Séminaire 1992 : Conférence d'ouverture
par Benjamin Creme,
Cet article est extrait de conférences données par Benjamin Creme en 1992, au cours de réunions de méditation de transmission aux États-Unis et aux Pays-Bas.
Il est de plus en plus perceptible qu’à travers le monde, un profond changement s’opère aujourd’hui dans la conscience de l’humanité. Cette transformation se révèle de manières diverses, notamment à travers les recherches visant à explorer la nature de la conscience, à étudier la relation entre la conscience, le mental et le cerveau, et les effets éventuels de ces trois éléments, pris séparément ou globalement, sur la matière et le monde naturel.
L’ancienne conception mécaniste de la nature et des forces qui y sont à l’œuvre disparaît, et la conscience de l’unité sous-tendant toute manifestation émerge rapidement. L’idée que tout est énergie, que l’énergie et la matière peuvent être influencées par la pensée et qu’elles ne constituent que des stades différents d’une même réalité, est de plus en plus largement acceptée et modifie complètement le point de vue de l’homme sur la vie. Les yeux s’ouvrent rapidement, et de nouvelles méthodes et une nouvelle technologie viendront bientôt démontrer ces réalités. Tout cela est d’importance primordiale pour l’évolution future de la race humaine.
A l’orée du nouvel âge, on peut percevoir un nouvel élan pour l’exploration des mondes extérieurs et subjectifs, et des relations existant entre ces deux aspects de la création.
De nombreux scientifiques, dans le monde entier, ont orienté leurs recherches dans cette direction, poussés par le besoin de prouver leur croyance intuitive que tout est interconnecté. L’hypothèse de l’existence d’un soi supra personnel ou âme, gagne progressivement du terrain et conduit l’homme à une nouvelle conception de la réalité. En fin de compte, toutes ces investigations aboutiront à une constatation commune, établissant que la conscience est un attribut de l’âme, que le mental et le cerveau sont des conduits, les instruments de sa manifestation, et qu’il n’y a pas de coupure ni de séparation dans leur relation réciproque.
Jusqu’à présent, le système nerveux a été considéré comme un réseau servant à la transmission de signaux de nature électrique, émis par le cerveau. On considère que ce dernier, au centre de ce système complexe, orchestre le jeu des actions et des réflexes d’ordre mental, émotionnel et physique par lesquels nous manifestons notre existence.
Jusqu’à un certain point, ceci est vrai. Certes, l’ordinateur complexe que représente notre cerveau physique gère effectivement les informations et les stimuli de toutes sortes qui lui parviennent, à chaque instant, par l’intermédiaire du système nerveux sensitif. Cependant, grâce à une meilleure compréhension de l’origine et de la nature de la conscience, se dessinera une image plus juste du cerveau et de sa fonction. Il sera davantage perçu comme étant le point focal de l’infinie variété des impulsions venant de principes supérieurs.
Beaucoup pensent que le mental c’est l’homme. S’identifiant au mental, ils se croient des êtres mentaux, capables de pensée et d’action, complètement autonomes et séparés les uns des autres, et dont l’existence même découle essentiellement de cette faculté de penser et de jugement. Dans la réalité, cette conception ne représente que l’ombre de la véritable relation existant entre l’homme et sa structure mentale.
Le mental de l’homme est un instrument, un corps, plus ou moins sensible selon l’individu, grâce auquel celui-ci peut contacter les plans mentaux et les connaître. Le plan mental, ou sphère mentale, s’étend à l’infini et fait office de réservoir où chacun puise son activité mentale.
Lorsque les hommes s’apercevront de ce fait, ils comprendront que la télépathie résulte, tout naturellement, de cette interrelation, et une ère nouvelle de communication et de compréhension s’ouvrira.
Le système nerveux sera considéré comme étant lien entre l’âme et ses véhicules, le moyen par lequel l’âme en incarnation s’empare de son reflet et se manifeste à travers lui. C’est de cette manière que la conscience, la nature même de l’âme, se développe, déversant sa lumière sur tous les plans et éveillant l’homme à sa destinée de fils de Dieu.
C’est une banalité que d’affirmer qu’un grand changement se produit dans la conscience de l’humanité alors que nous entrons dans le nouvel âge. Dans un de ses messages, transmis par mon intermédiaire, Maitreya a déclaré : « Mon retour signifie changement. Une profonde transformation se produira dans le cœur et le mental des hommes. »
C’est là le signe même du nouvel âge. Il s’agit évidemment de l’élaboration d’une nouvelle civilisation, dotée de nouvelles structures politiques, économiques, religieuses et sociales; il s’agit de pouvoir vivre ensemble pour la première fois, en harmonie, en paix, à l’échelle planétaire; que la faim cesse de menacer des millions de personnes, dans un monde d’abondance, et que cesse la pauvreté. Jésus a dit : « Les pauvres sont toujours parmi nous. » Vous pourriez vous demander : « Mais alors, pourquoi est-il nécessaire de partager ? » Il existe des pauvres car nous n’avons jamais su partager. Si nous avions partagé, il n’y aurait plus de pauvres. Jésus connaissait parfaitement la mentalité des hommes de son époque. Aujourd’hui, 2 000 ans plus tard, rien n’a changé, la pauvreté est toujours présente.
L’évolution qui se développe aujourd’hui dans la conscience est encore plus profonde que ne le laissent supposer les changements dans le monde extérieur. Évidemment, ceux-ci sont nécessaires, mais ils ne sont qu’extérieurs. Cependant, ce qui est extérieur est toujours le reflet de ce qui est intérieur. Si nous sommes profondément angoissés, si nous ne sommes pas en harmonie avec nous-mêmes, notre environnement, nos amis ou notre famille, ce que nous exprimons, ce que nous manifestons à chaque instant, les situations que nous créons autour de nous, tout cela sera disharmonieux. Nous n’entretiendrons pas ce climat d’aisance, dépourvu d’agressivité qui, dans notre vie relationnelle, est le signe de l’équilibre. Plus nous sommes équilibrés, plus notre environnement le sera. C’est la base même de la nécessité de l’innocuité, dont la pratique nous évite de créer du karma négatif. C’est précisément le poids de notre karma individuel qui retarde l’expansion de notre conscience, au long du sentier de l’évolution. Tout ce qui permet d’alléger notre karma représente donc une aide pour la poursuite de notre voyage vers la perfection.
Bien sûr, l’expérimentation d’une modification de conscience n’est pas un fait nouveau. Cela se produit au début de chaque nouvel âge, lorsque de nouvelles énergies (celles du Verseau en l’occurrence) se font sentir dans la vie des hommes, affectant obligatoirement leur conscience. Le Maître D. K., à travers Alice Bailey, à énoncé une loi immuable : « La conscience, pour s’exprimer, dépend de son véhicule et tous deux, pour leur existence, dépendent de la vie et de l’énergie. » La conscience ne peut se révéler qu’à travers un véhicule. C’est pourquoi il est si difficile pour l’âme, source de la conscience, de s’exprimer dans le temps et l’espace, à travers la constitution physique, émotionnelle et mentale de la personnalité humaine. L’inertie de la matière qui constitue les corps de ces trois véhicules, inhibe l’expression de la conscience de l’âme sur ces plans. C’est pour cette raison que nous devons revenir en incarnation à d’innombrables reprises. Progressivement, nous édifions un véhicule de plus en plus réceptif qui, finalement, exprimera la perfection de l’âme, elle-même reflet de la monade, l’étincelle de Dieu, le divin.
