par Aart Jurriaanse,
Le thème de la lumière joue un rôle fondamental tout au long de l’existence humaine. Dans les premiers stades de son développement, l’homme est inconscient de cette lumière mais, vie après vie, il prend progressivement conscience des différentes formes de lumière qui agissent sur lui. Il y a tout d’abord la lumière du Soleil, qui apporte à tous les règnes de la nature non seulement la lumière du jour mais aussi la chaleur. Au fur et à mesure que l’homme évolue, son besoin de lumière augmente, ce qui se manifeste, entre autres, par les dispositions qu’il prend afin de s’assurer un éclairage artificiel au cours des heures sombres de la nuit. Il manifeste simultanément une demande croissante pour les formes de lumière plus subtile, notamment pour la lumière de la connaissance. Finalement, la lumière dans la tête est progressivement reconnue. L’humanité dans son ensemble se dirige vers cette conscience.
Au cours de son évolution, l’homme atteint finalement la lumière Une en passant par quatre stades successifs :
a) La lumière de l’instinct. Associée au stade animal, elle constitue la force directrice antérieure à la lumière de la raison.
b) Grâce à la lumière de la connaissance, les mirages du plan astral sont dissipés par la lumière du mental.
c) La lumière de la sagesse ou lumière de l’âme, qui se mêle à la lumière de la connaissance.
d) La lumière de l’intuition, instrument de l’initié, est un mélange des autres lumières et elle mène à l’illumination.
Ces différents stades ne sont pas nettement séparés. Ils se fondent et se chevauchent. A chaque étape, un nouvel environnement spirituel sera révélé et un contact plus proche s’établira avec l’âme. Chaque pas en avant mène à une expansion de conscience, à une compétence et à des capacités élargies.
L’accès à davantage de lumière apporte automatiquement à l’individu des responsabilités accrues, car celui qui reçoit une lumière plus grande doit l’utiliser au service de l’humanité.
Lorsque l’aspirant a pris conscience de la première lueur de lumière dans la tête, l’obscurité intérieure devient plus dense. Cela peut conduire, au début, au désespoir et à une profonde dépression, mais cette étape doit être endurée, jusqu’à ce que les ombres soient finalement dispersées par la pure lumière de l’âme – la vie est alors éclairée par le soleil dans la tête, diffusant sa lumière dans toute sa splendeur. Cela mène l’aspirant à la conscience de l’âme et au sentier de lumière. En pénétrant sur ce sentier, il devient lui-même une lumière, apportant ainsi l’illumination aux autres et éclairant leur chemin. L’éclat de cette lumière peut être intensifié par la concentration de l’attention sur la vie intérieure, grâce à l’amour consciemment dirigé et à la méditation. Au fur et à mesure que le disciple avance, il acquiert la capacité d’utiliser une lumière plus forte qui lui apporte de nouvelles révélations.
Les étudiants prennent parfois conscience d’une lumière diffuse ou d’une lueur dans la tête ; il s’agit de la lumière des atomes physiques composant le cerveau. Lorsque, par la suite, ils perçoivent une sorte de soleil, cela indique la reconnaissance de la lumière éthérique se combinant à la lumière atomique physique. La vision de ce qui apparaît comme une lumière électrique extrêmement brillante dénote généralement la fusion des lumières éthérique et atomique avec celle de l’âme.
Le fait de pouvoir enregistrer ces phénomènes lumineux ne doit pas être considéré comme un critère essentiel lorsqu’il s’agit d’évaluer le développement spirituel d’un individu. Certains disciples ayant déjà atteint un niveau spirituel avancé ne sont pas conscients de ces rayonnements lumineux dans le cerveau. Les disciples ne devraient donc pas s’inquiéter s’ils sont incapables de percevoir ces lumières dans la tête.
Dans le domaine scientifique, un aspect de la lumière après l’autre sont révélés, ce qui montre progressivement la relation entre la lumière sous toutes ses formes et le monde subtil des énergies.
Le nouvel aspect de la lumière auquel la science se trouve confrontée concerne dans une large mesure le plan éthérique, mieux connu dans la terminologie scientifique sous le nom de champ électro-magnétique, champ qui sous-tend et interpénètre toute forme substantielle dans la nature et qui sert de lien commun unissant toute manifestation phénoménale au Tout unique. « Lumière et matière sont des termes fondamentalement synonymes ». L’intérêt actuel des scientifiques se porte, dans une large mesure, sur le phénomène de la radiation, sa direction, son contrôle, sa réception, son action, son interaction et ses relations avec les règnes minéral, animal, humain et, pour finir, spirituel. Cette nouvelle « lumière » mène en définitive la science à la découverte et à la reconnaissance de l’existence de l’âme et de l’Esprit.
