L’art de vivre – Questions-Réponses (1re partie) – [sommaire]
Séminaire 2005L'art de vivre
par Benjamin Creme,
L’art de vivre est le thème de la conférence donnée par Benjamin Creme à l’occasion des rencontres des groupes de transmission qui se sont déroulées en 2005 aux Etats-Unis et en Europe. Cette conférence a été publiée dans le numéro de janvier-février de Partage international. Nous présentons en deux parties une sélection des questions-réponses qui ont été posées au cours de ces rencontres. (La deuxième partie sera publiée dans le numéro d’avril de Partage international)
Voici tout d’abord un extrait d’un article du Maître de Benjamin Creme sur le même thème :
« Avant longtemps, un grand changement se manifestera dans notre approche de la vie. Du chaos de l’époque actuelle, émergera une nouvelle compréhension de la signification sous-jacente à notre existence et un effort maximum sera fait pour exprimer cette nouvelle conscience dans notre vie quotidienne. Ceci entraînera une totale transformation de la société : une vitalité nouvelle marquera nos relations et nos institutions ; une nouvelle liberté et un sentiment de joie remplaceront la peur d’aujourd’hui. Avant tout, l’humanité réalisera que vivre est un art basé sur certaines lois, et dont la juste expression repose sur l’intuition.
L’innocuité est la clé de la beauté nouvelle qui émergera au sein des relations. Chaque individu prendra conscience qu’il est responsable de ses actes et de ses pensées et ce sentiment nouveau le guidera dans toute situation ; la compréhension de la loi de cause et d’effet transformera l’attitude de chacun à l’égard d’autrui. Des relations plus harmonieuses entre les hommes et entre les nations remplaceront la compétition et la méfiance actuelles. Progressivement, l’humanité apprendra l’art de vivre, qui apportera à chaque instant l’expérience du neuf. Les hommes ne vivront plus dans la crainte de l’avenir ni de leurs semblables. On ne verra plus des millions d’êtres mourir de faim ou assumer le lourd fardeau du labeur pour leurs frères… » [Le Maître de B. Creme, L’art de vivre, PI, octobre 1983]
La loi du karma et de l’innocuité
Q. Pourriez-vous nous donner des exemples de la manière dont nous pourrions utiliser au mieux la loi du karma ?
R. La meilleure façon est de pratiquer l’innocuité en toute occasion. La plupart des gens se montrent inoffensifs dans une situation donnée et nocifs dans une autre. Mis à part les Maîtres qui sont des saints, il existe très peu de gens capables de faire preuve d’innocuité dans toute situation (s’ils existent, ils doivent aussi être des saints). En raison de nos mirages, de notre conditionnement, nous nous montrons inévitablement nocifs dans certaines situations, moins nocifs peut-être, ou même pas du tout, dans d’autres, mais suffisamment fréquemment pour créer du karma. La réponse est très simple, bien que difficile à mettre en pratique. Comme toute chose, cela exige de la discipline.
Faire preuve d’innocuité en toute situation – pensez au contrôle de soi que cela demande. La maîtrise de soi peut être facilitée par la méditation et une volonté bien déterminée de faire preuve d’innocuité en toute occasion. Mais cela nous est parfois difficile, car souvent nous nous montrons nocifs sans même nous en apercevoir ; je suis certain que cela arrive à chaque instant. Ce n’est qu’après coup que nous réalisons combien nous nous sommes montrés nocifs.
Je suis certain par exemple que George W. Bush est un chrétien sincère. Cependant regardez le mal qu’il a fait en Afghanistan et en Irak. Le préjudice que lui et ceux qui l’entourent causent au peuple américain en ce moment même, en s’efforçant de limiter ses libertés par tous les moyens possibles.
Nous avons tous l’illusion de pratiquer l’innocuité. Nous nous imposons des limites à ne pas franchir, mais au-delà de ces limites, tout est acceptable, si nécessaire. Nous faisons souvent preuve de nocivité, en connaissance de cause, mais sans mesurer toute la profondeur du mal que nous causons, et nous sommes capables, en raison de nos mirages, d’y trouver une justification.
Je suis toujours confondu de la manière dont certaines personnes que j’ai rencontrées, si versées dans les enseignements d’Alice Bailey qu’elles font des conférences sur ces enseignements, mais qui m’ont dit : « Je suis d’accord avec tout ce que vous dites sur la venue de la Hiérarchie et de Maitreya, mais je ne peux accepter cette idée que vous avez du partage des ressources mondiales. » Je ne sais pas ce qu’elles ont lu, ou comment elles ont lu ce que le Maître Djwhal Khul dit sur le partage des ressources. C’est l’un des principaux sujets de l’ouvrage d’Alice Bailey Les problèmes de l’humanité.