Le processus de l’évolution, le voyage de retour, de l’expansion de la conscience, est une succession d’unifications, chacune supérieure à la précédente. Tout d’abord avec l’âme, puis avec la monade, le divin. La monade se reflète dans l’âme qui, à son tour, se réfléchit dans l’individu en incarnation. Le voyage de retour voit se dérouler le même processus, mais en sens inverse. L’unification ne peut se produire que lorsque l’âme a pu édifier, au cours d’une vie donnée, un véhicule suffisamment sensible et réceptif à ses impulsions et à son impression. C’est dans ce but qu’elle dirige ce véhicule, l’individu, vers une forme quelconque de méditation, à l’approche de la première initiation, la première des cinq grandes expansions de conscience qui feront de nous un Maître. En effet, la méditation est une méthode, plus ou moins scientifique selon sa forme, permettant d’entrer en contact avec l’âme. L’âme conduit son véhicule vers la méditation afin d’en faire un instrument réceptif qui réalisera ses buts sur Terre.
L’âme a pour dessein de se sacrifier au service de l’évolution. Et le rôle de l’évolution humaine est de spiritualiser la matière. C’est notre tâche. Nous l’accomplissons en spiritualisant successivement nos corps ou véhicules d’expression. Qu’ils soient ceux d’un homme ou d’une femme, nous développons nos véhicules et les affinons jusqu’à les rendre aptes à réaliser les desseins de l’âme. La capacité d’expression de l’âme est directement fonction de la qualité de son instrument. Le sentier de l’évolution consiste donc en une prise de conscience de plus en plus grande de la nature de l’âme, de ses besoins et de ce qu’elle cherche à exprimer à travers l’individu en incarnation.
Toutes les âmes sont individualisées. Chacune constitue une unité individuelle (ou ego), et possède un dessein qui lui est propre. Toutefois, ce dessein est lié à celui de la monade, et il dépend du dessein du groupe, du rayon, de l’évolution planétaire ou solaire, de la monade. Dans chaque incarnation donnée, l’élaboration d’un corps suffisamment sensible est indispensable à l’âme pour mener à bien son dessein immédiat.
Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Nous sommes créés à l’image de Dieu, et chacun dispose, bien qu’encore en potentialité, de ce qui est nécessaire pour permettre une pleine expression de l’âme en incarnation. Il existe une série de centres, dans le cerveau et dans le corps, grâce auxquels l’âme peut prendre possession de son véhicule et s’exprimer à travers lui. Ces centres sont progressivement éveillés au cours de l’évolution et plus particulièrement au moment du processus initiatique, qui est un procédé artificiel permettant d’accélérer l’évolution. Il s’agit d’une mesure temporaire, applicable à ce cycle particulier. Chez le disciple, ces centres sont éveillés au fur et à mesure que celui-ci passe les différentes initiations, jusqu’à ce qu’il parvienne à une totale unification avec l’âme, et plus tard, avec la monade et la divinité. Il est alors un Maître.
Je dirais que la première chose à retenir, dans le changement qui se déroule aujourd’hui, est que la conscience y révèle sa propre intention. Des scientifiques, des philosophes, des penseurs de toutes sortes, des enseignants, des chercheurs s’attachent actuellement à découvrir, chacun dans son domaine, les moyens de comprendre la nature de la réalité. Celle-ci se modifie constamment sous leur microscope, par le pouvoir de leur pensée ou grâce à leurs expériences personnelles de méditation ou autres.
Il me semble que la physique quantique moderne a ouvert la porte à cette évolution et a contribué à ce que les scientifiques contemporains acceptent des idées — et ne les considèrent plus comme de simples spéculations — qui constituent en réalité des axiomes ésotériques millénaires. Les anciens Rishis, Maîtres de la Sagesse antique, avaient avancés l’existence de rapports, de correspondances et de connections diverses entre la divinité et ses manifestations dans l’humanité, dans la nature, dans les différentes hiérarchies et les différents règnes. La science moderne commence, seulement aujourd’hui à s’y intéresser et à en découvrir le bien fondé. C’est là que se situe l’origine de ce changement dans la conscience humaine. Celui-ci résulte, à la fois, de l’évolution de la conscience des éclaireurs de la race, et de leur recherches, écrits et enseignements qui, publiés et repris par les médias de toutes sortes, se déversent de par le monde en un flot continu d’informations saturant peu à peu la sphère mentale de la planète.
Nous vivons une époque où nous considérons comme naturels des événements qui apparaissaient autrefois comme magiques, mystérieux et mystiques. Les moyens modernes de communication, télévision, radio, télématique, etc., nous conduisent à admettre que tous les aspects de la vie sont interconnectés. Comme dit le Maître, la recherche sur la nature de la conscience « avance à grands pas ». On découvre qu’il existe un lien entre le monde, celui qui l’observe et l’expérience qu’il en a. Ce qui est extérieur et ce qui est intérieur, l’objet et le sujet sont intimement reliés. Vous ne pouvez regarder le monde qu’avec votre propre vision. La qualité de votre expérience dépend entièrement du degré d’éveil de votre conscience, qui dépend, à son tour, de la qualité des instruments supports de la conscience : vos véhicules physique, émotionnel et mental. La différence entre un Maître et un disciple en probation, par exemple, réside en ce que le Maître possède un équipement, un véhicule de conscience pleinement éveillé, qui lui permet d’avoir une vision consciente de la perspective de l’Être et de la Réalité que nous ne pouvons même pas imaginer. Le Maître se situe tellement au-delà de notre conscience quotidienne que nous ne pouvons même pas nous en faire une idée.
On me demande souvent : « Pourquoi le Plan prévoit-il que nous nous incarnions, puisqu’en tant qu’âme nous sommes parfaits, et qu’étant parfaite, l’âme n’a pas besoin d’être amenée à la perfection ? Pourquoi cette tâche fastidieuse qui, de la perfection, nous fait descendre dans l’imperfection du plan physique, pour revenir ensuite, à travers un long périple, vers la perfection ? Pourquoi se donner toute cette peine ? » Et voici la question à mille francs : « Pourquoi, à l’origine, Dieu a-t-il choisi de s’incarner ? Pourquoi cette descente dans la matière ? » Il s’agit là de questions qui, bien entendu, ne trouvent pas de réponse. Nous ne pouvons pas le savoir. Pour commencer, il nous faut admettre qu’en parlant de conscience, nous ne parlons que d’une infime partie des états possibles de conscience qui existent dans la création. Par création, je veux parler de la totalité du cosmos.
Si l’on se souvient que l’humanité ne possède une pleine conscience que sur le plan physique, qu’elle ne possède qu’une conscience imparfaite sur le plan astral, et que seuls, quelques rares humains ont un embryon de conscience sur le plan mental, on réalise qu’il n’est guère possible de parler de conscience qu’en termes tout à fait relatifs. Lorsque, par exemple, nous lisons les ouvrages d’Alice Bailey, traitant de la conscience, il nous faut garder à l’esprit que les propos de D. K. ne sont pas exacts. Il s’exprime selon sa propre conscience, qui est celle d’un Maître, et ce n’est que par un effort d’imagination et grâce à notre intuition, que nous pouvons vaguement les comprendre. Nous devons nous rendre compte que ces textes sont relatifs.