La lumière divine
Le disciple prend successivement contact avec la lumière de la matière, la lumière du mental, puis la lumière de l’âme et de l’intuition. Ces différentes formes de lumière le soutiendront jusqu’à ce qu’il ait atteint la perfection sur la Terre, jusqu’au moment où il ne sera plus nécessaire pour lui de revenir à la vie phénoménale afin d’y faire de nouvelles expériences. Lorsque la vie rayonnante de l’âme se mêle à la lumière magnétique du corps vital, elle stimule les atomes du corps physique jusqu’à ce que chacun d’eux devienne un petit centre radiant. Par conséquent, lorsque l’âme prend le contrôle de la personne, la lumière finit par briller dans tout le corps. C’est le rayonnement qui émane des saints. L’initié entrera alors dans la lumière surnaturelle, la lumière divine, émanant du Logos et canalisée par la Triade spirituelle. Cette lumière supérieure lui révélera des horizons nouveaux et insoupçonnés.
1. L’instinct
L’instinct est cette mystérieuse qualité donnée par Dieu à toutes les formes manifestées et qui les guide sur le sentier de la vie, jusqu’à l’« individualisation ». A ce moment-là, l’action, qui était purement instinctive, commence à obéir aux premières stimulations de la raison, via le mental : c’est la première expression de la « conscience de soi ».
La vie émotionnelle est gouvernée par l’instinct qui fonctionne au-dessous du niveau de la conscience et sert de protection naturelle contre les influences adverses qui se manifestent au sein de l’environnement. Il est responsable du développement des habitudes et des caractères qui distinguent un organisme vivant et il assure la procréation et la propagation de toutes les espèces.
La nature instinctive, caractéristique du règne animal, est un principe immature qui, peu à peu, se transforme en une véritable conscience. C’est la capacité de percevoir son environnement et d’y réagir spontanément. Une mémoire inconsciente se développe et il s’ensuit des réactions spécifiques où aucun souvenir conscient n’intervient, comme dans l’instinct de conservation.
2. La connaissance
La connaissance est ce qui s’acquiert par l’étude et elle peut être considérée comme l’ensemble des expériences et des observations humaines : tout ce que l’homme a enregistré grâce à ses cinq sens et qui a ensuite été relié, classifié et emmagasiné, en tant qu’information pour une utilisation future, dans l’ordinateur humain qu’est le cerveau. C’est la somme de tout ce que l’homme a extrait des expériences de la vie et cela reste dans une large mesure limité aux aspects matériels de la vie.
La mémoire est intimement associée à la connaissance et elle reflète la clarté avec laquelle les faits ont été enregistrés par le cerveau. La qualité de l’intellect peut être sérieusement limitée par les défaillances de la mémoire. D’un autre côté, si une excellente mémoire est associée à un cerveau médiocre, ses qualités exceptionnelles ne seront pas pleinement utilisées et les résultats obtenus resteront quelconques.
Un accroissement de connaissance augmente la responsabilité de l’individu. Si la connaissance acquise n’est pas appliquée avec discernement et ne s’exprime pas d’une manière appropriée, il s’ensuivra une stagnation et une obstruction qui se manifesteront par quelque désordre sur le plan émotionnel ou physique. Il se produira littéralement une indigestion intellectuelle. La connaissance doit être partagée avec les autres ; elle ne doit pas être recherchée dans un but égoïste, mais mise au service d’un monde qui en a grand besoin.
Toute forme de connaissance ne concerne pas que des questions matérielles. Il existe également une connaissance concernant la vie subjective : la connaissance ésotérique. Elle a trait à un aspect des énergies et des forces. L’individu moyen manque encore de l’équipement nécessaire pour enregistrer les phénomènes subjectifs. La plupart des hommes sont seulement conscients du plan physique, mais la connaissance parfaite ne pourra être atteinte tant que l’homme n’aura pas acquis la conscience sur le plan bouddhique, le plan de l’âme.
Les différentes formes de connaissance peuvent être classées en quatre catégories :
a) La connaissance théorique. C’est la « connaissance livresque ». La plus grande partie des connaissances acquise ainsi est considérée comme une source autorisée venant d’un enseignement écrit ou oral. A bien des égards, ses opinions sont donc influencées par celles d’autrui. Une grande partie de la soi-disant connaissance des hommes n’est donc pas une information reposant sur des faits, mais diverses croyances qui, pour la plupart, ne sauraient être « scientifiquement prouvées ».
