Partage international no 394juin 2021

par Alexander Douwes Dekker

Au cours de la guerre mondiale, l’humanité invoqua Maitreya. Partout les gens traversaient des épreuves et des souffrances indicibles, réclamant secours et délivrance, l’invoquant en tant que Messie, Christ, Bodhisattva et Avatar à venir. Parallèlement, la Hiérarchie et certains groupes de disciples (comme Alice Bailey et ses collaborateurs, en employant des versions successives de la Grande Invocation) ont d’abord invoqué l’Avatar de Synthèse en 1942, puis l’Esprit de Paix ou d’Équilibre en juin 1945. Ces grands Êtres adombrent Maitreya, « et ajoutent leur extraordinaire énergie cosmique à la sienne. Aucun Avatar n’a jamais été aussi bien équipé que l’est Maitreya, car aucun n’a jamais eu une tâche semblable à celle de Maitreya aujourd’hui2. »

L’Instructeur mondial se tient prêt à se présenter, en tant qu’incarnation de l’Amour, manifestant Sagesse et Volonté, avec l’aide de son frère, le Bouddha. L’Avatar de Synthèse et l’Esprit de Paix travaillent tous deux par son entremise, transformant progressivement l’humanité en une unité et changeant ainsi le monde.

Après la guerre, l’humanité sembla prendre conscience qu’une nouvelle ère avait débuté, avec la création des Nations unies, alors que l’avènement de l’ère atomique renforçait un sentiment général d’urgence quant à la nécessité d’une paix durable.

Le climat d’optimisme et d’espoir pour l’avenir s’incarnait dans le travail mené par la première dame des États-Unis, Eleanor Roosevelt. Championne chevronnée des droits des femmes, des droits civiques des personnes de couleur et des droits des réfugiés, elle s’attachait à promouvoir les quatre libertés et les principes formulés dans la Charte atlantique, tout en présidant la Commission des droits de l’homme des Nations unies. Sa capacité à coopérer avec les autres membres de cette commission (qui venaient de pays différents et avaient des sensibilités divergentes) et sa fermeté diplomatique permirent de formuler la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la faire adopter par l’Assemblée générale des Nations unies.

Photo : Bibliothèque et musée présidentiels du FDR , CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons
Eleanor Roosevelt était une championne chevronnée des droits des femmes, des droits civiques des personnes de couleur et des droits des réfugiés.

Toutefois, les réalisations de l’après-guerre, comme le Plan Marshall et la Déclaration universelle des droits de l’homme, furent rapidement éclipsées par le début de la Guerre froide. Les superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique, ainsi que la plupart de leurs alliés respectifs, revinrent rapidement à leurs anciennes habitudes de division, de compétition et de nationalisme (de l’ère des Poissons), par méfiance et par peur de l’autre camp. Une course aux armes nucléaires fut lancée et tient encore aujourd’hui en échec la perspective de paix mondiale. La prolifération des armes nucléaires s’est développée, le Royaume-Uni, la France et la République populaire de Chine les ayant rejoints dans les années 1950 et 1960, multipliant ainsi les essais nucléaires.

Le développement des armes et des centrales nucléaires est à l’origine d’un autre facteur important de l’extériorisation de la Hiérarchie : le travail des Frères de l’espace, qui nous viennent encore en aide en neutralisant la plupart des effets nocifs des radiations nucléaires. Leur présence et leurs enseignements nous rappellent progressivement la véritable nature de notre système solaire. « Toutes les planètes font partie d’un plan qui concerne aussi la Terre. La plupart des gens sur la Terre ne sont même pas au courant de l’existence de ce plan. Il s’agit d’un plan d’évolution pour notre système solaire, lequel fonctionne en tant qu’unité2»

La réaction de la plupart des gouvernements du monde fut de diffuser des informations mensongères sur le travail des Frères de l’espace. Tout en les dépeignant comme des extraterrestres hostiles d’une part, les gouvernements supprimèrent activement les preuves tangibles de la présence des Frères de l’espace et ridiculisèrent leurs propres citoyens qui étaient assez courageux pour témoigner de leurs observations d’ovnis, d’autre part.