Ce refus du partage est très ancré chez ces personnes. « Nous n’avons pas beaucoup, mais ce que nous avons est à nous. Nous avons travaillé dur toute notre vie pour l’acquérir, (alors qu’elles vivent dans l’un des meilleurs endroits du sud de la Californie, au bord de la plage !) Je ne vois pas pourquoi nous devrions partager ce que nous avons avec des gens que nous ne connaissons même pas. » Ils pourraient avoir des cheveux longs ou une coiffure rasta ! Pourquoi ces gens (les millions d’Africains qui meurent de faim) ne s’élèvent-ils pas par eux-mêmes comme nous l’avons fait ? » C’est de cette manière que nous nous bernons nous-mêmes, que nous recouvrons de mirage la réalité que nous ne voulons pas voir. Nous sommes capables de l’exclure à bon compte, de trouver une justification à notre attitude.
Si vous le voulez, vous pouvez tout justifier. Vous pouvez entendre Tony Blair justifier la guerre en Irak, expliquer pourquoi il n’a pas à s’excuser de la participation britannique à cette guerre (il ne s’est jamais excusé), même si 70 % des Britanniques étaient contre. Les meilleurs conseillers en Grande-Bretagne étaient contre, comme les Français, des Allemands et d’autres Européens.
C’est la chose la plus facile au monde de trouver des justifications. Certains rayons, et par conséquent certaines formes d’esprit, ont plus de facilités que d’autres pour trouver une justification aux choses gênantes. Ces choses sont gênantes si vous les voyez. Mais vous pouvez leur trouver une justification, les reléguer à l’arrière plan, et « aller de l’avant » comme le font T. Blair et G. Bush. Ils veulent que vous oubliiez leurs fautes et ne voyez que les perspectives qu’ils mettent en avant. Tous les gouvernements agissent ainsi. Ils le font depuis des temps immémoriaux et ils continueront s’ils en ont l’opportunité. C’est à nous de les priver de cette opportunité.
Q. Je pensais que faire preuve d’innocuité, c’était ne pas blesser les autres, mais ce doit être quelque chose de beaucoup plus vaste. Pourriez-vous donner quelques exemples du meilleur usage de l’innocuité ?
R. Cela signifie ne pas faire la guerre même lorsqu’on en a envie. Cela signifie ne pas renverser des chefs de gouvernement, particulièrement lorsqu’ils ont été démocratiquement élus par le peuple, comme Allende au Chili, qui fut renversé par la CIA. On ne devrait pas agir ainsi. C’est nuisible. C’est le fait de gouvernements qui présument trop d’eux-mêmes, qui surestiment leur pouvoir et par conséquent se croient autorisés à faire ce qu’ils veulent. Ils veulent garder des sphères d’influence éloignées du communisme ou d’autres choses qui leur déplaisent, et ils contrôlent le terrain autour d’eux. Tous les pouvoirs dominants font la même chose. Ils veulent avoir autour d’eux une zone qui les fasse se sentir en sécurité. Ils contrôlent l’économie des nations qui les entourent. Les Etats-Unis considèrent le Canada, le Mexique, le Brésil et tous les autres pays d’Amérique du Sud sous cet angle. Si un leader qui a des tendances socialistes arrive sur le devant de la scène, le gouvernement américain envoie rapidement la CIA faire la sale besogne qu’il n’est pas prêt à faire publiquement. C’est ce qui se produit au niveau des gouvernements, partout dans le monde. Beaucoup sont plus ou moins fascistes.
Le meilleur moyen de pratiquer l’innocuité, c’est d’avoir l’attitude inverse, c’est construire des liens, partager les ressources et travailler en coopération avec les autres nations. La coopération va dans le sens de l’innocuité. Le manque de coopération, c’est-à-dire la compétition, est nuisible en raison de sa nature même. Cependant tout jeune Américain est éduqué dans l’idée que la compétition est le ressort même de la vie. Il n’en est rien. La compétition est nuisible et dégradante pour l’esprit humain. Elle corrompt et divise. Elle est, par conséquent, à l’opposé de l’innocuité et de ce fait encourt la loi du karma.
Le karma de certains de ces leaders ne sera pas oublié – M. Bush et M. Blair et les tyrans de tous les siècles, y compris Saddam Hussein. Ce sont tous des tyrans d’une manière ou d’une autre. Ils recherchent le pouvoir et en font mauvais usage.
Q. Jésus a dit : « Vous récolterez ce que vous avez semé », en parlant de la loi du karma. Comment nous aider nous-mêmes et aider les autres à voir la manière dont cette loi agit dans nos vies ? Par exemple, pourquoi le karma de George Bush n’est-il pas retombé sur lui ?
R. Comme vous êtes impatient. Cela va venir, croyez-moi ! Donnez des exemples. Dites : « Les Etats-Unis font la guerre et il y alors des inondations, des ouragans, des tornades, des conditions climatiques incroyables, 65° à l’ombre aux Etats-Unis pendant des semaines. Il y a de la sécheresse. Les gens meurent par centaines en raison de la chaleur. C’est la loi du karma. »
Lisez le nouveau livre de Maitreya, The laws of Life. Il utilise un grand nombre d’exemples pour illustrer la manière dont les actions accomplies par différentes nations dans le monde ont eu des répercussions que nous n’avions pas saisies – des séismes, des tornades, des inondations, des éruptions volcaniques, des crashs aériens, des accidents de train, tous provoqués selon la loi karmique par le déséquilibre que nous avons engendré.