b) La connaissance discriminante. Là, le mental concret entre en jeu et un certain nombre de données sont examinées par la raison et confrontées à d’autres données provenant de sources différentes, et l’on essaie d’arriver à une conclusion intelligente. Ce qui semble dénué de fondement, invérifiable est éliminé et l’on s’efforce de pénétrer au cœur du sujet par des moyens logiques et scientifiques. Cette approche est donc celle du penseur et de l’esprit scientifique et elle réclame concentration et méditation. C’est ainsi que de nombreux scientifiques pénètrent, sans le savoir, sur le terrain ésotérique, car leur mental devient réceptif à quelques-unes des vérités éternelles émanant des mondes supérieurs. Ces idées arrivent jusqu’à leur cerveau et donne ainsi naissance aux brillantes « découvertes » de la science.
c) La connaissance intuitive. Sur le plan bouddhique ou intuitif se trouvent de nombreuses vérités qui n’ont pas encore été reconnues et acceptées par le monde des hommes. Seuls quelques individus, dont l’esprit est entraîné à penser clairement, peuvent s’élever jusqu’à ce niveau grâce à leur mental réceptif.
d) La connaissance spirituelle. Il s’agit de la connaissance intérieure, associée au développement spirituel et développée :
– Grâce à une expansion systématique de la conscience, on devient successivement conscient du prochain pas à faire et du nouvel objectif à maîtriser.
– Les nouvelles vérités qui ont été pressenties doivent être plus clairement définies, intégrées et manifestées dans la méditation, l’expérience pratique et le service. Ceci s’avère souvent long car les nouvelles idées ou les nouveaux principes doivent être totalement assimilés avant de devenir partie intégrante de la pensée du disciple.
– Au fur et à mesure que les connaissances augmentent, il arrive un moment où le disciple en sait suffisamment pour communiquer une partie de son savoir. Le simple fait d’enseigner pousse l’enseignant à élargir ses propres connaissances car, pour qu’il soit capable de transmettre des données, il faut que celles-ci soient tout d’abord clairement définies dans son mental et, au cours de ce processus de clarification et d’approfondissement de son sujet, ses connaissances s’enrichissent.
Bien qu’il soit nécessaire de partager la connaissance acquise, il faut laisser à toute information nouvelle le temps d’être approfondie, de mûrir et d’être rattachée à ce que l’on sait déjà, sinon il pourrait arriver que les connaissances mal assimilées mènent rapidement à la confusion. En partageant son savoir, il faudrait également veiller à ne jamais devenir présomptueux, suffisant et arrogant et à ne jamais imposer son point de vue aux autres lorsqu’ils voient les choses différemment.
3. La sagesse
Alors que la connaissance concerne l’aspect matériel de la vie, la sagesse a trait au progrès de l’esprit à travers les trois véhicules de l’expression humaine et aux expansions de conscience qui l’accompagnent. Elle concerne le côté vie de l’être, l’essence des choses et non la matière elle-même. C’est la perception innée qui rend l’homme capable de distinguer entre le réel et l’irréel, le vrai et le faux. La sagesse est un élargissement de la connaissance, c’est l’interprétation et la compréhension de la signification intérieure qui se trouve derrière les faits transmis. Elle implique le pouvoir d’appliquer la connaissance de manière raisonnable et avec bienveillance, non seulement au bénéfice d’un individu, mais dans l’intérêt de tous. Elle naît de la fusion de la lumière de l’âme et de la lumière de la connaissance. Elle est la sublimation du mental supérieur et du mental inférieur se reflétant dans l’intellect et s’exprimant par une compréhension aimante dans les affaires des hommes. Elle ne s’exprimera pas toujours par la parole, mais parfois par un silence bénéfique ou, peut-être, se combinera-t-elle à une certaine action bienveillante qui pourra en fait avoir un effet plus grand qu’une avalanche de parole.
Le monde intérieur de la signification, normalement caché par le voile extérieur de la matière et de l’ignorance, est finalement révélé par la lumière de la sagesse. Elle permet de discerner les causes qui sont à l’origine des formes extérieures, ce qui mène à la compréhension. Sagesse est donc synonyme de compréhension.
4. La compréhension
La compréhension fait partie intégrante de la sagesse, elle sert de lien entre la connaissance et la sagesse. C’est la faculté qui permet au Penseur de transformer la connaissance en sagesse. Alors la connaissance a pour objet l’observation et l’expérimentation de l’aspect matériel de la vie, la sagesse en reflète les effets spirituels, et la compréhension est la relation entre ces deux pôles opposés qui naît de l’intervention de l’âme. Elle ne se contente pas de relier la vie dans la forme aux plans subjectifs, mais elle sert de canal permettant à l’inspiration des niveaux supérieurs de parvenir jusqu’à l’intellect.
Le principal élément constitutif de la compréhension est la qualité d’amour venant de l’âme, et seule la compréhension permet l’identification avec d’autres individus et d’autres groupes. C’est la qualité qui s’avère essentielle dans toute forme d’identification, et qui mènera finalement l’homme à son objectif essentiel, celui de la synthèse avec toutes les formes d’expression de la vie divine, à de justes relations humaines.
