccupés du sort des Palestiniens, avons témoigné du travail des Frères de l’espace et nous avons présenté des signes et des miracles dans chaque numéro, montrant à quel point notre époque est extraordinaire. Nous avons diffusé les enseignements de Maitreya, de Benjamin Creme et de son Maître. Nous avons continué à apporter l’espérance, la preuve de l’aide de la Hiérarchie spirituelle et une vision du potentiel de l’avenir. Nous continuons à refuser toute publicité pour financer ce magazine et sommes profondément reconnaissants pour les soutiens généreux reçus de nos sympathiques bienfaiteurs.

La multiplicité des contacts

Benjamin Creme (BC) a fait plusieurs déclarations au sujet de cette revue : « Si vous manquez d’argent, ce magazine doit être la dernière chose à laquelle renoncer. » Il a également noté que, « les gens lisent pour avoir des informations récentes », mais que l’ésotérisme et par conséquent cette revue ne comporte pas que cela. Les livres de BC et ceux du Maître Djwal Khul (DK) (par l’entremise d’Alice Bailey) et d’autres Maîtres doivent être abordés avec subtilité et ouverture face aux paradoxes apparents. Ils doivent être lus entre les lignes et cette publication n’est pas différente.

Pour faciliter la tâche du nouveau lecteur et remettre cela en tête à l’abonné chevronné, voici une question susceptible d’illustrer ce point. Qu’ont en commun H.P Blavatsky, A. Bailey, Helena Roerich, Baird Spalding, M. MacDonald-Bayne, Swami Omananda, Vera Stanley Alder ? Cette liste est délibérément incomplète car là où un disciple a travaillé, d’autres suivent.

Dans son premier livre, la Réapparition du Christ et des Maîtres de Sagesse, Benjamin Creme suggère la lecture de ces auteurs en complément de l’information qu’il transmet. S’il suit ce conseil, le lecteur verra que cette liste d’auteurs témoigne du fait que le travail avec les Maîtres de Sagesse se poursuit. Avec cette liste, BC soulignait la présence continue dans les affaires internationales et dans la vie individuelle de la force dirigeante et bienveillante des Maîtres. Ces personnes (ainsi qu’un certain nombre d’autres : J Krishnamurti, Willy Brandt, Nelson Mandela, par exemple) appartenaient à une longue lignée de contacts hiérarchiques, chacun travaillant à un moment particulier pour accomplir une tâche spécifique en coopération avec l’un ou l’autre des Maîtres. Comme eux, BC a travaillé en tant que disciple et il est l’un des derniers que nous connaissions, mais il n’est certainement pas le dernier de tels contacts. Les Maîtres forment en permanence des personnes aptes à mettre en œuvre des aspects particuliers du Plan.

La logique, les précédents historiques et l’expérience vécue par quantité de personnes montrent que le contact conscient avec les Maîtres se poursuit. Les groupes associés à BC ne sont absolument pas les seuls à travailler avec et pour les Maîtres. Maitreya et les Maîtres travaillent par l’entremise de nombreux groupes dans tous les domaines à travers le monde. On peut supposer que la télépathie est employée, ainsi que des rencontres avec des porte-parole. Comment cela se traduit-il dans notre revue ? Qui sont nos lecteurs ?

Qui sont nos lecteurs

Pour répondre à cette dernière question : nous écrivons et travaillons pour ceux dont l’intuition les encourage à chercher des réponses aux grandes questions de la vie ; dont les esprits sont ouverts et prêts à changer en eux-mêmes et pour leurs semblables ; qui aspirent à la justice sociale pour tous et à mettre fin aux souffrances et aux conflits inutiles causés par les hommes. Nos lecteurs sentent le brillant avenir que l’humanité peut créer et créera – non pas comme de vagues visionnaires mais comme des hommes et des femmes pratiques qui voient clairement les horreurs actuelles de nos modes de vie polarisés, destructeurs, soumis à la finance.

Et en regardant vers l’avenir, comme toujours, nous continuerons à réaliser notre objectif déclaré : rassembler les aspects intérieurs et extérieurs de la vie (non pas que nous fassions cette distinction : les aspects dits intérieurs et extérieurs sont simplement des aspects du même continuum) ; synthétiser le spirituel et le politique ; souligner les inégalités des systèmes économiques actuels et présenter la principale solution – la redistribution équitable des ressources du monde. Notre objectif est de fournir des idées et des informations qui seront utilisées par les gens dans tous les domaines : politique, nouvelle économie, militantisme écologique, justice sociale, etc.

Une ligne éditoriale unique

Nous faisons ce qu’aucune autre publication ne fait : publier des articles écrits par un Maître de Sagesse, des réponses et des idées fournies par un disciple confirmé, BC, et publier vos courriers qui, mois après mois, décrivent et confirment les conseils, l’aide et le soutien continu apportés par les Maîtres et leurs porte-parole hommes ou femmes. Le processus de l’Emergence se poursuit par l’entremise de ces contacts et semble, d’après ce que nous observons, s’intensifier. Vos expériences font partie intégrante du processus d’extériorisation des ashrams des Maîtres alors que nous nous dirigeons vers une expérience publique complète de Maitreya. Les porte-parole indiquent des possibilités de service et de croissance personnelle. Ils nous alertent aussi sur les « fenêtres d’opportunité » à l’échelle mondiale – des moments potentiels qui contiennent tous les facteurs nécessaires à l’émergence de Maitreya. Notre expérience nous porte à croire que les indices et les indications explicites sur le calendrier sont donnés délibérément et doivent être considérés comme des indications de possibilités.

L’extériorisation de la Hiérarchie spirituelle fait partie de l’histoire de l’évolution de notre planète. De nombreux facteurs, cosmiques, systémiques et planétaires, sont impliqués dans cet événement capital : l’état de l’humanité – sa réceptivité, son état psychologique, psychique et émotionnel à un moment donné ; la réactivité ou non des médias du monde ; la fragilité ou la capacité de résistance des marchés internationaux et les forces en jeu dans les coulisses. Les forces de matérialité continuent de s’attaquer violemment au cœur et à l’esprit de l’humanité et des millions de personnes sont réduites en esclavage et accablées par les effets de la marchandisation.

Une complicité cosmique

Au cours des deux dernières années, certains se sont peut-être demandé si cette publication allait se poursuivre et sur quelle base. Elle s’est poursuivie avec le soutien du Maître et le soutien de groupes du monde entier, engagés à partager nos idéaux, inspirés par les messages de Maitreya, les articles du Maître et le travail de BC. Pour citer Martin Luther King : « J’en étais venu à sentir, à cette époque, que dans la lutte, Dieu était avec moi, et à travers cette profonde expérience religieuse, j’ai pu endurer et affronter tout ce qui se présentait à moi. Maintenant, je pense qu’il m’accompagne toujours. Après un long processus du don total de ma vie à une voie religieuse et à la volonté de Dieu, j’en suis venu à sentir que, comme nous luttons ensemble, nous bénéficions d’une complicité cosmique. » [Interview avec le journaliste Martin Agronsky, BBC, 1961] Eh bien notre publication se poursuit sur cette même base de complicité cosmique.

Nous ne connaissons pas tous les facteurs en jeu, mais nous savons qu’un évènement public pleinement reconnu, le Jour de Déclaration, a été défini par Maitreya bien qu’aucune date fixe n’ait été arrêtée. Il ne pourrait pas être entre des mains plus sûres et plus sages que les siennes. Et pour citer à nouveau Martin Luther King : « L’univers est du côté de la justice », après tout.

Puisque c’est l’histoire de la vie qui se déroule, elle doit changer tout le temps ; les Maîtres adaptent constamment leurs plans pour faire le meilleur usage de toute combinaison de facteurs qui jouent dans une situation donnée. Pour ceux qui sont étroitement impliqués dans ce travail, nous avons l’occasion, à travers des rencontres avec les messagers des Maîtres, d’aider à faire avancer le processus de l’émergence des ashrams des Maîtres et de leur travail.

Dans le passage suivant, qui fait un peu écho au sens de la complicité cosmique, BC a souligné cette opportunité qui va perdurer : « Il existe un sentiment croissant que nous nous dirigeons vers un point de crise, un point culminant dans l’histoire de l’humanité. Comme le dit le Maître DK, mon conseil à ceux qui acceptent la possibilité du retour du Christ maintenant est d’agir comme si c’était vrai. De cette façon, ils attireront à eux l’énergie du Christ qui le leur prouvera, et les conduira à cette conviction intérieure d’où peut jaillir un véritable service. Ce qu’il faut maintenant, c’est un acte de foi. Pas la foi aveugle, certainement, mais la foi. Dans cet acte de foi maintenant, nous revendiquons notre prétention, pour ainsi dire, de devenir les collaborateurs du Christ, ceux par l’intermédiaire de qui il peut travailler. Tous ceux qui répondent à son appel au service maintenant, dans n’importe quel domaine, mais surtout en faisant connaître sa présence, s’élisent dans cette « fraternité de lumière » par laquelle son œuvre peut être accomplie. Jamais auparavant occasion de service d’une telle puissance n’avait été offerte aux aspirants et aux disciples du monde. 

Les lecteurs voudront peut-être prendre en considération l’expérience de membres du groupe à travers le monde. Depuis 2016, un ou plusieurs porte-parole de Maitreya et des Maîtres ont assisté à de très nombreux événements organisés au Centre d’Information de Share Netherlands par le groupe néerlandais ; ce sont des messagers de tous niveaux, depuis ceux qui agissent en étant totalement inconscient du fait qu’ils reçoivent une impression, jusqu’aux plus informés, en passant par un « visiteur spécial » – dont BC a confirmé qu’il était « Maitreya sous cet aspect ». Il en va de même pour les groupes de Share International à travers le monde.

 

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Point de vue

Cop 24 : une jeune militante à la tribune [sommaire]

Greta Thunberg, une jeune militante climatique de Stockholm, a acquis une renommée internationale. En août 2018, elle avait entamé « une grève scolaire pour le climat », refusant de retourner à l’école avant les élections législatives suédoises de septembre 2018, pour attirer l’attention sur la crise climatique. Rapidement rejointe par d’autres élèves, Greta s’asseyait sur le trottoir devant le Parlement pendant les heures de cours, exigeant que le gouvernement suédois prenne des mesures plus énergiques contre le changement climatique (voir notre numéro d’octobre 2018). Chaque vendredi depuis les élections, Greta et ses camarades continuent leur grève devant le bâtiment du Parlement. Greta a inspiré des milliers d’autres étudiants dans le monde entier. Selon The Guardian, les grèves scolaires contre le changement climatique se sont étendues à quelque 270 villes dans des pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, la Belgique, les Etats-Unis et le Japon.

 

En novembre 2018, Greta a donné une conférence à Stockholm, diffusée en direct sur Internet

En voici quelques extraits : « Nous avons plus besoin d’action que d’espoir. Dès que nous commençons à agir, l’espoir est omniprésent.
Nous ne pouvons pas sauver le monde en respectant les règles, car on doit changer ces règles. Tout doit changer et ça doit commencer aujourd’hui.
[…] tout le monde n’arrête pas de dire que le changement climatique est une menace existentielle et que c’est la question la plus importante de toutes. Et pourtant on continue comme avant.
Comment espérer que des pays comme l’Inde ou le Nigeria se préoccupent de la crise climatique si nous, qui avons déjà tout ce qu’il faut, ne nous préoccupons même pas une seule seconde de cela ni même de respecter nos engagements pris lors de l’Accord de Paris ? »

 

En décembre 2018, Greta a pris la parole lors de la session plénière de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (Cop 24) à Katowice, en Pologne :

« Je m’appelle Greta Thunberg. J’ai 15 ans. Je viens de Suède. Je m’exprime au nom de Climate Justice Now (Justice climatique maintenant). Nombre de personnes affirment que la Suède n’est qu’un petit pays, et que peu importe ce que nous faisons. Mais j’ai découvert que l’on n’est jamais trop petit pour avoir un impact. Et si quelques enfants peuvent faire la une des journaux dans le monde entier uniquement en n’allant pas à l’école, imaginez ce que tous ensemble, nous pourrions accomplir si nous le désirions vraiment. Mais pour cela, nous devons nous exprimer sans équivoque, aussi inconfortable que cela puisse être.

Vous ne parlez que de croissance économique, verte et durable car vous avez trop peur d’être impopulaires. Vous ne parlez que de progresser avec les mêmes mauvaises idées qui nous ont conduits au chaos, même lorsque la seule chose raisonnable à faire est de tirer le signal d’alarme. Vous n’êtes pas assez sages pour dire les choses telles qu’elles sont. Même ce fardeau vous nous le laissez, nous les enfants. Mais peu m’importe d’être populaire. Ce qui m’importe, c’est la justice climatique et la survie de la planète. Notre civilisation est sacrifiée pour permettre à un très petit nombre de personnes de continuer à gagner énormément d’argent. Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe du plus petit nombre.

En 2078, je célébrerai mon 75e anniversaire. Si j’ai des enfants, ils passeront peut-être cette journée avec moi. Peut-être m’interrogeront-ils sur vous. Ils me demanderont, peut-être, pourquoi vous n’avez rien fait pendant qu’il était encore temps ? Vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout, et pourtant vous leur volez leur avenir sous leurs yeux.

Tant que vous ne vous focaliserez pas sur les actions à entreprendre plutôt que sur ce qui est politiquement correct, il n’y a aucun espoir. Nous ne pouvons pas résoudre une crise sans la traiter comme une crise. Les combustibles fossiles doivent rester dans le sol et nous devons donner la priorité à l’équité. Et si nous ne trouvons aucune solution au sein du système, nous devrons peut-être changer le système lui-même.

Nous ne sommes pas venus ici pour supplier les dirigeants du monde de s’en soucier. Vous nous avez ignorés dans le passé et vous nous ignorerez à nouveau. Nous n’avons pas besoin de vos excuses et nous manquons de temps. Nous sommes venus ici pour vous faire savoir que le changement arrive, que vous le vouliez ou non. Le vrai pouvoir appartient au peuple. Merci. »

Un appel au monde ! [sommaire]

Depuis octobre 20181, tous ceux qui travaillent à prévenir les changements climatiques catastrophiques ont intensifié leurs efforts pour inciter l’humanité à agir afin de sauver notre planète.
Christiana Figueres2 a prononcé un discours remarqué au Parlement des religions du monde à Toronto, la première semaine de novembre 2018. Elle y a encouragé l’adoption d’une vision commune sans frontières par ceux qui veulent protéger notre planète dans cette conjoncture urgente. Son discours a commencé sur le mode émotionnel, les larmes aux yeux, alors qu’elle mentionnait le récent rapport du Giec et ses conclusions désastreuses. Mais sa voix a gagné en force lorsqu’elle a partagé ses convictions, nous exhortant tous
« …à faire preuve d’amour et à attendre résolument de chacun, qu’il fasse ce qui est juste, qu’il fasse les bons choix et prenne les bonnes décisions ». Au moment même où elle terminait de parler, un énorme « bang » se fit entendre à travers le système de sonorisation, alors que l’ampoule du projecteur du grand écran explosait. La conclusion de son puissant discours se voyait renforcée par le bruit assourdissant et son timing.

Christiana Figueres : discours à la plénière du Parlement des religions du monde 2018

« C’est fantastique d’être ici tous ensemble. Vous avez déjà entendu parler ce matin du nouveau rapport du Giec, dont la conclusion a surpris certains, mais qui n’est qu’une confirmation pour ceux d’entre nous qui écoutons la Terre Mère. Et cette confirmation est très simple : nous manquons de temps pour faire ce qu’il faut. Nous manquons de temps pour faire ce qui est non seulement moralement responsable, mais peut-être plus important encore, la seule chose moralement acceptable à faire pour notre génération, c’est-à-dire veiller à ce que les générations à venir disposent des moyens de subsistance et du bien-être dont nous avons pu jouir.

Maintenant que nous sommes confrontés au défi de suivre la voie d’une augmentation du réchauffement climatique de seulement 1,5 degré – c’est un défi majeur – et alors que nous poursuivons cela, je dirais que parce que nous sommes tous des êtres humains, nous succombons tous à au moins trois tentations. Et aujourd’hui, je voulais vous exposer ces tentations pour que nous soyons attentifs à ne PAS y succomber.

La première tentation : il est très tentant de regarder le passé, avec nos yeux d’aujourd’hui, et de pointer du doigt, en particulier ceux dont nous jugeons qu’ils n’agissent pas avec responsabilité. Mes chers frères et sœurs, c’est en fait en exclure certains de notre espace d’amour. Devant cette tentation, nous sommes appelés à élargir le champ de notre amour. En effet, il faut absolument faire preuve d’une solidarité indéfectible envers les plus vulnérables, mais aussi, et c’est peut-être plus difficile, garder l’attente bienveillante que chacun fera ce qu’il doit, fera les bons choix, prendra les bonnes décisions. Pas facile, mais fondamental pour nous.

La deuxième tentation à laquelle la plupart vont succomber est de prendre la mauvaise habitude de croire qu’il y aurait une contradiction entre ce que nous voulons et ce dont la planète a besoin : entre ce que nous voulons, en tant qu’habitants sur la Terre Mère, et ce dont elle a besoin. Je dirais que si nous savons vraiment que ce que nous voulons, la planète en a aussi besoin. Nous voulons vivre en harmonie avec la nature… Ce dont la planète a besoin, c’est d’une meilleure protection de tous les habitats naturels : c’est la même chose. Ce que nous voulons, c’est plus de sécurité alimentaire, moins d’insécurité hydrique, et ce dont la planète a besoin, c’est de la restauration des terres dégradées : c’est la même chose. Ce que nous voulons, dans ces villes… c’est moins de pollution, un air plus pur… Et ce dont la planète a besoin, c’est moins de charbon et moins de combustibles fossiles : c’est la même chose. Ce que nous voulons, c’est de l’électricité pour tous ; 1,3 milliard de personnes n’ont toujours pas l’électricité. Ce dont la planète a besoin, c’est d’une énergie renouvelable qui peut fournir cette énergie à chaque être humain sur cette Terre.

Ainsi, mes amis, alors que nous considérons les vraies aspirations de l’humanité, nous réalisons que ce que nous voulons, c’est ce dont la planète a besoin.

Et la troisième tentation dont je voudrais juste nous mettre en garde, c’est celle de se sentir frustré, de se mettre en colère, d’abandonner, de dire : on n’y arrive pas. C’est trop difficile, trop complexe, trop coûteux et en plus, c’est trop tard. Non ! Je suis désolée : devant cette tentation, nous sommes appelés à affermir notre conviction, à visualiser ce que nous voulons réaliser. Comment voulons-nous changer le monde ? Quel monde voulons-nous vraiment léguer aux générations futures ? Et puis, quels que soient les obstacles, quels que soient les défis qui vont surgir parce que c’est inévitable  quels que soient les obstacles, les défis, faisons preuve d’une fermeté résolue parce que nous savons que nous sommes du bon côté de l’Histoire, que nous faisons ce qui est juste pour les générations futures.

Alors, mes chers frères et sœurs, travaillons ensemble, dans ce que j’appellerais une « collaboration radicale » mutuelle et sans frontières, entre pays, entre peuples, entre secteurs, entre économies – pas de frontières, une collaboration totale.

En bandant l’arc de l’amour, l’arc de la cohérence et l’arc de la conviction, assurons-nous ensemble de guérir la Terre et, ce faisant, de nous guérir nous-mêmes et les uns les autres. »

Pour plus d’informations : www.mission2020.global

1. Date à laquelle le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat  (Giec) de l’Onu a publié un rapport historique appelant à une action immédiate et à grande échelle pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
2. Leader internationalement reconnue en matière de changement climatique et ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, responsable de l’Accord de Paris sur le climat de 2015.

 

Compte rendu de lecture

L’humanité en transition critique [sommaire]

Un livre de Jeremy Lent : L’instinct de modélisation

par Phyllis Creme,

Les lecteurs de Partage international se seront familiarisés avec les idées développées dans nos « conversations » avec Jeremy Lent publiées dans nos numéros de novembre et décembre 2018. Son dernier ouvrage1 présente le contexte historique et intellectuel d’où sont issues certaines des idées exposées dans ces conversations. C’est une lecture des plus intéressantes, originale, d’une très grande portée avec beaucoup de détails explicatifs.

Il s’agit de la quête des êtres humains à la recherche de sens et de valeurs : comment nous construisons et comprenons notre monde. J. Lent s’inspire de la science cognitive pour montrer que ce qu’il appelle « l’instinct de modélisation » est une fonction du cerveau dans sa capacité à s’organiser pour trouver une signification – des schémas explicatifs –  aux expériences que nous vivons. Cela fonctionne dès la plus jeune enfance pour façonner la vision que l’enfant a du monde et sa cosmologie, et en même temps construire une vision du monde conforme aux modes de vie et aux valeurs de notre société. Ce livre est donc le récit de la quête de l’humanité en recherche de sens par l’examen de sa manière d’organiser la société est d’agir : une histoire culturelle.

L’unité de toute vie

Un des thèmes majeurs abordés est le recours à l’utilisation de métaphores qui façonnent notre vision du monde de la même manière que le langage le fait en général. Ces métaphores sont tellement enracinées que nous ne les percevons même plus comme étant des métaphores. Un exemple frappant relatif à la vision occidentale de ces deux ou trois derniers siècles est l’idée que le monde naturel est séparé de l’humanité et à disposition pour être utilisé et exploité, presque comme une simple machine. Ceci apparait dans notre approche générale de l’exploration spatiale : « conquérir l’espace », ou « coloniser » d’autres planètes.

J. Lent commence son étude de l’instinct de modélisation avant la période des chasseurs-cueilleurs, et nous emmène dans un voyage qui inclut les colons agriculteurs, les anciens Grecs et Romains, les civilisations indiennes et chinoises, avec comme point culminant la montée en puissance des sociétés occidentales modernes et dominantes. Il examine la vision du monde et la cosmologie de ces peuples et montre comment elles influencent encore nos vies à l’heure actuelle.