Lisez une page de D. K. Il se peut que vous n’y compreniez pas un seul mot, que vous les reconnaissiez en tant que tels, mais que vous n’en saisissiez pas le sens. Pouvez-vous imaginer ce que cela signifie pour un Maître, étant donné son niveau de conscience, de se mettre à la portée de notre compréhension limitée ? Sa conscience se situe à des niveaux de l’Être dont nous ne soupçonnons même pas l’existence. D. K. est un Maître qui a réalisé Dieu, et la nature de la Réalité telle qu’elle lui apparaît (à lui ainsi qu’à tous les autres Maîtres) doit être très différente de la nôtre. Donc, lorsque D. K. parle de conscience, ou de tout autre sujet traité dans les enseignements d’Alice Bailey, en s’efforçant de descendre à notre niveau, il ne peut que s’exprimer en termes relatifs. Considéré d’un point de vue supérieur, ce qui est relatif n’est pas vrai. C’est donc un mensonge… ! Je ne veux pas dire qu’il s’agit d’un mensonge délibéré visant à nous induire en erreur. Au contraire, D. K. essaie de nous transmettre un peu de lumière. Mais ce n’est qu’une tentative pour exprimer ce qui est véritablement inexprimable, vu le niveau de conscience peu élevé de l’homme, fut-il le plus avancé, manifestant l’aspiration la plus haute, et puisse-t-il avec un certain réalisme se qualifier de disciple. Notre état de conscience est tellement relatif qu’il nous est impossible de connaître la vérité. C’est un fait que nous devons accepter, ce qui est très difficile pour certaines personnes, car elles en ressentent un sentiment d’insécurité. Nous recherchons tous la sécurité. Nous désirons être certains que ce que nous savons est vrai, que cela restera vrai. Nous voulons qu’une vérité qui se révèle être vraie aujourd’hui, ne soit pas devenue complètement fausse ou différente l’année suivante.
Ceux qui sont à la recherche de vérités absolues, totales et immuables, ne les trouveront pas dans l’ésotérisme, dont la nature même est d’être fluide, mobile et toujours relative car, considéré d’un niveau supérieur à celui de l’humanité, elles ne sont pas exactes. Du point de vue plus élevé de l’homme intérieur ou âme, le plan physique n’est qu’une ombre, il n’a aucune réalité. Pour nous, il semble réel mais pour l’âme, il n’est que d’une vérité relative. De la même façon, le corps émotionnel, dont nous considérons l’influence comme si importante, et qui nous perturbe tant en nous infligeant de terribles peines de cœur, la maladie, la misère, la douleur et la souffrance, n’est pas réel, et n’a pas plus de réalité que nos rêves.
Le matin, au réveil, nous constatons que le cauchemar le plus affreux, qui nous a couvert de sueur et a fait battre notre cœur à tout rompre n’était, en réalité, qu’un rêve, un simple rêve ! Si seulement nous pouvions considérer de la même façon tous les sentiments du plan astral, comme la colère, la peur, les émotions négatives. Si seulement nous pouvions nous persuader qu’ils « ne sont qu’un rêve » et nous éveiller à la réalité, celle du plan physique ! Notre vie deviendrait tellement plus facile. Mais, pour quelqu’étrange raison, nous accordons une grande réalité à nos émotions alors même que nous admettons que nos rêves n’en ont aucune. Après tout, que sont nos rêves ? En fait, ils ne sont que nos émotions, des inventions engendrées par notre imagination astrale, lorsque nous sommes en état de sommeil léger. Durant le sommeil profond, nous ne rêvons pas car nous faisons une expérience totalement différente, celle de l’âme. Pendant le sommeil léger, il persiste une activité du plan astral et du plan mental inférieur, provoquant ces extraordinaires visions de personnes, de villes et tous ces mirages fantastiques que nous expérimentons dans nos rêves. Nos émotions n’ont pas plus de réalité que ces inventions de notre imagination astrale au cours du sommeil. Voilà une chose à laquelle il nous faut réfléchir et dont nous devrions nous rendre compte. Cela nous aidera à nous affranchir de notre identification au corps émotionnel.
En qualité d’étudiants de l’ésotérisme, nous devons garder à l’esprit que notre conception de l’évolution n’est pas vraiment darwinienne — comme celle de la plupart des gens, qui pensent à l’évolution de la forme et des espèces. Certes, il s’est bien produit une évolution de la forme, mais, simultanément, il y eut celle de la conscience, qui est bien plus importante encore.
Au niveau physique, le but de l’évolution fut d’élaborer un corps suffisamment réceptif pour permettre à l’âme de se manifester. Voilà la raison d’être de l’évolution et de la création des règnes de la nature. Le règne minéral, végétal, animal et finalement le règne humain, ont été créés pour qu’en fin de compte l’âme dispose d’un instrument qui soit le point de rencontre entre le divin et ce qui ne l’est pas encore. Ce point est la position particulière occupée par l’humanité, à mi-chemin, à la rencontre du point le plus élevé du niveau inférieur et du point le plus bas du niveau supérieur; là où le divin peut s’infuser dans l’animal et dans l’homme et y réaliser la naissance du Christ.
Le Christ est l’aspect conscience. Le Christ, Maitreya, incarne l’aspect conscience de la création. Il est l’âme incarnée de l’humanité. L’âme, en tant que telle, est l’aspect conscience, mais elle a besoin d’un instrument à travers lequel elle puisse s’exprimer sur les trois plans inférieurs. C’est pour cette raison qu’elle s’incarne. Telle est la réponse à la question à mille francs, pourquoi Dieu s’est-il incarné, à l’origine ? Parce que Dieu qui se réfléchit dans l’âme a besoin d’un instrument suffisamment parfait et réceptif pour permettre à la divinité de s’exprimer, et au dessein sous-tendant tout ce processus de se poursuive. Ce dessein n’étant entièrement connu que du Logos de notre système et de notre planète.
Traditionnellement, et notamment chez les chrétiens, l’âme était considérée comme une entité sainte et divine demeurant « dans les cieux ». Les penseurs chrétiens n’ont plus rien écrit sur l’incarnation après le VIe siècle. La doctrine de la réincarnation fut éliminée de la Bible, à l’instigation de l’empereur Justinien.
Les Églises abandonnèrent rapidement cette déplaisante notion d’incarnation et de réincarnation. Si nous nous réincarnons sans cesse, nous avons tout le temps d’évoluer, et cela réduit l’urgence d’être « bon » et de s’acquitter de ses redevances envers l’Église. Ceux qui, pour quelque raison, auraient choisi de ne pas être bons, d’être des hérétiques, ce que l’Église appelle « mauvais », se seraient vus offrir une autre chance. Cela ne faisait pas l’affaire du clergé. Les prêtres ont besoin de pouvoir et on n’obtient pas le pouvoir en disant : « Ne vous faites pas de soucis, vous avez le temps ! Ne vous tracassez pas ! Vous avez votre libre arbitre, continuez, mon enfant ! » Cela les auraient rendus certainement très populaires, mais popularité et pouvoir ne font pas souvent bon ménage. L’Église a oublié cette doctrine sur la réincarnation qui avait été enseignée, dès les premiers siècles, par les Pères de l’Église. Et de là s’est implantée l’idée, qui colore encore la pensée chrétienne moderne, que l’âme, si vraiment elle existe, se trouve dans les cieux, et que nous ne la voyons qu’au moment de la mort.
La plupart des scientifiques contemporains remettaient en cause le concept de l’âme. La scission entre la science et la religion a conduit à nier l’existence d’une notion aussi supraterrestre que l’âme ou le soi supra personnel. Mais, cela évolue. Un groupe de scientifiques, à travers le monde, se focalise sur cette question de l’existence du soi supra personnel et cette idée gagne très rapidement du terrain. Pourtant, jusqu’à présent, la notion qui prévalait était que, dans l’éventualité de l’existence de l’âme, on ne pouvait la connaître et l’atteindre qu’au moment de la mort et de la montée aux cieux.