C’est seulement par une compréhension aimante que l’on peut reconnaître les autres hommes pour ce qu’ils sont réellement, avec toutes leurs imperfections et toutes leurs vertus, avec leurs petitesses et leurs qualités remarquables.
Bien qu’il soit nécessaire de faire preuve d’une compréhension aimante dans toutes les relations humaines, il n’existe pas un seul domaine où cette compréhension donne des résultats aussi positifs et rapides que dans l’éducation des enfants. Tant de souffrance inutile est infligée aux enfants par des adultes qui devraient faire preuve de plus de discernement. Les erreurs des enfants sont bien souvent commises sous l’impulsion du moment, dans le but d’attirer l’attention, ou peut-être dans un sentiment de frustration ou de curiosité. Il peut s’agir également d’un besoin de riposte immédiate à quelque chose que l’enfant considère comme une injustice. Bien des difficultés de ce genre pourront être éliminées par une approche compréhensive.
La bonne volonté, l’amour, la sagesse et la compréhension vont de paire et constituent les qualités essentielles sur lesquelles devraient se fonder de justes relations humaines et la paix dans le monde.
La loi de compréhension aimante est l’une des caractéristiques de l’âge du Verseau qui commence, elle finira par guider les relations humaines et elle se manifestera dans toutes les formes d’association. L’observateur superficiel est encore aveuglé par les manifestations nombreuses et grossières de haine et de cupidité, mais pour ceux qui sont sensibles aux courants sous-jacents qui finalement détermineront les relations, l’influence des énergies d’amour, de bonne volonté, de compréhension et de tolérance est nettement perceptible. Bientôt, leur effet deviendra évident dans le monde entier.
5. L’intuition,
L’intuition exprime la lumière de l’âme. C’est la prise de conscience au niveau mental de certains aspects de la vérité inspirés par l’âme et émanant du monde des idées. Ces vérités sont présentes sur les plans supérieurs, mais elles restent ignorées de l’homme ordinaire pris dans les mirages de l’émotion, du désir et de la manifestation physique. C’est seulement lorsque le disciple accède au plan mental et que son esprit commence à devenir plus sensible et à se focaliser sur le plan bouddhique que ces idées peuvent être enregistrées et révélées. Ces vérités sont d’abord reconnues et ensuite comprises, puis progressivement assimilées et finalement ajustées aux besoins du disciple et aux circonstances.
Le dernier pas accompli dans le développement de la conscience fait que le disciple fonctionne au moyen de l’intuition au lieu d’utiliser le mental inférieur ou concret qui perdra progressivement de son importance.
La plupart des penseurs avancés, qui jouent un rôle actif dans les nombreuses branches du savoir, se servent de l’intuition sans être conscients du processus. Cependant, un grand nombre d’individus prennent progressivement conscience des mondes subjectifs et s’entraînent à acquérir les qualités qui leur permettront d’avoir un réel contact avec le plan de l’intuition.
Correctement utilisée, l’intuition donne à l’individu une conscience claire de la réalité, sans avoir l’esprit obscurci par les mirages et les illusions des trois mondes inférieurs. Lorsque l’intuition fonctionne, l’être humain est capable d’agir en accord avec les exigences du Plan, car il n’a plus une vision déformée des faits et des idées.
Ce n’est que lorsque le disciple devient intuitif qu’il peut être utile dans le groupe d’un Maître. Lorsqu’il s’ouvre à l’intuition, il peut passer du stade probatoire à celui de disciple accepté. Tout disciple devrait donc s’efforcer de se débarrasser de ses mirages et de vivre à la lumière de l’intuition. Cela signifie un accroissement de la sensibilité et une réponse intérieure de l’âme. Ce processus est lent et graduel, et il faut veiller à ne pas brusquer les choses : dans la vie de l’âme, le facteur temps n’a guère d’importance.
Le grand avantage de la perception intuitive est d’être infaillible et d’arriver rapidement à des conclusions justes, comparée au travail lent et laborieux du mental avec ses inexactitudes, ses illusions et ses nombreuses autres imperfections.
Les étudiants ont tendance à confondre un mental clair et analytique avec l’aptitude à faire, grâce à l’intuition, une rapide évaluation de la situation permettant d’aboutir à des décisions appropriées. Lorsque c’est le cas, il est possible qu’il leur reste en fait un long chemin à parcourir avant de pouvoir disposer de la perception intuitive.
Il existe trois qualités fondamentales qui caractérisent l’intuition. Ce sont :
a) Un mental illuminé qui éclairera le chemin du disciple et le guidera sur le sentier de service qu’il a choisi.
b) Une compréhension parfaite et immédiate dans ses rapports avec les autres. Celle-ci se manifestera par un amour inconditionnel pour tous, associé au détachement émotionnel, ce qui permet une approche objective et équilibrée de tous les problèmes.
c) La présence constante de l’amour venant de l’âme permet de saisir les besoins profonds de tous les êtres et d’y répondre. Cet amour mènera à la suppression de toutes les barrières et à la disparition de toute forme de critique blessante.