Chaque fois que vous violez la loi du karma, vous renversez l’équilibre du monde dans une certaine mesure. Selon l’importance de l’action, les répercussions peuvent être minimes ou immenses. Avec des actions comme l’invasion de l’Irak, les répercussions sont énormes. Lorsque des millions de gens sont remplis de la même pensée négative et qu’elle est mise à exécution, l’effet karmique est immense.
Lorsque vous insultez quelqu’un, le traitant par exemple de menteur, de tricheur, etc., il s’agit de petites violations de la loi karmique.
La résolution des conflits
Q. Comment pouvons-nous résoudre des conflits de manière inoffensive ? Y a-t-il un lien entre le facteur temps et l’innocuité ? Un vrai pardon peut-il effacer une partie du mal causé ?
R. Comment s’y prendre ? Il n’existe pas une manière unique de résoudre les conflits de manière inoffensive. Il existe une manière qui, si on la suit, marchera généralement et permettra de résoudre, de la façon la plus inoffensive possible, un grand nombre de conflits. C’est d’accepter l’idée que vous devez donner pour recevoir.
Prenons l’exemple de deux peuples qui ont un conflit les impliquant tous les deux, par exemple un conflit concernant le territoire, l’eau ou le pétrole, quoi faire ? Les deux partis doivent se rencontrer et rechercher un compromis, quelque chose qui les satisfasse tous les deux. Chacun n’obtiendra pas tout ce qu’il espérait, mais si chaque parti donne quelque chose, n’exige pas ses droits à cent pour cent, si chacun fait preuve d’innocuité, ils pourront par-venir à un compromis.
En utilisant la sagesse – car c’est de ce-la qu’il s’agit – en faisant de sages compromis, vous arrivez à un accord acceptable, vous préservez la paix ou vous mettez un terme au conflit sans causer davantage de préjudice.
Q. Y a-t-il un lien entre le facteur temps et l’innocuité ?
R. Prenons l’exemple des Israéliens et des Palestiniens. Ils se rencontrent depuis des années et les Palestiniens font quelques compromis, mais les Israéliens répondent : « Non, ce n’est pas acceptable. » Puis les Israéliens proposent un tout petit, un minuscule compromis, qui en pratique ne signifie rien et naturellement les Palestiniens le rejettent aussitôt. Et les Israéliens disent alors : « Vous voyez, ils n’acceptent pas ce que nous leur offrons », et le conflit se poursuit. Vous devez agir de manière vraie. Vous devez être honnête dans ce que vous faites. Avant tout, vous devez vouloir réellement le résultat escompté.
Dans le conflit israélo-palestinien, les Israéliens de toute évidence ne veulent pas la paix. Ils veulent la paix, mais pas si, pour l’obtenir, il leur faut renoncer à la Cisjordanie. La Cisjordanie fut négociée pour les Palestiniens par Maitreya avec le roi de Jordanie en avril 1991, à l’occasion d’une rencontre de personnalités éminentes organisée par Maitreya à Londres. Maitreya demanda au roi Hussein s’il accepterait de renoncer à la souveraineté sur la Cisjordanie, qui était entre les mains des Israéliens depuis la guerre des six jours en 1967. Le roi Hussein accepta à condition que cela devienne une patrie pour le peuple palestinien.
Les Israéliens n’ont jamais eu la moindre intention de renoncer à l’ensemble de la Cisjordanie. Et il y a des Israéliens, pas tous, mais une importante minorité, qui se sont jurés de ne jamais renoncer à la Cisjordanie, la terre de Canaan qu’ils considèrent leur avoir été accordée par Dieu il y a des milliers d’années. De leur côté, les Palestiniens ont une minorité qui s’est jurée de résister à la présence d’Israël sur le territoire qui a été le leur pendant des siècles. Vous avez ainsi des fanatiques des deux côtés qui ne renonceront jamais, et vous devez tendre à un compromis qui amènera une paix équitable. Personnellement je pense que seul Maitreya pourra mettre un terme au conflit israélo-palestinien par un compromis harmonieux, dans lequel les Palestiniens accepteront l’existence d’Israël et les Israéliens le droit des Palestiniens sur la Cisjordanie et le droit à un Etat viable et indépendant.
Comment le facteur temps agit-il ? En ce qui concerne la situation israélo-palestinienne, vous pouvez voir combien le temps est important. Le conflit s’éternise sans qu’une solution intervienne. La vision des choses se modifie. Des gens meurent comme le roi de Jordanie, ou le président Arafat, et cela change la situation. Les Israéliens et les Américains pensent qu’ils peuvent tirer avantage de la situation parce qu’Arafat n’est plus là. Les Palestiniens n’ont plus de leader et on pense qu’il sera plus facile de leur faire accepter les solutions injustes qui leur ont été offertes jusqu’ici. Tant qu’il n’y aura pas un compromis acceptable et juste, il n’y aura pas de fin au conflit qui règne dans ce pays.