Ce qui prévalait était la notion d’un homme nanti d’un mental, capable d’élaborer certaines idées et de les exprimer, de compter, etc.; d’un homme pourvu également d’un cerveau lequel fut progressivement considéré comme le point central de l’existence. Vous étiez le résultat de vos pensées. Le fait même de penser prouvait votre statut d’homme. Il y a là une certaine part de vérité. La différence entre l’humanité et le règne inférieur le plus proche, le règne animal, réside dans le fait que les hommes sont doués de la pensée, et si l’animal pense, pour ce que nous pouvons en savoir, il ne dispose que d’une forme de pensée très rudimentaire. En fait, il ne s’agit probablement pas de pensée du tout mais plutôt d’instinct, de connaissance instinctive et, dans le meilleur des cas, d’une réponse émotionnelle réflexe à un stimulus de type pavlovien.
Maintenant, nous commençons à comprendre que la conscience, le mental et le cerveau, bien que séparés, sont interconnectés. L’étude des phénomènes de psychokinèse, particulièrement dans l’ex-Union soviétique, a conduit à démontrer le pouvoir de la pensée sur la matière. Il a été démontré par des expériences contrôlées que, grâce à une puissante concentration mentale, certains individus ont le pouvoir de déplacer des objets d’une table à une autre.
Au cours des années 1940, j’étais abonné au magazine Mind and Matter, (l’Esprit et la Matière) publié par la fondation De la Warr, d’Oxford en Angleterre, qui est à l’origine de la « boîte noire » et des radioniques. Cette fondation a mené de nombreuses expériences sur le pouvoir du mental. L’une d’entre elles visait à étudier la télépathie de groupe et à photographier les formes-pensées créées par télépathie. Il y avait par exemple, un groupe à Londres et un autre à plusieurs centaines de kilomètres, à Manchester ou à Birmingham. A une heure convenue, le groupe de Manchester focalisait son attention sur une forme-pensée « envoyée » par le groupe de Londres, qui lui se concentrait sur un objet quelconque, un canif, un peigne, une croix, etc., différents objets simples, faciles à visualiser et à mémoriser en symboles. Les formes-pensées émises étaient photographiées sur des films à infrarouge et on pouvait constater, après les avoir tirés, qu’elles étaient passées instantanément par la pensée, dans la sphère mentale, de Londres à Manchester. De cette façon, il est possible de prouver la transmission de la pensée, et nous commençons à prendre conscience du pouvoir de notre pensée sur la matière.
Selon un axiome occulte fondamental : tout est énergie; rien d’autre n’existe dans la totalité de l’univers manifesté, que de l’énergie vibrant selon une certaine fréquence, une certaine longueur d’ondes; et ces fréquences particulières, ainsi que leurs interconnections, sont à l’origine des formes que nous appelons la matière. Cette idée est si bien acceptée de nos jours que les scientifiques construisent des maquettes d’atomes. Toutes les écoles, au moins dans les pays développés, possèdent probablement des modèles de l’assemblage de ces systèmes énergétiques. Ce sont généralement des boules disposées sur des tiges qui s’enchevêtrent, créant des structures très complexes, souvent très belles, représentant l’extrémité d’une fibre nerveuse ou un globule sanguin. Il est possible ainsi de représenter la structure de la particule subatomique la plus ténue, ainsi que les formes les plus complexes. Nous pouvons maintenant mettre en évidence l’énergie œuvrant au sein de la matière.
Peu à peu, nous commençons à comprendre la relation entre l’énergie et la matière. Cela découle en grande partie de la théorie d’Einstein sur la relativité, montrant que la matière est de l’énergie, et inversement. Cette notion est incroyablement importante pour l’humanité. C’est pourquoi il s’agit d’un axiome ésotérique fondamental. C’est L’AXIOME de base : tout est énergie.
Il est écrit dans la Bible dit : « Dieu est un feu dévorant ». Cela ne se réfère pas à un vieil homme se trouvant quelque part dans les cieux, mais signifie que l’ensemble de l’univers est feu. Et qu’est-ce que le feu sinon de l’énergie ? Dans cet Être cosmique complexe, tout est énergie en vibration. La variété des formes que revêtent les différents règnes de la nature est infinie et extraordinaire : si l’on prend comme exemple le monde des insectes, il est absolument impossible d’en connaître toutes les variétés. Il est évident que par rapport à la grande variété du monde des insectes, ou du règne animal, nous, les humains, semblons appartenir au règne le moins diversifié. Considérons les différents règnes : minéral, végétal, animal; quelles fantastiques variétés ! Au fur et à mesure que nous remontons dans la chaîne de l’évolution, nous assistons à une diminution de la diversité, à une tendance à l’union et à la synthèse d’un certain nombre de formes et de tendances. La conscience est présente dans les atomes de toutes les formes de tous les règnes, parce que l’âme, source de la conscience, s’y incarne. L’âme s’incarne dans toutes les formes, mais l’importance du règne humain vient de ce que cette conscience y devient consciente d’elle-même.
Dans le règne humain, l’évolution de la forme a atteint son apogée quoique quelques perfectionnements doivent encore s’y produire, par exemple le développement de la vision éthérique et l’éveil de certains chakras (centres de force) dans le cerveau, à travers lesquels l’âme fait fortement sentir sa présence. L’éveil de ces centres, qui sont restés jusqu’à présent assoupis, suscite une réponse de la part du véhicule, l’individu en incarnation. Nous sommes des êtres très imparfaits, donc des instruments très rudimentaires, à travers lesquels l’âme, l’aspect conscience, a la possibilité de se révéler. Le processus de l’évolution est le développement même de cette conscience.
Les êtres humains étant les Fils du Mental, leur évolution passe par le développement du mental. Cela signifie que l’âme ne peut véritablement se manifester qu’à travers un corps mental contrôlé. Puisque nous n’avons une conscience parfaite que sur le plan physique, il est évident que beaucoup de temps s’écoulera encore avant que nous ne puissions atteindre une certaine perfection sur le plan mental. De plus, être conscient d’un plan et en avoir le contrôle sont deux choses bien différentes. De nos jours, chacun de nous est conscient sur le plan physique, mais combien sommes-nous à en posséder le contrôle ? — Seulement 850 000 individus incarnés en ce moment, une bien petite proportion parmi les quelques 5 milliards d’habitants de la planète ! Ceux qui contrôlent le plan astral ne sont à peu près que 240 000 en incarnation. Quant à ceux qui ont le contrôle du plan mental, ils ne sont que 2 000 à 3 000. Et seuls les initiés de 3e degré, ces 2 000 à 3 000, ont la capacité de contrôler le plan mental et d’exprimer l’âme dans sa plénitude.
L’évolution de la conscience produit finalement un équipement physique, astral et mental suffisamment sensible, vibrant en synchronisation et à une fréquence suffisamment élevée pour que l’âme puisse s’y manifester de façon réellement significative à travers l’individu. Lorsque ce stade est atteint, l’individu peut alors recevoir la 3e initiation ou Transfiguration, qui est en fait la première du point de vue du Maître. Pour nous, c’est un haut degré d’accomplissement, mais pour le Maître c’est simplement un début. Tout est tellement relatif que pour nous, c’est une réalisation majeure que de parvenir à la création d’un véhicule sensible, mobile, vibrant en synchronisation et maintenant en permanence un taux vibratoire assez élevé pour permettre à l’âme d’y réaliser sa nature qui est volonté, amour et intelligence. Ces trois aspects de l’âme devenant la propriété de l’individu en incarnation, le disciple ne fait alors plus de différence entre lui-même en tant qu’âme et lui-même en tant qu’individu vivant la vie de tous les jours.