Dans ce climat de peur et de mensonges, les informations et les enseignements sérieux des Frères de l’espace, présentés par George Adamski et par d’autres, furent rapidement rejetés comme « non scientifiques ». « Si une chose apparaît clairement dans les enseignements qu’Adamski a reçus du Maître vénusien, dans ceux de mon Maître et, comme vous pourrez le constater, dans ceux de Maitreya, c’est que les Frères de l’espace ne menacent aucunement l’espèce humaine. En fait, s’ils sont ici, c’est parce qu’ils ont une mission spirituelle3. »

Les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale furent également marquées par le processus de décolonisation, engagé dans les années 1950 et 1960. Malgré leurs querelles idéologiques et leur antagonisme dangereux, les superpuissances se sont accordées sur la nécessité que les colonies deviennent des Etats-nations. Mais leur vision du droit des peuples à l’autodétermination était très différente, reflétant les positions divergentes des Etats-Unis et de l’Union soviétique concernant la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Les nations capitalistes développées d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord établirent des droits politiques et civiques au fil du temps, mais une justice sociale limitée dans le meilleur des cas, à l’exception évidente des pays scandinaves qui furent à l’avant-garde en matière de gratuité des soins de santé et de l’éducation. Au Royaume-Uni, un Etat providence fut créé en 1947, avec la mise en place de soins médicaux gratuits.

Dans les nations socialistes industrialisées d’Europe de l’Est, les droits sociaux et économiques étaient garantis dans une certaine mesure par des avancées collectivistes en matière d’emploi, de logement, de soins de santé et d’éducation, mais pratiquement sans libertés individuelles. « L’humanité s’est vu proposer un choix ridicule : liberté ou justice. Si vous vivez en Amérique du Nord ou en Europe, vous choisirez en général la liberté. Les Américains en particulier, aiment l’idée de liberté ; mais il y a peu de justice en Amérique, et guère plus en Europe. Si vous vivez dans le bloc soviétique (qui n’existe plus en tant que bloc, mais dont la conscience est encore présente), vous opterez pour la justice, mais vous n’aurez pas la liberté. Ce choix est totalement absurde. Liberté et justice sont toutes deux divines, et la divinité est indivisible. Vous ne pouvez pas avoir de liberté sans justice, ni de justice sans liberté4 »

Au début des années 1960, la tension entre les superpuissances conduisit par deux fois le monde au bord de la catastrophe nucléaire. Le premier incident eut lieu lors de la crise de Berlin (la capitale divisée de l’Allemagne), qui aboutit à la construction du mur de Berlin, divisant effectivement la ville pendant près de trois décennies. Cette crise fut suivie par la crise des missiles de Cuba, une confrontation au cours de laquelle la tension se rapprocha dangereusement du point de friction. A l’insu de l’humanité, les Frères de l’espace intervinrent au nom de l’humanité, en utilisant l’énergie de leurs appareils pour annuler la tension qui montait dans les deux camps et en provoquant une trêve entre les Etats-Unis et l’Union soviétique par l’intermédiaire de leurs agents5.

Nombre de pays nouvellement indépendants d’Asie, d’Afrique et des Caraïbes furent rapidement pris dans le feu croisé mondial entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. Au milieu de tous les troubles économiques, des tensions politiques et des luttes armées qui en résultèrent dans les années 1950, 1960 et 1970, une nouvelle conscience mondiale émergea. La lutte non violente pour l’indépendance menée par le Mahatma Gandhi et le Congrès indien inspira Martin Luther King et d’autres membres du mouvement américain pour les droits civiques, dans leur lutte contre l’oppression et l’inégalité raciale.

Des écrivains comme Simone de Beauvoir et Betty Friedan firent progresser la cause des droits des femmes. La montée des mouvements antinucléaires dans des pays comme le Japon, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne redéfinit le militantisme en faveur de la paix mondiale.

A la fin des années 1960, Martin Luther King – devenu lauréat du prix Nobel de la paix – et d’autres militants des droits civiques joignirent leurs forces à celles des pacifistes qui s’opposaient à la guerre au Vietnam.

Au cours de ses dernières années, son militantisme s’élargit en faveur de la justice sociale et raciale, incluant une opposition au capitalisme et à la pauvreté qui lui est inhérente. Son assassinat fut suivi d’émeutes dans de nombreuses villes américaines, tandis que les manifestations étudiantes à Paris et les grèves ouvrières faillirent faire tomber le gouvernement français. Les membres du parti communiste et les étudiants de Prague tentèrent d’instaurer un « socialisme à visage humain » en Tchécoslovaquie, jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés par l’intervention des chars soviétiques.

