Le langage universel de la règle d’or – [sommaire]
Les phrases suivantes démontrent que l’universelle « Règle d’or » prévaut dans toutes les religions, et montrent que par la compréhension de la loi de cause et d’effet (ou karma), nous reconnaissons tous le besoin de pratiquer l’innocuité dans tous les aspects de nos vies.
Christianisme
Ainsi tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : car c’est la loi et les prophètes. (Mathieu 7 : 12)
Bouddhisme
N’offensez pas les autres, de sorte que vous ne soyez pas offensés. (Udana-Varga 5 : 18)
Taoïsme
Considérez le gain de votre voisin comme votre propre gain ; et la perte de votre voisin comme votre propre perte. (T’ai Shang Kan Yin P’ien)
Judaïsme
Ne faites pas à vos semblables ce qui vous semble haïssable, voilà toute la loi, le reste n’est que commentaire. (Talmud, Shabbat 31a)
Brahmanisme
Votre devoir le plus important consiste à ne pas faire aux autres ce qui vous causerait de la douleur si on vous le faisait. (Mahabharata 5 : 1517)
Confusianisme
La règle de conduite de la bonté incarnée est certainement de ne pas faire aux autres ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse.(Analects 15s : 23)
Zoroastrisme
Seul celui qui a un bon naturel s’abstient de faire aux autres ce qui n’est pas bon pour lui. (Dadistan-i-dinik 94 : 5)
Islam
Aucun de vous n’est digne de se prétendre croyant s’il ne désire pour son frère ce qui est bon pour lui-même. (Sunnah)
SIGNES DE VIE 1999
« L’année écoulée aura été hors normes. En 1998, la température moyenne de la Terre a littéralement crevé le plafond par rapport à ce que nous avions coutume d’enregistrer dans Signes de Vie », a déclaré Lester Brown, président du Worldwatch Institute et coauteur du Rapport 1999 intitulé les Tendances qui modèlent notre avenir en matière d’environnement.
Cette température record, qui entraîne un accroissement de l’évaporation et des précipitations, et qui favorise la formation de tempêtes dévastatrices, a sans doute contribué à la détérioration de certains indicateurs. Ainsi, les dégâts consécutifs aux conditions climatiques à travers le monde ont atteint 92 milliards de dollars en 1998, soit une progression de 53 % par rapport au précédent record de 60 milliards en 1996. Ce bond énorme a dépassé toutes les prévisions en la matière.
En 1998, des tempêtes et des crues d’une ampleur sans précédent ont chassé de chez eux plus de 300 millions d’êtres humains, plus que la population des Etats-Unis, souligne entre autres cette étude menée à l’initiative de la Walton Jones Foundation et du Fonds des Nations unies pour la population. La plupart des victimes vivent dans la vallée du fleuve Yang Tsé en Chine, au Bangladesh et dans l’est de l’Inde. Une plus faible proportion, résidant dans les Caraïbes et en Amérique centrale, a été victime des deux plus violents ouragans originaires de l’atlantique : George et Mitch. Devons-nous y voir un signe avant coureur des épreuves qui nous attendent ? Le niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, qui résulte de la combustion des carburants fossiles, provoque-t-il une accélération exponentielle des changements climatiques, une spirale impossible à maîtriser ? Ou bien 1998 a-t-il seulement constitué une anomalie, une succession d’événements rares qui ne se reproduiront jamais plus ? Nous n’avons aucune certitude, mais les simulations informatiques suggèrent qu’il pourrait effectivement s’agir d’un aperçu de notre réalité quotidienne dans un avenir proche, faute de n’avoir pas jugulé à temps nos émissions de carbone.
Parallèlement à l’augmentation de la température terrestre, « l’accroissement des conflits armés a été un autre facteur de crise en 1998 », affirme Michael Renner, coauteur de ce rapport. Après cinq années consécutives de déclin, le nombre des guerres sur la planète est passé de 25 à 31, presque toutes étant des conflits internes ou des guerres civiles dans des pays en développement, excepté au Kosovo.