Le facteur temps est donc significatif – relativement parlant. En effet tout ce qui se produit sur Terre s’est déjà produit sur les plans supérieurs. Cela s’est produit hors du temps, il y a de nombreuses années peut-être, selon notre conception du temps. Du point de vue de l’intemporalité dans laquelle les maîtres travaillent, il ne s’agit pasde « il y a de nombreuses années » ou « dans de nombreuses années à venir ». C’est maintenant, car d’après leur expérience, seul maintenant existe. Il n’existe ni futur ni passé. Il y a la vie maintenant, à cet instant. Mais précipiter les choses sur le plan physique prend du « temps » – au sens relatif que nous utilisons selon notre conscience du plan physique. Lorsque nous devons prendre un avion, nous nous rendons à l’aéroport deux heures à l’avance. Si nous nous contentons d’arriver au dernier moment, l’avion sera parti et nous resterons en rade.
Nous avons besoin de cette conception du temps sur le plan physique, car les choses se précipitent pour finir sur le plan physique et deviennent des événements. Si nous établissons des relations dépendant de ces événements, le temps est naturellement impliqué et doit être pris en compte. Et comme Shakespeare l’a exprimé : « Il existe un temps dans les affaires des hommes où, si l’on suit le courant… » Vous obtenez ce qui s’accumule en dehors du temps, prêt à arriver. L’événement est la précipitation sur le plan physique des résultats des pensées déjà en-registrées sur les plans supérieurs. Il s’agit dans une certaine mesure des plans, des pensées et des constructions mentales des hommes, mais aussi des Maîtres à un ni-veau bien supérieur, et de la Volonté du Logos de notre planète. Il s’agit donc des résultats du karma, du résultat d’événements que nous avons mis en mouvement par nos actions ou nos pensées antérieures, qui peuvent avoir été bonnes ou mauvaises.
Les Maîtres disent que nous créons davantage de bon karma que de mauvais. Je sais que ce n’est pas notre impression, mais c’est ce qui est dit. Lorsque les pensées et les constructions mentales se précipitent, nous appelons cela un événement, cela peut être un tsunami, ou un ouragan qui envahit nos côtes et cause la dévastation et la mort. Tout cela est mis en mouvement sur les plans supérieurs par l’action des élémentaux déviques qui sont chargés de contrôler les forces de la nature. Ces élémentaux régularisent les conditions climatiques notamment et ils réagissent aux bouleversements, aux tensions créés par les hommes.
Q. Que pouvons-nous faire en tant qu’individus pour résoudre le conflit existant entre un contrôle accru venant d’en haut et notre besoin de loisirs ?
R. Par venant d’en haut, je suppose que vous voulez dire venant du directeur, du patron ? Vous devez résoudre cela par vous-mêmes. Vous devez changer de gouvernement. Vous devez commencer avec le petit groupe de dictateurs potentiels qui gouverne vos pays respectifs. Partout les gens doivent faire valoir leurs droits aux loisirs.
Q. Comment puis-je faire preuve d’innocuité au sein de mon propre conflit ?
R. C’est plus difficile si l’on se considère soi-même comme rempli de conflit. Et, bien sûr, nous sommes tous impliqués dans une forme ou une autre de conflit. On ne peut faire preuve d’innocuité lorsqu’on se trouve dans un état de conflit. C’est précisément dans ce genre d’état que nous accomplissons des actions nocives. Lorsque nous ne sommes pas en conflit, nous sommes en harmonie. Lorsque nous sommes en harmonie, nous ne causons aucun mal, car l’harmonie apporte cet état de relaxation intérieure et d’absence de conflit qui ne peut engendrer aucune action négative. Dès que nous sommes en conflit, la possibilité de mal agir est inévitablement accrue.
« Comment faire preuve d’innocuité au sein de son propre conflit ? » C’est impossible, si ce n’est en résolvant le conflit. Vous ne pouvez en finir avec le mal tant que vous n’êtes pas capables d’en finir avec le conflit. Si vous réglez le conflit en vous-même et le remplacez par l’harmonie, vous découvrirez que le mal cessera. Vous cesserez d’agir de manière négative.
L’innocuité et la nocivité
Q. Pouvez-vous en dire davantage sur l’innocuité et la nocivité ? Par exemple comment faire preuve d’innocuité ? Cela implique-t-il l’intention ?
R. Pour pouvoir faire preuve d’innocuité, la meilleure façon est de pratiquer le détachement. Plus vous serez détaché, moins vous serez nocif.
Les Maîtres disent que la loi du karma est une loi bénéfique et que nous avons généralement davantage de bon karma que de mauvais karma. Certaines personnes trouvent ceci difficile à admettre, mais il peut s’agir simplement d’apitoiement sur son sort. Il faut donc pratiquer le détachement.