Tant que ce stade n’est pas atteint, notre conscience est obligatoirement non seulement divisée, mais partielle. Nous sommes toujours conscients de nos besoins physiques, de ce que nous appelons nos besoins émotionnels (moins nécessaires que nous ne le pensons), mais nous sommes beaucoup moins conscients du mécanisme de notre mental et de la façon dont il peut prendre en charge notre évolution. En tant que Fils du Mental, notre évolution se poursuit grâce au développement de notre mental et de notre conscience du plan mental. C’est grâce à l’idéalisme et à l’aspiration que l’être humain évolue, développant son mental. Cela exige la volonté et une décision raisonnée. Le simple fait de le vouloir ne suffit pas.
De son côté, l’évolution des dévas s’élabore grâce à la sensation. Leur chemin vers la perfection (les dévas subhumains évoluant en fait vers le stade humain) passe par le raffinement de leur capacité à ressentir. Ils appréhendent la réalité grâce à un équipement sensoriel extrêmement sensible. Cela leur permet d’expérimenter l’aspect matériel de la réalité d’une manière qui ne nous est pas étrangère, mais qui n’est pas notre voie. Le sentier de l’humanité, passant par le développement du mental, implique volonté et effort conscient. C’est la plus difficile des deux voies, celle des dévas étant relativement aisée, car ils suivent leur ligne de moindre résistance.
Nous, les humains, empruntons la ligne de plus grande résistance, car nous travaillons dans l’inconnu. Nous tentons de développer un aspect supérieur en partant d’un niveau inférieur. Cela demande de l’aspiration et c’est précisément l’aspiration et l’idéalisme qui gouvernent notre processus évolutif. Notre évolution est fonction de notre aspiration. Il se peut que nous pensions que l’aspiration cesse à un certain stade. Il n’en est rien. Les Maîtres eux-mêmes aspirent vers de plus hautes réalisations. Il n’est personne dans toute la création qui n’éprouve pas d’aspiration. Lorsque nous évoquons l’aspiration, nous avons tendance à penser en terme de sentiment, de sensation : « Je ressens que j’aimerais être meilleur. » Tous les 1er janvier nous prenons de bonnes résolutions : arrêter de fumer, boire moins, etc. Chaque année nous dressons une liste, et bien sûr, si nous nous y tenions, nous évoluerions bien plus rapidemen ! Mais nous n’atteindrons pas la 3e initiation en prenant de simples résolutions. Celles-ci sont seulement révélatrices de l’idéalisme et de l’aspiration nécessaires à l’évolution humaine. Cet idéalisme fait appel à l’âme, en fait, il invoque l’âme dont la nature est conscience. Nous sommes réellement le reflet de l’âme qui siège dans le cœur, du côté droit de la poitrine; nous n’en sommes jamais séparés.
Dernièrement, j’ai reçu une lettre tragique d’un homme ayant lu mes livres et assisté à une de mes conférences. Voici en résumé ce qu’elle disait : « Pouvez-vous, je vous prie, me donner la méthode, la technique, pour mettre fin à toute expérience de réincarnation future pour moi, et pour que mon âme soit définitivement anéantie. » Il voulait y parvenir immédiatement. Il ne désirait plus poursuivre son évolution. Cette lettre disait : « Je déteste tout ce processus ! Je hais Dieu, la vie et l’incarnation ! Je ne veux plus participer au Plan. Arrêtez le système solaire, je veux descendre ! »
Je n’ai pas su quoi lui répondre, en dehors de : « Désolé, il n’y a pas de technique. Vous y êtes pour la vie. Personne n’y peut rien, ni moi, ni mon Maître. » Car là s’arrête notre libre arbitre. Il n’est que relatif. Nous devons faire avec, tôt ou tard il nous faut faire avec. Il n’y a aucun moyen de quitter le navire.
Un disciple est celui qui participe consciemment à sa propre évolution. Celle-ci n’est pas obligatoire, mais, une fois entreprise, il n’est plus possible de revenir en arrière. Les amarres sont coupées. Nous pourrions attendre le milieu de la prochaine ronde. Je ne sais pas combien de temps cela prendrait, mais ce serait certainement très long. Au milieu de la prochaine ronde, le processus de l’initiation sera abandonné. D’ici là, les trois cinquièmes de l’humanité auront été « sauvés », selon la formule occulte, et il leur sera possible d’aller de l’avant. Quant aux deux cinquièmes restant, qui auront échoué à leur examen, ils seront soit envoyés sur une planète inférieure, soit laissés en arrière. Nous pouvons donc attendre jusque-là pour nous prendre en mains…
Mais si nous sommes sérieux, comme tout disciple doit l’être, nous devons, dès maintenant, prendre en mains notre propre évolution, et le moyen d’y parvenir est l’aspiration. L’aspiration est la force qui nous pousse en avant et nous tire vers le haut. Elle vient en fait de l’âme. La conscience de l’âme, ou principe christique, est le principe de l’aspiration. Alors que les premiers êtres vivants n’évoluaient encore qu’en milieu aquatique, c’est ce principe même qui les a sortis du fond des mers vers la terre ferme et qui a été le moteur de leur évolution, depuis leur état de reptiles primitifs à celui de mammifères et finalement jusqu’au règne humain. Dans ce processus, c’est toujours l’aspiration qui fut, dans chaque cas, le facteur déclenchant l’apparition de formes plus évoluées.
L’âme s’incarne dans toutes les formes et y déverse son énergie, et c’est cette énergie, la conscience de l’âme, qui, par réaction, éveille l’aspiration. L’aspiration est une réponse de la forme, ou instrument, à l’appel de l’âme, que cet instrument soit homme, mammifère ou reptile aquatique. Notre réponse a été immédiate : 18,5 millions d’années ! Celle du règne animal demande un nombre incalculable de millions d’années. Graduellement, à travers ces millions d’années, l’aspiration grandit, répondant à l’appel de la conscience, de l’âme qui nous porte toujours plus haut. Naturellement, on ne peut pas dire que l’âme imprime une vision de la divinité sur l’être léthargique (alligator ou autre) qui rampe hors de l’eau. Pour l’alligator, la divinité se présenterait plutôt sous l’aspect d’un nageur bien dodu…
L’âme impressionne donc son véhicule humain, qui, de son côté, ressent l’impulsion. En réponse à cet appel, il réoriente ses pensées et sa façon de vivre. Il devient ce qu’il est convenu d’appeler une « bonne personne », non que l’âme soit bonne ou mauvaise, mais parce qu’il élimine les imperfections et affine la qualité de ses réponses face à la vie.
L’évolution est un long processus d’abandon, de renoncement. La Crucifixion, ou Grande Renonciation, en est le symbole. La quatrième initiation représente sans doute le point culminant des cinq initiations conduisant à la maîtrise. Ce n’est pas forcément la plus difficile, mais c’est la plus importante. La plus difficile à passer serait la seconde, comme chacun peut s’en apercevoir lorsqu’il essaye de se rendre maître de son corps astral et de ses puissants mécanismes de réponse. Il est très difficile de les contrôler et donc de passer la seconde initiation. Mais le stade culminant, celui qui couronne réellement l’accession à la divinité à laquelle nous aspirons tous, est la quatrième initiation.
Le nom même qui lui est attribué, Crucifixion ou Grande Renonciation, indique très précisément ce qui est demandé dans ce processus : un renoncement (et non le fait d’être « bon et gentil »). Le but de l’initié n’est pas d’être meilleur, plus gentil, de mieux faire que les autres, ou même d’être considéré comme un individu très spécial, une personnalité spirituelle. En fait, si vous aviez rencontré des personnalités telles que Mao Tsé Toung, Winston Churchill ou le maréchal Tito, je ne pense pas que vous les auriez jugés gentils et inoffensifs. Tous trois étaient des hommes de pouvoir, de grands politiciens et chefs d’État, avec une structure établie sur le 1er rayon (Tito était 1-1-1-4-1, Mao Tsé Toung 1-1-1-2-1 et Churchill 2-1-1-4-1).