De nouvelles manières d’économiser l’énergie
Les comportements de la planète en matière de consommation d’énergie sont entrés dans une phase d’adaptation, passant d’une dépendance traditionnelle lourde vis-à-vis du pétrole et du charbon, vers des sources renouvelables comme les énergies éoliennes et solaires. Alors que l’énergie éolienne suit une courbe ascendante annuelle de 22 % et le solaire de 16 % depuis 1990, la progression de la consommation pétrolière n’est que de 2 % et le charbon reste stationnaire. On peut avoir un aperçu de ces tendances émer-geantes en citant les toitures photovoltaïques japonaises et allemandes, les centrales éoliennes danoises, indiennes et espagnoles, et les immenses champs de turbines à vents du Minnesota, du Wyoming et de l’Oregon, aux Etats-Unis. Les bases sont posées pour la mise en place d’une nouvelle économie de l’énergie, avec le vent et les cellules solaires comme pierres angulaires. La croissance mondiale de la capacité éolienne, passant de 7 600 mégawatts en 1997 à 9 600 en 1998, est le fait d’un tout petit nombre de pays producteurs. L’Allemagne vient en tête avec une augmentation de 790 Mw, suivie de l’Espagne, des Etats-Unis et du Danemark avec respectivement 380, 326, et 308 Mw. Dans les pays en développement, l’Inde est sans conteste le leader avec une capacité de plus de 900 Mw. La Chine a lancé en 1998 sa première centrale éolienne commerciale avec l’assistance des Néerlandais, un projet de 24 Mw, en Mongolie intérieure.
Pour cette même année, les ventes de cellules photovoltaïques ont augmenté de 21%, grâce à la mise au point d’un nouveau matériau de couverture. Au Japon, près de 7 000 toitures solaires ont été installées durant cette même période. En Allemagne, le nouveau gouvernement de coalition a annoncé de son côté l’objectif de 100 000 toitures solaires, alors que la société néerlandaise Shell, associée à Pilkington Solar International, construit actuellement en
Allemagne la plus grande usine mondiale de cellules solaires. Enfin, l’Italie les rejoint avec un projet de 10 000 installations.
Le bouleversement de l’économie vivrière
Sur le front alimentaire, les tarifs mondiaux des céréales ont connu une chute fin 1998, atteignant leur niveau le plus bas en 20 ans. Cela en partie à cause du revirement économique dans plusieurs pays est-asiatiques, mais surtout parce que la Chine et l’Inde ont considérablement augmenté leur production. Basée sur une irrigation extensive, au détriment des réserves aquifères, l’agriculture de ces deux pays (respectivement 1,25 milliard et 1 milliard d’habitants) s’expose à de sévères restrictions en eau dans un futur proche.
D’après Brian Halweil, qui a également collaboré à ce rapport : « Concernant le secteur des protéines animales, la production mondiale de viande de bœuf n’a pas augmenté depuis plusieurs années, et la pêche industrielle a tout au plus augmenté de 1 %. » Les productions pilotes sont actuellement l’élevage avicole et la pisciculture, avec un meilleur rendement par kg de céréales. La production de volaille, qui augmente de plus de 5 % par an, dépasse celle du bœuf et vient immédiatement derrière la viande de porc.
La pisciculture, pour sa part, avec un taux de croissance de 12 % par an, devient désormais l’une des principales sources de protéines dans le monde. Entre 1984 et 1998, la production mondiale est passée de 7 à 27 millions de tonnes, équivalent à 50 % de la production totale de viande de bœuf (54 millions de tonnes en 1998). Si cette tendance se confirmait, la pisciculture pourrait dominer le marché d’ici 2015.
La révolution de la communication
En 1998, les abonnements téléphoniques ainsi que les connections à Internet ont augmenté considérablement, intégrant un nombre toujours plus grand de personnes dans le réseau électronique mondial. Ceci a été facilité par le lancement de 140 satellites en une seule année, la plupart étant des satellites commerciaux de communications, qui ont maintenant supplanté en nombre les satellites militaires.
En ce qui concerne le réseau téléphonique mondial, le nombre de postes est en progression de 40 millions entre 1996 (741 millions) et 1997 (781 millions). Quant au téléphone cellulaire, l’augmentation est de 60 millions pour la même période, les ventes passant de 144 à 214 millions d’appareils. Pour la première fois, le portable dépasse le poste fixe dans la course à la communication : sur trois nouveaux appareils, deux sont des portables.
Quant aux abonnements à Internet, ils connaissent une augmentation phénoménale. En Chine, le nombre d’utilisateurs a doublé en 1998. On prévoit même qu’en 2002, le nombre de Chinois connecté à Internet sera plus important que le nombre de propriétaires d’automobiles.
Ceci soulève la question de savoir quel outil aide le plus à la mobilité, Internet ou la voiture ? S’il s’agit de visiter les grands musées de la planète, il est évident qu’Internet rend les choses plus faciles pour le plus grand nombre, de même que pour faire ses achats, offrant une gamme de produits aujourd’hui plus étendue que n’importe quel centre commercial.