Dans la philosophie des anciens Grecs et celle des Indiens, J. Lent distingue deux versions d’un schéma conceptuel dualiste. Les Grecs sont demeurés sous l’influence durable de Platon qui faisait une séparation nette entre l’esprit/âme et le corps. J. Lent y voit une analogie avec la croyance indienne selon laquelle, bien que le divin soit présent profondément aussi bien au sein et en dehors de la personne, cette dernière doit pourtant transcender son expérience physique afin de réaliser sa nature divine. Pour les Grecs, le corps et l’âme sont irrémédiablement séparés ; pour les Indiens, le divin est immanent mais doit être recherché et expérimenté individuellement en allant au-delà des plans physiques, matériels, qui sont finalement rejetés. Ce fut la version grecque, platonicienne, de la dichotomie corps/esprit qui marqua la croyance radicale des chrétiens qui pensent que le corps est essentiellement sujet au péché et doit être assujetti à la vie véritable de l’âme éternelle.

Actuellement, soutient J. Lent, la vision du monde qui domine en Occident dérive de l’approche chrétienne aussi bien que de la vue matérialiste scientifique qui a prévalu au cours de ces derniers siècles. C’est une vision essentiellement dualiste car ce qui est matériel est considéré comme étant séparé du mental et du spirituel ; et cela place l’humanité au centre, aux « commandes » de la nature. Ceci nous a été profitable au cours de ces derniers siècles en ce qui concerne le progrès matériel, mais nous voyons de plus en plus que cela a des conséquences désastreuses pour la planète et la société. Le but de J. Lent est de contrer cette vision du monde et d’encourager le lecteur à adopter un paradigme nouveau, alternatif, celui de l’unité de toute vie.

Un modèle alternatif est celui de l’ancien Tao chinois et du confucianisme qui affirment que la création dans son ensemble est en quelque sorte « divine ». Le Tao est tout et est partout. Il n’y a pas de séparation entre ce qui est matériel et le spirituel. Le but pour l’humanité et la création est d’atteindre « l’harmonie » dans toute la nature et parmi tous les êtres humains. Ces différences entre visions du monde sont cruciales pour J. Lent : elles imprègnent tout le mode de pensée d’une société et son approche du vivant. Cela peut par exemple s’illustrer par la conquête de l’Amérique du Sud par l’Occident, par opposition à l’attitude de la Chine qui explora des territoires pacifiquement à la même période de l’Histoire.

Cette vision du monde scientifico-chrétien qui perdure est de plus en plus contestée, évidemment à cause de cette crise que traverse la planète Terre : on nous fait savoir avec une insistance qui ne fait que croître que nous sommes en train de détruire la planète elle-même. Pour J. Lent, cet avertissement est difficile à enraciner dans la conscience mondiale en raison de la position très arrêtée qu’impose cette vision matérialiste du monde. Mais il est clair que cette vision du monde est ébranlée. Ainsi que l’affirme J. Lent, il se pourrait bien que nous soyons sur le point d’adopter un nouveau paradigme qui tienne compte de « l’interdépendance intrinsèque de tous les systèmes vivants et de la réalisation que les êtres humains font partie intégrante du monde naturel ».

Adopter une vision systémique

J. Lent s’intéresse à la pensée systémique promulguée par Fritjof Capra2 dans les années 1970 et à d’autres aspects de la « nouvelle science », telle que la vision de James Lovelock qui considère la Terre comme un organisme vivant, ce qui se rapproche de l’ancienne vision du monde chinoise. La Terre, la nature, ne sont pas séparées de l’humanité contrairement à ce que suppose le schéma dualiste. Chaque partie apporte sa contribution et affecte le tout, et vice versa. En effet chaque partie, en commençant par le simple atome, a son propre dessein.

J. Lent déclare que nous vivons des « grandes transitions critiques du voyage évolutif de l’humanité » et que nous ne savons pas clairement où nous allons. Il espère que ce livre encouragera « le lecteur à se forger sa propre opinion sur le chemin futur de l’humanité et son rôle potentiel pour le façonner ».

Un an après la publication du livre, nous pouvons clairement constater que cette crise devient de plus en plus aiguë. Le temps est vraiment venu pour nous de travailler à façonner et à sécuriser l’avenir.

La fin du livre, Trajectoires vers le futur, nous ramène donc à son début : tout est connecté. Nous pouvons évoluer vers une nouvelle vision du monde et de nouvelles métaphores afin de structurer notre approche de la vie. Comme le dit J. Lent : « Ce mode de pensée, voir le cosmos comme un réseau de SIGNIFICATION, représenterait une base solide pour promulguer les valeurs propres à la Grande Transformation qui favorisera la qualité de vie, notre humanité commune et un avenir prospère.

Les cultures façonnent les valeurs qui façonnent l’Histoire. Ainsi, nos valeurs façonneront notre avenir. En comprenant comment différentes cultures à travers les âges ont formé leurs propres modèles porteurs de sens et comment les valeurs de notre civilisation sont elles-mêmes le résultat de constructions historiques, il devient possible pour nous de créer notre propre jeu de valeurs qui permettra la création d’un avenir pérenne où règnera la dignité humaine et où la nature prospèrera. »

1. The Patterning Instinct : A Cultural History of Humanity’s Search for Meaning, Prometheus Books, New York, 2017 (L’instinct de modélisation : une histoire culturelle de l’humanité en quête de sens, Non traduit).
2. Fritjof Capra a préfacé l’ouvrage de Jeremy Lent.

 

Compilation

Nous publions dans cette rubrique une sélection de citations de Maitreya (Messages de Maitreya le Christ et Enseignements de Maitreya : les lois de la vie), du Maître de Benjamin Creme (Un Maître parle) et de Benjamin Creme (divers ouvrages).

Construire un monde nouveau [sommaire]

La venue de Maitreya concerne les changements dans le monde : changement dans notre compréhension des besoins de la planète en vue d’un véritable équilibre écologique, changement dans nos systèmes économiques de sorte que tous les hommes soient nourris et traités correctement, changement dans les relations entre les hommes partout dans le monde. Si nous comprenons vraiment que l’humanité est une, la nécessité profonde de ces transformations s’imposera à nous. Il s’agit de la création d’un monde nouveau. [L’éveil de l’humanité (B. Creme)]

Les peuples du monde ont désormais une vision de liberté, de justice et de paix, et ne l’abandonneront pas. Ce sont eux, plus que leurs leaders, qui dessineront les contours de l’avenir et le façonneront selon leurs besoins. Ainsi en sera-t-il. Cette nouvelle force dans le monde – la voix du peuple – gagne rapidement en cohésion et en vigueur, et jouera dorénavant un rôle majeur dans les affaires mondiales. [Les conseils de Maitreya (Maître –)]

L’une des tâches à venir consistera à créer à l’échelle mondiale des conditions qui permettent à chacun de faire entendre sa voix dans l’édification de la future société. Ainsi seulement les divisions actuelles pourront-elles prendre fin. La tâche n’est pas aussi difficile qu’on pourrait l’imaginer, car la clé repose entre les mains de l’humanité. Cette clé, comme toujours, est le principe de partage. Une fois mis en œuvre, ce principe éliminera tout ce qui fait obstacle à la coopération entre les différents groupes sociaux et nationaux, préparant ainsi la voie pour des structures plus harmonieuses qui permettront à l’humanité de s’exprimer. [La création de nouvelles structures (Maître –)]

Il reste peu de temps, en effet, pour reconstruire notre monde selon des lignes directrices mieux adaptées au rôle et au but véritable de l’homme. Ma tâche consiste à vous montrer la voie, à exposer seulement les possibilités, car c’est par l’homme lui-même que doit être forgé le monde nouveau. Nombreux sont ceux, aujourd’hui, qui admettent la nécessité d’un changement, mais y résistent pourtant. Nombreux sont ceux, aujourd’hui, qui voient l’effondrement des structures anciennes et obsolètes du passé, mais s’accrochent encore à de telles formes. Mais il y a une voix nouvelle qui se fait entendre parmi les nations, la voix de la Vérité qui contient l’espoir, la promesse d’un temps nouveau. Cette voix fera de plus en plus d’effet sur l’esprit des hommes, car c’est la voix de Dieu parlant à travers eux. [Message n° 12 (Maitreya)]

Aujourd’hui se sont les peuples qui sont en avance sur leurs dirigeants, et qui énoncent à voix haute leur compréhension des événements et leurs besoins. Avec le temps, de pays en pays, la voix du peuple se fait sans cesse plus assurée et plus claire. Les multitudes savent désormais identifier et formuler leurs besoins : paix, travail et espoir en l’avenir. Un sentiment grandissant d’unité commence également à sous-tendre leurs revendications et leurs attentes. Les hommes savent qu’ils ne sont pas seuls au monde, qu’ils ont partout des millions de frères et sœurs avec qui ils partagent les mêmes problèmes et les mêmes besoins. De cette manière, même s’ils ne sont pas conscients de la présence et des enseignements de Maitreya, ils répondent à son énergie et à l’influence qu’il exerce, et posent ainsi les fondations de l’avenir. [Vers l’unité (Maître –)]

La première étape consiste à partager les ressources planétaires ; faute de quoi, nous nous détruirons. C’est aussi simple que cela. Nous avons notre libre arbitre. Maitreya n’interviendra pas pour nous empêcher de nous détruire. Il nous exposera les choix qui s’offrent à nous : continuer de fonctionner selon les schémas du passé – qui reposent sur la cupidité, l’égoïsme, la compétition – et, ce faisant, nous détruire ; ou bien accepter le fait que nous ne faisons qu’un, accepter le principe du partage ; le mettre en œuvre, instaurer la justice dans le monde, et du même coup, la paix ; pour commencer à construire, sous son inspiration, une civilisation d’une splendeur éclatante, telle que ce monde n’en a jamais connu. [La Mission de Maitreya, tome III (B. Creme)]

Une voix nouvelle se fait entendre dans les affaires des hommes, qui s’exprime à travers certains gouvernants à l’esprit ouvert et réceptif. De plus en plus, cette voix fera connaître les besoins primordiaux de notre temps : paix, tolérance, pardon des injustices passées, coopération et partage au profit de tous. Cette voix viendra du cœur et de l’esprit de tous ceux qui aiment leur prochain, suscitant une exigence invincible de reconstruction et de renouveau mondial. Cette voix est celle de l’ère nouvelle. C’est la voix de Maitreya. [La voix de Maitreya (Maître –)]

Ma venue suscite en l’homme un désir de changement, un désir d’amélioration, quelle que soit la manière dont il l’exprime. Mes énergies font naître en l’homme un divin mécontentement. Tout ce qui est inutile dans nos structures doit disparaître. Nombre d’entre elles, aujourd’hui, sont indignes de l’homme. L’homme est un Dieu en émergence, et il lui faut créer de nouveaux modes de vie permettant à ce Dieu de s’épanouir. Comment pouvez-vous vous satisfaire de votre manière de vivre actuelle, quand des millions d’êtres ont faim et meurent dans la misère, quand les riches font étalage de leur fortune devant les pauvres, quand chaque homme est un ennemi pour son voisin, quand nul ne fait confiance à son frère ? Combien de temps devrez-vous vivre ainsi, mes amis ? Combien de temps pourrez-vous supporter cette déchéance ? Mon projet et mon devoir sont de vous révéler une voie nouvelle, une voie qui permettra au divin en l’homme de s’exprimer. C’est pourquoi je parle avec gravité, mes amis, mes frères. Soyez attentifs à mes paroles. Les hommes doivent changer ou disparaître : il n’y a pas d’autre possibilité. Lorsque vous en prendrez conscience, avec joie vous soutiendrez ma cause, et montrerez que, pour l’homme, existe un avenir baigné de lumière. [Message n° 81 (Maitreya)]

Les institutions bancaires et financières internationales, qui disposent d’un pouvoir colossal, seront parmi les dernières à accepter la nécessité d’un changement complet dans l’ordre économique et financier du monde. Face à cet obstacle, la Hiérarchie dispose déjà de plans qui sont prêts à être mis en œuvre pour la reconstruction de l’ordre économique et financier mondial. Un groupe de grands initiés, eux-mêmes économistes, industriels et experts financiers d’expérience et d’envergure, travaille avec la Hiérarchie et a élaboré une série de projets, de plans alternatifs interconnectés, qui apporteront la solution aux problèmes de redistribution qui sont à la base de la crise mondiale actuelle. Ces plans pourront être rapidement mis en œuvre lorsque la nécessité en sera reconnue et acceptée, acceptation qui sera imposée à l’ensemble des pays par le poids d’une opinion publique désormais informée. [La Réapparition du Christ et des Maîtres de Sagesse (B. Creme)]

Bientôt, conformément au plan prévu pour l’avenir et aujourd’hui sur le point de se manifester, la nouvelle civilisation commencera à prendre forme. Chaque nation a son rôle à jouer, en apportant à la structure de l’ensemble sa note spécifique. En cela, les Nations unies joueront un rôle capital en coordonnant les divers projets de reconstruction et de redistribution. Déjà, en dépit des limitations imposées par les grandes puissances, la contribution de cet organisme à la paix mondiale est considérable. Ses agences apportent éducation et secours à des millions d’hommes dans divers pays. En tant que forum des débats mondiaux, sa position est unique et inestimable. Triste serait le jour et grande la perte pour l’humanité si les nations perdaient confiance en cette institution qui occupe une place centrale pour la mise en œuvre du Plan divin. [L’émergence de grands serviteurs (Maître –)]

Mes Maîtres travaillent également dans leurs différents centres et, grâce à eux, l’exécution du Plan progresse. Mon travail consiste à organiser ce Plan de sorte qu’il en résulte le moins de divisions possible. Beaucoup de ce qui est aimé doit être abandonné. Ne vous accrochez pas aux formes anciennes. Beaucoup dépendra de l’aptitude de l’homme à renoncer aux structures désuètes, et à créer un monde nouveau et plus simple. Rappelez-vous cela. N’oubliez pas que je viens pour changer toutes choses. [Message n° 74 (Maitreya)]

L’âge qui commence est celui de la pleine réalisation du principe Mère. L’ère de Maitreya est l’ère de Tara, la Mère du Monde. La mère nourrit l’enfant, nourrit la famille, et le principe féminin nourrit la civilisation. Ne serait-ce que pour cette seule raison, on doit donner au principe féminin sa pleine expression. Cela signifie que toutes les femmes doivent avoir exactement les mêmes droits que les hommes. […] La vraie démocratie implique vraiment une participation pleine et entière de tous les membres du groupe. La pleine participation est l’objectif à venir de tous les pays. Ce n’est qu’ainsi, en participant aux prises de décisions et aux actions permettant de changer le monde par la transformation de la conscience, que chaque être humain pourra réaliser l’intégralité de son potentiel. [La Mission de Maitreya, tome II (B. Creme)]

Permettez-moi de vous indiquer la voie qui mène à l’ère nouvelle, de vous faire entrevoir les splendeurs qui, si vous le voulez, peuvent devenir vôtres. L’homme est fait pour servir à la fois Dieu et l’homme, et c’est seulement de cette manière que le chemin menant à Dieu peut être parcouru. Donnez-vous pour mission d’assumer les tâches de réorientation, de reconstruction et de changement. Chaque homme est un phare et diffuse sa lumière pour éclairer son frère. Préparez votre lampe pour qu’elle brille et montre la voie. Tous sont utiles, chacun d’entre eux. Personne n’est trop petit ou trop jeune pour prendre part à ce grand Plan de réhabilitation et de sauvetage de notre monde. Engagez-vous résolument dans cette voie, et je puis vous assurer que je ne manquerai pas de vous dispenser mon aide. [Message n° 13 (Maitreya)]

Beaucoup luttent pour la liberté mais la refusent aux autres, oubliant que la liberté elle-même, comme la justice, est indivisible. Beaucoup cherchent à répondre uniquement à leurs besoins, oubliant que seule l’interdépendance permet d’assurer la satisfaction des besoins de tous. L’appel de Maitreya retentira aux oreilles des hommes : partagez pour sauver le monde. Coopérez pour connaître la vraie liberté. « Prenez votre frère par la main, et sachez qu’il n’est autre que vous-même. » Ainsi en sera-t-il. Ainsi le Grand Seigneur inspirera-t-il les changements dont le monde a tant besoin, ce monde qui souffre le martyre à mi-chemin entre déclin et renouveau. [Un monde en mutation (Maître –)]

L’énergie de l’Avatar de Synthèse agit vraiment à travers l’Assemblée des Nations unies et, lentement mais sûrement, elle rassemble les nations. C’est l’un des principaux groupes à travers lesquels cette énergie s’écoule. Nous nous focalisons sur les limitations des Nations unies, mais ses différentes agences font un travail considérable dans le monde entier. Depuis leur création, elles ont accompli un immense travail de reconstruction et de réorganisation dans tous les domaines – économique, écologique, médical et social. On ne devrait pas sous-estimer cette contribution aux besoins du monde apportée en commun par les nations. Ce sentiment de responsabilité est tout à fait nouveau dans les affaires mondiales, et c’est une indication certaine que le Plan est en train de s’accomplir. [La Réapparition du Christ et des Maîtres de Sagesse (B. Creme)]

Nombreux sont ceux qui me verront prochainement et, de prime abord, seront peut-être surpris par mon apparence, car je ne suis pas le prédicateur d’antan, je suis simplement venu pour indiquer la voie, montrer le chemin à suivre pour retourner à la source au sein de l’harmonie, de la beauté et de la justice. Ma tâche est simple : vous montrer la voie. A vous, mes amis, incombe la tâche ardue de bâtir un nouveau monde, un nouvelle contrée, une nouvelle vérité ; mais, ensemble, nous triompherons. [Message n° 15 (Maitreya)]

Maitreya fera appel à tous pour se joindre à l’armée de ceux qui l’aideront – pour protéger et purifier l’environnement ; pour inciter les peuples à agir dans leur propre intérêt ; pour nettoyer la planète des toxines qui la polluent, et rétablir l’harmonie entre les nations. Ce n’est pas une mince tâche que la sienne, mais il se tient prêt à combattre le mal existant – et à l’emporter. [L’heure est venue (Maître –)]

Il ne s’agit pas pour le pouvoir du peuple de « faire tomber » la structure économique d’un pays quel qu’il soit, il s’agit d’apporter liberté, justice et paix au peuple en question. Il faut toujours garder à l’esprit le but ultime, qui est l’instauration de la liberté, de la justice et de la paix partout dans le monde. Il devrait être évident qu’une réorganisation radicale des structures économiques du monde doit avoir lieu pour que cela soit réalisé. Il apparaîtra que le partage est le mécanisme fondamental à cette fin. [L’Unité dans la diversité (B. Creme)]

Prenez ma main, mes amis, et laissez-moi vous conduire par-dessus la rivière, vous guider par-delà le pont étroit, vous montrer la beauté qui demeure sur l’autre rive. Cette beauté est votre véritable Soi. Aidez-moi, mes amis, à vous aider et, ensemble, transformons ce monde. [Message n° 130 (Maitreya)]

Pas à pas, les hommes feront le nécessaire pour satisfaire aux exigences de l’avenir. La destinée et le libre arbitre de chacun devront être respectés. Le droit de tous aux nécessités fondamentales de la vie, nourriture, logement, santé et éducation, devra déterminer les priorités des gouvernements. La protection de l’environnement doit devenir une obligation sacrée qui permettra aux hommes, avec le temps, de rétablir la santé de cette planète. Ainsi doit-il en être si les hommes veulent prendre possession de leur héritage et retrouver le chemin qui mène à Dieu. [Les exigences de l’avenir (Maître –)]

 

De nos correspondants

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Dossier

La Règle du silence occulte (2e partie) [sommaire]

L’évolution des groupes dans l’ère du Verseau

par Carmen Font,

Dans cette série d’articles nous examinons les conditions fondamentales qui gouvernent le travail des groupes ésotériques. Benjamin Creme (BC) et son Maître ont consacré plus de quarante ans à informer le public de l’extériorisation de l’ashram des Maîtres. Comme ce travail est en bonne voie, il semble utile de revisiter les conditions présidant au bon fonctionnement des groupes de disciples, dont la vocation est de refléter une réalité intérieure dans le monde extérieur.
La « Règle Onze », donnée par le Maître Djwal Khul (DK) par l’entremise d’Alice Bailey, est la onzième d’une série de règles destinées aux disciples et aux aspirants. DK y présente les quatre conditions auxquelles les disciples appartenant au groupe d’un Maître doivent satisfaire pour parvenir à la fusion et à l’unité de groupe, préalablement à une initiation de groupe ultérieure. Ces conditions sont étudiées en détail par Benjamin Creme dans La Mission de Maitreya, tome II (MM2).
Elles sont : a) l’établissement de relations non sentimentales ; b) l’utilisation constructive des forces de destruction ; c) la capacité à travailler en tant que hiérarchie miniature dans le respect du principe d’unité dans la diversité ; d) la culture de la puissance du silence occulte. (Les Rayons et les Initiations, Alice Bailey, p. 215)

La première partie de cet article, publiée dans le numéro de décembre de Partage international, analysait le concept de silence occulte en tant que condition requise pour l’initiation de groupe en traitant en profondeur de l’un de ses aspects : l’attraction magnétique. Etaient également abordées les notions d’utilisation erronée de la pensée (par la rêverie) et le besoin de classer ses pensées dans des compartiments distincts. Dans cette deuxième partie, nous allons aborder trois autres aspects afin de compléter notre compréhension de cette pratique du silence occulte.