Tant que le mirage et l’illusion dominent, l’intuition ne peut agir. Alors que le disciple s’efforce de poursuivre sa marche ascendante, il lui arrive, à de rares occasions, d’avoir un éclair de compréhension intuitive qui pourra l’inciter à aller de l’avant. Seule l’intuition peut libérer de toute forme d’illusion.
Bien que le disciple puisse, dans des périodes de stress, être guidé par des éclairs d’inspiration intuitive, la véritable intuition ne deviendra possible qu’à partir de la troisième initiation, lorsque le mental concret laissera la place au mental supérieur de la Triade spirituelle. A ce stade, l’intuition opérera aussi naturellement que le principe mental chez un individu intelligent.
L’intuition est le canal de la révélation. C’est grâce à elle que l’homme perçoit peu à peu les mondes subjectifs, a un premier aperçu de la sagesse divine et du plan divin, prend conscience du Christ intérieur et acquiert une idée plus claire de l’aspect transcendant et immanent de la Déité.
L’intuition est une énergie impersonnelle qui n’agira pas de manière efficace pour obtenir des avantages centrés sur la personnalité. L’individu ne sera favorisé par l’inspiration intuitive que lorsque son intérêt personnel coïncidera entièrement avec celui du groupe, de la communauté ou de l’humanité toute entière. De nouvelles vérités et révélations sont communiquées afin d’être utilisées au profit de la race humaine et non pour satisfaire les désirs pervertis et empreints de mirage de l’individu. Cependant, il arrive fréquemment que de nouvelles idées tombent dans de mauvaises mains et soient alors, temporairement, dénaturées et utilisées à des fins personnelles, avant d’être finalement utilisées correctement afin de remplir leur but initial qui était de promouvoir les intérêts communs.
6. L’illumination
L’illumination est nécessaire à l’inspiration divine qui permet à un homme de reconnaître le Tout dont il est une infime partie. C’est une conscience suprahumaine qui agit par l’intermédiaire de l’âme, inonde de lumière tous les centres et relie le mental conscient, à travers ces centres illuminés, au Tout divin.
Dans le passé, l’illumination était associée à la religion et au mysticisme, mais, dans le futur, l’accent sera mis sur l’approche intellectuelle, et la lumière de l’âme sera réfléchie par le mental : il s’agira d’une illumination intellectuelle.
Au fur et à mesure que le disciple progresse, il ne peut recevoir tout d’abord que des éclairs occasionnels d’illumination. A mesure que les années, ou les vies, passent, le disciple persistant dans ses efforts de purification personnelle, d’étude, de méditation et de service aimant, les éclairs d’illumination reviennent plus fréquemment jusqu’à ce que le disciple atteigne finalement la troisième initiation. A ce stade, l’initié est enfin admis dans le monde de lumière de l’âme et, dans le monde des hommes, « il devient une flamme brûlante et brillante qui irradie la lumière venant de l’intérieur ».
D'après un livre World Hunger : 12 Myths
L’article qui suit est rédigé d’après le livre World Hunger : 12 Myths (Douze mythes sur la faim dans le monde). A travers l’exemple des Etats-Unis, il montre la manière dont une nation riche réagit au problème de la faim. Mais ce sont l’ensemble des pays développés – et tout particulièrement ceux du G7 – qui sont remis en question par cette analyse, pour leur politique tiers-mondiste et leur complicité dans ce fiasco général, honteux autant qu’inutile. Cet article met en évidence les préjugés culturels et autres schémas mentaux qui font obstacle à nos bonnes intentions visant à mettre un terme à la faim et à la pauvreté sur cette planète.
Aujourd’hui, près de 800 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim, alors qu’il y a assez de nourriture pour tous. Or, l’un des principaux obstacles à l’éradication de ce fléau réside dans notre façon d’appréhender le problème, et ce n’est qu’en nous libérant de l’emprise des mythes qui s’y attachent que nous pourrons le combattre.
Mythe n° 1 : Il n’y a pas assez de nourriture pour tous.
En réalité il y a abondance et non pénurie. La production mondiale de blé, riz et autres céréales est suffisante pour fournir à chacun 3 500 calories par jour, sans compter les féculents, légumes, noix, racines, fruits, viande et poisson. Nous pouvons apporter l’équivalent de 2 kg de denrées, par jour et par personne, à toute la planète : 1,2 kg de céréales, graines et noix, environ 450 g de fruits et légumes, et presque autant de viande, lait et œufs. C’est suffisant pour rendre tout le monde obèse ! La difficulté est que beaucoup sont trop pauvres pour acheter ces denrées. Même les pays qui souffrent de famine endémique auraient aujourd’hui la capacité de nourrir leur population, beaucoup d’entre eux étant des exportateurs agricoles !