La santé et la tendance démographique
En 1998, la production mondiale de cigarettes par personne a chuté de 2 %, dans la foulée d’une décennie de régression continue de l’ordre de 8 %. Pour les seuls Etats-Unis, la chute est de 41 % depuis 1981. Ce revirement de fortune pour l’industrie du tabac fut marqué d’une pierre noire par leur engagement de verser collectivement aux gouvernements des 50 Etats de l’Union, la somme de 251 milliards de dollars sur une période de 25 ans, en dédommagement des dépenses médicales liées aux maladies des fumeurs. Ce qui correspond à près de 1 000 dollars pour chaque Américain. De plus, le ministère de la Justice a décidé de déposer une plainte, avec l’intention de recouvrer la totalité des dépenses de santé à l’échelle fédérale. Par ailleurs, les gouvernements de six autres pays (Bolivie, Guatemala, Iles Marshall, Nicaragua, Panama et Venezuela) viennent également d’entamer des poursuites en justice contre l’industrie américaine du tabac, dans le même but. Les progrès en matière de réduction de la consommation de cigarettes (on estime à 3 millions par an le nombre de morts liées au tabagisme) ont été plus qu’occulté par la propagation dramatique du virus du sida : près de 6 millions de nouvelles personnes infectées et 2,5 millions de morts en 1998. Les chiffres les plus élevés concernent les pays africains, où 18 à 25 % de la population adulte est séropositive. Sans de sérieux progrès dans la mise au point d’un traitement bon marché contre cette maladie, le Bostwana, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe perdront entre 20 à 25 % de leur population adulte durant la prochaine décennie.
En 1998, la population mondiale a augmenté de 78 millions, l’équivalent de la population de l’Allemagne. Dans son rapport biannuel, paru fin 1998 et concernant l’état de la population mondiale et ses projections, les démographes de l’ONU ont revu à la baisse d’environ 500 millions leurs prévisions pour 2050. Grosso modo, les deux-tiers de cette réduction s’explique par la chute de la fécondité, mais également, hélas, pour un tiers, par une mortalité accrue, due principalement à l’épidémie du sida en Afrique sub-saharienne.
Source : Worldwatch Institute
REFLEXION SUR LA BAGAVAD GITA*
par Swami Nirliptananda,
Londres,
Faire le mal mène à la souffrance et faire le bien apporte le bonheur. C’est ce qu’affirmait le Seigneur Krishna qui avait un point de vue très pragmatique sur la vie. Comment se fait-il que nous aboutissions à la souffrance ou, au contraire, au bonheur, selon que nous pratiquons le mal ou le bien ? C’est parce que, lorsque nous accomplissons de mauvaises actions, notre nature devient corrompue. Si nous ne cessons de penser et d’agir de manière négative, notre nature elle-même devient négative. Et lorsque c’est le cas, notre vision des choses est déformée. Nous accomplissons alors de mauvaises actions tout en les croyant justes : nous prenons le mensonge pour la vérité et la vérité pour le mensonge. Ainsi, notre conviction intérieure, au lieu de nous guider vers le juste sentier qui mène au bonheur, nous guide vers la mauvaise voie sur laquelle on ne rencontre que souffrances, même si nous pensions y trouver le bonheur. Krishna affirme que la connaissance est voilée par l’ignorance et que c’est elle qui induit les mortels en erreur.
Ignorance signifie obscurité. L’ignorance est comme la lumière éclatante d’une lampe-tempête que nous ne pouvons voir, en dépit de la flamme qui brûle dans la lampe, parce que l’abat-jour est couvert de suie. Cela ne veut pas dire que la lumière n’existe pas, même s’il fait sombre et si nous ne voyons rien, mais cette lumière est obscurcie par l’ignorance. Dire que la connaissance est voilée par l’ignorance signifie que la connaissance est là mais qu’elle est recouverte par l’ignorance, si bien que nous sommes induits en erreur : nous prenons le mal pour le bien et le bien pour le mal, l’irréel pour le réel et le réel pour l’irréel.
Lorsque nous sommes attachés au monde, tout notre esprit est imprégné de cet attachement. Quand nous sommes absorbés dans le monde de maya (l’illusion), nous avons tendance à rechercher uniquement des biens temporaires et à penser qu’il n’existe rien d’autre. En courant sans cesse après l’éphémère, nous nous perdons dans le monde, notre esprit devient instable, notre nature devient agitée et nous réalisons finalement que nous n’allons nulle part, que toute notre vie est détruite.