La « retenue ésotérique » est le second aspect du silence occulte que Maître Djwal Khul (DK) aborde dans un grand nombre des œuvres qu’il a dictées à Alice Bailey. En effet, le disciple se doit de cultiver cette réserve pour éviter que certaines connaissances ne soient communiquées à des personnes non averties, curieuses, sans scrupules ou non préparées (Il s’agit de la discrétion occulte dont parle Alice Bailey dans la revue The Beacon, 1926). Mais apprendre à ne dire que ce qui peut être connu et compris n’est peut-être pas si facile : d’ordinaire, nous  travaillons à partir « de notre mental inférieur, de notre imagination, nos désirs astraux et nos pensées non abouties », si bien que nous nous identifions aux formes que nous-mêmes créons, et aux formes-pensées imparfaites (ou immatures) que nous visualisons. En conséquence, nous avons tendance à croire que ce qui est bon ou compréhensible pour nous l’est aussi pour les autres, et à leur asséner nos idées et nos paroles. Il convient donc d’apprendre à nous détacher de nos propres idées et concepts pour éviter de tirer des conclusions hâtives ou subjectives. Cela développe cette sorte de retenue qui mène vers l’habitude de la discrétion occulte.

A de nombreuses reprises, le Maître DK nous explique pourquoi il nous faut cultiver notre propre silence, qui est l’un des aspects de la retenue occulte. Par exemple, indique-t-il, le silence « développe chez le disciple la connaissance des mobiles, car il l’oblige à considérer les raisons de parler et celles de se taire. » Cette habitude de silence occulte est proche de la pratique mystique traditionnelle du « vœu de silence » comparables à ceux des communautés monastiques, qui considèrent que se couper des préoccupations profanes renforce le sentiment de lien avec le divin et purifie les buts et émotions égoïstes. Bien que ce type de pratique silencieuse ne soit pas ce que les Maîtres recommandent pour un disciple moderne, il n’en reste pas moins que trop parler nous détourne du recueillement parfois indispensable pour « recontacter » notre espace intérieur afin de faire émerger une compréhension intuitive des mobiles, des causes et des effets. Ainsi, la pratique du silence développe en chacun l’état de méditation intérieure et la capacité d’en entendre la voix (The Beacon).

La méditation de transmission aide également à ce processus, car la focalisation sur le centre ajna contribue, avec le service, à la création de l’Antahkarana, ce canal invisible de lumière reliant le cerveau physique à l’âme. Benjamin Creme a expliqué qu’au moyen de ce pont tissé de trois fils d’énergie (Volonté, Amour-Sagesse, Intelligence), l’âme « s’empare » progressivement de son véhicule et l’aligne jusqu’à ce que soit complète la fusion entre elle-même et la personnalité – et certes le silence joue un rôle dans ce processus. « L’âme construit l’anthahkarana vers le bas, lorsque l’individu commence à méditer. De plus, par la méditation et l’aspiration, l’individu le construit également vers le haut, en direction de l’âme. Ce processus a lieu dans les deux sens. » (La Mission de Maitreya, Volume II, p. 399).

Silence et méditation

Par le recueillement, la concentration et le calme, les participants aux méditations de transmission se prêtent à la réception d’énergies qui seront bénéfiques pour le monde, tout en les transformant eux-mêmes d’une manière subtile mais puissante. Le sentiment d’unité du groupe s’en trouve renforcé. Similairement, la tension spirituelle, résultant de l’influx des énergies envoyées et reçues au cours du processus de construction de l’antahkarana, se communique également aux participants et les rend de plus en plus conscients de leur vie intérieure et extérieure. Nous méditons en silence, avec une attention élevée et concentrée, et ce silence n’est pas seulement une absence de mots : il exige du méditant qu’il se garde de toute rêverie et qu’il filtre le bruit des pensées et des sentiments qui passent. Ainsi, le méditant apprend à « conserver son énergie et à accumuler de la force  pour le service de l’humanité. » (The Beacon). En d’autres termes, les participants comprennent de mieux en mieux la relation entre pensées, paroles et actions « correctes », ce qui constitue la condition indispensable, selon Benjamin Creme, à la juste utilisation du silence et de la parole, et, surtout, de la pensée et de l’imagination créatrice – lesquelles forment la pierre angulaire du silence occulte.

L’expérience du silence n’est pas seulement une habitude, ni seulement la capacité à contrôler ses propres pensées à leur source. C’est aussi une expérience de l’Etre. Car il ne suffit pas que le disciple entraîné soit capable de s’exprimer de façon impersonnelle, en sachant quand il est juste de parler et quand il est juste de se taire : ses paroles ne seront pas parfaitement magnétiques si elles ne contiennent pas « l’énergie du vécu authentique », comme le dit Benjamin Creme (L’Eveil de l’Humanité, p. 51). En effet, si l’on tente de communiquer à un auditoire une vérité spirituelle telle que les enseignements de Maitreya, l’Instructeur mondial, « ces enseignements n’auront de sens pour les autres que s’ils sont vivants, et pour qu’ils le soient, il faut qu’ils fassent partie de votre expérience personnelle, qu’ils ne soient pas seulement une expérience livresque. S’ils ont vraiment eu un impact sur votre vie, s’ils l’ont transformée, alors vous pourrez en parler, les faire vivre et leur donner réalité en les partageant avec les autres. Sinon, c’est impossible. » (L’Eveil de l’Humanité, p. 51) C’est là une dimension intéressante du silence occulte : il implique d’utiliser correctement la pensée et d’éviter la rêverie, donc de ne créer que des formes-pensées et des idées réellement expérimentées. Sinon elles manqueront de substance vivante et ne seront qu’une sorte de rêverie intellectuelle, une concoction de raisonnements abstraits. Essayer de transmettre des idées qui ne sont pas partie intégrante de notre expérience vivante implique que l’on s’exprime à partir de la personnalité – ce qui doit être rigoureusement évité si l’on veut cultiver le silence occulte propice à l’union de groupe, comme nous l’avons vu dans la première partie de cet article.

Paroles et Karma

Une dernière caractéristique de la nature et de la pratique du silence occulte – et une impérieuse raison de le cultiver –, c’est que les paroles ou les écrits engendrent inévitablement du karma, ils activent des schémas qui devront parfois être résolus. L’ancien proverbe connu dans bien des pays selon lequel « Il ne faut jamais faire de promesses inconsidérées » illustre bien cela. Souvent, nous nous exprimons sous la pression de l’instant, par exemple pour apaiser les inquiétudes de certaines personnes, ou bien notre propre sentiment d’impuissance. Ainsi, notre énergie se gaspille dans nos paroles car nous ne pratiquons pas alors l’honnêteté du mental, c’est-à-dire que nos pensées, paroles et actions ne sont pas alignées. C’est un exemple d’utilisation erronée de la parole dont la source, émotionnelle dans ce cas, influence notre personnalité en lui faisant croire à tort qu’il est approprié de parler. Notre mental inférieur s’empresse ensuite de rationaliser cette apparente nécessité de parler en créant une pensée qu’il place dans un mauvais « compartiment ». Il ne faut pas oublier que, selon Benjamin Creme (voir article précédent), l’essence du silence occulte consiste à « garder ces différents domaines de pensée, ainsi que les idées relatives aux différents domaines de vie et de travail, dans des compartiments séparés d’où vous pouvez entrer et sortir à volonté. » (Mission de Maitreya, tome II, p. 636). Ainsi, dans l’exemple précédent, même si mon désir d’aider mon interlocuteur est approprié, la forme-pensée correspondante n’est pas placée dans le bon compartiment si je ne suis pas certain de pouvoir aider cette personne. En conséquence, mes paroles risquent de déclencher de faux espoirs et des réactions hostiles de sa part, ce qu’un disciple devrait éviter.

Ainsi, selon Maître DK, si mes paroles sont irresponsables ou inadéquates, si elles sont contraignantes ou manquent d’authenticité, une certaine mesure de karma se trouve générée, qu’il faudra résoudre tôt ou tard. Le cas contraire peut également se produire : garder le silence pour des raisons de la personnalité (peur, indolence…) au moment où parler de façon non-intrusive et vivante serait responsable et opportun : cela aussi engendre un enchaînement karmique qu’il faudra résoudre.

Dans ces conditions, nous pourrions trouver qu’il est à la fois trop difficile de garder le silence et trop dangereux de parler ! Nous pourrions être tentés de trouver refuge dans les réseaux sociaux, qui donnent à des millions de gens le sentiment d’appartenir à une communauté tout en défendant ce qui leur paraît juste. Il n’y a pas de mal à cela, si l’on n’offense personne. Toutefois, la puissance du silence occulte contribue à une réelle union au sein des groupes qui dépasse de loin un simple sentiment d’appartenance : il s’agit alors d’un sentiment d’être. Cultiver le silence occulte, c’est entrer dans un processus dynamique de paroles et de retenue combinées qui complète l’entraînement des disciples, car il concerne la formation des pensées et le détachement par rapport aux réactions de la personnalité.

Les Maîtres pratiquent également le silence occulte dans leurs relations avec l’humanité. « Leurs paroles s’adressent à ceux qui viennent et qui les ont cherchés par besoin, poussés par un besoin sincère, écrit Alice Bailey. Ils parlent à leur propre peuple. » (The Beacon).Certains peuvent trouver cette manière de procéder un peu trop « exclusive » ; en réalité, elle témoigne du respect absolu des Maîtres à l’égard du libre arbitre de l’humanité. Jamais ils ne nous imposeraient un message ou des actions que nous n’aurions pas recherchés ou demandés au préalable. C’est pourquoi leurs paroles inspirent les disciples à œuvrer sur le plan physique à la réalisation du Plan d’évolution. Nous devrions nous en souvenir dans nos relations avec nos frères humains.

A la suite de cette série d’articles sur les quatre conditions requises pour parvenir à l’initiation de groupe – à savoir : l’établissement de relations non sentimentales, l’utilisation constructive des forces de destruction, la capacité à travailler en tant que hiérarchie miniature, et la culture de la puissance du silence occulte –, cette dernière condition apparaît comme un défi difficile. Dans un sens, cependant, il est moins difficile à relever que les trois autres, car il dépend largement de la discipline personnelle de chacun, et moins des interrelations dans le groupe – tout en exerçant une puissante influence sur l’unité du groupe et sur la transformation de notre monde, ce qui est tout aussi important.

Références :
Alice A. Bailey : L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age, Tome I (Lucis Trust) ; Les Rayons et les Initiations (Lucis Trust) ; Revue The Beacon, mars 1926 (Lucis Trust) ; Le Retour du Christ (Lucis Trust)
Benjamin Creme : La Mission de Maitreya, Tome II, Partage Publication, 2017 ; L’Eveil de l’Humanité, Partage Publication, 2010.

 

Signes des temps

Les « Signes des temps » présentés dans cette rubrique ont été confirmés par le passé par Benjamin Creme ou s’imposent d’eux-mêmes sur la base de l’espoir et de la foi qu’ils suscitent. Nous les soumettons à votre réflexion.

A Lehigh Acres en Floride [sommaire]

Des signes dans les cieux

La nuit du 7 juillet 2018, une habitante de Lehigh Acres, en Floride, a pris plusieurs photos d’un objet aérien en forme de disque, près de la lune. « L’objet changeait de forme et se déplaçait très vite », a-t-elle déclaré.
[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : mufon.com

A Povoa de Varzim (Portugal) [sommaire]

Dans la nuit du 20 décembre 2018, un habitant de Povoa de Varzim a observé un objet aérien coloré et vibrant, en forme de diamant. L’objet est resté visible pendant au moins cinq heures et le témoin l’a pris en vidéo. « Mon attention a été attirée par la lenteur de ses mouvements », a-t-il rapporté.

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : mufon.com

En Islande [sommaire]

Lors du coucher du soleil du 23 novembre 2018, un témoin a photographié un nuage en forme d’ovni, bas dans le ciel. Il a déclaré avoir ressenti un « effet calmant » tout en l’observant.

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : ufosightingsdaily.com

A Alexander (Etats-Unis) [sommaire]

Le 27 novembre 2018, tôt dans la matinée, un habitant d’Alexander (Arkansas) a observé et photographié une sorte d’étoile brillante planant bas dans le ciel. « Elle est apparue trois des quatre derniers jours, a-t-il rapporté. Elle apparaît lentement et plane juste au-dessus de la ligne d’arbre, à une centaine de mètres au nord-ouest de ma maison. Elle ne fait aucun bruit. »

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : mufon.com

A Preston (Royaume-Uni) [sommaire]

Une nuit de février 2018, au moins 20 témoins ont observé un groupe d’objets aériens lumineux survoler lentement Preston, dans le Lancashire. Parmi eux, Craig Megson a pris une vidéo du survol : « Au début, je pensais qu’il s’agissait d’avions, mais il n’y avait aucune lumière clignotante ni aucun son. Puis d’autres sont arrivés et j’ai pensé qu’il pouvait s’agir de lanternes chinoises. Mais elles ne se déplacent pas ainsi en formation. »

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : beamsinvestigations.org

A Tijuana (Mexique) [sommaire]

Dans la soirée du 9 décembre 2018, près de Tijuana, un automobiliste a pris des photos de trois objets aériens lumineux en forme de diamant, volant à basse altitude. Ce témoin a expliqué que les objets étaient complètement silencieux.

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : inexplicata.blogspot.com

Soho, le 13 décembre 2018 [sommaire]

Le 13 décembre 2018, l’Observatoire solaire et héliosphérique de la Nasa a photographié un énorme objet ailé près du soleil.

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international .]

Source : ufosightingsdaily.com

Une peinture de Jésus miraculeusement épargnée par un incendie [sommaire]

Après qu’un incendie a complètement détruit une église vieille de 150 ans à Wakefield, Massachusetts (Etats-Unis), les ouvriers qui déblayaient les débris ont découvert une peinture de Jésus intacte, miraculeusement épargnée par le feu, les fumées et l’eau. Le 24 octobre 2018, le clocher de la Première Eglise baptiste a été frappé par la foudre, ce qui a provoqué l’incendie. Un paroissien a déclaré à la télévision locale que la survie miraculeuse du tableau est « un rappel que Jésus est avec nous » et que « même si notre église a disparu, notre église est ici. Notre foi est une foi d’espoir et de résurrection. » Le pasteur Norm Bendroth a ajouté : « Nous croyons que l’on peut renaître de nos cendres, et au matin vient l’allégresse. »

[Voir photographie dans la version imprimée de la revue Partage international . Voir également : Serbie : des icônes échappent à un incendie, dans notre numéro de juillet/août)]

Source : coasttocoastam.com ; abcnews.go.com

Un rétablissement miraculeux [sommaire]

Une femme de Sterling Heights, Michigan (Etats-Unis), s’est complètement rétablie après avoir subi une crise cardiaque majeure et être restée sans oxygène pendant 15 minutes (en général, le cerveau s’arrête après 6 minutes, et après 10 minutes il subit des dommages irréversibles). Les médecins ont constaté qu’elle n’avait plus que 5 % de fonctions cérébrales et 25 % de fonctions cardiaques.

Quelques minutes après que son mari, le cœur brisé, décide de la débrancher, Michele De Leeuw a recommencé à respirer toute seule et, deux jours plus tard, elle s’est réveillée.

En décembre 2018, quatre mois plus tard, après une chirurgie à cœur ouvert, de l’orthophonie et de la physiothérapie, cette femme de 57 ans, mère de deux enfants, est rentrée chez elle complètement rétablie.

« Vous ne le croiriez pas si vous saviez ce qu’elle a traversé, commente son mari Karl. C’est une miraculée. »

Source : goodnewsnetwork

Deux motifs lumineux inhabituels à Stoke-on-Trent [sommaire]

Voir photographie envoyées par M. I. et J. M., octobre 2018 dans la version imprimée de la revue Partage international .

 

S.O.P. — Sauvons notre planète

Hormis la guerre, rien ne compromet aussi gravement l’avenir de l’humanité que la pollution. Constatant qu’il en est ainsi, certains pays ont pris des mesures pour la réduire et pour limiter le réchauffement climatique. D’autres, parfois parmi les plus gros pollueurs, nient la réalité d’un tel réchauffement en dépit des preuves qui s’accumulent. A tout moment, dorénavant, les changements climatiques montrent sans l’ombre d’un doute que la planète est malade, qu’elle a besoin de soins immédiats et attentifs pour retrouver l’équilibre. Le temps nous est compté pour mettre fin aux ravages que subit quotidiennement la planète Terre. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant a son rôle à jouer dans sa restauration. Oui, le temps presse. Save Our Planet (S.O.P.), sauvons notre planète ! (Source : Le Maître de B. Creme, S.O.P. Sauvons notre planète, 8 septembre 2012)

Des raisons d’espérer [sommaire]

Dans l’édition du nouvel an du quotidien The Guardian, l’écrivaine Fiona Harvey a expliqué pourquoi il y a des raisons d’être optimiste au sujet de l’environnement en 2019, bien que l’année 2018 ait été l’une des pires mondialement en termes de phénomènes climatiques extrêmes. En 2018, des incendies de forêt, des sécheresses, des inondations et des cyclones sans précédent ont été causés par des conditions météorologiques extrêmes, et l’Organisation météorologique mondiale a signalé qu’il s’agissait de la quatrième année la plus chaude jamais enregistrée. En raison de cette tendance dévastatrice de la hausse des températures nous devons agir en urgence pour lutter contre le changement climatique afin d’éviter l’aggravation de la situation et l’élévation du niveau des mers.

Fin 2018, des scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) ont lancé des avertissements sévères en se demandant à quoi ressemblera l’avenir si nous subissons un réchauffement de 1,5°C. Malgré ces avertissements, écrit F. Harvey, la Conférence des Nations unies (Cop 24) qui s’est tenue en Pologne en décembre « n’a guère montré que l’urgence des avertissements des scientifiques avait été prise en compte. […] Heureusement, 2019 pourrait bien être une année décisive. L’opinion publique se mobilise dans le monde entier et les hommes politiques et les entreprises y sont sensibles. Il y aura une série d’événements importants qui impliqueront le public et les gouvernements et qui pourraient désigner une meilleure voie à suivre que ce qui a été entrepris en 2018. »

António Guterres, secrétaire général de l’Onu, a organisé un sommet pour les dirigeants du monde, afin de leur demander de se confronter aux dangers du changement climatique, après avoir averti lors de la Cop 24 qu’il serait « immoral et suicidaire » de ne pas prendre de mesures urgentes pour combattre le changement climatique.

Le président français, Emmanuel Macron, organisera à l’été 2019 une nouvelle rencontre One Planet summit, qui se concentrera sur les entreprises qui jouent un rôle de premier plan et investissent dans des projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à passer à une énergie propre. Et la campagne Keep it in the ground (Laissez-les dans le sol) prend de l’ampleur, encourageant les investisseurs à se désengager du secteur des combustibles fossiles.

Fiona Harvey conclut : « Mais ce sont surtout les actions de la société civile qui se sont intensifiées en 2018, qui devraient prendre de l’ampleur en 2019 et porter leurs fruits. L’opinion publique du monde entier est d’avis que nos dirigeants, nos gouvernements et nos entreprises devraient en faire plus sur cette question vitale. […] De plus en plus de gens refusent de continuer à ignorer en silence les dangers qui pèsent sur le climat et participent à des mouvements et actions efficaces et bien médiatisés. »

Source : The Guardian, Royaume-Uni

France : action en justice contre le changement climatique [sommaire]

En France, 1,7 million de personnes ont signé la pétition L’affaire du siècle proposant de poursuivre le gouvernement pour son inaction face au changement climatique. La pétition a été créée par quatre associations : Oxfam, Greenpeace, Notre affaire à tous et la Fondation pour la nature et l’homme. Le 18 décembre 2018, un recours juridique a été engagé, donnant au gouvernement deux mois pour répondre, après quoi ces ONG déposeront le recours au Tribunal administratif. Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous, a déclaré : « Il nous faudrait obtenir beaucoup pour ne pas aller au tribunal, et nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout et à gagner. »

L’ancien ministre de l’écologie, Nicolas Hulot, qui a créé la Fondation pour la nature et l’homme impliquée dans cette campagne, a démissionné en août 2018 de son poste de ministre lors d’une émission de radio en direct, car il ne supportait pas de voir la planète « toujours reléguée dans les dernières priorités. »

Son action intervient après une année de conditions climatiques extrêmes en France : 2018 est l’année la plus chaude jamais enregistrée, et selon une étude récente, environ 48 000 personnes sont mortes de causes liées au climat.

Commentant les récentes manifestations des « gilets jaunes », Marie Toussaint a déclaré : « […] Il n’y aura pas de justice sociale sans action pour le climat. Le réchauffement climatique se nourrit des inégalités et les renforce. Il frappe d’abord les plus fragiles. Il détruit notre économie et nos territoires. Donc, ça peut être un processus qui peut se faire en parallèle. »

Source : qz.com

Royaume-Uni : campagne contre les gaz de schiste [sommaire]

Les campagnes contre les gaz de schiste au Royaume-Uni prennent de l’ampleur alors que le Grand Manchester (un groupement de 10 municipalités) va mettre en place des mesures de planification visant à créer une « présupposition » contre la fracturation hydraulique.

En décembre 2018, les craintes locales liées à la fracturation se sont accrues lorsque la compagnie énergétique Cuadrilla a dû interrompre son chantier près de la ville de Blackpool à trois reprises, car les forages ont provoqué de petits tremblements de terre qui ont dépassé les limites légales. Le maire de Manchester, Andy Burnham, a déclaré : « Il s’agit de se tourner vers l’avenir, pas vers le passé. Des agglomérations comme le Grand Manchester doivent se joindre au groupe des villes qui, dans le monde, progressent rapidement vers la neutralité carbone. C’est un grand défi qu’il faut embrasser pleinement, cela signifie un engagement total en faveur des énergies renouvelables et non des demi-mesures, et ne pas s’accrocher à des procédés qui rappellent le passé. » Manchester prévoit également de devenir neutre en carbone d’ici 2038.