Churchill a décidé la bataille des Dardanelles où furent massacrés principalement des Australiens et des Néo-Zélandais. Je suis certain qu’il savait que ce serait une tuerie, et ce fut le cas. Pendant la seconde guerre mondiale, avant le débarquement sur les plages de Normandie, il lança le raid sur Dieppe où 3 000 soldats furent envoyés pour tester les réactions de l’ennemi. Naturellement, tous furent massacrés. Les corps des Polonais, des Canadiens et d’autres, furent rejetés sur les plages anglaises, pendant des mois. Mais aucun n’était britannique… En 1917, Churchill a également préconisé l’invasion de la Russie pour faire barrage à la révolution bolchevique. Si cela s’était réalisé, l’histoire de l’humanité serait fort différente et il est probable qu’aujourd’hui encore le drapeau nazi flotterait sur toute l’Union soviétique. Tout cela démontre bien que la bonté n’est pas spécialement la marque de l’initié.
L’évolution est le processus de l’expansion de la conscience. Il ne s’agit pas cependant de ne plus se soucier de tous ces mirages et de rejeter toute innocuité. L’innocuité est une nécessité fondamentale que l’on soit initié ou non. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être un initié. L’innocuité relève simplement du bon sens puisque toute pensée, toute action entraîne une ou plusieurs causes qui, selon leurs effets, rendent nos vies bonnes ou mauvaises. Vous voyez donc pourquoi la pratique de l’innocuité est d’une absolue nécessité. Il ne s’agit pas de quelque principe particulier que seuls les initiés peuvent manifester.
Certains des individus les plus inoffensifs, à travers le monde, sont bien au-dessous de la 1ère initiation, alors que beaucoup d’autres, jugées des plus nuisibles, ont dépassé cette initiation ou les suivantes. Hitler avait passé deux initiations et on ne peut le qualifier d’inoffensif ! Staline avait également passé la deuxième initiation. Les fanatiques sont loin d’être des individus inoffensifs. Le fanatisme n’est pas inoffensif, il est extrêmement nuisible car il va à l’encontre du processus évolutif, lequel progresse dans la direction de l’unité et de la synthèse.
Tout ce qui va à l’encontre de l’évolution est nuisible et malfaisant car cela crée le séparatisme qui est le grand mensonge de la vie. C’est la grande illusion, celle qui nous fait croire que nous sommes séparés. Ces divisions, ce séparatisme, issus du fanatisme, de la colère et de la peur génèrent des situations que nous devons surmonter. Nous devons apprendre à cultiver l’innocuité et à l’intégrer dans notre structure. L’innocuité ne découle pas automatiquement de l’initiation. L’initiation, quant à elle, résulte de notre contrôle sur notre véhicule. Il s’agit en réalité de contrôler les vies déviques dont l’activité forme le véhicule, physique, astral ou mental.
Le sentier de l’évolution est celui de la croissance de la conscience, par étapes successives. Le passage de toute initiation accroît cette faculté car, lors de chacune d’entre elles, l’énergie du sceptre de l’initiation galvanise les chakras, ou centres, du candidat, et en éveille certains dans son cerveau. Nous devons être des initiés avant de passer l’initiation. Nos chakras, notre corps tout entier, doit déjà vibrer au niveau où il lui sera possible de supporter le flux d’énergie ignée qui émane du sceptre de l’initiation. C’est la condition sine qua non pour passer l’initiation. C’est pour cette raison que le Seigneur du Monde doit donner son assentiment pour que l’initiation puisse avoir lieu, car si nous n’étions pas prêts, elle nous tuerait littéralement. L’initié serait anéanti par le flot colossal d’énergie ignée transmis par le sceptre. Ceci concerne aussi bien la première initiation que la seconde, la troisième et les suivantes. L’initié doit déjà être un initié. La cérémonie de l’initiation proprement dite, consiste à concentrer l’énergie du sceptre sur l’initié, éveillant ses chakras endormis. L’initiation apporte donc « la dernière touche » à un processus déjà bien engagé. C’est une sorte de cérémonie couronnant un accomplissement réalisé par l’initié au cours de ses vies, présente ou passées. C’est un processus d’auto-initiation.
Les gens s’imaginent que ce sont les Maîtres qui les conduisent à l’initiation. En fait, ce n’est pas le cas. La relation entre Maître et disciple est tout à fait différente. Cette notion erronée est répandue par des ouvrages écrits par des auteurs mal informés sur le sujet, qui n’en ont pas eu une expérience directe et ont eux-mêmes puisé leur information dans quelque manuel. L’initiation est toujours une auto-initiation. C’est nous-mêmes, en tant qu’âme incarnée, qui nous élevons jusqu’à l’initiation. Cela signifie que, dans la vie où l’initiation est passée, l’aspect conscience provenant de l’âme doit avoir accompli son dessein et que la réponse à l’appel de l’âme doit avoir été suffisamment sensible. Cela s’accomplit grâce au renoncement et par un accroissement de notre conscience, et non en devenant bon, saint ou quoi que ce soit d’autre. L’initiation et le processus d’évolution consistent en une expansion de la conscience éveillée et en la prise de conscience de ce qui pourrait être. Les dévas évoluent grâce à une expansion de la prise de conscience de ce qui est, de la réalité ici et maintenant. Notre propre voie passe par une expansion progressive de prise de conscience de la potentialité de ce qui pourrait être. C’est ce que l’âme nous suggère sans cesse. L’âme est si élevée par rapport au mental humain et à sa capacité de réponse, qu’elle doit toujours lui présenter une vision supérieure pour entretenir son aspiration. L’aspiration nous donne le sentiment qu’il existe quelque chose de plus élevé que ce que nous connaissons au moment présent.
Pour les dévas, le but de l’évolution est de faire l’expérience de la vie telle qu’elle est, sur le moment : simplement la réalité ici et maintenant. Le sentier de l’humanité est plus ardu car l’être humain doit négocier avec l’inconnu. Nous devons user de notre intuition, car étant des âmes incarnées, nous sommes dotés de cette faculté. L’intuition est un élément naturel de notre constitution. Bien sûr, elle est plus ou moins développée selon notre degré d’évolution et, dans une certaine mesure, selon notre structure de rayons. Certains rayons, tels que le 2e , le 4e et le 6e , ont une approche plus intuitive, car ils sont davantage tournés vers l’âme, que ceux de la ligne 1-3-5-7. L’intuition provient de l’âme. La bouddhi, ou connaissance intuitive, est le savoir direct, celui qui survient sans l’intervention de la pensée. La bouddhi déverse son flot au fur et à mesure que l’être humain aspire à un état plus élevé que celui qu’il connaît déjà.
Le but d’ouvrages tels que ceux d’Alice Bailey ou les enseignements de l’Agni Yoga n’est pas seulement de nous enseigner de manière académique des relations et des structures qui déconcertent la plupart des gens tant elles sont difficiles à assimiler (bien qu’il soit important de les connaître). Dans les enseignements d’Alice Bailey, le Maître D. K. essaie d’éveiller notre intuition. Lorsqu’il nous décrit des niveaux d’existence, de connaissance et de conscience de l’âme qui se situent bien au-delà de notre compréhension humaine et dont nous ne sommes pas encore conscients, mais auxquels nous aspirons, son intention est de stimuler notre intuition, notre aspiration et notre faculté à idéaliser, afin de les orienter vers ces plans.