Nettoyer le miroir
Krishna affirme que, « comme le soleil », la connaissance nous révèle l’absolu, en nous dévoilant la vérité sur les choses qui nous entourent. L’absolu, c’est Dieu qui se révèle en nous-mêmes lorsque l’ignorance est détruite par la connaissance du Soi. Nous parvenons à la connaissance du Soi par la pratique de tapasya (l’austérité) qui détruit le péché. Nos écritures et notre philosophie affirment que le péché, c’est l’ignorance ; lorsque celle-ci est supprimée grâce à la pratique de tapasya, notre nature et notre esprit sont purifiés. Lorsque nous luttons contre certaines habitudes négatives que nous avons développées au cours de nos vies et que nous avons tendance à suivre aveuglément, sans réfléchir, nous pratiquons tapasya. Il s’agit de lutter contre nos instincts innés négatifs, en prenant conscience qu’ils nous entraînent sur la mauvaise pente. C’est comme nettoyer l’abat-jour de la lanterne en enlevant la suie. Lorsque l’abat-jour est propre, nous parvenons à la connaissance du Soi. De même, si nous nous tenons devant un miroir couvert de poussière, nous ne pouvons voir notre image, mais lorsque nous nettoyons le miroir, celle-ci s’y reflète. Cela ne veut pas dire que notre image n’était pas là auparavant. Elle a toujours été là, lorsque nous nous tenions devant le miroir. C’est seulement lorsque l’ignorance est détruite que l’absolu se révèle à nous comme le soleil. Et existe-t-il quelque chose de plus brillant que le soleil ? Nous ne voyons jamais plus clair qu’à sa lumière. La connaissance du Soi révèle Dieu en nous-mêmes tout comme le soleil révèle la vérité des choses, en rendant tout plus clair autour de nous.
Penser à Dieu
Krishna a affirmé que nous atteignons la connaissance du Soi grâce à shradda. Shradda est la conviction intérieure (il ne s’agit ni de foi, ni de croyance) que le Soi, Dieu, existe. C’est comme, par exemple, entrer dans une cave par une journée d’hiver et, au moment où nous entrons, ressentir de la chaleur. Bien que nous n’ayons pas vu d’où vient cette chaleur, nous avons l’impression qu’il existe un feu quelque part. En suivant cette impression, et en nous dirigeant vers l’endroit d’où vient la chaleur, nous découvrirons finalement le feu. Ce sentiment, cette conviction intérieure, qu’il existe quelque chose, bien que nous ne puissions l’expliquer parce que nous n’avons rien vu, c’est shradda. Si nous ne cessons de suivre cette conviction intérieure, elle devient de plus en plus forte au fur et à mesure que nous approchons du but. Arrivés à un certain stade, nous sommes sûrs qu’il existe quelque chose et nous nous en rapprochons de plus en plus.
Grâce à cette conviction intérieure, nous ressentons un lien avec Dieu et nous commençons alors à pratiquer tapasya, ce qui signifie que nous ne suivons pas la voie du monde parce que, sinon, le monde nous attirerait dans ses filets. Nous savons que Dieu est présent, c’est le point de départ ; nous n’oublions jamais cette présence. Tout est là. Et peu à peu, nous nous mettons à penser continuellement à lui. Penser sans cesse à Dieu est une forme de méditation ; les sens que nous utilisons habituellement dans le monde matériel, passager, éphémère, commencent à trouver une satisfaction, une joie intérieure à penser à lui. Lorsque cela se produit, les sens sont sublimés, purifiés, contrôlés. Lorsque les sens sont maîtrisés, la nature est purifiée et on accède à la connaissance du Soi, bientôt suivie de la paix suprême, du bonheur suprême, de la félicité absolue. Ainsi, par la pratique de tapasya, nous purifions notre nature, notre esprit, et, grâce à la connaissance du Soi qui en résulte, nous atteignons la libération.
Comme l’a expliqué Krishna dans la Bhagavad Gita*, lorsque notre nature est négative, cela nous conduit à une négativité permanente dans laquelle nous nous enfonçons de plus en plus, et, tout en croyant être sur la bonne voie, nous allons dans la mauvaise direction. Finalement, nous sommes si mal engagés que des difficultés surgissent, car notre nature même est devenue négative et nous finissons par nous détruire. Lorsqu’on ne prend plaisir qu’aux biens matériels et qu’on oublie Dieu, l’attachement survient, créant l’esclavage. Nous nous enfonçons alors de plus en plus dans ce monde matériel, oubliant tout à fait le Seigneur. Et lorsque nous oublions le Seigneur, les problèmes commencent. C’est pourquoi Krishna nous conseille de considérer toute chose comme une offrande à Dieu : nos actions, la nourriture que nous absorbons, les sacrifices que nous faisons, les cadeaux que nous offrons, nos dons à des associations caritatives, tout ce que nous accomplissons dans la vie. De cette manière, notre esprit s’attache à Dieu et nous commençons à penser : « Le Seigneur nous a donné ceci, il a fait cela pour nous, il prendra soin de nous. » Ce genre d’attitude nous aidera à ne jamais l’oublier, ce qui créera une relation avec lui. Si, au contraire, nous l’oublions, nous créerons une relation avec le monde matériel et celui-ci ne nous apportera jamais ni bonheur ni satisfaction.
Nous sommes nos meilleurs amis
Lorsque nous luttons contre nos mauvais penchants, nous ne sommes pas prisonniers du monde matériel. En pensant au Seigneur, en lui offrant notre nourriture, en lui offrant ce que nous avons, nous connaîtrons le bonheur et la paix, car, grâce à cette relation, nous trouverons la satisfaction intérieure, la force et le courage de faire davantage de choses ; et nous nous sentirons protégés.