Q. Comment pratiquer l’innocuité ? Cela implique-t-il l’intention ?
R. Bien sûr, l’intention a un rôle à jouer.
Q. Lorsque nous nous surprenons à a-voir une pensée négative, quelle est la meilleure façon de la changer ? Certaines personnes la cachent. D’autres l’entourent de lumière pour qu’elle soit transformée. Comment peut-elle être changée afin de devenir inoffensive ?
R. Ne l’exprimez pas. Si vous vous sur-prenez à avoir une pensée négative, écartez-la. Remettez votre esprit en harmonie et élevez votre attention. Si vous maintenez votre attention sur le centre ajna, vous n’aurez pas de pensée négative. Toutes vos pensées négatives viennent du plexus solaire. Qui n’a pas eu une pensée négative ? Des pensées négatives traversent sans cesse notre esprit.
Contentons-nous de les écarter. Pensons : « Cela m’est encore arrivé. Je dois me surveiller. » Il n’existe pas de moyen facile. S’il y en avait un, nous ferions tous preuve d’innocuité. La véritable réponse est d’être détaché.
Q. Un véritable pardon peut-il effacer le préjudice causé ?
R. Le véritable pardon peut accomplir des merveilles, mais qui va pardonner ? Si vous faites du mal à quelqu’un et que naturellement la personne en est consciente, le sent, sait qui lui a fait du mal, et qu’elle vous pardonne, elle peut diminuer l’action du karma dans la mesure où elle pardonne véritablement. Si le pardon est total, si la personne est à ce point détachée qu’elle peut complètement, sincèrement, profondément, pardonner le mal qui lui a été fait – et c’est assez difficile pour un être humain d’être en mesure de le faire – elle peut effacer le karma impliqué dans votre action négative. Et naturellement, dans une situation similaire, vous pouvez faire la même chose, dans la mesure où vous êtes détaché. Selon le degré de pardon que vous permet votre détachement, vous pouvez diminuer le karma impliqué.
Si le pardon est total, comme le pardon de Jésus, par exemple, qui était un initié du quatrième degré, l’effet est total. Il a dit sur la croix : « Pardonne-leur, Père, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Ceci venant de lui, étant donné la mesure de son détachement, est un pardon total.
Mais lorsqu’une personne dit : « N’en parlons plus. Oublions cela. Je vous pardonne », le karma n’est que partiellement supprimé. C’est difficile de pardonner totalement car c’est très difficile d’être totalement détaché.
Pour pardonner, nous devons être détachés. Si nous sommes suffisamment détachés, nous pouvons pardonner et ne pas être atteint par le préjudice causé, et par conséquent cela peut diminuer le karma de la personne qui nous a causé du tort.
La loi du sacrifice
Q. Pourriez-vous parler du lien existant entre la loi de l’innocuité et la loi du sacrifice ?
R. Nous vivons dans un univers énergétique, nous vibrons tous. Le processus de la vie est un processus qui fait que les véhicules physique, astral, mental, changent progressivement de nature. C’est quelque chose de très logique.
Si vous voulez vivre dans une sphère plus élevée, c’est-à-dire dans une sphère où votre mental sera accordé à une vision plus élevée de la signification et du but de l’existence humaine, vous devez avoir des véhicules qui le permettent. Vous ne pouvez amener dans un véhicule mental ce qu’il n’est pas apte à saisir. Il doit donc vibrer à un niveau plus subtil – vous devez affiner vos véhicules. Vous affinez le véhicule physique par toutes sortes de moyens que les gens appellent autosacrifice : régime, jeûne, exercice. Ils peuvent marcher, courir, faire du vélo, même pédaler sans que le vélo se déplace. Ils ne vont nulle part, mais ils continuent à pédaler. Ils transpirent et ils s’améliorent physiquement. Ils s’affinent. Ils font cela chaque jour pendant dix ans, ou la moitié de leur vie, et progressivement ils affinent leur corps physique.
Puis, au cours de leur vie, ils affinent le corps astral ou émotionnel et finalement le corps mental. Chacun de ces véhicules traverse un processus d’affinement et cela lui permet d’attirer de plus en plus de lumière, de matière de nature subatomique, et cela transforme la personne. C’est là que le sacrifice entre en jeu. Les gens doivent laisser cette matière derrière eux et continuer.
Q. Existe-t-il un lien entre le sacrifice individuel et la loi sous-jacente du sacrifice ?
R. Je parle du sacrifice occulte, et non pas de celui qui consiste à demander à quelqu’un de transporter une bombe et de se faire sauter avec, ce qui n’est pas un sacrifice occulte. Je veux parler de la loi du sacrifice au sens occulte, la renonciation à l’inférieur pour le supérieur. Il existe naturellement alors une relation directe.
Le changement personnel, individuel, qui entraîne l’action de la loi du sacrifice, et le changement qui en résulte, sont liés à la loi du sacrifice. Ils vous transforment.
La loi du sacrifice est une action d’un point de vue occulte. Vous vous transformez vous-mêmes. Vous ne retournez pas où vous étiez. C’est le passé et vous changez le passé pour le futur. Vous vous transformez, vous partez de ce que vous étiez pour atteindre ce que vous êtes en puissance. Tout acte de sacrifice accompli sous la loi du sacrifice transforme votre moi potentiel en moi réel. Vous êtes vous, mais en puissance. Par l’action sur vous-même, vous invoquez la loi du sacrifice.