Mythe n° 2 : Mère nature est responsable de la famine.
Il est facile de blâmer la nature. En réalité ce sont des forces engendrées par l’homme qui rendent ce dernier de plus en plus vulnérable aux caprices de la nature. La nourriture est toujours disponible pour ceux qui en ont les moyens. Dans les périodes difficiles, la faim touche seulement les plus pauvres. En Asie du Sud, en Afrique, des millions de personnes, submergées par les dettes et payées avec des salaires de misère, vivent à deux doigts du désastre parce qu’elles sont privées de terre cultivable par une minorité dominante. Les événements naturels sont rarement la véritable cause des morts. Ce sont les institutions humaines et les politiques qui déterminent qui mange et qui meure de faim en période de pénurie. Ainsi, aux Etats-Unis, de nombreux sans-abri meurent de froid durant l’hiver, et pourtant on ne peut en rejeter la responsabilité sur le mauvais temps. Les vrais coupables sont un système économique qui n’offre pas d’opportunités à tous, et une société qui place l’efficacité économique au-dessus de la compassion.
Mythe n° 3 : La surpopulation
En réalité, les taux de natalité sont en train de décroître rapidement au niveau mondial, alors que les dernières régions du tiers monde à parvenir à ce stade amorcent leur transition démographique – lorsque le taux de natalité chute en réponse au déclin de la mortalité. Bien que la croissance démographique reste une préoccupation sérieuse dans nombre de pays, on ne peut, en aucun cas, justifier la faim qui y sévit par la densité de la population. Face à des pays comme le Bangladesh, surpeuplé et pauvre en ressources, nous trouvons le Nigéria, le Brésil ou la Bolivie, où la faim coexiste avec d’abondantes ressources alimentaires. Le Costa Rica, avec une surface cultivée par habitant de moitié inférieure à celle du Honduras, a une espérance de vie moyenne de onze ans supérieure à celle de son voisin. Elle approche des normes occidentales et c’est assurément un indicateur du degré de nutrition de la population.
La démographie galopante n’est pas la cause première de la faim. Comme la faim elle-même, elle est le résultat d’inégalités structurelles qui privent la population pauvre, et particulièrement les femmes, d’opportunités économiques et de sécurité. La démographie galopante et la faim sont endémiques dans des sociétés où la propriété terrienne, l’emploi, l’éducation, les soins médicaux et les pensions de vieillesse sont hors d’atteinte de la plupart des gens. La situation des sociétés du tiers monde qui ont vu leur croissance démocratique se réduire fortement – comme la Chine, le Sri Lanka, la Colombie, Cuba ou encore l’Etat du Kerala, en Inde – prouve qu’il faut d’abord améliorer les conditions de vie des classes défavorisées, et en premier lieu des femmes. Ce n’est qu’ensuite qu’elles pourront choisir d’avoir moins d’enfants.
Mythe n° 4 : Augmenter la production alimentaire peut nuire à l’environnement
Nous devrions certes nous inquiéter d’une crise écologique qui menacerait notre production alimentaire ; mais les besoins mondiaux ne sont pas tels qu’il nous faille sacrifier l’équilibre de la planète. Ce ne sont pas nos efforts visant à nourrir les affamés qui peuvent être la cause d’une catastrophe écologique. Les principaux responsables sont les multinationales qui pratiquent la déforestation dans les pays pauvres et soutiennent la demande artificielle qu’elles ont créée dans les pays riches pour les bois tropicaux, les fruits exotiques et les légumes hors-saison. La plupart des pesticides utilisés dans le tiers monde concernent les productions agricoles d’exportation, ce qui ne contribue guère à lutter contre la faim. Aux Etats-Unis, les pesticides permettent d’offrir au consommateur des denrées plus appétissantes que nature, mais n’améliorent en rien leur valeur nutritionnelle. Pourtant, il existe déjà de nombreuses alternatives en matière de culture saine, et bien d’autres encore sont à l’étude. Le succès de l’agriculture biologique, aux Etats-Unis, laisse augurer des changements positifs. Les résultats spectaculaires de Cuba, sorti de la crise alimentaire de ces dernières années par l’application d’une politique agricole auto-suffisante sans utilisation de pesticides, constitue également un exemple. Les alternatives agricoles respectueuses de l’environnement sont plus productives que les techniques destructrices.
Mythe n° 5 : La révolution verte est la seule solution.