Vivre dans l’ignorance, comme l’affirme Krishna, signifie être attaché au monde, y être perdu ; posséder la connaissance, au contraire, signifie être dans le monde et y travailler (il ne s’agit nullement de s’en évader), mais ne pas oublier Dieu. Nous sommes nous-mêmes nos propres ennemis, ou, au contraire, nos meilleurs amis. Lorsque nous essayons de trouver Dieu, notre nature agit en amie, mais lorsque nous suivons la voie de l’ignorance, elle agit en ennemie.
Répéter le nom de Dieu, (japa) ou notre mantra, en marchant ou en travaillant nous aidera à ne jamais oublier le Seigneur. Nous serons rechargés par sa divine présence. Ainsi nous pourrons travailler dans le monde sans en faire partie. Grâce à cela, la connaissance viendra et plus elle s’approfondira, plus nous nous sentirons en sécurité dans ce monde. En nous souvenant sans cesse du Seigneur, nous suivrons la direction juste, le chemin de la vérité. Om Tat Sat Hari Om.
*La Bhagavad Gita, ou « Chant de Dieu », un des textes sacrés hindous, rapporte les dialogues échangés entre Krishna, une incarnation de Vishnu, et Arjuna, son disciple.
La téléportation, une technologie en devenir – [sommaire]
Un lieu commun dans le domaine de la science fiction, mais encore un rêve dans l’esprit des scientifiques, la téléportation est le déplacement instantané d’un objet d’un endroit du monde à un autre.
Toutefois, des expériences ont été menées avec succès par deux chercheurs, Anton Zeilinger, à Innsbruck en Autriche, et Jeff Kimble, de l’Institut de technologie de Pasadena en Californie. En décembre 1997, la communauté scientifique était surprise d’entendre Zeilinger affirmer qu’un photon, après s’être évanoui, était instantanément réapparu quelques mètres plus loin dans son laboratoire. Moins spectaculaire, mais autrement plus important, Kimble a ensuite été en mesure de réaliser la téléportation des propriétés d’un rayon de lumière, c’est-à-dire de plusieurs photons. En d’autres termes, la téléportation de la matière consiste à téléporter l’information nécessaire à la reconstitution de cette matière. Les physiciens expliquent que c’est l’état quantique du photon, sa carte d’identité, qui est en fait transférée.
Source : Sciences et Avenir, France
Le casino mondial et le bogue de l’an 2000 – [sommaire]
par Scott Champion,
Les investisseurs constituent un curieux groupe. Ils ont une forte tendance à adopter les comportements du groupe. Cette « mentalité de troupeau » est responsable d’événements particuliers comme les manias, et leur opposé, les paniques et les krachs. De ce comportement collectif, il résulte que les investissements se font toujours de manière excessive. Les instruments traditionnels d’élévation des marchés, indiquent que la Bourse américaine est deux fois plus surévaluée que lors des périodes précédant les krachs de 1929 et de 1987. De surcroît, les ménages américains disposent d’actifs investis en bourse comme jamais auparavant dans l’histoire des Etats-Unis.
Les manias surviennent lorsque le mouvement des flux et reflux du marché est interrompu. Ce qui s’est produit en octobre 1987, quand le marché financier américain a connu un krach et que le gouvernement est intervenu afin de sauver le système financier. Le public ignore que, ce jour-là, tout le système financier s’est trouvé au bord d’une implosion générale. Les banques ont bloqué leurs crédits aux agents de change dans l’après-midi même du krach. Les marchés des matières premières ont été «gelés» par manque de liquidités. Seul l’engagement de la Réserve fédérale américaine à fournir les fonds nécessaires à toutes les banques incapables de solder leurs transactions à la clôture des marchés, a pu les décider à réactiver leurs lignes de crédits à Wall Street. Cette assurance de la couverture des pertes, ainsi que l’injection, par un « mystérieux » étranger, de fonds colossaux sur le marché, ont fourni les liquidités indispensables pour circonscrire la crise financière.
Dans le monde bancaire, toute transaction doit obligatoirement être soldée et réglée en fin de journée. A cet égard, chaque participant doit être en mesure d’honorer ses engagements. Les moyens de paiement internationaux tels que le CHIPS (Chambre de compensation des paiements internationaux), qui constitue le réseau électronique américain de gestion des flux financiers internationaux, exige que chaque banque débitrice honore ses engagements et que chaque banque créditrice encaisse effectivement ses créances. Ce réseau interconnecté de débits et de crédits constitue l’une des caractéristiques majeures du système bancaire mondial. La faillite de l’un ou de plusieurs participants entraînerait ce que le président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan a appelé « des défaillances croisées en cascade ». C’est ce risque qui avait motivé A. Greens-pan à concocter un plan de sauvetage de la société de placements à risques LTCM qui, au second semestre 1998, avait accumulé des centaines de milliards de dollars de dettes bancaires croisées. Seize banques s’étaient alors retrouvées au bord de la cessation de paiement, du fait de leurs prêts excessifs envers LTCM.