La décision de Manchester fait écho à des politiques similaires déjà entreprises par les gouvernements écossais et gallois, et plusieurs villes, dont Leeds, Wakefield, Hull et York ont exprimé leur opposition à la fracturation hydraulique. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a récemment déclaré une « urgence climatique » et un plan qu’il espère ratifier en 2019 pour interdire la fracturation dans la région du Grand Londres.

De nombreuses villes du monde ont adhéré à la Carbon Neutral Cities Alliance (alliance des villes au bilan carbone neutre), s’engageant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 à 100 % d’ici 2050 au plus tard. On y compte notamment Berlin, Boston, Copenhague, Londres et New York.

Source : The Guardian, Royaume-Uni

Irlande : désinvestissement public des combustibles fossiles [sommaire]

La République d’Irlande est devenue l’un des premiers pays au monde à prendre la décision de désinvestir son fonds souverain du secteur des énergies fossiles. Ce désinvestissement, d’une valeur d’environ 68 millions d’euros, a vu le fonds céder ses participations dans des sociétés pétrolières, gazières et autres énergies fossiles.

L’organisme public qui contrôle et gère ces investissements pour le compte du Trésor public – l’Ireland Strategic Investment Fund (Isif) – a cédé ses participations dans 38 entreprises de combustibles fossiles. L’Isif a publié une liste de 148 entreprises de combustibles fossiles dans lesquelles il n’investira plus. Il poursuivra son retrait du secteur, tout en augmentant ses investissements dans des projets d’énergie propre. Son portefeuille comprend déjà une gamme de parcs éoliens, d’énergie solaire et d’autres projets d’énergies renouvelables. Le ministre des Finances, Paschal Donohoe, a déclaré : « L’adoption de cette législation fait de l’Irlande l’un des premiers pays au monde à céder les participations d’un fonds public dans le secteur des combustibles fossiles. Cela positionne l’Isif comme l’un des rares fonds souverains au monde à mettre en œuvre une stratégie de désinvestissement des combustibles fossiles. »

Source : The Irish Times, Irlande

 

Tendances

Dans le monde actuel s’affirme une tendance de plus en plus prononcée à la synthèse, au partage, à la coopération, à de nouvelles approches et avancées technologiques pour la sauvegarde de la planète et le bien-être de l’humanité. Cette rubrique présente des événements et courants de pensée révélateurs d’une telle évolution.
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Entretien

Aya, inspiratrice de la jeunesse africaine [sommaire]

Interview de Aya Chebbi par Shereen Abdel-Hadi Tayles,

Aya est née en Tunisie il y a 27 ans. Son père était colonel des forces armées tunisiennes où il a servi pendant quarante ans. Elle a grandi dans huit villes différentes, ce qui lui a permis de constater les disparités et les inégalités au sein de la société tunisienne. Elle a conservé un caractère nomade, ouvert à toutes les cultures et aux expériences nouvelles, immergé dans la diversité.

L’année 2011 a constitué un tournant pour Aya. La Tunisie était en résistance contre son président de longue date, Zine El Abidine Ben Ali, après qu’en décembre 2010 un jeune homme qui vendait des fruits sur une charrette dans la rue s’était vu confisquer sa marchandise. C’était sa seule source de revenus pour subvenir aux besoins de sa famille. En signe de protestation contre ce qu’il a ressenti comme une injustice, il s’est immolé par le feu. L’histoire a attiré l’attention du monde entier et déclenché la Révolution du jasmin en Tunisie. Cette révolution a finalement réussi à évincer le président en janvier 2011.

C’est à cette époque qu’Aya a acquis une renommée mondiale comme blogueuse. Elle allait sur les manifestations et racontait sur son blog ce qui se passait dans son pays. Ses articles ont été publiés sur OpenDemocracy, Al-Jazeera et Foresight-Africa.

Elle est aussi devenue une oratrice réputée, intervenant sur des événements internationaux comme la conférence Bond1, la Commission de l’Onu sur la condition de la femme, le Congrès américain, TEDx et la chaîne TV allemande Deutsche Welle. Elle dirige également son programme d’éducation de la jeunesse Y-PHEM (Programme de mentorat holistique pour l’autonomisation des jeunes).

Aya souhaite changer la façon dont le monde voit l’Afrique. Elle a produit un documentaire intitulé La transformation consciente du Kenya dans le cadre du projet Africa Inspire, qui met en lumière le rôle des jeunes et des femmes dans le changement social.

Aya a été reconnue en 2016 et 2018 comme l’une des « Africaines de moins de 40 ans les plus influentes du monde » et a reçu le Prix humanitaire panafricain 2017. Elle est la fondatrice du Afrika Youth Movement, l’un des plus grands mouvements de jeunesse panafricains. Elle a récemment été nommée Envoyée spéciale de la Commission de l’Union africaine pour la jeunesse, grâce à ses solides antécédents en matière de plaidoyer et de mobilisation pour les jeunes.

Partage international : Comment le Printemps arabe de 2001 a-t-il changé votre vie ?
Aya Chebbi : Nous l’appelons « la Révolution de la dignité ». Pour moi, la révolution a été la transition d’une « fille rebelle » issue d’une famille conservatrice qui tente de briser le plafond de l’oppression culturelle et sociétale et qui devient une voix politique en défense des droits de l’homme et milite pour la liberté. La révolution m’a politisée et responsabilisée ; elle a réveillé la rebelle en moi d’une manière que je n’aurais jamais cru possible, et surtout elle m’a guéri de la peur. Je suis devenu intrépide et aujourd’hui, plus rien ne me semble impossible.

PI. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer un blog ?
AC. En 2011, j’ai passé mon temps à participer à des manifestations et à raconter ce que je voyais, par écrit et en photo. J’ai ouvert un blog en anglais que j’ai appelé « Proudly Tunisian » (Tunisienne et fière de l’être) en réponse à l’incapacité des médias occidentaux à rendre compte de manière adéquate de ce qui se passait pendant la révolution tunisienne. J’étais troublée à l’idée que des personnes extérieures à la Tunisie ne comprennent pas pourquoi les Tunisiens se soulèvent pour revendiquer leurs droits et que beaucoup pensent que notre pays mérite d’être une dictature. Je ne pouvais pas supporter la propagande médiatique et la manipulation de nos mouvements sociaux. J’ai voulu raconter la vraie histoire. J’ai pris la parole et dit au monde que ce n’est pas votre « Printemps arabe », mais notre « Révolution de la dignité ». J’avais besoin de faire entendre ma voix.

PI. Et pourquoi pensez-vous que votre blog a reçu tant d’attention ?
AC. Peut-être parce que je parlais de ma vision du monde actuel et du monde dans lequel je veux vivre en tant que jeune femme. J’ai utilisé tous les outils à ma disposition, la vidéo, la photographie et l’écriture pour toucher un large public. Plus tard, j’ai publié un article sur la crise de l’eau dans le camp de Yarmouk en Syrie et sur d’autres histoires dont personne ne parlait. J’ai mis en lumière des problèmes politiques et sociaux en Tunisie, en Afrique et au Moyen-Orient. Avec le blog, ma devise est devenue « Appropriez-vous le récit de votre vie, occupez le terrain » parce que j’ai appris de la révolution qu’on fait l’actualité jusqu’à ce qu’on devienne l’actualité.

PI. Vous avez un vrai talent pour inspirer les jeunes et les pousser à agir. A quoi l’attribuez-vous ?
C. Je suis reconnaissante envers tous les jeunes avec qui j’ai travaillé et qui me poussent jour après jour à contribuer à la naissance d’un monde meilleur pour tous. Ce sont ces mêmes jeunes qui, inspirés par mon travail, me donnent l’énergie nécessaire pour faire encore plus.

PI. Personnellement, je crois que les jeunes peuvent changer le monde et qu’ils vont le faire. Comment les aidez-vous à croire en eux-mêmes et à agir ?
C. Ma mission est de radicaliser les jeunes pour qu’ils conduisent le changement social. Les jeunes sont victimes de violence parce qu’ils ne trouvent pas d’espace pour exprimer la diversité de leurs identités dans la non-violence, sans misogynie ni discrimination.
Je suis fille unique dans une famille élargie conservatrice musulmane. Je me suis rebellée très tôt et j’ai fait des choix radicaux (selon la perception des autres) sur la façon dont je veux vivre, les vêtements que je veux porter, mes études, le travail et ce en quoi je veux croire – avec l’aide d’un père qui m’a toujours soutenue. Je suis née dans un village à la frontière algérienne où les filles étaient soumises à certaines traditions. Très jeune, j’ai subi des abus patriarcaux, des violences psychologiques et des discriminations. Depuis, j’ai transformé ces traumas de l’enfance en force de résistance, en combats et en quête de libération. L’activisme a commencé pour moi en défendant mes droits au sein d’une famille et d’une société conservatrices, puis en guérissant et en libérant mon corps et mon esprit, en désapprenant pour apprendre autre chose, puis en passant à l’action et en devenant une voix politique.
Mon parcours me donne la capacité d’encourager d’autres jeunes à devenir ce qu’ils veulent, à se libérer des systèmes d’oppression qui partent de leurs propres conditionnements, à devenir politiquement conscients et actifs, à dénoncer les injustices et à lutter contre les inégalités.

PI. Qu’est-ce qui vous pousse à être « panafricaine » ? Vous auriez pu simplement concentrer votre énergie sur la Tunisie ?
AC. Le tournant dans ma carrière s’est produit en juin 2011 lorsque je me suis portée volontaire pour travailler dans le camp de réfugiés de Ras Ajdir, à la frontière libyenne. J’y ai passé plus d’un mois. Mon père a pu m’aider car avant la prise en charge du camp par le HCR, il était géré par l’armée tunisienne. Dans le camp, j’ai vu la souffrance, mais j’ai aussi été touchée par des récits de travailleurs migrants africains en provenance de Libye, par la danse et les rythmes traditionnels de la Guinée, des rituels du Ghana, etc. Ce séjour m’a fait faire une exploration de l’historiographie africaine et m’a ouvert des voies de compréhension insoupçonnées.
J’ai commencé à voyager à travers le continent dans une trentaine de pays pour travailler avec des milliers de leaders de mouvements sociaux, de groupes féministes, de collectifs d’artistes et de jeunes militantes du continent. Je les ai soutenus et formés sur les thèmes de la mobilisation, le blogging et la non-violence. Voilà comment je suis devenue panafricaine.
J’ai créé un groupe Facebook en 2012 qui a grandi jusqu’à atteindre 500 membres, des jeunes que j’avais rencontrés, formés parfois. En juillet 2014, j’ai lancé une discussion sur Google Hangouts dans le but de réunir ces jeunes acteurs, de bâtir une communauté de jeunes africains audacieuse et de développer cette identité commune grâce à une action collective stratégique.

PI. Quelle est votre vision pour l’Afrique ?
C. J’ai compris que les jeunes Africains partagent des difficultées communes, principalement la marginalisation et que, dans notre marginalisation commune, nous pouvions développer un sentiment d’identité commune et une conscience critique qui nous permettraient de remettre en cause le statu quo et conduire la révolution africaine.
La vision et la mission du mouvement ont été façonnées par des dialogues participatifs en ligne, des conversations sur les réseaux sociaux et une série d’échanges sur Google Hangouts au cours des six premiers mois. Nous comblons un vide en reliant les jeunes Africains autour de la vision du panafricanisme, en leur donnant les moyens de participer et en les mobilisant pour mener le changement dont l’Afrique a besoin. Le mouvement compte aujourd’hui plus de 10 000 membres provenant de 40 pays d’Afrique et est devenu l’un des plus grands mouvements panafricains dirigé par des jeunes. Après ces sept années à promouvoir l’unité, la solidarité et l’intégration transnationales pour les jeunes Africains, je pense être devenue une féministe panafricaine à temps plein et j’espère laisser un héritage qui contribuera à combler le fossé entre le Nord et le Sud du Sahara.

Plus d’information sur ayachebbi.com

1. La conférence annuelle Bond (au Royaume-Uni) et les récompenses du même nom constituent le plus grand événement de développement international en Europe, attirant plus d’un millier de personnes de tous horizons issus des secteurs du développement international et de l’humanitaire. Elle rassemble des ONG, des leaders de la société civile, des chercheurs, des bailleurs de fonds, des gouvernements et des entreprises du secteur privé pour partager des idées et étudier les nouvelles tendances mondiales.

Quand reconnaître l’inter-être devient un acte politique [sommaire]

Charles Eisenstein en profondeur (1re Partie)

Interview de Charles Eisenstein par Felicity Eliot,

Les travaux de Charles Eisenstein sont familiers aux lecteurs de Partage International, car nous avons publié plusieurs de ses articles1. Son dernier livre, Climate : a new story (Climat : un  nouveau récit, non traduit), est paru en septembre 2018. Le titre même représente un défi à la pensée actuelle et indique que dans notre recherche de solutions, nous devons peut être élargir la focale et nous trouver une perspective plus large. Felicity Eliot l’a interviewé pour Partage international via Skype.

Partage international : Charles, vous venez de publier un nouveau livre ; son titre est Climat : une histoire nouvelle. Pourriez-vous en dire quelque chose ?
Charles Eisenstein : J’ai toujours quelques hésitations lorsque je décris le livre et son contenu car la question a déjà été tellement traitée qu’à l’évocation du titre, les gens ont tendance à penser qu’ils savent ce que je vais dire. Pourtant ce que je vais exposer sera nouveau pour beaucoup de lecteurs, car j’appelle à un changement majeur de paradigme dans la manière dont nous abordons la question du climat. Au point même de se demander : le climat est-il le cadre approprié pour aborder la crise écologique qui se déroule dans le monde ?
Mon livre propose la vision d’une planète vivante, en opposition avec la vision géo-mécanique du climat. Nous devons considérer notre planète comme un organisme vivant. Avec cette approche, le plus important est de préserver l’intégrité de ses organes afin de maintenir sa résilience et sa vitalité. Et quels sont les organes de cet être vivant ? Ce sont les forêts, les zones humides, les sols, la biodiversité, les espèces, tous les écosystèmes, les super prédateurs, les poissons, les baleines, les coraux, les herbiers marins, les mangroves, etc. J’ai appris au cours de mes recherches – ce n’était à l’origine qu’un sentiment diffus qui est devenu de plus en plus clair – que même si nous réduisions les émissions à zéro du jour au lendemain, si nous continuons à dégrader ces parties vivantes d’un être vivant, la biosphère continuera à échapper à tout contrôle. Si nous continuons à dégrader les systèmes qui maintiennent son intégrité vivante, nous subirons le désordre climatique. Ce ne serait peut-être pas le réchauffement climatique, il pourrait s’agir d’un refroidissement global. Ou bien une température moyenne relativement constante qui masquerait des fluctuations dramatiques de la température et des précipitations. Cela pourrait conduire au chaos climatique.

PI. C’est ce qui se passe déjà, n’est-ce pas ?
CE. Ça y ressemble. Il y a eu cet été des records de chaleur et aussi de froid dans plusieurs endroits. Il y a eu des records de froid dans l’hémisphère sud. Les climato-sceptiques ou les négationnistes identifient ces zones froides, par exemple des températures anormalement froides au large des côtes africaines, l’accumulation de neige et de glace au Groenland. Puis affirment : « Regardez, il y a un complot pour cacher la vérité : la planète ne se réchauffe pas, en fait elle se refroidit ». Ensuite, l’autre partie met l’accent sur les températures plus chaudes et ignore les températures froides.
Et je me dis : « Les gars, vous vous trompez de débat ! Peu importe lequel de vous a raison, tant que ce débat masque la destruction continue des forêts tropicales par l’homme. Pardonnez-moi si je suis préoccupé, mais pendant que ce débat a lieu, d’énormes zones de forêts tropicales ont été détruites. Pendant ce temps, les forêts tropicales de Bornéo ont été presque complètement détruites ! Les modèles climatiques actuels ont tendance à minimiser, à ignorer ou sont incapables de prendre en compte les effets de la vie sur le climat ».
L’une des idées majeures de ce livre est de considérer la planète vivante. De ce point de vue, certaines pratiques et politiques deviennent vraiment importantes : la priorité absolue doit être de protéger chaque parcelle restante de forêt primaire et tous les autres écosystèmes. Ce sont de précieux réservoirs de la vitalité de la planète. Ils exercent des fonctions très subtiles et mystérieuses sur la planète, qui vont bien au- delà de ce que la science peut expliquer, par le maintien du cycle hydrologique et du réservoir de biodiversité. Nous commençons à peine à comprendre, par exemple, le vaste réseau mycélien2 qui peut s’étendre sur des continents entiers, jusqu’à ce qu’il soit coupé ou interrompu par des routes. Cet immense réseau de communication relie la planète, tout comme les systèmes nerveux et endocriniens font de nous un être humain cohérent. Nous devons donc protéger et préserver tous les écosystèmes vierges restants. Deuxièmement, nous devons régénérer les écosystèmes endommagés, en particulier les terres agricoles. Il existe toute une gamme de pratiques que l’on peut grouper dans une catégorie d’agriculture régénérative.
Je voudrais rappeler le sens original du mot « biologique » et « agriculture biologique » (dite « organique »  en anglais). Pourquoi s’appelle-t-elle organique ? En chimie, organique signifie carboné : ce sont des molécules contenant du carbone. Et qu’est  le carbone ? Le carbone est ce qui fait du sol un être vivant. Dans le sol, toutes les molécules vivantes organiques sont à base de carbone. Si nous voulons restaurer la vitalité des terres dévastées par la monoculture chimique, nous devons nous concentrer sur le sol. Il existe toutes sortes de pratiques de permaculture, de pâturage régénératif et d’agro-foresterie développées par des pionniers dans de nombreuses régions du monde, souvent inspirées de méthodes traditionnelles. Ces méthodes ont toujours pris soin du sol. C’est la deuxième priorité, quasiment ex-æquo de la préservation des forêts vierges.

PI. En vous écoutant, je ne cesse de penser à d’autres structures dominantes, telles que nos systèmes économiques et politiques, notre mentalité et nos systèmes de valeurs. Elles ont un effet très négatif sur la planète, le climat et les écosystèmes. La recherche du profit provoque en grande partie la destruction de notre environnement. Il semble que toutes les structures doivent changer, et en même temps, afin d’accomplir le changement urgent nécessaire pour restaurer et sauver notre planète.
CE. Tout à fait ! Elles doivent toutes changer en même temps ! Vous avez mentionné l’économie et la politique. Tous nos systèmes sont construits autour du pillage des ressources, de l’extraction et de l’exploitation du monde naturel, jusqu’au niveau métaphysique où l’on conçoit la matière en dehors de nous-mêmes comme un ensemble de protons, neutrons et électrons.
J’aime regarder la crise environnementale comme une sorte d’initiation à une relation complètement différente entre l’humanité et le reste de la vie. Je parle de l’humanité moderne civilisée. Historiquement, ce n’est pas nouveau pour les humains. Notre relation à la Terre est très ancienne.

PI. Je sais par votre travail, et c’est aussi notre point de vue, que vous êtes très conscient d’une aliénation et d’une séparation à la base de notre civilisation actuelle et dominante.
CE. L’un des aspects de cette aliénation est d’envisager la matière et tout le reste de la vie comme étant moins qu’un être à part entière, sans les qualités d’un soi, sans conscience, sans intelligence, sans désir ni but ni destinée qu’elle poursuit vers son accomplissement. Bien entendu, nous voulons alors y apposer notre propre dessein, notre propre intelligence et nos propres objectifs. Ainsi, elle ne serait là que pour nous ! Cette représentation du monde sous-tend la plupart de nos systèmes, en particulier le système économique. Même si nous vivons un changement de conscience et que nous ne voulons plus vivre d’une manière qui dégrade le reste de notre vie, notre système économique nous oblige presque à le faire.
Dans le livre, j’ai écrit tout un chapitre à ce sujet. J’ai également écrit un livre consacré à cette question, intitulé Sacred Economics (l’Economie sacrée, non traduit) qui pose essentiellement la question suivante : « A quoi ressemblerait un système monétaire, un système économique, s’ils étaient alignés sur le service co-créatif envers toute la vie ? »
En réalité, il s’agit ici de revendiquer notre but en tant qu’espèce et en tant qu’individus. La crise climatique nous invite à poser cette question : pourquoi sommes-nous ici ? Le récit de la séparation, la mythologie dans laquelle nous vivons, dit qu’à un niveau, c’est juste pour survivre. C’est-à-dire que nous sommes programmés par nos gènes pour maximiser notre intérêt reproductif, etc. Cette vision de la biologie est obsolète, mais l’idée est toujours là. Il a également été dit que nous sommes ici pour devenir les seigneurs et les maîtres de la création, pour nous élever au-dessus de la nature, pour exploiter les forces naturelles. C’était peut-être un motif fondamental à un certain stade de développement, mais cela ne parle plus à la plupart des gens. Nous devons donc nous demander : « Quel est notre but ? Et de quel genre de monde voulons-nous faire partie ? »

PI. Avez-vous remarqué que les gens utilisent souvent le mot « spirituel » « entre guillemets », comme si nous étions timides ou comme si le cynisme ne nous permettait pas de revendiquer la spiritualité.
CE. Je le fais parfois aussi, et je pense qu’on doit cela à la séparation de la réalité en deux domaines. Cela fait partie intégrante du problème.