En réalité, l’augmentation du rendement de l’agriculture moderne n’est pas un mythe. Les nouvelles espèces de semences permettent de récolter des millions de tonnes de céréales supplémentaires par rapport aux pratiques traditionnelles. Mais se contenter d’accroître la production ne peut supprimer la faim car cela ne change en rien le mécanisme économique qui détermine qui peut ou ne peut pas acheter de la nourriture. C’est pourquoi, parmi les pays dont les réussites agricoles illustrent généralement le discours des théoriciens de la Révolution verte, tels que l’Inde, le Mexique et les Philippines, la production céréalière, et dans certains cas les exportations, ont progressé alors que la famine persiste et que l’équilibre et la fertilité des sols cultivables sont compromis pour longtemps. Aujourd’hui, c’est d’une nouvelle révolution verte qu’il s’agit : celle des biotechnologies qui représentent une menace accrue pour l’égalité entre les hommes. Un danger que nous devons dès maintenant nous préparer à combattre.
Mythe n° 6 : Les exploitations agricoles doivent être vastes.
En réalité, les grands exploitants qui contrôlent la majeure partie des meilleures terres, en laissent une grande superficie en friche. Les petites exploitations réussissent à produire quatre à cinq fois plus à l’hectare, en utilisant des méthodes intensives plus proches de l’idéal agronomique à cette échelle.
Aucun bail ne leur offrant de garantie sur leurs terres, les millions de petits fermiers du tiers monde sont peu motivés pour investir dans l’amélioration des sols, l’alternance des récoltes ou la mise en jachère, ce qui compromet la production future. Pourtant, la redistribution des terres peut améliorer la production agricole. Une réforme agraire intelligente a notablement accru les rendements dans des pays aussi différents que le Japon, le Zimbabwe et Taiwan. Une étude de la Banque mondiale concernant le Nord-Est brésilien estime qu’une juste redistribution de la terre arable en lopins de petites tailles pourrait accroître la production de 80 %.
Mythe n° 7 : L’économie de marché peut mettre un terme à la faim.
En réalité, malheureusement, cette formule qui accorde plus d’importance au marché qu’aux décisions politiques ne peut rien contre les causes du mal. Cette position dogmatique veut nous faire croire que la société peut opter pour l’une ou l’autre voie, alors qu’en fait tout système combine l’économie et la politique pour répartir les ressources et distribuer les marchandises. L’économie de marché et sa merveilleuse efficacité ne peut réduire la faim que si le pouvoir d’achat est équitablement réparti. Ceux qui croient à l’utilité du marché et à la nécessité d’éradiquer la faim ne doivent pas chercher à promouvoir le marché lui même, mais les consommateurs ! Les gouvernements ont un rôle capital à jouer en la matière : ils doivent s’opposer aux monopoles, en s’appuyant sur un système original de taxation, de crédit et de réformes agraires, afin de donner aux pauvres les moyens financiers de leur participation à l’entreprise économique. Les récentes tendances à la privatisation et à la dérégulation des échanges ne sont certainement pas la réponse au problème.
Mythe n° 8 : La réponse est à chercher dans le libre-échange.
En réalité, le libre-échange a été un échec total dans le combat contre la faim. Dans la plupart des pays du tiers monde, les exportations ont progressé et la faim n’a pas diminué, bien au contraire. Lorsque la production de soja du Brésil est montée en flèche,pour aller nourrir le bétail japonais et européen, la famine est passée d’un tiers à deux tiers de la population. Alors que la majorité des gens est rendue à un état de pauvreté tel, qu’elle ne peut même pas acheter la nourriture issue de son propre sol, les compagnies qui contrôlent la production orientent leurs investissements vers des marchés plus rentables, à l’étranger. La production de denrées destinées à l’exportation élimine la production vivrière de base. Les politiques comme l’Alena (Accord de libre échange des pays de la zone nord atlantique) et le Gatt (Accord général sur les tarifs et le commerce) dressent les travailleurs de nombreux pays les uns contre les autres, dans une « course vers le bas » où les règles de la compétition consistent à travailler pour le moins cher possible, sans couverture sociale et avec le minimum de normes écologiques. Le Mexique et les Etats-Unis en sont un exemple dramatique : depuis la signature de l’Alena, les Etats-Unis ont subi une perte nette de 250 000 emplois, et le Mexique de deux millions, et bien entendu, la faim a augmenté son emprise dans ces deux pays.
Mythe n° 9 : Ils sont trop affamés pour se battre pour leurs droits.