Les capitaux spéculatifs
L’interventionnisme gouvernemental établit dans l’esprit des grands spéculateurs (banques internationales, agents de change et sociétés de placements à risque) la croyance que les banques centrales interviendront toujours afin d’empêcher le système financier de s’effondrer. Cette certitude conduit ces acteurs du marché à prendre des risques inconsidérés, dans le but de décrocher le gros lot sur les marchés des actions, des obligations, des matières premières et des devises. Plus l’acteur est important et plus il spécule, plus il acquiert la certitude que les banques centrales n’auront d’autre choix que de renflouer toute défaillance dans le cas d’une cessation de paiement qui, sinon, mettrait en danger tout le système financier.
C’est cette certitude qui conduit les grands spéculateurs à « investir » dans des pays tels que la Russie, l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande ou la Corée du Sud. Les investissements réels directs surviennent lorsque, par exemple, Honda construit une usine quelque part dans le monde. Par opposition, le commerce des actions, des obligations et des devises constitue une spéculation. Ces capitaux spéculatifs affluent sur le marché local des actions, des obligations et de l’immobilier de plusieurs pays. Les pays récipiendaires de ces flux bénéficient, pendant un certain temps, d’une économie en croissance rapide, d’une progression de leur marché boursier, et d’une devise en hausse. Typiquement, alors que l’avenir paraît prometteur, le gouvernement engage des emprunts massifs afin de financer les travaux d’infrastructure devenus nécessaires à une économie en expansion rapide.
Le problème avec l’argent spéculatif est qu’il est en quête perpétuelle de gratifications supérieures. Lorsque les spéculateurs empochent leurs gains, il s’ensuit une pénurie de devises. Et tandis que la banque centrale voit fondre ses réserves en devises sous l’action du retrait des spéculateurs, les marchés surévalués des actions, des obligations et de l’immobilier, s’écroulent. A ce moment, même les spéculateurs internationaux de taille modeste, constatant la faiblesse du pays, agissent de concert pour accentuer l’effondrement du pays, afin de ne pas risquer de se retrouver en perte.
Ce processus rappelle de manière inquiétante les techniques employées par les célèbres spéculateurs des années 1920. Ces riches spéculateurs rassemblaient des fonds, accumulaient des actions afin d’attirer l’attention d’un public avide, et les vendaient ensuite en réponse à la demande croissante, laissant le public en possession d’un sac vide. Aujourd’hui, les grands spéculateurs utilisent des techniques similaires, mais au lieu d’engranger des millions, une manipulation réussie leur rapporte des milliards.
Les techniques de collusion sont aussi vieilles que le commerce. Cependant, ce « jeu » ruine la vie de centaines de millions d’hommes. Dans presque tous les pays, ce type de comportement est illégal, mais dans un environnement de dérégulation financière internationale, tout est permis.
Historiquement, les marchés de toutes sortes connaissent un fonctionnement auto–régulateur. Les replis succédaient aux phases d’expansion, elles-mêmes suivies de reprises qui, finalement, ramenaient la croissance. Ce système n’est assurément pas idéal, mais les forces économiques y connaissent des contraintes naturelles liées à l’activité. Mais ce mécanisme autorégulateur a été court-circuité par l’interventionnisme gouvernemental, et l’engouement actuel pour la Bourse doit sa longévité à cette série de sauvetages de banques, de fonds de placement à risque et du Fonds monétaire international lui-même. Le gouvernement américain promeut l’économie de marché à travers le monde entier. Mais en même temps, il intervient dès que cela devient nécessaire, afin d’assurer la survie du système économique.
L’interventionnisme et la théorie du marché libre sont antinomiques. Si les gouvernements croyaient vraiment dans le marché libre, ils n’interviendraient pas pour empêcher les krachs boursiers, et ne renfloueraient pas les riches spéculateurs qui ont pris des risques excessifs. Les pertes seraient autorisées et reconnues comme jouant un rôle important dans le maintien de l’équilibre, la justice et la santé du système à long terme. Le gouvernement américain croit à une économie gérée, mais à présent, elle n’est gérée qu’au profit des nantis.
Le bogue de l’an 2000
Du fait du montant gigantesque des dettes accumulées par les acteurs de l’économie américaine, il est très peu probable que le gouvernement cesse brusquement d’intervenir sur les marchés. Il ne peut tout simplement pas rester inactif. Tout déclin significatif du marché boursier américain serait contrecarré par des incitations financières et fiscales destinées à empêcher que ce déclin provoque une catastrophe. Le passé récent est riche de preuves qui confirment cette conclusion. Cependant, se dresse à l’horizon un événement face auquel les pouvoirs en place pourraient bien être impuissants – le fameux bogue de l’an 2000.