PI. Serait-ce comme un continuum passant d’un état à un autre ?
CE. Je pense que nous pouvons réhabiliter le mot « spirituel ». Le problème est que, souvent, la manière dont il est utilisé dévalorise la matière. Un moyen utile d’utiliser ce mot est de le voir – en termes qualitatifs – c’est-à-dire des choses que nous ne pouvons pas mesurer. Cela le distingue de la science parce que la science est fondamentalement l’étude de ce que nous pouvons mesurer. L’idée que tout peut être mesuré et correspond à un nombre, est l’une des idéologies au fondement de la science. C’est une idéologie métaphysique non démontrable. Nous avons étendu notre capacité à mesurer, pensant que si nous pouvions mesurer finement les états électrochimiques du cerveau et du corps, nous pourrions même définir l’amour.
Nous essayons également de traduire la santé environnementale en un ensemble de données ; la mesure des niveaux de CO2 et de la température sont la façon la plus simple de le faire et elle a fini par dominer le discours actuel sur l’environnement. A mon avis, c’est une réduction violente qui passe tellement à côté de ce qu’est la santé de la planète, qu’il en devient risqué de continuer à poursuivre la baisse de ces mesures. En d’autres termes, nous définissons la santé par ces mesures tout en ignorant tous ces autres aspects de la santé que nous ne savons pas mesurer, ou que nous ne prenons pas la peine de mesurer, ou que nous ne pouvons pas mesurer. Ainsi, tout ce que nous ne pouvons pas mesurer est exclu. Et ce sont ces choses qui reviennent nous hanter. Par exemple, nous réalisons que « oh, en réalité, les baleines sont importantes pour la santé de l’océan ». Toutes ces choses qui semblaient être sans importance… Mais nous commençons maintenant à voir que la vie fonctionne ainsi : tout est lié à tout le reste, et il est difficile de réduire cela à un ensemble de données.
Donc, si nous avons un appareil politique qui se targue d’être axé sur les données, nous finirons par omettre énormément de chose, et surtout nous exclurons le genre de sagesse qui découle d’autres façons de savoir, au-delà de la science et des mesures. Et celle-ci inclut ce que nous pourrions appeler des manières spirituelles de savoir mais aussi toute forme d’intimité. Les personnes qui ont travaillé intimement avec la terre depuis des générations ont une compréhension qui est parfois conforme à la compréhension scientifique et parfois non. Je pense que nous devons intégrer ces autres façons de savoir dans notre processus de prise de décision collectif.

PI. Je voudrais vous demander de développer un point abordé dans A new story of the people3 (Une nouvelle histoire des gens) : « tout acte issu de la compréhension de l’interconnexion ou de l’inter-être est un acte spirituel et aussi un acte politique. En agissant à partir d’une histoire différente, nous perturbons la structure psychique interne de notre mythologie et nous proposons une alternative. C’est donc quelque chose qui est éminemment pragmatique et chaque fois que nous donnons à quelqu’un une expérience qui ne correspond pas à la vieille histoire, cela affaiblit cette dernière »
CE. Quand on se rend compte à quel point la machine à détruire le monde est profondément enracinée, cela élargit le domaine de ce qui pourrait être considéré comme un acte politique. S’il suffisait que des personnes intelligentes se rassemblent pour inventer de meilleurs systèmes, nous n’aurions pas à apporter ces changements profonds. Mais lorsque nous comprenons que l’expérience basique de la vie et de la perception du monde fait partie du récit qui soutient la machine qui détruit le monde, alors nous sommes appelés à agir au niveau de l’expérience du monde, de la vie, des histoires et des significations, des perceptions qui fondent le tout.
Je ne dis pas que nous ne devrions pas nous engager dans des efforts au niveau systémique pour changer les choses… Mais quand nous adoptons une vision holistique, nous comprenons que la façon dont nous traitons les personnes les plus vulnérables de la société est indissociable de la façon dont nous traitons les êtres les plus vulnérables sur Terre. Nous voyons que la mentalité fondamentale qui consiste à ignorer, à « altériser » et à exploiter quelqu’un s’applique aux humains et aux autres êtres. Nous pouvons alors unifier le militantisme social et environnemental. Et reconnaître qu’ils font partie de la même transition. Nous pouvons étendre cette attitude au niveau personnel, aux relations. Par exemple, si j’ignore ma famille dans ma campagne pour sauver le monde, je crée un monde qui renforce le champ qui ignore ce que le cœur réclame, en faveur d’un grand idéal abstrait. Et si nous acceptons la causalité de la résonance morphique, qui dit que tout changement qui se produit en un endroit crée un champ de changement qui permet au même changement de se produire plus facilement ailleurs …

PI. Vous faites référence au travail de Rupert Sheldrake, je crois ?
CE. Oui. De sorte que tout acte de bonté génère un champ de bonté et ainsi de suite. Lorsque je parle de la vieille histoire ou de l’histoire de la séparation, il s’agit en partie d’une expérience de vie et d’une mentalité où « c’est chacun pour soi, alors je ferais mieux de maximiser ma propre sécurité, mon propre pouvoir, mon propre contrôle sur le monde parce que ce n’est pas un monde amical. C’est un monde hostile ou, au mieux, un monde indifférent où l’on est tous séparés et où chacun joue pour soi ». Regardez ce qui se passe lorsque vous appliquez cet état d’esprit à l’immigration, à la géopolitique ou à la guerre. Rapidement, vous tuez les gens avec des drones et vous dépouillez leur pays de ses ressources, puis quand ils ne peuvent plus y vivre et veulent immigrer, vous construisez un mur et tentez de les arrêter. Tout cela vient de cette perception fondamentale de la séparation. Dans chaque interaction, on peut donner aux gens une expérience différente et leur dire que ce n’est pas un univers hostile. Ce n’est pas vrai que chacun n’est là que pour lui-même. L’univers fonctionne par l’amour et la générosité. Chaque fois que je suis témoin ou que je reçois de la générosité ou de l’amour inconditionnel, cela me détend et me pousse à faire de même. Et si l’on est suffisamment nombreux à le faire, la fondation de tous les systèmes de séparation commencera à se désagréger.

1. Voir Partage international juillet/août 2015, mars 2014, décembre 2016.
2. Réseau de champignons. On considère que c’est une structure qui connecte les plantes de toutes les tailles et de tous les types, y compris les arbres par lesquels elles communiquent et échangent des nutriments.
3. Vidéo visible sur Internet.

Japon : signes d’une révolution énergétique [sommaire]

Interview de Hiroyuki Kawai par Rika Bo,

H. Kawai a produit plusieurs films afin d’éduquer le public sur le danger des centrales nucléaires. En avril 2017, il a participé à la mise sur pieds de Gen-ji-ren (Fédération pour la promotion des énergies renouvelables et l’abandon du nucléaire), qui a pour but d’unir divers groupes qui cherchent à promouvoir une révolution des énergies renouvelables au Japon.

A l’occasion de notre longue entrevue, Hiroyuki Kawai a commencé par expliquer pourquoi il a décidé de s’attaquer à l’industrie nucléaire devant les tribunaux : « De nombreuses entreprises qui ont fait beaucoup d’argent pendant la bulle économique au Japon m’ont approché pendant cette période pour traiter leurs litiges. J’ai repris de grandes affaires et j’y ai gagné beaucoup d’argent. J’avais l’impression d’être l’entraîneur d’équipes de football américaines et c’était très amusant. Mais en tant qu’être humain, en tant qu’avocat, même si je gagnais beaucoup d’argent, je me suis toujours demandé si cela était suffisant ; je pensais que je devais faire quelque chose de plus pour contribuer à la communauté. J’ai réalisé qu’il était très important de laisser une belle société aux générations futures pour qu’elles y prospèrent. Il y a environ vingt ans, j’ai commencé à intenter des poursuites contre l’énergie nucléaire. Ces installations sont des plus nocives pour l’environnement pour deux raisons : lorsqu’un accident se produit, les conséquences en sont dramatiques ; deuxièmement, il y a le problème des déchets hautement toxiques que nous léguons aux générations futures. Chaque fois que j’ai intenté des poursuites contre l’énergie nucléaire, j’ai perdu. J’ai finalement décidé que c’était inutile et qu’il était préférable d’abandonner. Je suis devenu un peu paresseux. Puis les accidents se sont produits à Fukushima. A ce moment-là, j’ai senti que Dieu me prenait par la peau du dos et me disait : « Tu ne dois pas t’esquiver et tu dois continuer jusqu’à la fin ». J’ai finalement décidé de consacrer le reste de ma vie à lutter contre l’énergie nucléaire. »

Le village de l’énergie nucléaire

Les accidents nucléaires survenus à Fukushima en mars 2011 étaient de niveau 7, les plus graves sur l’échelle internationale des événements nucléaires. Ils ont provoqué le rejet d’une grande quantité de substances radioactives – l’équivalent de 168 bombes d’Hiroshima – en raison des explosions d’hydrogène et de trois fusions dans les réacteurs nucléaires. Aujourd’hui encore, une déclaration d’urgence nucléaire reste en vigueur et les problèmes de pollution et de contamination dus aux déchets radioactifs continuent de frapper la population et d’occuper l’actualité politique.

Il a été dit que des catastrophes naturelles étaient à l’origine des accidents de Fukushima : un énorme tremblement de terre au large et le tsunami qui en a résulté se sont combinés à des erreurs humaines. Des déficiences techniques et l’absence de procédures de gestion de crises adéquates sont dues à l’absence de séparation entre le régulateur et le régulé. Par conséquent, la possibilité de contrôler les dégâts provoqués par le tsunami était très insuffisante.

La racine du problème est un consortium appelé « Village de l’énergie nucléaire », une énorme association à but lucratif rassemblant les intérêts relatifs à l’énergie électrique. Le
« Village » a le monopole de la tarification et de la distribution de l’électricité et est alimenté par un secteur d’activité qui brasse des sommes colossales. Il s’agit d’une structure gigantesque de pouvoirs et de profits regroupant l’industrie, le monde politique, une bureaucratie bien établie, le monde universitaire, les médias, etc. Ces institutions se sont unies pour maintenir une mainmise absolue et lucrative sur le secteur de l’énergie dans tout le Japon.

H. Kawai explique : « Lancer un procès visant à dénucléariser le système énergétique japonais revient à s’attaquer à l’ensemble du village de l’énergie nucléaire. C’est la plus grande organisation d’intérêts au Japon. Pour ce qui est de la taille absolue, le complexe militaro-industriel américain le dépasse, mais je pense qu’en termes de proportion par rapport au pays, il n’existe guère d’organisation dans le monde comparable au Village nucléaire du Japon. Le Village intègre au moins 60 % de la société japonaise, et 80 à 90 % des Japonais sont susceptibles d’être influencés par son pouvoir.

Des dizaines d’avocats travaillent exclusivement pour eux et en tirent de nombreux avantages. Ils emploient nombre de scientifiques qui se spécialisent en physique atomique et rédigent les mémoires juridiques. Les universitaires sont aussi de leur côté, car ils en obtiennent des fonds. En fait, les universités publiques sont des entités administratives et sont financièrement indépendantes ; elles ne peuvent faire de la recherche sans financement. Comme les compagnies d’électricité les financent largement, elles sont complètement prises au piège. Ainsi, les universitaires qui travaillent avec nous sont rares. Nous sommes totalement dépassés par leurs ressources et leur nombre ; c’est donc un combat très difficile. »

H. Kawai dirige un cabinet qui compte environ 30 avocats. Ses moyens financiers et son sens de la justice sont le moteur de son action antinucléaire ces vingt dernières années. En 2014, il a produit un film intitulé Nuclear Japan : l’énergie nucléaire nous a-t-elle apporté le bonheur ?

D’après H. Kawai, peu importe le nombre de livres qu’il a publiés car peu de gens les lisent. Il s’est donc rendu compte que la meilleure façon d’éduquer le public serait d’utiliser le média visuel. Les groupes et entreprises qui avaient initialement accepté de contribuer à la production du film ont fini par décliner, craignant les pressions du lobby de l’énergie nucléaire. H. Kawai a donc payé de sa poche 50 millions de yens (environ 400 000 euros) pour les coûts de production. Ce documentaire vise à éduquer le public sur les dangers du nucléaire en montrant les preuves scientifiques et le témoignage d’experts de divers domaines. Il arrive que des spectateurs partisans de l’énergie nucléaire changent d’avis en le voyant. Le film a été projeté à travers tout le Japon.

La création de Gen-ji-ren

La Fédération pour la promotion des énergies renouvelables et l’abandon du nucléaire (Gen-ji-ren), dont H. Kawai est le secrétaire général, a été créée en avril 2017. Il s’agit d’un regroupement informel de personnes actives dans divers domaines et qui cherchent une révolution énergétique au Japon.

D’après H. Kawai : « L’objectif principal du Gen-ji-ren est d’unir les groupes qui cherchent à dénucléariser le secteur énergétique japonais avec ceux qui cherchent à développer les énergies renouvelables. Il y a de grands efforts et des gens merveilleux à divers endroits, mais jusqu’à présent, leurs activités étaient indépendantes. Maintenant, nous essayons de les réunir.

Un autre objectif est d’associer des personnalités politiques de premier plan dont plusieurs anciens premiers ministres. Les groupes qui ont rejoint Gen-ji-ren dépassent aujourd’hui les 300 ; ils encouragent la Diète (le parlement national) à légiférer pour abolir les centrales nucléaires et promouvoir les énergies renouvelables. »

Junichiro Koizumi, ancien premier ministre, soutenait l’énergie nucléaire lorsqu’il était au pouvoir, mais il a réalisé l’erreur de cette politique après les accidents de Fukushima. Il est devenu conseiller de Gen-ji-ren et parcourt le pays avec Tsuyoshi Yoshiwara, ancien directeur de la Jyonan Trust Bank, pour diffuser le message antinucléaire. Yui Kimura, directeur général adjoint de Gen-ji-ren, travaille au développement d’un nouveau groupe de personnes qui s’intéressent à la conversion aux énergies renouvelables, et qui cherchent à impliquer les femmes dans ce mouvement.

Le gouvernement japonais s’efforce de reprendre l’exploitation de nombreuses centrales nucléaires fermées depuis l’accident de Fukushima. Il prévoit également de construire de nouvelles centrales et d’exporter cette technologie. H. Kawai et son groupe d’avocats ont donc intenté une action en justice pour réclamer aux dirigeants de Tokyo Electric Power Company une indemnisation de 22 billions de yens (176 milliards d’euros). Il s’agit du plus grand litige civil de l’histoire du Japon, et les demandeurs sont au nombre de 12 000, comprenant de simples citoyens et des réfugiés de Fukushima.

Conversion aux énergies renouvelables

Dans un autre film produit en 2017 Renewable Japan : A la recherche des nouveaux paradigmes pour l’énergie, H. Kawai montre les manifestations en faveur des énergies renouvelables à travers le monde. Le film est diffusé dans tout le pays par des associations.

H. Kawai l’avoue : « Pour être honnête, je ne m’intéressais pas beaucoup aux énergies renouvelables, mais au fur et à mesure que nous avancions dans le mouvement de dénucléarisation, on nous demandait toujours : « D’accord pour se débarrasser de l’énergie nucléaire, mais quelles énergies alternatives faudrait-il utiliser ? » Après réflexion, j’ai réalisé que les énergies renouvelables et la dénucléarisation étaient les deux faces d’un même problème. J’ai donc commencé à penser qu’il fallait se tourner vers les énergies renouvelables. Afin de savoir comment le monde y parvient, j’ai visité divers pays et parlé à de nombreuses personnes, ce qui m’a permis d’approfondir mes connaissances. En conséquence, ma façon de penser a changé. Je savais qu’à mesure que l’énergie renouvelable prendrait de l’expansion, l’énergie nucléaire diminuerait.

Le Village de l’énergie nucléaire entre maintenant dans un processus de démantèlement, suivant le cours de l’Histoire. Son contrôle absolu cessera définitivement. Ils veulent continuer à exploiter des centrales nucléaires, même pour un temps relativement court, car ils ne veulent pas renoncer à leurs profits. Mais ils voient la tendance dans le monde. Comme les énergies renouvelables sont de moins en moins chères et commencent à se répandre dans le monde, le Japon sera contraint de changer de direction. Sinon, l’économie du pays en souffrirait lourdement. C’est mon espoir pour le futur. »

Bien que les monopoles régionaux et l’influence des grandes compagnies d’électricité aient fortement entravé le développement des énergies renouvelables au Japon, des signes de conversion énergétique commencent à apparaître dans un certain nombre d’endroits. Il existe actuellement 1 028 centrales électriques régionales citoyennes à travers le pays qui reversent une partie des leurs revenus aux régions. La préfecture de Fukushima a déclaré son intention de se convertir à 100 % à l’énergie renouvelable d’ici 2040. Dans le village d’Iidate, en zone sinistrée, la combinaison de la production d’énergie photovoltaïque et de la production de fourrage sous les panneaux est encouragée.

Tsuchiyu Onsen, qui était sur le point de s’effondrer après les accidents nucléaires, est devenue la première station thermale à produire de l’énergie géothermique et hydroélectrique. La technologie géothermique japonaise de pointe est utilisée en Islande, bien qu’elle ne soit pas encore largement utilisée au Japon. A Shimokawa-cho, une zone peu peuplée de 3 400 habitants de l’île d’Hokkaido, les bénéfices générés par la réduction du coût du combustible grâce à l’introduction de chaudières à biomasse, ont été distribués aux personnes socialement défavorisées, remportant le prix du premier concours japonais ODD de l’Onu, décerné par le premier ministre.

H. Kawai est optimiste : « Le jour est proche où émergera une société sûre et prospère dans le monde entier. Les énergies renouvelables changent tout et rendent cette société possible. Les médias japonais, comme le journal Nikkei et la société de télévision NHK, ont changé d’avis sur les énergies renouvelables. Auparavant, ils affirmaient que ces énergies n’étaient pas fiables. Mais ils se sont rendu compte que lorsque de l’énergie bon marché pourra être produite à grande échelle, ce sera aussi très bon pour l’économie. L’avenir du pays sera alors prometteur. Afin d’éviter d’autres accidents, le Japon doit se convertir rapidement aux énergies renouvelables. »

Pour y parvenir, selon Hiroyuki Kawai, « chacun devrait faire activement ce qu’il peut, sans penser que ce sont les affaires des autres. Par exemple, vous devriez changer de fournisseur d’électricité pour la nouvelle compagnie d’électricité locale. C’est facile à faire. Ensuite vous devriez mettre des panneaux solaires sur votre maison, si possible. Vous pouvez signer des pétitions en faveur des énergies renouvelables et exprimer votre désir d’un monde propre. De cette façon, chacun devrait faire ce qu’il peut. »

Pour terminer sur une note positive, en juillet 2018, une première décision a été prise au niveau national afin que les énergies renouvelables deviennent la principale source d’énergie. Et tout récemment, la société Hitachi a décidé de geler son projet de construction d’une centrale nucléaire au Royaume-Uni, en raison de la difficulté de réunir des investisseurs pour ce projet. Les plans du gouvernement visant à exporter des centrales nucléaires dans le cadre d’une stratégie de développement économique se heurtent maintenant à de nombreux obstacles.

 

Environnement

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Esotérisme

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Faire le lien

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Faits et prévisions

Au fil des années, Partage international a régulièrement publié des articles soulignant les attentes de Maitreya, telles qu'elles ont été présentées par l'un de ses collaborateurs vivant à Londres au sein de la même communauté, à propos d'un certain nombre de changements politiques, sociaux, écologiques et spirituels devant se produire dans le monde. Périodiquement, Benjamin Creme et son Maître ont également partagé leur point de vue sur les développements à venir. Dans cette rubrique intitulée « Faits et Prévisions » notre rédaction analyse les nouvelles, les événements et les déclarations ayant un rapport avec ces prévisions et points de vue.
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Fenêtre sur le monde

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La voix de la raison

« Hormis la guerre, rien ne compromet aussi gravement l’avenir de l’humanité que la pollution. Constatant qu’il en est ainsi, certains pays ont pris des mesures pour la réduire et pour limiter le réchauffement climatique. D’autres, parfois parmi les plus gros pollueurs, nient la réalité d’un tel réchauffement en dépit des preuves qui s’accumulent. A tout moment, dorénavant, les changements climatiques montrent sans l’ombre d’un doute que la planète est malade, qu’elle a besoin de soins immédiats et attentifs pour retrouver l’équilibre. Le temps nous est compté pour mettre fin aux ravages que subit quotidiennement la planète Terre. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant a son rôle à jouer dans sa restauration. Oui, le temps presse. Save Our Planet (S.O.P.), sauvons notre planète ! » Source : Le Maître de B. Creme, S.O.P. Sauvons notre planète, 8 septembre 2012
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La voix des peuples

Cette rubrique est consacrée à une force en plein développement dans le monde. La voix du peuple ne cessera de s’amplifier jusqu’à ce que, guidés par la sagesse de Maitreya, les peuples conduisent leurs gouvernements à créer une société juste dans laquelle seront respectés les droits et les besoins de tous.
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Le point de vue de Maitreya

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Le respect de la loi

« Chaque fois qu’il y a affaiblissement de la loi… et accroissement général du désordre, alors je me manifeste. » (Bhagavad Gita). La promesse de Krishna, l’Avatar, semble particulièrement d’actualité. C’est pour tenir cette promesse que Maitreya, l’Avatar de notre ère, est présent dans le monde à une époque où l’anarchie est si répandue. « Lorsqu’une nation parvient à l’âge adulte, à la maturité, les relations qu’elle établit avec les autres changent du tout au tout. Elle commence à respecter l’autorité de la loi qui unit toutes les nations, les liant dans leurs responsabilités et leurs besoins mutuels. Le développement vers la maturité se signale précisément par un tel respect des lois que les hommes ont estimées nécessaires pour vivre ensemble en paix… Lorsque, parmi les nations, l’on ignore l’autorité de la loi, c’est le monde entier qui en souffre. » (Le Maître — PI, avril 2004) Actuellement, les traités et les résolutions de l’Onu sont méprisés, et les lois nationales et internationales sont bafouées. Dans ce contexte, nous présentons des brèves mettant en exergue la nécessité d’un respect renouvelé de la loi.
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Les enseignements de Maitreya

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Les mensonges dévoilés

Le 15 février 2003, à Londres, Maitreya a été filmé sous les traits d’un Antillais, lors de la marche pour la paix (voir PI, avril 2003). « Je suis fier aujourd’hui d’entendre mes frères et mes sœurs dire la vérité et dénoncer les mensonges. C’est tellement magnifique ! » a-t-il déclaré. Depuis, les mensonges sont de plus en plus dénoncés.
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Les priorités de Maitreya

« Pour aider les hommes dans leur tâche, Maitreya, l’Instructeur mondial, a formulé certaines priorités. Assurer à tous un approvisionnement correct en nourriture ; procurer à tous un logement convenable ; fournir à tous soins médicaux et éducation, désormais reconnus comme un droit universel. » Le Maître de Benjamin Creme, Partage international, janvier 1989. Dans cette rubrique, notre rédaction aborde les questions relatives aux priorités énoncées par Maitreya et présente des expériences orientées dans cette direction.
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L’humanité une

Lorsque l’homme acceptera vraiment le fait que l’humanité est une et que les hommes, entre eux, sont frères, quand il traduira ces vérités en actes, toutes choses pourront en toute sécurité lui appartenir. Son héritage l’attend. Ainsi les hommes devront-ils apporter la preuve qu’ils sont prêts pour la paix, prêts à pénétrer ensemble dans l’avenir, sans effusion de sang ni compétition. Ils devront se réjouir de partager et de travailler en harmonie pour le bien de tous. Quand les hommes, d’eux-mêmes, seront dans ces dispositions, ils en appelleront à Maitreya (quel que soit le nom sous lequel ils le connaîtront) pour leur montrer le chemin, les faire sortir du chaos, et les conduire vers une ère de paix. (L’héritage de l’homme, par le Maître de Benjamin Creme).
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L’Unité dans la diversité

« Le but de notre vie, que nous en ayons pris conscience ou non, est l’instauration de l’unité, la manifestation de l’unité qui existe déjà. Chaque atome de l’univers est relié à tous les autres atomes. » Benjamin Creme, L’Unité dans la diversité.
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Regard sur le monde

Dans cette rubrique, Partage international met en lumière certains problèmes urgents qui nécessitent une nouvelle approche et des solutions durables.
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Autres

La crise des SDF en Grande-Bretagne [sommaire]

par Graham Peebles,

Le problème des sans-abri va croissant en Grande-Bretagne, en même temps que la pauvreté et les inégalités s’accentuent. C’est le résultat de politiques d’austérité prolongées, introduites après l’effondrement bancaire de 20091. Depuis que le parti conservateur est arrivé au pouvoir en 2010 avec un gouvernement de coalition, et qu’il s’y est maintenu en 2015 avec le soutien du parti unioniste démocrate (nord-irlandais), le nombre de SDF a fortement augmenté, tout particulièrement en Angleterre.