En réalité, bombardés que nous sommes d’images d’êtres humains misérables, faibles et affamés, nous perdons de vue les évidences : pour ceux qui disposent de maigres revenus, la seule survie représente un effort gigantesque. Si les pauvres étaient vraiment passifs, peu d’entre eux seraient en mesure de survivre. A travers le monde, que ce soit chez les Zapatistes, au Mexique, ou dans les syndicats d’agriculteurs de l’Inde, partout où les hommes souffrent sans raison, se multiplient les mouvements qui visent à changer cet état de choses. Ces gens se nourriraient normalement si notre attitude ne le leur interdisait pas. Ce n’est certainement pas à nous d’« arranger les choses à leur place ». Nous avons la responsabilité de supprimer les obstacles qui les entravent, obstacles générés par les politiques des grands groupes industriels, du gouvernement des Etats-Unis, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Mythe n° 10 : Pour nourrir les affamés, il suffit d’augmenter l’aide américaine.
En réalité, la plupart des programmes d’aide des Etats-Unis vont à l’encontre des besoins des affamés. L’aide étrangère renforce le statu quo. C’est un rapport élitiste qu’instaurent les gouvernements, et l’aide américaine n’est pas seulement un échec en cela qu’elle n’atteint pas son but, mais elle accroît les obstacles sur la route des plus pauvres. Cette sorte d’aide a pour finalité d’imposer le libre échange et l’économie de marché, de stimuler les exportations au détriment de la production vivrière, et de fournir l’armement nécessaire aux dictatures pour se maintenir au pouvoir. Même lorsqu’il s’agit d’une aide d’urgence, d’une opération humanitaire (qui représente tout au plus 5 % de l’aide totale) il est en fait question, encore une fois, de mercantilisme et de gros bénéfices pour les compagnies céréalières américaines. Il vaudrait mieux décider de l’annulation inconditionnelle de la dette, car c’est le fardeau de la dette qui pousse la plupart des pays du tiers monde à faire des coupes claires dans les budgets de la santé, de l’éducation, et à freiner les programmes de lutte contre la pauvreté.
Mythe n° 11 : Nous tirons avantage de la pauvreté du tiers monde.
En réalité, le bien-être de la majorité des Américains n’est pas menacé par la réduction de la pauvreté, mais par son extension. Des salaires réduits – à l’étranger comme dans les grandes villes des Etats-Unis – peuvent signifier des prix plus bas sur les bananes, les chemises, les ordinateurs et la nourriture des fast-foods, mais c’est aussi une manière onéreuse d’encourager la pauvreté et la faim. Aggraver la pauvreté du tiers monde met en danger l’emploi, les salaires et les conditions de travail aux Etats-Unis, dans la mesure où les compagnies iront sous-traiter à l’extérieur. Dans une économie mondiale, les acquis sociaux des travailleurs américains ne peuvent être garantis qu’à la condition que les travailleurs des pays moins bien lotis soient libérés de leur désespoir matériel actuel.
Aux Etats-Unis, des politiques comme celle de la réforme de l’allocation chômage injectent sur le marché du travail plus de main-d’œuvre qu’il ne peut absorber – à des salaires inférieurs au tarif minimum – ce qui tire vers le bas les salaires de ceux qui sont à un niveau plus élevé. On voit s’accroître le nombre des « pauvres qui travaillent », ces travailleurs qui bénéficient d’un emploi à temps plein ou partiel et qui, néanmoins, ne peuvent nourrir et loger convenablement leur famille. Prendre conscience du lien, de l’intérêt commun que la plupart des Américains partagent avec les pauvres des pays défavorisés nous pousse à une attitude de compassion qui n’est en rien synonyme de pitié. Travailler à aider les pauvres à se libérer eux-mêmes de l’oppression économique, c’est œuvrer à notre propre libération.
Mythe n° 12 : Il faut restreindre les libertés pour mettre un terme à la faim.
Que ce soit d’un point de vue théorique ou pratique, il n’y a aucune raison pour que la liberté, au sens de libertés démocratiques, soit incompatible avec l’éradication de la famine. A examiner la situation générale de la planète, il n’apparaît pas de corrélation entre la faim et la liberté. Par contre, si on la considère au sens étroit (le droit d’accumuler sans limite la richesse et le pouvoir économique, et de les utiliser sans contrainte), la liberté s’oppose bien à l’éradication de la faim. Mais, nous proposons au contraire une définition de la liberté en accord avec la vision et les valeurs fondatrices des Etats-Unis, à savoir que la sécurité économique pour tous est la seule garantie de notre liberté. Il est essentiel d’accorder ce sens au mot liberté pour s’assurer la victoire contre le fléau de la faim.
Word Hunger : 12 Myths, (2e édition) par Frances Moore Lappé, Joseph Collins et Peter Rosset, avec la collaboration de Luis Esparza (entièrement révisée et mise à jour) Grove/Atlantic et Food First Books, octobre 1998. Reproduit d’après Back-grounder report Summer 1998. Food First, 398 60th Street, Oakland, Californie 94618, USA. Tél. 1-800-274-7826.Internet :www.foodfirst.org>.