Les régulateurs du système bancaire américain semblent conjuguer leurs efforts afin de façonner l’opinion publique au sujet du bogue de l’an 2000. Il est aisé de comprendre pourquoi dès lors qu’on prend conscience de l’état de fractionnement des réserves bancaires et de la quantité limitée des liquidités disponibles pour les déposants dans chaque pays. Cela signifie que les banques ne gardent qu’une faible fraction de l’argent des déposants et qu’elles prêtent le reste. A travers le monde, il est courant qu’une banque détienne en réserves entre 15 et 20 % des dépôts, mais rarement sous forme de liquidités. Théoriquement, si tous les déposants réclamaient simultanément leur argent, les banques ne seraient en mesure d’en rembourser que 15 à 20 %. Si l’ensemble des déposants réclamaient de l’argent liquide en même temps, il n’y aurait presque rien à leur distribuer.
Dans le système bancaire américain, les réserves de liquidités détenues par les banques totalisent 35 milliards de dollars. Soit environ 130 dollars par personne. Une ruée des déposants vers les guichets d’une banque, même régionale, qui serait provoquée par la peur du bogue de l’an 2000, viderait les coffres en quelques heures. Conscient du risque, le gouvernement américain comme la plupart des autres gouvernements, fait marcher la planche à billets. L’objectif, pour les Etats-Unis, est de disposer de 200 milliards de dollars en cas de besoin. En rapprochant les montants précités, il apparaît que le système bancaire américain aura en réserve l’équivalent de 875 dollars par personne (à l’exclusion des espèces déjà en circulation, qui alimentent les besoins quotidiens de l’économie). Cette somme peut se révéler très insuffisante en cas de panique ou de ruée vers les guichets d’une banque nationale. Et cette valeur suppose que les entreprises ne procèdent pas à des retraits de précaution et que le public ne fasse pas de réserves par anticipation. Si l’une de ces occurrences survenait, les liquidités disponibles par personne seraient réduites d’un montant inconnu. Le risque inhérent à cette situation critique amène à penser que le gouvernement américain « gère » l’information délivrée au public, assurant chacun que les banques se portent bien et qu’il est inutile de s’inquiéter. Au Japon, le gouvernement fait imprimer l’équivalent de 350 milliards de dollars, environ deux fois plus que les Etats-Unis, mais pour une population de moitié inférieure.
Les principales banques japonaises, dont huit se classent parmi les 20 premières banques mondiales, se sont attelées tardivement à la résolution du bogue de l’an 2000. Elles ont encore beaucoup de travail à accomplir, bien que le gouvernement prétende le contraire. D’après les données du gouvernement, l’ensemble de l’industrie bancaire nipponne s’est engagé à investir un montant égal au budget engagé par trois des plus grandes banques américaines. Ces banques ont déjà consacré un temps bien plus considérable à ce problème. Elles travaillent en collaboration avec des programmeurs américains, sur des langages informatiques conçus aux Etats-Unis et, le 30 juin dernier, elles n’étaient toujours pas parvenues à se mettre en conformité (malgré les prétentions contraires du gouvernement). Ceci n’augure rien de bon pour les Japonais. Comme ils sont les premiers créanciers du monde, cela ne présage rien de bon pour le monde. Le reste de l’Asie, qui a connu deux années de crise économique, est encore moins prêt. L’Afrique, l’Amérique latine et la Russie sont également en retard. En Europe, la situation est similaire à celle des Etats-Unis, mais les ressources techniques ont été détournées pour le lancement de l’Euro.
Attendre la panne pour réparer
Le problème du bogue de l’an 2000 est extrêmement vaste et complexe. Ses effets peuvent tout aussi bien être très relatifs ou bien d’une portée considérable. L’interconnexion et l’interdépendance de la vie actuelle donnent à réfléchir lorsqu’on imagine toutes les combinaisons possibles. Toutes choses reliées entre elles en un système, comme les sociétés qui fournissent l’énergie, l’eau et le gaz, les compagnies de télécommunication, les banques (la liste est presque illimitée), sont vulnérables à un certain degré.
Prenons l’exemple d’une grande entreprise comme General Motors, et son réseau de plus de 60 000 fournisseurs. A l’instar de la plupart des sociétés multinationales, GM travaille avec des stocks en flux tendus. Une partie de ses fournisseurs ne parviendra pas à se mettre en conformité à temps. Si cela provoque un arrêt des livraisons de composants clés, combien de temps la chaîne de montage pourra-t-elle encore fonctionner ? Si GM devait en venir à licencier des salariés, comment cela affecterait-il l’économie locale des villes touchées ? Quelles seraient les répercussions sur l’économie nationale ? La société elle-même a indiqué qu’elle avait plus de deux milliards de lignes de codes informatiques à vérifier et à corriger au besoin, afin de passer l’épreuve du bogue de l’an 2000.