Il est impossible d’obtenir des statistiques précises ; cependant, les chiffres connus, qui excluent les « sans-abris invisibles » et sous-estiment donc l’échelle de cette crise grandissante, montrent un tableau désolant. Le Guardian rapportait en novembre dernier que, selon des recherches conduites par l’association pour le logement Shelter (l’Abri), « il y a au moins 320 000 SDF en Grande-Bretagne », soit 26 000 de plus qu’en 2016.

En 2010, l’Angleterre comptait officiellement 1 768 personnes dormant dehors, et 48 000 foyers vivant dans des hébergements temporaires. En 2018, un rapport du Comité des comptes publics dénombrait 9 100 personnes dormant dans la rue, et un autre rapport émanant de la Chambre des communes comptait 79 880 foyers dans des hébergements temporaires, pour la seule Angleterre. Ce rapport indique que « c’est la 27fois consécutive que le nombre de foyers en situation d’hébergement temporaire augmente comparé au même trimestre de l’année précédente ». Cela représente une augmentation de 65 %. Ces foyers comptent 123 230 enfants. Quasiment deux-tiers des foyers ont été placés dans des hébergements temporaires à Londres. Selon l’organisme national des audits (le NAO), cette augmentation considérable de personnes dans les hébergements temporaires (détenus par des propriétaires privés) est due à l’augmentation des loyers ainsi qu’à la réduction des allocations logement. Le plus souvent, un logement temporaire consiste en une chambre (ou plusieurs) dans un hôtel ou un foyer privé ; en 2017, le NAO a estimé que cela coûtait 960 millions d’euros par an aux administrations locales. Comme l’a clairement dénoncé la Local Government Association, l’utilisation de logements temporaires est à la fois perturbante pour les familles qui y sont placées et intenable financièrement.

Une personne dormant dans une entrée d’immeuble est d’évidence sans domicile, mais une personne dormant sur un canapé chez des proches est également considérée sans domicile fixe (les sans-abris invisibles), de même si elle vit dans un logement temporaire fourni par les autorités locales. Les mairies ont l’obligation légale de loger certaines personnes – comme les femmes enceintes, les parents avec jeunes enfants et les personnes vulnérables (les personnes seules répondent rarement aux critères). Si, après examen du dossier, la municipalité conclut qu’elle n’a pas d’obligation légale à pourvoir un logement, aucune solution permanente n’est offerte et le logement temporaire est retiré. Une seule option reste alors : trouver quelque chose dans le secteur privé, ce qui devient de plus en plus difficile en beaucoup d’endroits, à la campagne comme à Londres et dans d’autres grandes villes. Les loyers (et les cautions) sont élevés et les propriétaires sont de plus en plus regardants, refusant de louer aux gens qui vivent des allocations, exigeant un garant, et n’offrent que des locations garanties à courte durée (les AST, qui sont la norme en Grande-Bretagne).

Le gouvernement Thatcher a introduit les AST dans la loi sur le logement de 1988. Avant cela, les locations « équitables » (à opposer aux locations au prix du marché) et protégées existaient, garantissant une grande sécurité pour le locataire. La législation thatchérienne a changé tout cela : les AST (habituellement d’une durée de 6 mois) ne garantissent aucune sécurité au locataire, et n’établissent pas de limite au prix de la location, en ligne avec la maxime néolibérale. Par conséquent, la plupart des propriétaires facturent autant qu’ils le peuvent, beaucoup n’entretiennent pas correctement leur bien, et ils peuvent légalement, et littéralement, augmenter le loyer et demander le départ des locataires quand ils veulent. La fin d’un contrat d’AST est une des causes les plus communes de l’absence de domicile fixe.

Incidence de l’austérité

Ceux qui reçoivent les allocations publiques ou dont le salaire est bas peuvent demander des allocations logement nationales, versées par les administrations locales pour aider à payer les loyers. En 2010, choqué par le montant du budget des allocations logement nationales, le gouvernement de coalition a entrepris de réformer les allocations logement locales (LHA) pour les locataires « du secteur locatif privé et dérégulé », le mot-clé étant ici dérégulé. En même temps que des coupes plus vastes dans les dépenses publiques, la réforme a plafonné le montant des LHA. La LHA est maintenant fixée bien en dessous du prix des loyers du privé, provoquant accumulation des arriérés et expulsions. Selon l’association Crisis, qui œuvre pour les SDF : « Tout montre que la réforme des allocations logement locales a eu un impact majeur, conduisant à la rue nombre de locataires expulsés. »

La réforme n’a pas prévu de réguler le marché privé de l’immobilier et les loyers exorbitants exigés par la cupidité de certains propriétaires. Au contraire elle a pénalisé les locataires et mis en place un système qui, couplé au gel des allocations et au manque patent de logements sociaux, a causé une augmentation alarmante du nombre de sans domiciles fixes. Autre exemple de l’incompétence du gouvernement ou de la volonté d’accentuer les difficultés sociales. Selon l’association Shelter, si le gel des allocations logement nationales est maintenu jusqu’en 2020, comme prévu par le gouvernement « plus d’un million de foyers pourraient être expulsés de chez eux, dont 375 000 comportent au moins une personne ayant un emploi ».

Le plafonnement des allocations logement ne représente qu’un aspect du programme d’austérité économique du gouvernement. Il porte un coup violent aux membres les plus pauvres de la société britannique. L’austérité est un choix idéologique, non une nécessité économique. Des réductions budgétaires ont été imposées de la plus sévère des manières aux administrations locales, aux écoles, au service national de santé, à la police et au service des allocations… Avec pour conséquence l’augmentation des expulsions et des difficultés économiques. Les banques alimentaires gérées par la fondation Trussel ont fourni 1,3 million de colis alimentaires en 2017, soit 13 % de plus qu’en 2016. Avant la crise économique de 2008-2009, les banques alimentaires étaient pratiquement inexistantes en Grande-Bretagne. Selon l’association Shelter, plus de 130 000 enfants SDF vivaient dans des logements temporaires à Noël, dont au moins 10 000 se trouvaient dans des hôtels ou des foyers « avec leurs familles, où, dans bien des cas, ils ont été placés dans une chambre unique, partageant les sanitaires et les cuisines avec les autres résidents. En tout, 50 000 enfants de plus qu’il y a cinq ans sont sans domicile fixe en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse, soit une augmentation de 59 % ».

Le gouvernement conservateur ne fait rien pour réduire le problème, au contraire, ses politiques l’attisent. Meg Hillier, parlementaire travailliste qui préside le Comité des comptes publics, considère que l’approche du gouvernement pour s’attaquer au problème des SDF est un « terrible échec ».

Le droit au logement

Se trouver sans domicile fixe est une des expériences les plus déstabilisantes et les plus douloureuses que l’on puisse traverser, et dans certains cas elle mène à une mort prématurée. Selon les recherches du Bureau of Investigative Journalism (Agence du journalisme d’investigation, BIJ), 449 SDF sont morts en 2017 dans les rues ou dans les logements temporaires du Royaume-Uni. On découvre les corps dans des entrées de commerces, dans des foyers et sous des tentes. Certains sont morts depuis des mois, et des examens médico-légaux sont nécessaires pour retrouver leur identité. Aucune organisation officielle ne comptabilisant les décès de sans-abris en Grande-Bretagne, les chiffres compilés par le BIJ sous-estiment probablement leur nombre.

Outre le risque vital, l’absence de domicile nourrit des insécurités psychologiques et physiologiques, et place la personne dans des situations de danger physique, érode toute estime de soi et cause des maladies tant physiques que mentales. D’après l’association Crisis, 46 % des gens sans domicile souffrent d’un problème de santé mentale, contre 25 % dans l’ensemble de la population. Toutefois, bien que ce chiffre soit déjà très élevé, il se trouve que quand on les interroge, ce sont 86 % des SDF qui déclarent souffrir d’un problème de santé mentale. Aussi n’est-il pas surprenant que les recherches montrent que « quand le logement d’une personne se stabilise, le taux de problèmes mentaux graves diminue ».

Les personnes dormant dans la rue et les mendiants sont systématiquement ignorés et traités avec dédain. La police a ordre de les faire circuler, pour rendre invisibles les difficultés sociales des quartiers cossus – c’est mauvais pour l’image des villes – et l’architecture hostile rend difficile de dormir dans la rue. L’association Shelter rapporte que les trois principales raisons qui poussent les gens à la rue sont : « Les parents, amis ou proches qui ne veulent ou ne peuvent plus continuer à les héberger, les ruptures conjugales qui incluent les violences domestiques, et la perte d’une location AST. » Ces causes, tout le monde peut en être victime et elles ne devraient pas rendre les gens SDF. Bien entendu, dans une société saine et organisée autour de la compassion, l’absence de domicile n’existerait même pas.

Le logement, comme l’éducation scolaire et la santé, devrait être gardé des folies du marché ; il devrait y avoir des limites aux loyers que les propriétaires peuvent demander, et un programme national de construction de logements sociaux devrait être mis en place par les mairies, pas par les associations. En même temps, les durées de location doivent être allongées, les droits des locataires renforcés, et les locations « équitables » réintroduites.

Une maison ou un appartement est un logement, et un logement est un droit humain fondamental, inscrit comme tel dans le triomphe de l’humanité, la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Ce n’est pas un investissement financier, et il ne devrait pas être vu comme tel. A la racine de la crise du logement en Grande-Bretagne et ailleurs, se trouve le poison de la marchandisation : que ce soit une maison ou une forêt, une cour de récréation, le bâtiment d’une bibliothèque ou un parc public, tout est regardé en termes financiers, combien ça « vaut » c’est-à-dire combien est-on prêt à payer. Le résultat en est la marchandisation de tous les domaines de la vie, y compris le logement, et la promotion d’une hideuse façon de vivre basée sur la cupidité matérielle et le profit financier, peu importe l’impact sur les gens ou sur l’environnement.

Cette approche de la vie prenant racine dans l’idéologie, est au cœur de beaucoup de nos problèmes, si ce n’est de tous. Cela inclut le problème le plus urgent de notre époque, la catastrophe environnementale. Les politiques gouvernementales mettent systématiquement de l’huile sur le feu, les politiciens manquent de vision et d’imagination, mais c’est l’idéologie socio-économique qui sous-tend et qui tisse ces politiques qui est en cause. Le système et les valeurs qu’il promeut doivent être fondamentalement changés, et un nouvel ordre doit être introduit, qui cultive la justice sociale, la coopération et la tolérance.

1. Le Royaume-Uni a été bien plus durement touché par la crise de 2008 que la France.

Une migrante au service des autres migrants [sommaire]

par El Mahdi Hannane,

Marrakech, Maroc

Il y a sept ans, quand a éclaté un conflit interrégional au Cameroun, Armand Loughy, psychiatre camerounaise de 55 ans, attacha son plus jeune enfant dans son dos et, avec ses cinq autres enfants, embarqua pour le dangereux voyage jusqu’à Rabat, la capitale du Maroc. Ils fuyaient une situation devenue dangereuse, espérant une vie meilleure. A. Loughy, désormais militante pro-migrants au Maroc, a écouté attentivement les discussions pendant la cérémonie d’ouverture de la conférence sur l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM) qui s’est tenue à Marrakesh1. Ses propres expériences l’ont amenée à faire campagne sur les questions d’immigration. Elle est devenue l’une des militantes qui se fait le plus entendre dans la société civile marocaine.

« Nous avons traversé le désert où la peur nous dévorait. Nombre de mes compagnons d’infortune furent blessés par des bandits et moururent de la plus horrible façon, leur corps abandonné dans le désert », se souvient A. Loughy.

A son arrivée au Maroc, elle rencontra de nombreuses difficultés pour trouver un travail avant d’obtenir enfin un emploi stable dans une clinique psychiatrique de Rabat. Avec ce travail bien payé, elle aurait facilement pu oublier son voyage traumatisant, ses souffrances et passer à autre chose. Par chance, le Maroc suivait une politique favorable envers les immigrés au moment où elle a décidé de les aider.

Aujourd’hui, plus de 258 millions de migrants dans le monde vivent hors de leur pays d’origine. Ce chiffre va augmenter pour de nombreuses raisons, dont : l’augmentation de la population, l’interconnexion accrue des transports, le commerce, l’augmentation des inégalités, les déséquilibres démographiques et le changement climatique. Les migrations fournissent de grandes opportunités et des bénéfices – pour les migrants, les communautés d’accueil et celles d’origine. Cependant, mal régulées, elles créent des défis majeurs. Parmi ceux-ci, citons le débordement social devant l’arrivée inattendue d’un grand nombre de personnes, et les décès de migrants engagés dans de dangereux périples. (Source : refugeesmigrants.un.org)

Selon A. Loughy, ce sont les modifications de cette politique qui l’ont transformée en « une bougie qui éclaire les ténèbres des migrants ». En 2014, elle a fondé l’Association des Femmes Immigrées au Maroc, travaillant à attirer d’autres immigrées. Son association a été reconnue graduellement : « Au début, les enfants de la banlieue défavorisée où je m’investissais me lançaient des pierres, raconte A. Loughy. Mais après plusieurs mois d’un travail continu, je leur suis devenue familière et aujourd’hui, je suis respectée par les locaux et les migrants. »

Son association travaille dans le quartier Sidi Musa à Salé, où des centaines d’immigrés occupent de petites pièces, et qu’ils travaillent ou qu’ils mendient dans les rues, regagnent leur ghetto dans la soirée.

Les enfants de ces migrants, dont certains sont nés au Maroc, n’avaient rien à faire jusqu’à récemment. Certains accompagnaient leurs mères mendier, d’autres jouaient dans le voisinage toute la journée sans avenir précis – une dure réalité contre laquelle A. Loughy a voulu agir. Elle a donc présenté ses idées au Conseil régional de l’éducation de Salé, où elles ont été bien accueillies.

Des salles de classes ont été attribuées à l’association dans des écoles publiques pour enseigner aux enfants d’immigrés. Elles ont maintenant évolué en départements indépendants avec leur propre personnel enseignant, qui fait désormais cours également aux élèves marocains locaux. « Nous essayons d’utiliser l’éducation comme un outil d’intégration », explique A. Loughy, ajoutant que l’association se démène pour informer les migrants sur l’importance de l’éducation, et s’assurer que le plus d’enfants possible soient inscrits à l’école.

De nombreux immigrés, particulièrement ceux qui n’ont pas de permis de séjour, restent sceptiques envers ce genre d’initiatives, poursuit A. Loughy. Mais il y a l’espoir que des enfants d’immigrés mieux éduqués puissent inspirer un changement dans leur famille et entre les communautés.

A. Loughy rêve d’un continent africain unifié et pense que la meilleure façon de faire coexister pacifiquement les peuples du continent passe par l’éducation et la connaissance. C’est dans cet esprit qu’elle répand l’éducation parmi les enfants d’immigrés au Maroc. Et l’expérience lui a montré que « Lorsque des étudiants commencent à vivre ensemble, alors leurs parents peuvent aussi apprendre à coexister »

1 – Le Pacte mondial sur les migrations est le premier accord intergouvernemental, préparé sous les auspices des Nations unies, visant à couvrir de manière holistique toutes les dimensions des migrations internationales.

Source : IPS, avec l’aide de la Fondation des Nations unies

Onu : Pacte mondial historique pour les réfugiés [sommaire]

Le 17 décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté un Pacte mondial pour les réfugiés juridiquement non contraignant. C’est la conclusion d’une initiative des Etats membres pour soutenir les droits des 68,5 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer, dont 25,4 millions ont dû franchir les frontières. Une majorité écrasante d’Etats membres (181) a voté en faveur de l’adoption du pacte, les Etats-Unis et la Hongrie s’y étant opposés. La République dominicaine, l’Erythrée et la Libye se sont abstenues.

Filippo Grandi, directeur de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a déclaré que ce pacte était « historique » : c’est la première fois que l’Assemblée générale parvient à un accord qui reconnaît la nécessité de travailler collectivement en faveur des droits des réfugiés.

« Dans ce monde qui est le nôtre, qui rejette souvent les personnes dans le besoin, qui a honteusement politisé même la douleur de l’exil, qui a diabolisé et continue de diaboliser les réfugiés et les migrants, et parfois même seulement les étrangers, ce pacte, en synergie avec le Pacte (récemment adopté) sur la migration, peut vraiment représenter de manière tangible un nouvel engagement à la coopération internationale », a déclaré le directeur du HCR.

F. Grandi a ajouté que le Pacte représentait « un nouvel engagement en faveur de valeurs communes de solidarité et de recherche de solutions justes et durables pour les personnes défavorisées. »

Ce Pacte mondial pour les réfugiés vise à renforcer la réponse internationale aux grands mouvements de réfugiés et à leurs conditions de vie et a été inspiré par la Déclaration historique de New York pour les réfugiés et les migrants de 2016, dans laquelle les 193 Etats membres des Nations unies ont convenu que la protection des réfugiés relevait d’une responsabilité partagée. La Déclaration chargeait le HCR d’élaborer le Pacte pour les réfugiés, qui a vu le jour après 18 mois de consultations approfondies entre Etats membres, experts, société civile et réfugiés.

Le 10 décembre 2018, le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, lui aussi non juridiquement contraignant, a été adopté par 164 gouvernements lors d’une conférence internationale à Marrakech (Maroc).

Cette « grande réalisation pour le multilatéralisme », comme l’appelait Louise Arbour, haut fonctionnaire de l’Onu responsable des migrations, vise spécifiquement les droits humains universels et les libertés fondamentales des migrants, qui constituent un groupe de personnes en déplacement différent des réfugiés1.

Selon le HCR, 85 % des réfugiés vivent dans des pays en développement, où les services publics sont déjà surchargés. Bien que les donateurs aient été généreux pour financer l’aide aux réfugiés, F. Grandi a noté que le fardeau disproportionné qui pèse sur les pays à revenu moyen et faible est évident et nous laisse « à la merci de ralentissements économiques ». Une partie de l’engagement du pacte en faveur d’une action commune consiste donc à relever les défis spécifiques auxquels sont confrontés les pays hôtes en développement.

En outre, F. Grandi a exhorté les Etats à réévaluer la manière dont les réfugiés sont accueillis, à être plus compréhensifs : « L’image que nous avons des réfugiés est celle de camps de réfugiés. On veut se débarrasser de cela. »

Le Pacte mondial sur les migrations et le Pacte mondial pour les réfugiés font tous deux leur apparition à un moment où les divisions s’accentuent à travers le monde et au sein des sociétés, a déclaré Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations unies. « Ces dernières années, nous avons assisté à une recrudescence de fermeture de frontières, en violation du droit national des réfugiés et des droits humains. Des millions de réfugiés sont confrontés pendant des années à l’exil ou risquent leur vie sur des chemins dangereux vers un avenir incertain. Et c’est pourquoi ce pacte mondial est une étape si importante », a-t-elle déclaré.

Elle a également souligné que « l’effort pour assumer nos responsabilités envers les réfugiés, pour trouver des solutions qui respectent les droits humains, pour leur donner de l’espoir et pour reconnaître la responsabilité légale de les protéger et de les soutenir », sont non seulement des objectifs importants en soi, mais jouent un rôle crucial dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies d’ici 2030, « qui ne laissent sérieusement personne derrière ».