Le processus de l’évolution s’éveille grâce à notre aspiration à atteindre des niveaux de conscience supérieurs. Cela apparaît nettement lorsque nous réfléchissons sur les moments d’illumination que nous avons déjà pu expérimenter. La lecture des ouvrages de D. K. nous procure un sentiment d’illumination. Elle nous fait croître intérieurement. Nous sentons en nous la présence d’une plus grande lumière, au vrai sens du terme, car notre vision du monde et du cosmos s’est élargie. Nous prenons conscience de plus grandes potentialités dans le cosmos et en nous-mêmes comme partie intégrante de ce cosmos. Grâce à notre mental inférieur et à notre capacité à raisonner, nous commençons tout d’abord par faire une synthèse de ce que dit D. K. et à y réfléchir. Mais, de par la manière même dont écrit D. K., du fait que le contenu de ses ouvrages est difficilement compréhensible pour notre mental inférieur, notre intuition s’éveille et prend la relève. Le moyen de communication de l’âme passe par l’intuition. Cela nous illumine et, soudain, nous prenons conscience de ce dont nous étions inconscients auparavant.
La conscience se développe par l’aspiration envers ce qui la dépasse provisoirement. Mais nous sommes si paresseux ! Voilà pourquoi le sentier de l’évolution est si long et si difficile. Le moyen de progresser passe précisément par le renoncement. Maitreya emploie le mot détachement qui est synonyme de renoncement. Je n’ai pas encore remarqué qu’il ait employé le mot renoncement, mais il parle sans cesse de détachement. C’est la même chose. Le sentier de l’évolution est celui du renoncement, du détachement. Le moyen de parvenir au renoncement, c’est le détachement. Comment évoluons-nous ? Quelle est la véritable nature du sentier ? Il ne suffit pas de se dire : « Aujourd’hui je vais prendre le contrôle de mon véhicule astral, ou celui de mon véhicule mental ». Comment faire ? « Ah oui, les dévas ! Je vais contrôler les dévas. Tiens, où est ma cravache ? » C’est pourtant ce qu’on faisait jadis, lors du carême, les bons chrétiens prenaient leur fouet et sortaient se flageller dans les rues. En fait, ils essayaient de prendre le contrôle de leur élémental physique. La plupart ignorait que maltraiter un élémental lui donne en réalité deux fois plus de vigueur. Il existe une façon de procéder beaucoup plus efficace : c’est le détachement.
Séminaire de 1992 : Conférence d'ouverture
par Benjamin Creme,
Le détachement
Il est difficile de devenir détaché, mais c’est absolument essentiel à l’évolution. Le détachement se produit par une expansion de conscience qui s’opère lorsque l’âme s’empare de ses véhicules, et par la réalisation que nous ne sommes pas ce corps physique, ces émotions, ces élucubrations de notre mental, mais que le véritable individu est ce qui se trouve à l’arrière plan et utilise ces véhicules pour s’exprimer. L’âme est le reflet de la monade démontrant la divinité de Dieu. Le sentier de l’évolution est une succession d’unifications : d’abord avec l’âme, puis avec la monade et la divinité elle-même, ce que Maitreya appelle le Soi, le Seigneur, l’Absolu. Ce processus consiste à abandonner progressivement notre identification au non-réel, qui n’est autre que ce que nous considérons comme réel : le monde du plan physique.
L’évolution des dévas se déroule dans la matière, et leur conscience croît grâce à leur expérience de cette matière, de ce qui est, à l’instant présent. Quant à nous, nous évoluons par notre renoncement à la matière. A la quatrième initiation, la Grande Renonciation, nous manifestons pleinement notre capacité à renoncer à tout, y compris à la vie elle-même, car nous réalisons, à ce moment là, que nous sommes la vie, que rien d’autre n’existe, que nous sommes cette Vie Une. En premier lieu, nous renonçons à nos appétits, aux besoins apparents du corps physique; puis aux réactions émotionnelles du corps astral; enfin aux élucubrations, aux croyances, aux idéologies et aux souvenirs du corps mental, à tout ce qui nous conditionne.
L’ancienne conception mécaniste stipule que l’âme, si vraiment elle existe, se trouve là-haut, et que le mental, c’est-à-dire nous, est ailleurs. Le cerveau étant le principe directeur qui sait tout, se souvient (ou croit se souvenir) de tout, exécutant entièrement le travail de liaison avec le mental. Ce concept présuppose des aspects séparés de la réalité, mais en fait il n’existe aucune scission. L’âme est intimement connectée au mental et le mental au cerveau. C’est un mécanisme unitaire à travers lequel l’âme peut finalement se manifester de la plus merveilleuse façon.
La plupart des gens considèrent que le cerveau est tout puissant. Beaucoup se demandent même si, un jour, nos ordinateurs parviendront à être supérieurs au cerveau humain. La majorité pense que ce qui caractérise l’homme, c’est son cerveau. Que c’est le cerveau qui pense, sait, se souvient de manière plus ou moins exacte; qu’il est un mécanisme tout puissant régissant toute notre expérience de la vie. Mais cela est faux. Le cerveau n’est qu’un ordinateur, un instrument complexe, merveilleux et superbement sensible, enregistrant d’une part toutes les expériences qui viennent de l’âme à travers le plan mental, et stockant d’autre part toutes les informations, toutes les réactions du système nerveux, du corps astral et du corps physique.
Lorsque le corps a épuisé son énergie, il ressent la faim et envoie un message au cerveau qui répond : « Va au McDonalds ». Le corps informe le cerveau et celui-ci nous suggère d’aller manger quelque chose. Si nous avons faim, soif, froid ou chaud, le cerveau le signale. Il nous avertit, par exemple, que le corps a froid et a besoin d’une couverture supplémentaire. Ce sont là toutes sortes de réactions instinctives qui ont permis l’évolution du règne animal. Le système nerveux envoie des signaux au cerveau qui enregistre ces informations en provenance de toute part. Le cerveau est donc un instrument extraordinaire, mais il n’est qu’un mécanisme physique. Il n’appartient qu’au plan physique, au corps physique et il meurt avec lui. Celui qui utilise le cerveau et le mental, c’est le penseur. Nous devons découvrir qui est ce penseur et nous identifier à lui. Plus nous nous identifierons au penseur, plus nous nous imprégnerons de sa conscience. Le penseur est l’homme supérieur, ou âme, le soi transpersonnel, l’ego, quel que soit le nom qu’il vous plaira de lui donner.
En nous identifiant à cet aspect supérieur, nous nous pénétrons de sa nature. Notre conscience croît et s’étend. L’accroissement de la conscience se produit précisément lorsque nous l’éveillons en nous identifiant avec cet aspect supérieur. Il est facile d’admettre que nous sommes des âmes incarnées, comme les livres nous le suggèrent. Mais c’est tout à fait autre chose d’en avoir conscience dans notre vie quotidienne et d’agir en conséquence. Il s’agit d’un processus conscient, auto-déclenché et qui, finalement, nous conduit à l’initiation. Le sentier passe donc par la prise de conscience du Soi, de l’identification avec le Soi.
Le Christ naît de l’union du père/esprit et de la mère/matière. C’est la naissance de l’homme, de l’humanité, car nous sommes, réellement, le Christ. La divinité et le monde matériel s’unissent dans l’espèce humaine. C’est pourquoi, dans l’ensemble du cosmos, tout évolue vers le stade humain, se trouve à ce stade ou l’a dépassé. Nous sommes l’état intermédiaire à travers lequel toute la création doit passer. C’est la situation particulière qu’occupe l’humanité. C’est pour cela que le principe christique est si étroitement lié à l’humanité. Grâce à une expansion de conscience progressive, nous évoluons vers la super-conscience, la conscience cosmique et au-delà; nous ne pouvons même pas imaginer ce qui se trouve au-delà de la conscience de l’être le plus évolué de notre système solaire. Et il est probable que lui-même ne peut connaître que les prémisses de ce qui se situe au-delà de lui.