Les puces intégrées constituent une autre source de problème rarement évoquée dans les médias. On trouve ces puces incorporées dans toutes sortes de systèmes de production, de distribution et de contrôle, tels que des valves, des interrupteurs, des coupe-circuit, des pipelines. Il est impossible de les modifier au moyen d’un logiciel et certaines de ces puces se trouvent dans des sites très difficiles d’accès. Les experts en la matière pensent maintenant que ce problème ne sera pas aussi désastreux qu’ils le croyaient initialement. Il existe environ 80 milliards de ces puces en fonction dans le monde entier. Seul un faible pourcentage pourrait flancher ; toutefois, un dixième de pour cent de ce nombre correspond encore à 80 millions de puces. Nombreuses sont les industries, telles que l’industrie du pétrole et du gaz, qui adoptent la politique d’attendre la panne pour réparer. Les puces sont trop nombreuses pour procéder autrement.
Lors d’une interview télévisée qu’il a donnée le 1er juillet dernier, le sénateur américain Robert Bennett, qui préside la commission spéciale sur le problème technologique lié au passage à l’an 2000, a déclaré que 98 % des banques américaines s’étaient mises en conformité. J’ai ensuite téléphoné à plusieurs banques, afin de vérifier l’exactitude de ces propos. Mon enquête informelle m’a permis de découvrir qu’aucune banque ne revendiquait cette conformité, à l’exception d’une poignée d’établissements qui l’ont déjà annoncé officiellement. Nombreuses sont les banques qui m’ont affirmé être « proches » de la conformité. Ce qu’elles déclarent en fait depuis un certain temps. Je le sais car je les ai contactées à diverses reprises. Lorsqu’une société, en particulier une banque, parvient à la conformité, elle le proclame haut et fort. En dehors des banques, aucune des 500 premières entreprises classées par le magazine Fortune n’avait annoncé être prête au mois de mai dernier. A l’exception de quelques pays européens, les Etats-Unis sont très en avance dans la résolution du bogue de l’an 2000. Sans aucun doute, nombreuses sont les entreprises et les agences gouvernementales qui réussiront, au prix d’un effort colossal de dernière minute. Mais d’autres n’y parviendront pas.
Finalement, le problème du bogue de l’an 2000 devrait davantage résulter d’une accumulation de données erronées que d’un arrêt total des ordinateurs à cause d’une seule date fausse. Nous vivons dans l’âge de l’information, et tout ce qui fausse le flux de données entraîne des conséquences.
Reste à voir si ces effets seront aussi minimes que le gouvernement veut nous le faire croire, ou bien aussi apocalyptiques que les apôtres du jugement dernier nous l’assurent. Les deux camps poursuivent leurs propres objectifs. Le gouvernement souhaite éviter une panique et une ruée vers les guichets des banques, et les apôtres du malheur cherchent à vendre leurs bulletins d’information et des fournitures de survie. Sachant cela, la vérité se trouvera sans doute à mi-chemin entre ces deux extrêmes. Il y aura des problèmes, mais grâce à son ingéniosité, l’homme saura s’adapter.
Le commerce mondial devrait ralentir en l’an 2000 du fait du bogue ; une récession générale est probable. A un moment, les marchés financiers subiront une baisse significative ; et sûrement dès cette année, si des mouvements de panique surviennent dans le monde. Ce sera pour l’an prochain si ce risque de panique ne se réalise pas, mais si les problèmes sont suffisamment sérieux pour ralentir l’activité commerciale.
La psychologie de masse suit une voie parallèle aux réactions émotionnelles des investisseurs. Et une panique bancaire, n’importe où dans le monde, entraînera vraisemblablement une réaction en chaîne. Rappelons-nous cependant que les marchés boursiers constituent des mécanismes d’anticipation et plongent habituellement au moment où la situation paraît encore bonne. Le marché commence à baisser, et personne ne sait pourquoi. Les « informations » ne sont connues que plus tard. A ma connaissance, la seule exception a été, en 1929, lorsque le marché et l’économie ont chuté en même temps. Aux Etats-Unis, nous bénéficions encore de ce que la presse financière appelle un « âge d’or économique, bien équilibré, sans surchauffe et sans baisse de régime ». C’est peut- être le bogue de l’an 2000 qui enrayera la machine et mettra fin à cette longue histoire destructrice connue sous le nom d’économie du marché libre. Libre si vous êtes riche, mais inabordable si vous êtes pauvre.