L’adoption du pacte n’est « pas la fin, mais le début » du travail de la communauté internationale sur la question, a déclaré Maria Fernanda Espinosa, présidente de l’Assemblée générale des Nations unies. Il ne reste que sa mise en œuvre. Faisant écho à l’appel à de nouvelles actions, F. Grandi a averti que le Pacte pour les réfugiés « n’est pas une panacée qui résoudra tous les problèmes », mais qu’avec un engagement international concret, il pourrait « faire évoluer » la situation. « Sans cette coopération internationale, nous ne serons pas en mesure de relever ce défi et tous les autres défis mondiaux qui nous attendent à l’avenir. »


1. Les réfugiés sont des personnes qui ont fui leur pays d’origine par crainte de persécution, de conflit, de violence généralisée ou d’autres circonstances ayant gravement troublé l’ordre public et qui, en conséquence, ont besoin d’une protection internationale.
Bien qu’il n’existe pas de définition juridique officielle d’un migrant international, la plupart des experts conviennent qu’un migrant international est une personne qui change de pays de résidence habituelle, quelle que soit la raison de sa migration ou son statut juridique. » [Source : news.un.org]

Source : news.un.org

Cameroun : les filles passent au vert [sommaire]

par Michael Tayles,

Monique Ntumngia se souvient de son enfance au Cameroun, à quel point il était difficile d’accéder à l’eau potable et à l’électricité – sans toilettes modernes, avec seulement des bougies et une lanterne en guise d’éclairage.
Aujourd’hui encore, les pannes d’électricité restent un problème courant au Cameroun. Elles durent plusieurs jours, affectent l’économie et mettent souvent la nation à l’arrêt. Dans un pays où seulement 30 % de la population est raccordée au réseau électrique, il est clair que le potentiel de développement du secteur des énergies vertes est énorme.
Donc, quand Monique a grandi, elle a tenu la promesse qu’elle s’était faite à elle-même et aux autres filles camerounaises : aucune fillette n’aurait à subir les privations qu’elle avait vécues en grandissant. Elle a fondé Green Girls (les filles vertes) (GGO), une ONG panafricaine qui forme des femmes et des filles à amener les énergies renouvelables – issues du soleil et des déchets – aux communautés africaines. Ce faisant, Green Girls espère s’attaquer à deux problèmes majeurs au Cameroun : le manque d’électricité fiable et le manque de femmes à la tête du secteur de l’énergie verte.
Monique Ntumngia défend les droits humains et s’oppose aux violations des droits des femmes et des filles. Elle se passionne pour l’entrepreneuriat et la promotion du développement durable en Afrique grâce à l’utilisation des énergies renouvelables. Elle a été responsable du programme sur le genre et les droits de l’homme pour une ONG nigériane ; elle est présidente de Green Girls et PDG fondatrice de Monafrik Energy. Elle est titulaire d’un baccalauréat en droit de l’Université de Buéa au Cameroun et parle couramment l’anglais et le français. Michael Tayles l’a interviewée pour
Partage international.

Partage international : Vous utilisez des déchets comme source d’énergie ?
Monique Ntumngia : Oui. Pour générer du biogaz, nous utilisons les déchets et pour générer de l’énergie solaire, nous utilisons des panneaux solaires. Les déchets utilisés pour produire du biogaz proviennent des déchets humains (des fosses dans les villages), des déjections animales (des poulets, des bovins et des porcs) et des déchets de cuisine.
Le gaz est obtenu par le processus de fermentation « anaérobie » qui se produit lorsque ces déchets sont déversés dans un méthaniseur, qui est une sorte de fosse construite avec des tuyaux à travers lesquels le biogaz est acheminé. En fonction du type de déchets et de la taille du biodigesteur, le méthane est produit au bout de trois semaines minimum.
Il s’agit de biogaz local, propre et écologique, utilisé pour la cuisson et le chauffage des cabanes.

PI. D’où vous est venue l’inspiration de créer Green Girls ?
MN. « Mais Madame, nous n’avons pas de lumière… comment allons-nous utiliser ce matériel scolaire et étudier la nuit ? » C’est la question qui m’a lancée dans mon voyage vers les énergies renouvelables. C’était en septembre 2014 et j’étais agent de programme chargé de la problématique hommes-femmes et des droits humains. Avec mon équipe, j’étais dans l’Etat de Kano, au nord du Nigeria. Nous avions reçu des fonds et partagions du matériel pédagogique avec des filles musulmanes dans le cadre d’un projet visant à promouvoir l’éducation dans les Etats du nord du Nigeria.
Lorsque j’ai été confrontée à cette question, j’ai réalisé que le véritable problème n’avait pas été résolu. Sans électricité, ces filles ne pouvaient pas étudier la nuit. J’ai donc élaboré un énoncé de mission : promouvoir le développement durable en Afrique grâce à l’utilisation des énergies renouvelables. L’idée était simple : obtenir plus de fonds pour acheter des lampes de lecture solaires de qualité, à distribuer aux communautés africaines, pour la fille moyenne qui n’avait pas accès à l’électricité.
En trois mois, nous avons pu collecter 50 000 dollars. Cela nous a permis d’acheter plus de 3 500 lampes de lecture solaires de qualité que nous partagions dans les communautés nigérianes.
Après cela, en 2015, j’ai fondé l’Organisation des filles vertes au Cameroun (GGO), qui vise à promouvoir le développement durable dans les communautés africaines, mais également à former des femmes et des filles dans le processus. Ainsi, aujourd’hui, le GGO forme des femmes et des filles dans les communautés africaines sur la façon de générer de l’énergie à partir du soleil et des déchets en utilisant un modèle de notation unique. Nous sommes une équipe de dix personnes à temps plein et un bon nombre de bénévoles travaillent sur le terrain.

PI. En quoi consiste la formation des filles vertes ?
MN. Nous enseignons les aspects pratiques du biogaz, du solaire, et enseignons aux filles les objectifs de développement durable des Nations unies. Les filles sont également formées à l’élimination et à la gestion des déchets.

PI. Le GGO souhaite œuvrer pour l’égalité des genres au Cameroun.
MN. Le GGO a pour mission de combler le fossé entre les sexes dans les domaines des Stim (science, technologie, ingénierie et mathématiques), en particulier dans le domaine de l’énergie verte. Il y a du chemin à parcourir avant que les jeunes femmes deviennent ambassadrices du climat au Cameroun, car il s’agit d’un secteur à prédominance masculine.

PI. Quel a été votre impact jusqu’à présent ?
MN. Nous avons formé 672 filles et 100 femmes de 23 communautés au Cameroun. Nous avons fourni des installations de biogaz à plus de 3 000 ménages et réalisé plus de 100 installations solaires fournissant exclusivement de l’électricité aux maisons rurales. La formation GGO est également reproductible dans d’autres pays et, dans le cadre de notre mission de promotion du développement durable, nous sommes très ouvertes et disposées à travailler dans d’autres communautés africaines. Nos objectifs à long terme sont simplement de continuer à faire ce que nous faisons et d’avoir un impact sur plus de communautés. Nous espérons également disposer de davantage de fonds afin d’aider la cause de l’égalité des sexes. Le slogan de la GGO est : « Les filles passent au vert » (Great Girls Go Green : 4G). Nous sommes fermement convaincues qu’avec un financement suffisant, les femmes et les filles, qui sont les premières victimes de la crise énergétique à laquelle l’Afrique est confrontée, peuvent être formées et leurs communautés développées dans le respect de l’environnement.

Pour un New Deal vert : soyons visionnaires. [sommaire]

par Norah Vawter,

En octobre 2018, les Nations unies ont publié un rapport alertant, prédisant une crise climatique majeure dès 2040.

Fin novembre, l’administration du président Trump a tenté d’enterrer la publication de son propre rapport révélant les terribles effets du changement climatique déjà en cours aux Etats-Unis, et incluant de sombres prédictions pour l’avenir.

Rien qu’en décembre, nous avons appris que les émissions mondiales de carbone de 2018 avaient atteint un niveau record ; la Nasa a détecté de nouvelles fontes de glaciers en Antarctique ; des feux de forêt ont éclaté ; des récifs coralliens ont blanchi et des écosystèmes ont été bouleversés en Alaska avec la fonte des glaces arctiques.

Pendant ce temps, l’administration Trump a envoyé un conseiller au sommet sur le climat de l’Onu pour promouvoir le charbon et mettre en garde contre « l’alarmisme » climatique.

Mais tel est le problème du changement climatique : vous pouvez soit l’ignorer, soit vous sentir déprimé par les scénarios apocalyptiques, soit croire que, quels que soient les dégâts occasionnés par notre espèce, nous sommes malgré tout suffisamment intelligents et créatifs pour y remédier.

Si les alternatives sont l’ignorance et le désespoir, je choisirais l’espoir. A chaque fois. Alors, sur quoi focaliser notre espoir ? Que faire contre le changement climatique ?

Je suis enthousiasmée par le Green New Deal1, une idée lancée depuis 2007 mais qui a été popularisée cet automne par Alexandria Ocasio-Cortez2 et le mouvement Sunrise, dirigé par des jeunes. Trente sept membres du Congrès y ont déjà adhéré, ainsi que des dizaines d’organisations militantes. Il ne s’agit pas uniquement d’un plan visant à modifier les politiques environnementales, mais également d’un vaste programme d’emplois, en référence au New Deal du président Roosevelt. L’idée de base est de parvenir à 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2035, en engageant les Américains à travailler à la construction d’une nouvelle infrastructure énergétique.

Il fusionne les préoccupations immédiates des Américains qui travaillent – l’emploi et l’économie – avec les préoccupations à long terme du changement climatique. Ainsi, n’avons-nous pas à choisir entre la durabilité économique et la durabilité environnementale.

 « Cela va être la Grande Société3, le coup de canon, le mouvement des droits civiques de notre génération. Telle est l’ampleur de l’ambition que ce mouvement va requérir », a déclaré A. Ocasio-Cortez lors d’une allocution publique avec Bernie Sanders.
Le plan ambitieux porte sur la construction d’un réseau électrique « intelligent » et de bâtiments éco-énergétiques, sur l’agriculture, l’industrie, les transports et les infrastructures durables, ainsi que sur l’exportation de technologies vertes pour faire des Etats-Unis « le leader international incontesté dans l’aide apportée aux autres pays dans leur transition vers des économies totalement neutres en carbone ». Pensez à l’ampleur de ce programme, puis à tous les emplois qui seraient créés. Ce serait énorme pour l’Amérique rurale en particulier.

Le New Deal vert sera-t-il cher ? Probablement. Mais il ne pèsera pas pour autant sur notre économie. Une étude récente de la Commission mondiale sur l’économie et le climat a révélé que nous économiserions 26 000 milliards de dollars, dans le monde, si nous passions au développement durable. Une autre étude récente montre que les énergies éolienne et solaire sont les sources d’électricité les moins chères dans le monde.

L’année dernière, Dale Ross, maire républicain de Georgetown (Texas), a fait passer sa ville à l’énergie renouvelable à 100 % en raison des économies induites à long terme. D’autre part, lors du sommet des Nations unies sur le climat en Pologne, certains des investisseurs parmi les plus puissants du monde ont mis en garde contre un krach financier majeur si nous ne résolvions pas la crise climatique.

Le New Deal vert est-il trop ambitieux ? Non, nous avons besoin d’ambition. La crise climatique imminente est le plus gros problème auquel la race humaine ait jamais été confrontée, et nous ne pouvons pas penser petit.

Soyons donc visionnaires. Rêvons grand. Battons-nous pour nos enfants, et investissons dans leur avenir.

1. Nouvelle donne verte.
2. Elue démocrate de New York à la Chambre des représentants des Etats-Unis.
3. Programme de politique intérieure du président Johnson.

Source : Common Dreams sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

Pierre Rabhi et les « Colibris » [sommaire]

par Michel Marmillon,

Pierre Rabhi est un homme simple et discret qui est devenu au fil des années l’une des figures emblématiques du mouvement écologique en France. Après un début de vie où il a dû relever d’importants défis il a consacré l’essentiel de son existence au service, non seulement dans le domaine de l’agroécologie mais en faveur d’un changement fondamental de société et d’approche de la vie.

Pierre Rabhi (de son nom d’origine Rabah Rabhi) est né en 1938 dans une oasis du Sud de l’Algérie, et les premières années de sa vie se sont déroulées au sein d’une société traditionnelle profondément liée à la terre. Les activités agricoles y occupaient une place importante et la terre nourricière, indispensable à la vie humaine et animale, y était généralement considérée avec respect et reconnaissance.

Après avoir perdu sa mère à l’âge de quatre ans, le jeune enfant fut confié à un couple de Français par son père qui ne voyait aucun avenir pour lui dans son village d’origine. Peu de temps après il sera emmené à Oran par sa famille adoptive, puis en France où il terminera ses études secondaires et travaillera quelque temps comme ouvrier dans l’industrie, ce qu’il décrira plus tard comme une expérience carcérale. C’est à ce moment-là qu’il rencontre sa future épouse et ils décident de s’installer à la campagne pour cultiver la terre. Afin de pouvoir obtenir un prêt bancaire pour son installation, il doit alors travailler pendant quelques années comme ouvrier agricole. C’est dans ce contexte qu’il prendra la mesure des dommages infligés à la terre et à la vie sauvage par les pesticides et les engrais chimiques qu’il doit répandre à contrecœur dans les champs.

A l’issue de cette période, sa femme et lui décident de s’installer en Ardèche dans une vieille ferme totalement dépourvue de confort mais située dans un cadre naturel d’une grande beauté. Le sol y étant considéré comme aride et infertile, ils se verront initialement refuser un prêt pour ce projet qualifié d’économiquement suicidaire par la banque. Après quelques années difficiles au cours desquelles il étudie notamment la biodynamie à travers l’œuvre de Rudolf Steiner, il parvient à développer un savoir-faire et des techniques agricoles qui lui permettront de répondre aux besoins d’une famille de cinq enfants, tout en améliorant graduellement la qualité de son terrain.

Vers l’âge de quarante ans, il se préoccupe de partager l’expérience qu’il a acquise dans sa ferme avec des populations démunies de l’Afrique pour les aider à faire cesser la désertification et à devenir autosuffisantes sur le plan alimentaire. En 1981 il part au Burkina-Faso à la demande du gouvernement pour partager son savoir-faire avec les populations rurales. Par la suite, il participera à différents programmes de formation de la paysannerie au Maroc, en Palestine, en Algérie, en Tunisie, au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique et d’Europe. Partout où il se rend il a pour objectif de fertiliser des sols désertiques, d’aider des populations démunies à parvenir à l’autonomie alimentaire et de favoriser la réconciliation entre les hommes et la terre-mère.

L’agroécologie, pratique agronomique et philosophie de la vie

Les techniques qu’il enseigne sont regroupées sous le terme d’agroécologie ou agriculture écologique, dont l’objectif et de produire de la nourriture en harmonie avec les lois de la nature, de veiller au développement de la vie et de restaurer l’environnement. Sur le plan technique, l’agroécologie accorde notamment une valeur particulière aux couches supérieures du sol qui peuvent être améliorées par l’apport de compost ou d’humus produit à partir des déchets animaux ou végétaux : un sol riche en humus regorge de bactéries et d’insectes qui sécrètent des substances nutritives pour les plantes et leur donnent des qualités énergétiques, à l’opposé des engrais chimiques qui détruisent la vie du sol et le remplacent progressivement par un substrat inerte.

Non seulement l’agroécologie est bénéfique à la terre et à l’environnement mais elle est particulièrement adaptée aux besoins économiques des populations rurales des pays pauvres car elle leur permet d’augmenter leurs récoltes sans avoir à se procurer d’engrais, de pesticides ou de semences génétiquement modifiées dont l’achat les entraîne souvent dans des situations d’endettement difficiles, voire désespérées. Plutôt que de devenir dépendantes des cultures d’exportation, avec les risques de fluctuation des cours sur les marchés internationaux que ça comporte, ces populations tendent à produire principalement pour leurs propres besoins, ce qui a pour effet de réduire les transports avec la pollution et l’empreinte carbone dont ils s’accompagnent.

En fait, l’agroécologie n’est pas réductible à un ensemble de pratiques agronomiques. Elle est aussi une philosophie de la vie qui se préoccupe des problèmes les plus pressants de l’humanité actuelle. Pour P. Rabhi, l’homme moderne s’est isolé de plus en plus de la nature au point d’en devenir aliéné et de perdre contact avec les conditions essentielles de sa vie et de son bien-être.

Les produits de la technologie occidentale inondent les pays riches, dont l’organisation sociale engendre une soif inextinguible de biens de consommation qui maintient leurs populations en état d’insatisfaction permanente. Tandis que les tranquillisants atteignent des ventes record, la simple joie de vivre semble toujours faire défaut à ceux qui se retrouvent prisonniers de ce mode de vie superficiel et ultimement illusoire.

La sobriété heureuse

L’antidote à cette situation psychologique de dépendance à l’égard d’une matérialité excessive est ce que Pierre Rabhi appelle la « sobriété heureuse ». Il était prévu initialement que le livre qu’il a consacré à ce sujet se vendrait à 3 000 ou 4 000 exemplaires ; dans les faits, il a été traduit en plusieurs langues et tiré à 300 000 exemplaires, ce qui montre à quel point le public est prêt pour le changement fondamental d’approche de la vie qu’il propose. La sobriété dont il est question ici n’est pas de l’austérité, encore moins de la privation mais la satisfaction intérieure de voir ses besoins fondamentaux satisfaits, l’ouverture à la vie et l’appréciation de sa beauté, la primauté de l’être sur l’avoir.

Une attitude sobre n’est pas seulement une éthique de vie mais un acte de résistance au système socio-économique existant, un choix politique en faveur de la Terre, du partage et de l’équité. Pierre Rabhi souligne que le changement mondial doit commencer au niveau de l’individu, qui doit incarner lui-même l’utopie qu’il veut voir se concrétiser socialement. Il considère qu’une approche humaniste est inséparable d’une nouvelle approche de la terre et de la production de nourriture, car l’homme doit redécouvrir son unité fondamentale avec la nature et les lois de la vie s’il veut survivre en tant qu’espèce et accomplir sa destinée sur notre belle et généreuse planète.

A l’heure où l’humanité doit affronter ce qui est probablement la plus grave crise humaine et écologique de son histoire, les décideurs politiques sont loin de prendre les mesures qui s’imposent pour relever les défis actuels. Comment le citoyen qui a conscience du danger et de la nécessité d’un changement radical peut-il rompre son isolement et entrer en action, plutôt que d’attendre indéfiniment une transformation qui pourrait ne jamais survenir ? P. Rabhi a trouvé des éléments de réponse à cette question dans une légende amérindienne, selon laquelle il y eut un jour un immense incendie de forêt au cours duquel tous les animaux avaient pris refuge dans une clairière. Terrifiés, atterrés, ils regardaient brûler leur habitat dans l’impuissance. Seul le minuscule colibri ne cessait de s’activer : il allait chercher quelques gouttes d’eau dans son bec puis les faisait tomber sur le feu, et recommençait inlassablement ce manège. A la longue le tatou, agacé par cette agitation, lui dit : « Colibri, tu es fou… tu n’arriveras jamais à éteindre le feu de cette manière ! » Et le colibri répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Le mouvement des colibris

Le mouvement des colibris a été fondé en 2008 pour rassembler et stimuler l’action de tous ceux qui souhaitent construire une société authentiquement écologiste et humaniste, quelle que soit leur origine et leur position sociale. Il repose sur la conviction que chacun d’entre nous peut exercer une certaine influence dans le domaine économique, écologique ou encore éducatif, et que la somme de toutes les actions entreprises consciemment pour favoriser l’éclosion d’un monde meilleur finiront par engendrer un changement significatif dans l’orientation politique de nos sociétés. En 2013 a été lancée la « (r)évolution des Colibris » dans l’intention de montrer qu’une (r)évolution douce était en cours qui se fondait sur la conscience et la coopération et opérait déjà une profonde transformation de nos sociétés. Les principales valeurs des Colibris sont le respect de la vie, la cohérence entre parole et action, et l’humilité – terme dérivé du mot humus, couche fertile du sol sur laquelle repose toute vie terrestre.

Des oasis en tous lieux

Un autre mouvement inspiré par les idées de P. Rabhi est celui des Oasis en tous lieux. Celui-ci nous explique que l’oasis est en fait une création de l’homme : tirant parti de la présence d’eau à certains endroits du désert, il y fait pousser des palmiers pour créer de l’ombrage ; il devient ensuite possible d’installer des arbres fruitiers sous ces palmiers sans qu’ils soient brûlés par la lumière solaire ; enfin, sous les ombrages combinés des palmiers et des arbres fruitiers, un jardin de légumes peut se développer. De la même manière, les oasis sociales sont constituées de gens qui souhaitent créer un microcosme vivant au sein du désert social environnant, oasis où les êtres humains et la nature sont au cœur de toute activité. Elles ont pour objectif de recréer des liens sociaux authentiques fondés sur l’attention portée à l’autre, le partage et la solidarité. En mutualisant les compétences et les savoir-faire, elles parviennent à un maximum d’autosuffisance par la coopération et encouragent les échanges locaux, ainsi que la solidarité entre ville et campagne. Leurs activités incluent la production de nourriture par des moyens agroécologiques, une éducation et des soins de santé alternatifs, la réalisation d’habitats écologiques et de systèmes d’énergie propres, entre autres choses.

Quant à Pierre Rabhi, malgré des centaines d’invitations à donner des conférences et des ventes de livres en constante augmentation, il continue à cultiver son jardin et à faire pousser ses propres légumes pour rester en contact avec la terre-mère et les lois de la vie, dans lesquelles il voit le fondement de toute existence humaine digne de ce nom.