La loi du sacrifice agit de telle façon que vous renoncez au passé et vous pouvez ainsi parvenir aux résultats du sacrifice invoqué par la nécessité d’avancer. C’est la loi de l’évolution qui vous conduit vers l’avant. Votre aspiration agit en suivant la loi de l’évolution qui vous conduit au sacrifice nécessaire pour atteindre un état plus élevé. Cette aspiration est la loi de l’évolution. Nous la vivons comme une aspiration. Nous créons ainsi finalement, et nous cultivons en nous, les qualités que nous attirons par notre aspiration, les qualités qui permettent de réaliser ce à quoi nous aspirons.
Q. Pouvez-vous en dire davantage sur la loi du sacrifice ? Comment agit-elle ?
R. A mesure qu’une personne évolue, son aspiration l’attire de plus en plus haut et lorsque le plus élevé devient accessible elle découvre qu’il ne peut être atteint que par le sacrifice.
Vous devez sacrifier ce qui ne vous est plus nécessaire, même si cela vous a été nécessaire pendant toute votre vie jusqu’à ce stade. Cela n’a plus d’utilité pour vous dans l’état supérieur de vibration où vous vous trouvez maintenant. Si vous sacrifiez ce qui est inférieur, vous sacrifiez l’état vibratoire inférieur pour l’état vibratoire supérieur.
Chaque fois que votre vie vibratoire est rehaussée et que vous montez d’un cran, vous amenez au corps physique, au corps astral et au corps mental de l’énergie subatomique qui est de la lumière, si bien que les corps sont progressivement transformés. Vous ne pouvez garder la matière vibratoire inférieure qui se transforme maintenant en lumière. La vibration inférieure ne peut coexister avec la vibration supérieure.
C’est très simple en fait. Cela obéit à une loi naturelle. Il n’y a rien de mystique là dedans. Si vous faites quelque chose qui vous conduit à un niveau plus élevé, vous changez le taux vibratoire et par conséquent vous ne pouvez garder ce qui vibre encore à un taux plus bas. Vous devez y renoncer, le sacrifier.
Si vous accomplissez un changement dans la nature vibratoire de vos véhicules, vous pouvez seulement le faire en vous débarrassant du taux vibratoire inférieur qui était le leur auparavant. Cette matière inférieure doit retourner dans la matière de l’univers, la vie de la planète dans laquelle nous vivons. Vous ne pouvez la garder avec vous.
Q. Pourriez-vous parler du lien existant entre la volonté et la loi du sacrifice, et de l’importance d’utiliser la volonté dans l’art de vivre ?
R. Vous ne pouvez appliquer la loi du sacrifice sans volonté. Il doit exister une sou-mission volontaire de l’inférieur au supérieur. Il ne s’agit pas d’autosacrifice. Certains rayons, notamment le sixième, ont l’autosacrifice comme aspect majeur au niveau de l’âme. C’est cet aspect qui est derrière l’immense sacrifice de Jésus. Mais le sacrifice en tant que principe dans l’art de vivre est en fait la reconnaissance du sacrifice comme partie intrinsèque du sentier de l’évolution. Vous ne pouvez évoluer sur le sentier de l’évolution sans sacrifice, sans la volonté de renoncer à l’inférieur pour le supérieur.
Cela ne demande pas toujours un effort de volonté conscient, mais il s’agit toujours d’un processus volontaire. La volonté n’intervient pas de façon majeure avant la troisième initiation. A partir de celle-ci, elle prend une part très importante dans la progression du disciple. Auparavant la capacité de sacrifice est la capacité de renoncer à l’inférieur – ce qui a moins de valeur et a besoin d’être dépassé – pour pouvoir accéder à ce qui n’est pas encore réalisé. Cela devrait tout naturellement faire partie de l’art de vivre.
Il peut exister un désir de sacrifice. Celui-ci amène souvent les bienfaits, les bénédictions des Maîtres et de la déité elle-même. L’instinct de sacrifice est l’instinct inconscient de laisser mourir ce qui est en train de mourir, d’y renoncer.
Souvent nous nous cramponnons à quelque chose dont nous n’avons plus l’usage. Cela ne fait plus vraiment partie de notre équipement pour la vie. Nous l’avons accompli, nous sommes allés jusqu’au bout, et nous ne devrions pas essayer de le retenir et d’en faire quelque chose de personnel. Si nous nous y agrippons, nous en faisons un acquit personnel. Nous le faisons nôtre. Nous pensons : « J’ai réussi ! » Si vous agissez ainsi, vous ne faites plus de progrès. Si vous faites cela avec Maitreya, vous affaiblissez la vie de Maitreya en vous. Vous ne devriez pas le mettre sur un piédestal, il ne le veut pas. C’est pour cela qu’il ne veut pas de fidèles qui le suivent. Si vous le mettez sur un piédestal, vous faites de lui le chef d’une religion. Il ne l’est pas et il n’a pas l’intention de le devenir. Il a un rôle à jouer. C’est un initiateur, un instructeur, mais il ne veut pas être mis sur un piédestal.