Au début des années 1970, on prit de plus en plus conscience que la concurrence pour les ressources (en particulier le pétrole), le fossé grandissant entre les riches et les pauvres, la faim et la surpopulation, la pollution et la déforestation, causèrent des dommages à l’environnement à un rythme accéléré. Le premier rapport du Club de Rome, intitulé Les limites de la croissance, suscita une attention considérable du public sur les questions environnementales ayant des implications géopolitiques et économiques planétaires. Ce phénomène fut accentué par la crise pétrolière (ou énergétique) de l’année suivante.

De nouvelles formes de pouvoir populaire se développent et se regroupent, semble-t-il en réponse à la force de Shamballa (qui se traduit par la volonté de bien), au principe christique et à l’afflux des énergies du Verseau.

A partir de 1975, pendant la détente de la Guerre froide, certains Maîtres de Sagesse prirent leur poste dans le monde, en commençant par les cinq centres spirituels : Londres, New York, Genève, Tokyo et Darjeeling. « Les Maîtres travaillent sur quatre niveaux. Ils travaillent à partir du niveau qui leur est habituel, le plan bouddhique, mais ils ont également abaissé le niveau de leur travail jusqu’au plan mental inférieur et au plan astral. Ils stimulent le mental des groupes dans chacun des centres. Je dis bien tous les groupes : politique, économique, financier, social, éducatif, scientifique, culturel et religieux […]. Et une plus grande synthèse s’opère entre ces groupes6 »

En juillet 1977, Maitreya quitta son ancienne retraite dans l’Himalaya et se rendit à Londres, son « point focal ». Entrant dans le monde moderne d’une manière toute nouvelle et directe avec sa présence physique, il rejoignit ses frères résidant dans les cinq centres spirituels et mit en œuvre la phase suivante de l’extériorisation : l’émergence de l’Instructeur mondial, dont la mission est précisément d’apporter la paix à ce monde.

En novembre 1977, Maitreya inspira Willy Brandt, l’ancien chancelier allemand, lauréat du prix Nobel de la paix, à présider la Commission indépendante sur les problèmes de développement international et à commencer à s’attaquer au fossé existant entre les nations riches et développées et les nations pauvres et en développement.

La commission Brandt, comme elle fut nommée par la suite, se composait d’éminents politiciens et économistes du Nord et du Sud, dont les opinions allaient du conservatisme au libéralisme, du capitalisme au socialisme. W. Brandt, à la fois visionnaire et pragmatique, réussit à rassembler les différentes tendances de la pensée politique et économique et produisit avec ses collaborateurs deux rapports qui, à bien des égards, sont toujours d’actualité.

James B. Quilligan, conseiller politique et attaché de presse de la Commission Brandt, a écrit : « Les deux rapports de la Commission Brandt, Nord-Sud (1980) et Crise commune (1983) mettent l’accent sur les questions internationales de développement alimentaire et agricole, de l’aide, de l’énergie, du commerce, de la réforme monétaire et financière internationale et des négociations mondiales. Les rapports Brandt ont également cherché des solutions à d’autres problèmes communs au Nord et au Sud, concernant l’environnement, la course aux armements, la croissance démographique et les perspectives incertaines de l’économie mondiale. Comme ces problèmes concernent en fin de compte la survie de toutes les nations, les recommandations de la commission Brandt ont été présentées comme un programme structurel visant à résoudre collectivement les problèmes du monde7 »

En octobre 1981, à Cancún (Mexique), se tint la Conférence internationale sur la coopération et le développement dans le but de parvenir à un accord sur des questions clés telles que les négociations mondiales pour un nouvel ordre économique international, les matières premières, l’énergie et les flux financiers.

Cette démarche s’inscrivit dans le droit fil des recommandations et des mesures pratiques proposées par la Commission Brandt sur la base de son analyse de la situation économique internationale troublée, et de la proposition d’une conférence mondiale visant à faire avancer les négociations entre le Nord et le Sud, soutenue par une vaste majorité aux Nations unies en 1978.