 

Citation

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Message de Maitreya

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Brève

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Courrier des lecteurs

Partage international dispose d’une réserve importante de courriers qui ont été confirmés par le Maître de Benjamin Creme comme relatant de véritables rencontres avec des Maîtres, ou un « porte-parole », mais qui n’ont pas encore été publiés. D’autres courriers présentés ici sont plus récents. Pour ces derniers, bien que nous ne puissions pas confirmer ou indiquer si un Maître est impliqué, l’expérience peut être telle qu’elle « parle d’elle-même » en apportant espoir, inspiration et réconfort. Nous présentons ces courriers à votre considération.

Au bon moment [sommaire]

Le 6 octobre 2018, Share International participait à un salon. Alors que nous commencions à retirer nos présentoirs et à ranger nos documents, une dame d’âge moyen d’origine hispanique, arborant un magnifique sourire, se présenta. Elle avait les cheveux grisonnants tombant sur les épaules, et portait une belle robe longue. Elle déclara : « Oh non, j’arrive trop tard ! J’écoutais les audiences de Kavanaugh dans ma voiture. Est-ce qu’il va y avoir un nouveau salon ? » Je répondis que oui et que nous exposons les panneaux et la documentation à chaque occasion. Je sortis du dernier carton une brochure sur l’Instructeur mondial et la lui tendis, lui expliquant qu’elle résumait bien l’ensemble de nos informations. Elle regarda le titre : L’Instructeur mondial, et demanda quel était le nom de l’Instructeur mondial. Lorsque je lui répondis que c’était Maitreya, elle demanda s’il donnait des interviews à la télévision. Elle ajouta : « Je l’ai vu et entendu à la télévision ; mon coeur l’a reconnu. » Elle mit la main sur le coeur et poursuivit : « Il parle maintenant dans le domaine politique en raison de ce qui se passe dans le pays. Maitreya est le Christ, n’est-ce pas ? » Je répondis : « Oui, absolument ! » Elle sourit chaleureusement, ouvrant grand ses bras pour me donner une accolade, en affirmant : « Il est avec nous, il est avec nous ! » Je me rendis sur le parking pour partager l’expérience avec notre groupe qui fut ravi !

A. D., Marietta, Géorgie, Etats-Unis

De bonne humeur [sommaire]

Le 24 mai 2003, au matin, je me promenais avec ma chienne lorsque deux dames s’approchèrent. L’une d’elles s’adressa à ma chienne d’une voix très forte : « Comme tu es belle ! » Et l’autre dame qui était de très grande taille déclara : « Elle (ma chienne) ne s’attendait pas à ce que quelqu’un surgisse de ce côté. » Nos regards se croisèrent très brièvement et nous éclatâmes toutes deux de rire. En les croisant, je remarquai une odeur d’alcool. Je fis quatre ou cinq pas, puis me retournai car il était très tôt pour que quelqu’un fût déjà alcoolisé, mais elles avaient disparu. Je les cherchai du regard aux alentours, mais elles n’étaient nulle part. Ces deux dames étaient-elles Maitreya et le Maître Jésus ?

D. C., Berlin, Allemagne

Le Maître de Benjamin Creme a confirmé que ces « deux dames » étaient bien Maitreya et le Maître Jésus.

Une aide précieuse [sommaire]

En avril 2003, devant le bureau de poste de Voorheesville (Etat de New York), je remarquai un jeune homme noir, grand et élancé. On ne voit pas souvent des Noirs dans notre quartier, et je me souvins m’être dit que cet homme était étonnamment foncé pour être un Noir américain. Il me fit un large sourire et je lui souris en retour. Puis je me rendis à la station pour prendre de l’essence, à un pâté de maison plus loin de l’autre côté de la voie ferrée. Ce Noir souriant y était aussi. Cette fois-ci, il se dirigea vers ma voiture et me fit signe qu’il voulait me dire quelque chose. J’ouvris la portière et il me déclara que mon pneu arrière droit était dégonflé. Je sortis de la voiture et constatai que le pneu était bien dégonflé. A mon avis, cela venait juste de se produire. Puis il m’indiqua le poste de gonflage sur le côté du bâtiment et m’expliqua que je devais absolument gonfler le pneu avant de remplir le réservoir d’essence, car le poids supplémentaire risquerait d’endommager le pneu et la jante. Je lui demandai s’il voulait bien le faire pour moi, car je ne suis pas très douée pour ce genre de tâche. Il accepta aussitôt et se mit au travail. Ce faisant, il me montra que le manomètre donnait le niveau de pression atteint et m’indiqua que mon pneu aurait besoin de 2,5 bars.

Lorsqu’il eut fini, je le remerciai avec enthousiasme et pensai qu’il valait mieux que j’aille faire réparer le pneu dès que j’aurai pris de l’essence. Il s’est avéré que mon pneu avait un trou de bonne taille et que la jante avait été déformée. Ce fut sans doute dû à l’un des nombreux nids de poule qui se forment chaque année après le dégel. Je suis très reconnaissante à cet étranger d’avoir été suffisamment vigilant pour remarquer le pneu dégonflé et assez aimable et obstiné pour me le faire savoir et me secourir à la station de gonflage. Cet homme était-il un bon samaritain ordinaire ou quelqu’un de spécial ?

I. B., Voorheesville, Etat de New York, Etats-Unis

Le Maître de B. Creme a indiqué que l’homme était le Maître Jésus.

Changement d’humeur [sommaire]

Début septembre 2018, mon mari et moi avons eu un étonnant encouragement lors d’une distribution de dépliants, dans une petite boutique de quartier, pour annoncer notre prochaine conférence sur Maitreya. Nous souffrions d’inertie et d’un manque général d’énergie depuis un bon moment et nous ne fîmes cette distribution que parce qu’elle était prévue dans nos agendas. Bizarrement, notre moral ne s’améliora pas au cours du trajet, mais cela changea très sensiblement pour nous deux après avoir déposé des dépliants dans la première boutique.

C’était un salon de beauté qui, selon moi, n’existait pas lors de notre dernier passage dans le quartier. L’esthéticienne vint directement au comptoir pour m’accueillir, laissant sa cliente sans la prévenir. Je ne pus m’empêcher de remarquer que ses dents étaient dans un si mauvais état ou complètement manquantes qu’elle avait l’air de n’avoir qu’une seule dent. Elle était asiatique, portait un sari, mais, fait inhabituel pour une esthéticienne, ne semblait pas se préoccuper de sa propre apparence. Je ne me souviens pas avoir jamais vu quelqu’un d’aussi déplacé dans son domaine, même dans ce quartier pourtant si délabré de la ville.

Mais, ce qui fut le plus frappant chez elle fut sa réponse à nos dépliants. Lorsque je lui en tendis quelques-uns, en lui demandant si elle voulait bien les mettre à la disposition de ses clients, elle réagit si vite et avec tant d’enthousiasme que j’en fus stupéfaite. Elle n’eut le temps que d’y jeter un coup d’œil. Elle prit un dépliant et, l’observant avec exaltation, n’arrêtait pas de répéter : « C’est merveilleux, merveilleux. Il faut que j’assiste à cette conférence. » Puis elle reposa le tract et insista longuement sur « Maitreya, l’Instructeur mondial » puis à nouveau sur « Maitreya ». Pourtant, quand je lui demandai si elle avait entendu parler de Maitreya, elle fut moins catégorique. « Un peu », répondit-elle en hésitant, mais ce fut tout. Puis elle regarda son très grand agenda pour voir si elle pouvait déplacer des rendez-vous et déclara qu’elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour assister à la conférence. Ensuite, elle retourna à sa cliente qui n’avait pas bougé d’un pouce au cours de la conversation.

En quittant la boutique, je me sentis plus légère et plus positive. L’humeur de mon mari avait aussi visiblement changé et pourtant il n’avait pas du tout participé à cet entretien. Nous avons ensuite continué notre périple avec des conversations très fructueuses et des échanges chaleureux et intéressants. Nous en avons conclu que tout cela en valait la peine.

P. W., Angleterre

Un message silencieux [sommaire]

De temps en temps, depuis le milieu des années 1990, un souvenir du centre-ville de Kuopio me trotte dans la tête. Je me promenai dans une rue près de la place du marché lorsque je vis un homme tout de blanc vêtu et coiffé d’un turban, traverser la place du marché. Il était accompagné de plusieurs hommes en costume à l’européenne. Je me suis demandé quel était ce « cheik ». A ma grande surprise, il s’approcha de moi.

Le « cheik » me parla en finnois et je me souviens qu’il m’a affirmé que nous allions coopérer à l’avenir. Poursuivant en finnois, je lui posai une question mais n’eus pas de réponse. Un des hommes en costumes était enjoué et me dit en anglais que le « cheik » ne parlait pas à haute voix mais que son message avait été transmis dans mon esprit par télépathie en finnois. Cet homme ajouta que je devrais être fier que le « cheik » m’ait reconnu. J’étais pressé de me rendre quelque part, alors j’ai ignoré cet évènement me demandant qui il était et je suis parti.

Ce n’est que plus tard que je vis une photo de Maitreya dans une tenue de « cheik » toute blanche et que je l’ai immédiatement reconnu comme le « cheik » que j’avais vu à Kuopio. Il a été indiqué que Maitreya était à Kuopio, environ à cette époque (le 29 septembre 19961). Je n’ai pas revu ce « cheik » depuis lors. Et qui peut dire quand aura lieu ce « plus tard », n’est-ce pas ? Je n’en ai jamais parlé à personne à ce jour.

H. K., Iisalmi, Finlande

1. Le 29 septembre 1996, Maitreya est apparu à Kuopio, Finlande, à environ 200 chrétiens. Il a parlé 17 minutes devant une assistance profondément attentive. La plupart des témoins ont cru qu’il s’agissait d’un ange envoyé par Dieu. Une source avait été magnétisée dans les environs. (Source : Partage international, novembre 1996)

Une visite revigorante [sommaire]

J’ai eu des problèmes de santé que la médecine ne pouvait soulager, mais le 31 octobre 2018, la douleur devint si aiguë que je pouvais à peine marcher. Je m’allongeai sur mon lit et ressentis immédiatement une chaude énergie m’envelopper.

Quelques heures plus tard, un homme d’une quarantaine d’années aux cheveux noirs et aux yeux très bleus, vêtu d’une tunique de lin blanc légèrement ouverte sur la poitrine, me souleva de mon lit. Je ne sais pas comment, mais bien que je fusse nue dans mon lit, je me retrouvai vêtue d’une tunique de lin blanche, du genre que l’on pouvait imaginer porter il y a 2 000 ans ! Il me prit dans ses bras sans effort, comme si j’étais facile à porter. Comme je souffrais lorsqu’il me souleva, il me dit : « Faites comme si vous étiez dans un plâtre. » Je lui demandai s’il venait de la part de Jésus ; il répondit : « Pas seulement. » Je sentais chacun de ses gestes dans tout mon corps ; ils restent maintenant gravés dans mon esprit. J’ai commencé à me sentir mieux, bien qu’on m’ait annoncé que je devrais subir un certain nombre d’opérations. Pendant des jours, j’ai senti l’énergie de Jésus dans mon appartement.

Nom et adresse non communiqués, France

Monsieur Paix [sommaire]

Le 18 novembre 2018, le centre d’information Share Netherlands à Amsterdam organisa un Café spirituel dont le sous-titre était l’aventure intérieure. Le centre fut transformé en café avec des tables hautes et des tabourets (comme dans un pub) et des tables de bistrot disposées autour de la salle. Comme toujours, il s’agissait d’une nouvelle façon d’attirer l’attention du public sur l’information de base que nous présentâmes par entretiens de 15-20 minutes. Le présentateur invita les intervenants un par un et de cette façon le « récit » de l’émergence de Maitreya, la présence des Maîtres, les priorités de Maitreya, le besoin de changement de conscience, et les nouveaux objectifs éducatifs furent tous dévoilés aux invités du café.

Tout le monde apprécia l’atmosphère joyeuse et détendue qui permit à nos informations d’« atteindre » le public. Peu de temps après le début, la présence de deux personnes qui, selon nous, étaient des porte-parole, amplifia ce bonheur. Elles nous firent tout de suite bonne impression. Dès leur arrivée, un couple interracial d’âge moyen, un homme et une femme, prirent part aux discussions, acquiesçant, souriant, encourageant et indiquant clairement qu’ils étaient d’accord avec ce qu’ils entendaient et qu’ils se réjouissaient.

Ils restèrent au centre plusieurs heures après cette manifestation et la conversation que nous avons eue avec eux a conforté notre idée qu’ils étaient bien des porte-parole. Nous avons appris que l’homme s’appelait Vrede, ce qui peut se traduire par Monsieur Paix. Sa compagne était sereine, calme et discrète, alors que lui était bavard et extraverti. Un certain nombre de membres du groupe eurent l’opportunité de discuter avec eux. Voici la liste de ce qu’ils ont entendu et noté : M. Paix déclara : « Tout est sur le point d’arriver mais on ne sait pas quand », évoquant la recherche du Saint Graal. A propos du comportement du groupe, il remarqua à quel point nous avons écouté attentivement les orateurs. Il insista sur la nécessité d’écouter les autres ; il fit référence à la qualité de l’écoute. Il nous trouva « réconfortants ».

A un moment donné, il se leva et déclara : « De l’action. Nous avons besoin d’action ! » Il insista sur le besoin de discipline. Il parla de sujets plus généraux : la municipalité d’Amsterdam et les gouvernements ne s’occupent pas convenablement des réfugiés et des immigrants. Ils en tirent profit. Ils ne prennent pas soin des réfugiés qui s’intègrent dans la communauté. Il évoqua d’autres aspects pratiques comme : Lisez bien les petits caractères avant de signer quoi que ce soit. Soyez reconnaissant pour la journée lorsque vous vous réveillez et remerciez lorsque vous rentrez chez vous le soir. Assurez-vous que l’air de votre maison soit pur. En partant, il réaffirma que toutes sortes de choses merveilleuses allaient se produire mais que nous ne savons pas quand.

Des membres du Groupe, Pays-Bas

 

Rayons

Selon le Maître DK, un rayon est « le nom donné à une certaine force ou à un certain type d’énergie, considéré sous l’angle de la qualité qui en émane ». Les rayons transmettent ainsi leurs qualités à toute la création, y compris la constitution humaine. L’âme, la personnalité, le corps mental, le corps émotionnel et le corps physique, sont tous colorés par l’un ou l’autre des sept rayons. De manière à faciliter l’étude et la compréhension des rayons, le Maître de Benjamin Creme, au fil des ans, a accepté de répondre à des questions portant sur la structure de rayons (et le niveau d’évolution) de certaines personnalités mais, par discrétion, jamais pour des personnes en vie. Pour approfondir cette étude, nous renvoyons le lecteur aux enseignements d’Alice Bailey (Lucis Trust), aux ouvrages de Benjamin Creme et aux précédents numéros de Partage international.
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Forum Partage

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Dernière de couverture

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Cahier anniversaire

Le 19 juillet 1977, Maitreya, l’Instructeur mondial, est arrivé dans la communauté asiatique de Londres − son point d’attache dans le monde moderne − et le 22 juillet il a commencé sa mission. Trente ans plus tard, nous célébrons cet événement extraordinaire à travers les pages suivantes.
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Questions-réponses

Réponses de Benjamin Creme

Être un être humain » : pourriez-vous définir ce que cela signifie ? Et que voulez-vous dire par « Nous sommes tous divins » ? (conférence de San Francisco, États-Unis, août 2005) [sommaire]

Tous les grands enseignants se sont prononcés sur ce point : l’humanité est divine. Chaque être humain, chacun d’entre nous, est une étincelle divine, un être divin identique à la divinité, qui se reflète en tant qu’âme humaine individuelle, laquelle se reflète à son tour à un niveau vibratoire inférieur dans la réalité physique que nous voyons quand nous nous regardons dans un miroir. Mais ce que nous voyons dans la glace, ce sont les temples du Soi, comme le disent les Maîtres, ce n’est pas le Soi. Ce que nous voyons, c’est un corps physique. Et nous prenons parfois conscience de l’existence d’un corps mental et d’un corps émotionnel. Mais rien de tout cela n’est nous-mêmes. Ce que nous sommes fondamentalement, c’est une âme humaine, et, encore plus fondamentalement, ce dont l’âme est elle-même le reflet : l’étincelle divine, le divin.

Dès que vous vous rendez compte de ce fait et l’intégrez profondément en vous, vous changez. Il vous est impossible de continuer d’être la même personne avec la connaissance que vous êtes le Soi ou étincelle divine. Cela transforme le sens et le but de votre vie.

Je comprends que certains individus soient capables de se rendre compte qu’ils sont divins, mais comment la totalité de l’humanité prendra-t-elle conscience de ce fait ? [sommaire]

Ce dont l’humanité a besoin, c’est de quelqu’un qui lui dise ce qu’elle est et qui elle est. Nous ne savons pas qui nous sommes. Nous ne savons pas pourquoi nous sommes ici, nous ne savons pas ce qui se passe après notre mort, nous n’avons pratiquement aucune réponse aux questions les plus profondes qui se posent dans le monde.

Nous savons toutes sortes d’autres choses très astucieuses qui sont relativement peu importantes. Nous savons comment faire de l’argent. Les Américains excellent à faire de l’argent. De nombreux Américains gagnent des millions de dollars. Je ne sais pas si c’est toujours vrai, mais le but essentiel des enfants d’Amérique était autrefois de devenir président des Etats-Unis ou millionnaire – et de préférence, les deux. En fait, il y a tellement de millionnaires en Amérique et ailleurs dans le monde, que c’est un peu passé de mode. S’il est devenu bien plus facile aujourd’hui qu’autrefois de devenir millionnaire, c’est parce qu’il y a davantage de corruption. On ne peut devenir millionnaire ou milliardaire que si l’on est corrompu – peut-être pas corrompu à cent pour cent, mais suffisamment corrompu pour s’enrichir à coup d’escroqueries et de fraudes. Des milliers de gens ont tellement fait cela dans ce pays [les Etats-Unis] et ailleurs dans le monde, que devenir riche, accumuler des richesses fabuleuses est devenu l’un des buts majeurs dans le monde. Nous sommes si profondément engoncés dans le matérialisme, prisonniers d’une épaisse matérialité, que c’est devenu l’ambition mondiale numéro un.

Nous nous moquons de savoir pourquoi nous sommes ici, et pensons d’ailleurs que nous le savons : pour gagner un million, voire un milliard de dollars. Mais que dire des millions et millions de gens qui n’ont jamais entendu l’histoire de ce matérialisme et n’ont pas la moindre idée de ce à quoi un million de dollars peut ressembler ? Et encore moins un milliard ? Qui ne savent même pas à quoi ressemble un repas par jour, qui meurent de faim dans les pays africains ?

Pensez-vous vraiment que la compétition soit toxique ? Pour certains, c’est la compétition qui fait tourner le monde et qui dynamise l’économie. [sommaire]

Toutes les nations se livrent entre elles à une compétition de folie pour emporter une plus grosse part du gâteau qui est produit sur la planète. Quelques rares nations, celles du G8, sont en tête de liste, parce qu’elles sont les meilleures dans cette compétition. Et les Etats-Unis sont les meilleurs. Ce sont eux qui ont inventé le jeu de la compétition. C’est pour cela qu’ils y excellent. Et ils l’ont perfectionné à un point tel qu’il ne reste que sept autres nations capables de rivaliser avec eux pour la première place dans ce grand jeu du matérialisme. Les huit nations du G8 – les plus riches du monde – illustrent à elles seules les problèmes du monde. Elles sont toutes devenues riches en suivant aveuglément les forces du marché dans leur course folle. L’application des lois des forces du marché à l’économie est une folie, mais on prétend que c’est la sagesse. Le monde doit faire face à une foule de problèmes – équilibre écologique, durabilité des ressources mondiales. Ce sont là des crises majeures. Sans un monde stabilisé et durable, nous n’aurons nulle part où aller et serons submergés. Nous courons à notre perte – la mort pour tout le monde.

Et nous sommes parfaitement capables d’en arriver là : nous pouvons fort bien avoir une guerre nucléaire. Officiellement ou non, vingt-quatre nations sont aujourd’hui en possession de l’arme nucléaire. Vingt-huit nations disposent d’armes de destruction massive sous une forme ou sous une autre. Si une simple fraction d’entre elles étaient utilisées, elle serait suffisante pour détruire plusieurs fois toute forme de vie sur la planète Terre, humaine et subhumaine. Tel est le pouvoir d’autodestruction dont nous disposons, puisque nous sommes incapables de vivre en paix, de mettre en œuvre un art de vivre qui nécessite liberté, justice et paix pour assurer la survie de tous. Nous ne savons pas comment faire cela. Pour nous aider sur cette voie, un événement extraordinaire est en train d’avoir lieu : l’émergence de Maitreya, l’Instructeur mondial, et de son groupe, les Maîtres de Sagesse.

Quel rapport y a-t-il entre justice et paix ? [sommaire]

Ce dont nous avons besoin avant tout c’est de paix, parce que sans paix, le monde n’a aucun avenir. Et ce dont nous avons avant tout besoin pour établir la paix, c’est de justice. Sans justice, nous n’aurons jamais la paix. Ceux qui vivent dans les deux autres tiers du monde – c’est-à-dire en dehors des pays développés, et non dans l’une des nations du G7 – ne pensent pas qu’ils vivent dans un monde de justice. Il n’y a pas de justice pour deux tiers de la population mondiale. Il n’y a de justice que pour la petite frange de la population qui constitue les nations du G7, et qui s’imagine que la planète lui appartient. Mais les peuples du monde vont lui montrer que tel n’est pas le cas, et que le monde appartient à tous les hommes – à nous tous, ensemble. Je ne veux pas dire par là que tout doit être également partagé – à chacun selon ses besoins.