Si vous avancez jusqu’à un certain point, vous devez être prêt à renoncer à ce que vous avez gagné parce que cela fait déjà partie de vous. Beaucoup s’en enorgueillissent. Ils disent : « J’ai atteint cela, et j’ai fait cela. Je pense que j’approche de telle ou telle initiation. » C’est du mirage. Ce que vous faites réellement, c’est vous conditionner vous-même en vous mettant sur un piédestal. Vous ne devriez pas mesurer ce que vous faites. Vous ne devriez pas vous y accrocher. C’est simplement une zone d’activité que vous atteignez ; vous vous y consacrez, vous en tirez un enseignement, puis vous y renoncez pour aller plus loin, toujours plus loin.
Dans le processus d’évolution, vous allez de la conscience du plan physique à la conscience de l’âme. C’est un voyage. Si vous avez la conscience astrale, la conscience du plan physique descend au-dessous du niveau de la pensée. Elle devient subconsciente, instinctive. Nous ne cherchons pas à être conscients du plan physique. Nous le sommes automatiquement. Nous disons automatiquement, mais c’est subliminal. C’est subconscient. L’activité astrale devrait se situer au-dessous du niveau de pensée, mais elle galvanise et stimule nos actes. Elle n’a pourtant rien à voir avec cela. Ce n’est pas la fonction du plan astral.
Le plan astral devrait être en fait un miroir tranquille, non perturbé, comme un lac. Sur ce lac, la conscience de buddhi, qui est la conscience de l’âme, devrait se refléter en tant qu’intuition. Mais chez combien de personnes le corps astral est-il la réflexion de buddhi ?
On peut tout savoir par l’intuition, mais seulement si celle-ci est accessible. Dès que vous donnez un nom à quelque chose qui est achevé, dès que vous vous identifiez à cet achèvement et que vous vous y agrippez, vous en faites une chose personnelle, vous vous identifiez avec. Nous devons aller au-delà, progresser vers un niveau supérieur, aller de la conscience physique à la conscience astrale, puis à la conscience mentale, et enfin à la conscience spirituelle. Il s’agit d’une progression, et nous devons l’accomplir. C’est pour nous la seule manière d’avancer.
C’est là que le sacrifice prend place. Ce n’est pas un sacrifice de soi pour la planète. C’est l’âme qui fait un sacrifice pour la planète en venant en incarnation et en prenant ces véhicules. Mais les véhicules sur le sentier du retour doivent être sacrifiés un par un. La conscience du plan physique doit être sacrifiée. Elle ne disparaît pas. Elle ne doit tout simplement pas être le sommet de notre achèvement. Il en va de même pour le niveau astral, le niveau mental et les trois niveaux du plan spirituel. Ceux qui se trouvent au-dessous doivent être dépassés. Si vous vous accrochez à chaque étape du sentier, il n’existe aucun progrès. Maitreya cite des gurus, des saints, qui ont atteint un certain niveau et demeurent à ce niveau parce qu’ils s’identifient avec leurs expériences, leur réalisation, les personnifient se croyant désormais illuminés.
Q. Il existe une forme ancienne de conditionnement qui considère la souffrance comme un sacrifice. A travers les traditions religieuses, nous avons été amenés à croire que plus nous souffrons, plus nous nous sacrifions et vice versa. Bien que la pratique de l’art de vivre implique parfois une certaine souffrance, le sacrifice de l’inférieur au supérieur implique la joie de l’âme.
R. C’est exact. Il existe depuis longtemps une tradition religieuse, particulièrement dans les religions dévotionnelles comme le christianisme et l’Islam, qui assimile le sacrifice à la fin de la souffrance. Cela implique la souffrance en tant que sacrifice ultime, l’idée que plus nous souffrons plus nous nous sacrifions.
Sous l’attitude dévotionnelle du christianisme et de l’Islam est l’idée du sacrifice ; ils interprètent de manière erronée le rôle du sacrifice, de la loi du sacrifice. Mais ils en ont un aperçu, et le sacrifice est considéré comme la méthode par excellence pour vaincre l’ego. Ils ont reconnu que l’ego doit être vaincu, qu’il est nécessaire d’aller au-delà de l’ego et de devenir totalement détaché. La manière d’y parvenir est de se faire souffrir soi-même, ce qui joue deux rôles dans la tradition chrétienne. L’un est de se rapprocher de Jésus qui a tant souffert des flagellations qu’il dut subir avant la crucifixion. En s’imposant le même genre de souffrance, l’idée est d’être capable de reconnaître, de comprendre, de se rapprocher de la souffrance de Jésus, si le cœur et l’esprit sont associés. Il ne fait aucun doute que cela peut être une méthode, une façon d’agir pour certaines personnes religieuses.