Le système nerveux est un mécanisme de réponse permettant au cerveau de déterminer les signaux à envoyer aux pieds, à l’estomac, aux sucs gastriques, à l’ensemble des composants chimiques du corps. Laissé à lui-même, il s’acquitte merveilleusement de cette tâche, mais s’il s’y mêle la moindre influence d’identification névrotique avec nos émotions, tout ce parfait mécanisme peut s’en trouver inhibé, provoquant indigestions ou autres maladies. Ces maladies sont le résultat des troubles émotionnels qui viennent perturber l’action naturelle, parfaitement organisée, du cerveau dont la fonction est de prendre soin du corps physique.
Le corps physique est un principe inerte qui se meut et agit sous la seule directive de principes supérieurs. Cela explique la réalité du « pouvoir du mental sur la matière ». Vous avez peut-être vu des gens marcher sur des braises sans se brûler les pieds. Vous avez certainement vu des films ou des photographies de fakirs indiens (pas évolués du tout) se transpercer les bras avec des clous de 15 cm de long, sans aucun écoulement de sang, ou bien s’allonger sur un lit de pointes sans aucun dommage. Cela n’est pas de la fiction. C’est possible. J’ai vu un homme allongé sur des clous et un autre lui poser un bloc de béton apparemment très lourd sur l’estomac, et sauter dessus ! On s’attendrait à ce qu’il soit transpercé, eh bien pas du tout, il s’est relevé sans aide et ne portait aucune blessure, ni aucune trace de sang. C’est cela le pouvoir du mental sur la matière. Le corps physique peut, grâce à un certain entraînement, faire face à de telles agressions.
« Je pense donc je suis. » Il faudrait plutôt dire : « Je suis donc je pense. » Nous pensons car nous sommes des êtres pensants et possédons un instrument appelé mental. C’est le penseur qui pense, mais nous n’en avons pas conscience. Nous ne percevons que le résultat du processus de la pensée, son expression orale à travers le larynx, rendue possible par l’action de ces deux véhicules que sont le mental et le cerveau. C’est un ensemble interconnecté de manière très complexe. Il n’existe aucune scission entre ces deux aspects de notre être qui pourtant nous semblent séparés. C’est le système nerveux qui assume leur liaison.
On connaît depuis fort longtemps l’existence des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, et on les a étudiés. De nos jours, les neurologues ont une telle connaissance qu’ils peuvent pratiquer des interventions chirurgicales extrêmement délicates sur diverses parties du système nerveux, ce qui paraît effrayant aux profanes. Ces neurochirurgiens accomplissent ce travail avec une parfaite assurance pour ne pas dire sans nervosité et sans aucune appréhension. Ils ont été bien formés et connaissent leur métier. Ils considèrent le système nerveux comme un organe comme un autre, ce qui est exact. Ils pensent qu’il s’agit d’un élément du monde matériel ce qui, dans un certain sens, est également vrai. Mais ce n’est pas que cela.
Nous serons amenés à découvrir que le système nerveux et les ganglions constituent un mécanisme des plus complexes grâce auquel l’âme fait sentir sa présence dans tous ses véhicules. Des substances de nature « gazeuse », émises par l’âme, circulent dans de minuscules filets nerveux appelés nadis. Ces gaz sont de nature si subtile que les méthodes scientifiques actuelles ne peuvent les déceler. Ils forment un flux qui se répand dans l’ensemble du système nerveux et c’est ainsi que les impulsions, l’énergie, le dessein, la volonté et l’amour venant de l’âme pénètrent dans son véhicule. Bien sûr, plus l’individu est évolué, plus ce processus est accentué. C’est de cette manière que l’âme prend possession de son véhicule et déverse son énergie sur le plan physique.
Comment l’âme opère-t-elle, par quelle méthode ?
C’est à travers l’antahkarana, le pont de lumière, que l’âme déverse son énergie dans son reflet, l’individu sur le plan physique. L’âme construit l’antahkarana vers le bas, lorsque l’individu commence à méditer. Grâce à la méditation et à l’aspiration, l’individu le construit également en direction de l’âme. C’est un double processus. L’antahkarana est une colonne de lumière composée de trois courants de force : Volonté, Amour-Sagesse et Intelligence, qui pénètrent dans le véhicule par le chakra coronal, au sommet de la tête. De là, le flot de lumière se répand dans tout le système nerveux par l’intermédiaire des nadis. C’est là le rôle fondamental du système nerveux.
Si nous considérons l’évolution d’un point de vue purement matériel, nous constatons que c’est un processus au cours duquel apparaissent des espèces pourvues d’un système nerveux de plus en plus complexe. La complexité du système nerveux est fonction du stade d’évolution de l’espèce. Plus l’espèce est primitive, plus son système nerveux est rudimentaire, car il n’a que des réactions limitées face à la vie. Lorsque l’ensemble des réactions à la vie devient les réactions à la vie de l’âme, cela signifie que nous évoluons dans la conscience. La vie génère la conscience, sans elle, la conscience n’existerait pas. La réaction à la vie de l’âme est donc une réaction à l’aspect conscience. L’âme dispose d’un système nerveux extrêmement complexe afin de répandre dans l’être humain son influx de nature gazeuse, à des températures, des débits et des puissances variés. Cela entraîne nos prises de conscience sur les plans physique, astral/émotionnel et mental, nous conduisant finalement à la troisième initiation. A ce moment là, les trois corps vibrent de façon synchrone et l’âme peut pleinement habiter son véhicule. Avant cela, elle ne fait que le préparer, l’entraîner. A la troisième initiation, l’âme prend véritablement le contrôle de ses véhicules dans le sens le plus complet, les nadis étant entièrement ouverts et constituant de purs canaux pour le passage du flux gazeux en provenance de l’âme. Ce gaz constitue la vie et la nature même de l’âme et se déverse à flot dans son véhicule sous forme d’énergie. Il n’existe rien d’autre. Finalement, nous élaborons un véhicule vibrant de manière tellement synchrone sur les trois plans que l’âme peut véritablement l’habiter. C’est ainsi que naît l’Être divin. La troisième initiation, l’initiation de la Transfiguration, peut alors avoir lieu.
Le sentier du renoncement commence alors sérieusement. Manifestant pleinement Volonté, Amour et Intelligence, l’individu se consacre alors totalement au rôle que le Logos a prévu pour l’âme humaine : s’affranchir de la matière. Notre évolution, en tant qu’être humain, consiste à nous libérer de tout ce qui empêche la lumière de se répandre. Nous évoluons grâce à l’absorption de la lumière : la conscience est lumière. La conscience ou principe christique, en se répandant dans les corps de l’initié, les sature de lumière. A la quatrième initiation, les trois-quarts du corps sont devenus lumière. Le processus s’achève à la cinquième initiation et le Maître est affranchi pour toujours de l’attraction de la matière. Il a totalement spiritualisé la matière, au niveau individuel. Lorsque chaque individu aura accompli ce processus, la planète sera totalement spiritualisée. L’énergie du rayon de notre Logos sera alors transmuée en lumière pure vibrant sur la fréquence la plus élevée possible, brillant de tout son éclat à travers tous les règnes. Le plan d’évolution de notre Logos sera alors achevé et nous aurons accompli notre part dans ce processus.