« Si on le réduit à un simple dénominateur, on peut dire que ce rapport traite de la paix. On pense souvent à la guerre en termes de conflit militaire, ou même d’annihilation. Mais on se rend compte de plus en plus que le chaos résultant d’une famine massive, d’un désastre économique, de catastrophes environnementales et du terrorisme pourrait représenter un égal danger. C’est pourquoi nous ne devrions pas penser seulement à réduire les menaces traditionnelles qui pèsent sur la paix, mais aussi à la nécessité de mettre de l’ordre dans le chaos. »

Nord-Sud : un programme de survie, premier rapport de la Commission Brandt (1980). Ed. Gallimard.

Ce devait être le seul sommet Nord-Sud de l’histoire. « Lors de la conférence de Cancún, en 1981, ces mesures rencontrèrent l’opposition implacable des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d’autres gouvernements occidentaux qui rejetèrent ces mesures alors que les délégations du tiers monde – largement majoritaires – les avaient acceptées. Les dogmes économiques de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher l’ont emporté, ce dont le monde paie aujourd’hui le prix par la récession. Dix ans viennent ainsi d’être gâchés dans la quête de la justice et de la raison8 »

Si les propositions de la Commission Brandt avaient été adoptées il y a quatre décennies, le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui, en grande partie, n’aurait pas vu le jour. La faim aurait été éradiquée sous les auspices des Nations unies, améliorant ainsi les conditions des réfugiés. Les négociations mondiales menées lors des sommets Nord-Sud des Nations unies seraient déterminantes pour la poursuite de l’application du principe de partage, au niveau international et régional.

Les priorités de Maitreya – nourriture, eau, abri, soins de santé et éducation pour tous (comme première étape majeure dans l’application du principe de partage) – auraient été réalisées à ce jour, créant une nouvelle atmosphère de confiance et de coopération, stabilisant la croissance de la population et réduisant ainsi le stress sur les écosystèmes, partout dans le monde.

La santé de notre planète, et donc de l’humanité, serait dans un bien meilleur état qu’aujourd’hui. Dans ce nouvel esprit de confiance et de coopération, les groupes, les organisations et les nations s’attaqueraient activement à tous les problèmes liés à la pollution et à la dégradation de l’environnement, et protégeraient ou restaureraient les écosystèmes et la biodiversité, au niveau local et international. Il est fort probable que la crise climatique aurait été évitée et que l’actuelle pandémie ne se serait jamais produite.

Aussi difficile soit-il de déterminer les facteurs qui auraient conditionné le moment de son émergence, on peut affirmer, sur la base des Enseignements de la Sagesse éternelle, que tout effort concerté pour mettre en œuvre le principe de partage par l’humanité – servant ainsi les pauvres et les affamés, et la planète dans son ensemble – aurait créé une plateforme permettant à Maitreya de se présenter comme l’Instructeur mondial et d’inaugurer l’ère du Verseau, beaucoup plus tôt, au cours des quarante dernières années.

Le scénario le plus probable aurait été qu’il se soit présenté par l’intermédiaire des médias mondiaux, en respect du libre arbitre de l’humanité. Le Jour de Déclaration aurait fourni à l’humanité une expérience mondiale et collective de l’âme, et donc de la sur-âme de l’humanité en tant que centre planétaire. L’établissement du fait de notre Hiérarchie spirituelle aurait déjà conduit à une nouvelle conscience de notre divinité essentielle et à une approche inclusive de la spiritualité.

« Considérons ses priorités : instauration de la paix ; inauguration du système de partage ; élimination de la culpabilité et de la peur ; purification du cœur et de l’esprit des hommes ; éducation de l’humanité selon les lois de la vie et de l’amour ; introduction aux Mystères ; embellissement de nos villes ; suppression des obstacles aux voyages et aux échanges entre les peuples ; création d’un fonds commun de connaissances accessible à tous9

  1. La première partie de cet article a été publiée dans notre numéro de janv.-fév. 2021.
  2. B. Creme, Le Grand Retour.
  3. B. Creme, Le rassemblement des Forces de lumière.
  4. B. Creme, Le Grand retour.
  5. Voir B. Creme, Le Rassemblement de Forces de lumière.
  6. B. Creme, La Réapparition du Christ et des Maîtres de Sagesse.
  7. Quilligan, www.Brandt21Forum.info.
  8. B. Creme, La Mission de Maitreya, tome III (éd. 2017).
  9. Le Maître de B. Creme, extrait du Fils de l’homme, dans Un Maître parle.

Auteur : Alexander Douwes Dekker, collaborateur de Share International, basé à Deventer (Pays-Bas).
Thématiques : politique, économie
Rubrique : Dossier ()