Ces personnes ont reconnu que la qualité inhérente au sixième rayon au niveau de l’âme est le sacrifice, et le christianisme et l’Islam sont des religions de sixième rayon. C’est comme si elles avaient reconnu la signification ésotérique du sixième rayon instinctivement, intuitive-ment, à travers le sacrifice de Jésus. Jésus a accompli le sacrifice suprême pour illustrer cette expérience et beaucoup ont suivi une voie similaire et ont atteint la Maîtrise grâce au même esprit de sacrifice de soi.
Il s’agit toujours de sacrifier l’homme inférieur à l’homme supérieur. C’est inscrit en grand dans les qualités de l’âme de sixième rayon, la méthode par excellence est le sentier du sacrifice. Cela ne signifie pas que tout ce qui sur le plan physique est difficile, pénible, mal odorant, désagréable et fatigant devrait être accompli par les adeptes de ces religions. Mais il y a sur ce sentier des personnes qui sont poussées précisément à choisir les pires conditions de manière à vaincre l’ego. Tout est basé sur la nécessité de vaincre l’ego et d’approcher la réalité de l’âme. C’est cela le sacrifice.
Je parle en tant qu’ésotériste et m’exprime de manière différente – vaincre ce qui est inférieur au profit de ce qui est supérieur. La voie inférieure, le sentier de l’homme, la réalité de son corps physique, de son corps astral ou émotionnel et de son corps mental. L’âme n’a pas ces corps à sa disposition. C’est la raison pour laquelle l’homme les possède. Nous les avons pour que l’âme ait la possibilité de les utiliser, de voir ainsi la réalité du plan physique, le processus du conditionnement.
Les disciples, ceux qui s’imposent une discipline, doivent faire le voyage du retour et sacrifier leur expérience du plan physique, du plan astral ou émotionnel et du plan mental, de manière à atteindre la synthèse spirituelle de l’âme. C’est la raison pour laquelle le sacrifice est une voie.
Il peut s’agir en partie de mirage, ou d’illusion, de la part de l’individu, mais néanmoins le concept de sacrifice à son plus haut niveau est fondamental dans le christianisme et dans l’Islam. Bien sûr, aujourd’hui l’Islam déforme ce concept. Les imams et ceux qui veulent que les jeunes deviennent des « martyrs », les entraînent à se sacrifier de manière à « atteindre le paradis » et à gagner un peu d’argent pour leurs familles démunies. Ils sont alors capables de commettre des attentats-suicides. C’est le sacrifice ultime, mais cela ne les rend pas différents de ce qu’ils étaient auparavant.
S’ils étaient conditionnés et remplis d’illusion, ce qui est, j’en suis certain, le cas de la plupart d’entre eux, ils resteront conditionnés et ils reviendront en incarnation au même stade qu’auparavant. Ils ont ainsi accompli cet ultime sacrifice pour rien, simplement pour mener à bien les plans de quelque groupe fanatique.
Il existe donc de la souffrance inutile. L’un des rôles de Maitreya est précisément de libérer l’humanité de la souffrance inutile. Nous nous autorisons tous à souffrir inutilement car nous considérons le plan astral comme réel. Nous prenons notre vie astrale pour la vraie vie. Nous prenons notre conditionnement pour une condition normale. Rien de cela n’est vrai. C’est de la souffrance inutile, que nous nous imposons nous-mêmes et c’est l’opposé de la liberté. Les groupes religieux ont également donné à l’humanité un énorme poids de culpabilité inutile.
Il existe au cœur de la tradition chrétienne et islamique l’idée que la souffrance est un moyen direct, un sentier, et qu’en souffrant vous vous reliez aux autres de manière plus juste.
Ce qui ne va pas avec la plupart des leaders politiques occidentaux d’aujourd’hui, c’est que la plupart d’entre eux n’ont jamais manqué de rien. Ils appartiennent généralement à la classe moyenne, sont allés dans des écoles privées et des universités et sont devenus avocats ou hommes d’affaires. Ils vivent dans un luxe relatif et n’ont pas une connaissance réelle, basée sur l’expérience, de la vie des plus démunis, que ce soit dans le monde, ou même dans leur propre pays. Et ils établissent des lois qui ne répondent pas aux besoins de leur peuple.
Lorsque vous souffrez, vous commencez à comprendre la souffrance des autres. Si vous avez souffert cela ouvre votre cœur ; cela ouvre votre esprit à ce que vivent la plupart des gens dans le monde. Ce-la vous donne l’expérience dont vous avez besoin pour vous relier aux autres de manière juste.
Le Christ a fait l’expérience de la condition humaine et il peut ainsi se relier à chaque être humain. Vous ne pouvez vous relier à ce que vous n’avez jamais vécu. C’est pourquoi il est nécessaire que les gens voyagent beaucoup et rencontrent des gens différents, de différentes races, ayant des traditions, des langues, des concepts mentaux différents, afin de faire l’expérience d’autre chose que ce qu’ils vivent habituellement. En ce sens, souffrir vous rend capable d’être plus humain que vous ne l’auriez été sans cela.